samedi 16 janvier 2010

Toujours plus de sécheresse, de maladies et moins de droits


El Watan 15 janvier 2010

Toujours plus de sécheresse, de maladies et moins de droits
vendredi 15 janvier 2010

Mahmoud Ag Sid Ahmed, ancien rebelle du soulèvement touareg au Nord Mali, raconte le désespoir d’une population livrée à la misère, les maladies, la violence terroriste, la sécheresse et le déni de droit. Témoignage sur une situation chaotique qui risque d’échapper à tout contrôle.

La quarantaine largement dépassée, Mahmoud Ag Sid Ahmed est un ancien combattant de la rébellion touareg au nord du Mali. La misère, le déni de citoyenneté et la frustration ont été pour beaucoup dans sa désertion des rangs de l’armée malienne. Alors qu’il avait le grade d’officier, il est parti rejoindre ses proches retranchés dans le massif de Tigharghar, un bastion de la rébellion touareg situé à l’est de Tessalit. La signature de l’Accord d’Alger en juillet 2006, grâce à la médiation de l’Algérie, lui a redonné espoir de voir sa région sortir de l’isolement et de la déchéance. Comme bon nombre de ses compagnons, il décide alors d’abandonner la lutte armée et de rentrer chez lui à Kidal, en attendant la réinsertion sociale promise par le gouvernement malien. Mais le retour lui a permis de découvrir que rien n’a changé et que rien ne changera dans sa ville. La misère dans laquelle vivaient ses proches s’est accentuée et les engagements de l’Etat n’étaient en fait qu’un mirage.

Présent à Alger pour prendre part aux travaux de la conférence des cadres dirigeants de l’Alliance du 23 mai pour le changement (ADC), l’aile politique de la rébellion touareg, il revient sur le quotidien terriblement difficile de la population du nord de Kidal. Fortement éprouvée par la violence, celle-ci fait face à une rude sécheresse qui vient à bout de son cheptel, des pâturages et des points d’eau, seule source de vie. « C’est devenu une sorte d’habitude chez nous. Les situations de crise ne font que s’accumuler sans qu’aucune ne soit résolue. La situation est alarmante. Cela fait plus d’une année qu’aucune goutte d’eau n’est tombée, alors que la région vit essentiellement de l’élevage. D’ailleurs, les éleveurs ne trouvent ni pâturage ni points d’eau pour faire vivre leur cheptel. Beaucoup assistent, impuissants, à l’agonie de leurs bêtes. Parallèlement à cette catastrophe naturelle, aucune activité économique n’a été entreprise dans la région, alors que les maladies et mêmes les épidémies emportent régulièrement les femmes, les enfants et les personnes âgées faute d’une prise en charge sanitaire et d’infrastructures de santé. L’Etat est totalement absent de cette région. Il ne fait ni de la prévention sanitaire ni de l’intervention d’urgence. Les Touareg vivent un quotidien chaotique qui ne fait que s’aggraver chaque jour… », révèle l’ancien rebelle. Le cœur plein de colère, il parle longuement des détails du vécu de ses concitoyens livrés, dit-il, « à l’isolement et à l’abandon ». J’ai interpellé le gouverneur de Kidal sur cette situation à plusieurs reprises, mais à chaque fois sa réponse est : « Je ne peux rien faire. Il y a un problème de sécurité dans cette région. » « J’ai proposé de constituer des groupes de sécurité pour escorter les équipes médicales, suivre le cheptel, garder les points d’eau, mais il a refusé l’offre, sous prétexte que cela relève de l’armée. Ils nous ont pris nos armes et nous obligent à voir nos familles et nos bêtes mourir sous nos yeux », souligne Mahmoud. Il s’arrête un moment et continue son récit. « Vous savez, être muté à Kidal pour les militaires est considéré comme une punition. Alors ceux qui sont en poste dans cette région sont totalement coupés de l’environnement et les rares Touareg, qui sont dans les rangs, sont mutés à des centaines de kilomètres plus loin. J’ai à ma charge vingt familles que je dois nourrir et sécuriser. J’aurais pu être plus rentable dans ma région, mais ils m’ont déplacé ailleurs, là où je ne peux être utile. Tout comme ceux qui ont été envoyés au Nord. Ils ne connaissent rien de la région et de plus, ils sont isolés par la population du fait du manque de confiance qu’ils suscitent chez celle-ci », note-t-il.

Mahmoud sirote son thé, prend le temps de répondre au téléphone, puis revient à son vécu, qu’il raconte d’une voix nouée. « Beaucoup parmi les Touareg ont quitté les rangs de l’armée non pas par éloignement, mais parce qu’il y avait aussi une grave discrimination ethnique. Ils étaient sous-payés et mal traités par rapport à leurs collègues non touaregs », dénonce-t-il. Selon lui, ses camarades ont pris la décision de déposer les armes parce qu’ils ont cru qu’en contrepartie de leur acte, la région allait connaître un changement économique. « Ils étaient 600 en 2006 et 700 en 2009, à y avoir vraiment cru. Mais dès que les armes se sont tues, la désillusion a été totale. Aucune des mesures prévues dans le cadre de ce dépôt des armes n’a été concrétisée. Nous nous sommes retrouvés au point départ, avec plus de misère, plus de morts, plus de malades et un avenir encore plus incertain pour un plus large pan de la population. Les ONG humanitaires et les partenaires qui allégeaient quelque peu la souffrance de nos concitoyens ont tous quitté la région et le gouvernement nous tourne le dos, sous le prétexte fallacieux de l’absence de sécurité. Il laisse les terroristes agir en toute liberté et nous empêche de nous organiser pour les chasser. De juillet 2006 à ce jour, l’attente et tout ce qu’elle a entraîné comme souffrance n’a que trop duré. Nous sommes arrivés à une situation sans issue. Il fallait faire le pas et interpeller le pays médiateur qui nous a fait croire que l’espoir d’un changement était permis. Nous avons laissé beaucoup de temps de réflexion au gouvernement, en vain. Nous avons pensé qu’étant donné qu’entre l’Etat et l’Alliance, il n’y a plus de dialogue, il faut alors une troisième partie, l’Algérie, pour faire ensemble le bilan et amener tout le monde à la table des négociations et arriver enfin à concrétiser la paix durable sur le terrain. » Mahmoud semble très inquiet quant à l’avenir de sa région. Pour lui, si ces tentatives de reprise du dialogue n’aboutissent pas et que la situation désastreuse persiste, la région va basculer vers l’inconnue et échapper à tout contrôle. Selon lui, pour éviter un tel scénario, il faut juste faire appel à ces quelques volontés qui tiennent à l’Accord d’Alger et qui se trouvent au sein de l’Etat malien pour aller au-devant et créer les conditions de mise en application des mesures prévues pour une paix durable.

« Toute la population touareg a nourri beaucoup d’espoir sur cet accord. Elle a trop enduré et veut vivre comme les Maliens du Sud. Elle veut juste son droit à une vie décente, une dignité et une citoyenneté à part entière. L’Accord d’Alger n’appartient à personne. Il a été signé pour répondre aux besoins de la population touareg, mais ces besoins tardent vraiment à voir le jour. Nous avons peur que les milliers de jeunes désabusés et vulnérables se détruisent par des activités criminelles ou détruisent leur région en rejoignant les rangs des terroristes. En fait, c’est l’objectif que veut atteindre Bamako, pour pointer du doigt la population et la montrer aux yeux du monde comme une alliée des terroristes ou des trafiquants en tout genre », déclare Mahmoud. Le regret de voir sa région natale au rang des pays les plus pauvres en dépit de ses grandes richesses naturelles le ronge souvent. « Peut être que ce sont ces richesses qui constituent en réalité notre malheur, pour les convoitises qu’elles aiguisent. » La conférence d’Alger représente pour lui une lueur d’espoir, pour peu, ajoute-t-il, « que l’Algérie pèse de son poids pour ramener le Mali à ses engagements. Il y va de la stabilité du nord de Kidal, mais également de tous les pays de la région, dont l’Algérie. »

Par Salima Tlemçani

vendredi 15 janvier 2010

HAWAD POETE ET PEINTRE TOUAREG D AGADEZ NIGER/Furigraphier le vide


Art et poésie touareg pour le IIIe millénaire


Vient de paraître :

Furigraphier le vide

Art et poésie touareg pour le IIIe millénaire

Un film de
Hélène Claudot-Hawad
et Nathalie Michaud

Durée : 55 minutes, format DVD
Co-production : Université de Toulouse-Le Mirail / Portique Nomade

Comment être nomade aujourd’hui ? Comment poursuivre la marche qui multiplie les horizons ? Comment occuper le vide ?
Ces questions douloureuses se posent avec une violence accrue dans les espaces arides du Sahara et du Sahel à l'économie asphyxiée, à la population criminalisée et aux territoires âprement convoités pour leurs richesses minières. Pour résister au chaos et au non-sens, pour lutter contre l'ultime dépossession de soi : celle de l'imaginaire, quarante-quatre poètes touareg réunis pendant trois nuits et trois jours en novembre 2006 à Agadez dessinent des parcours sonores libérés des entraves qui immobilisent aujourd'hui leur société et réinventent à leur manière les trames du présent.

Lire la suite... sur http://www.editions-amara.info/

Houles des horizons
(extrait d’un ouvrage de poésie à paraître prochainement).


Crise politique: Le dialogue inter-nigérien s’est éteint


Le Républicain


Le médiateur désigné par la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao)retraite Abdul Salami Abubakar, est pratiquement au terme de sa mission. Le dialogue inter-nigérien qu’il doit arbitrer est au bout du souffle. Il n’entrevoit plus d’issue, d’autant que le chef de l’Etat Mamadou Tandja n’est prêt à aucune concession sur la 6è République. Il ne demande ni plus ni moins que la reddition des adversaires à la prolongation du mandat de trois ans qu’il s’est octroyée à travers le référendum constitutionnel du 4 août dernier. Selon la position officielle, il n’y a pas de discussions possibles sur la légitimité et la légalité de la 6è République. Selon nos informations, la seule ouverture que le chef de l’Etat serait prêt à faire, c’est d’ouvrir l’actuelle Assemblée nationale aux opposants, mais sans la casser. Comment cela est-il possible? Allez-y le savoir. C’est dire que la feuille de route proposée par le général Abubakar, à savoir convenir d’une transition politique dont la durée et les institutions qui vont la régir seront discutées au cours du dialogue, ne vaut pas plus qu’une serpillière.

Il ne restait plus au médiateur d’en prendre acte et de rendre compte au sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cedeao prévu se tenir le 18 janvier prochain, à Abuja, siège de l’organisation. Il devrait élaborer son rapport final, et éventuellement rendre publique une déclaration pour annoncer la mortdu dialogue inter-nigérien sur lequel les Nigériens, toutes sensibilités politiques, ont porté beaucoup d’espoir. Déjà, ils sont nombreux à en souffrir dans leur chair.

Combien sont-ils au chômage avec la suspension des financements extérieurs, du fait de la crise politique actuelle? Comment le programme spécial du président de la République ou les grands chantiers, qui ont servi de prétexte à la prolongation du mandat, peuvent-ils être financés dans un contexte où les robinets se ferment unà un? Avec l’échec annoncé du dialogue inter-nigérien, nul doute que des institutions comme l’Union européenne (UE), l’organisation internationale de la francophonie (OIF) et la Cedeao vont adopter de nouvelles sanctions économiques, financières et diplomatiques contre le Niger. On se rappelle que lors des consultations avec l’UE, le 9 décembre dernier, un « ultimatum » de quatre mois a été donné au gouvernement nigérien pour trouver une solution juste à la crise politique dans le pays.

Une cinquantaine de milliards FCFA d’aide budgétaire a été déjà suspendue. Point de solution, donc des sanctions graduelles risquent d’être prises contre le Niger. Les 16 et 17 décembre dernier, l’OIF a tenu une réunion ministérielle à Paris. C’est d’extrême justesse que le Niger a échappé à une sanction. C’est pourquoi, deux mois ont été accordés au gouvernement pour revenir à la normalité démocratique. Pour sa part, la Cedeao, qui n’a pas reconnu le référendum et les institutions qui en sont issues, pourrait radicaliser sa position contre notre pays qui, depuis bientôt trois mois, n’est plus autorisé, en même temps que la Guinée, à prendre part aux instances de cette organisation.

Les Etats-Unis, qui ont déjà pris des sanctions relatives au financement du développement (formation de plusieurs milliers de jeunes Nigériens, appui aux communes rurales et urbaines, appuis divers, suspension d’exportation des produits nigériens aux USA…) viennent de décider du gel de l’importation des armes par le Niger.

C’est conscient de ce que les jours à venir seront durs, la diète sera au rendez-vous, que les principaux promoteurs de la refondation dont le chef de l’Etat lui-même ont appelé les Nigériens au sacrifice, à se serrer la ceinture.

En vérité, ils constituent l’écrasante majorité des Nigériens à ne pas disposer de ceinture, pour leur demander de la serrer. On s’y attendait…L’échec annoncé du dialogue inter-nigérien est une demi-surprise même pour le Nigérien lambda. Ce d’autant que ces derniers jours, les zélateurs du régime n’ont raté aucune occasion pour attaquer les partis politiques qui prennent part au dialogue, vilipender la coordination des forces pour la démocratie et la République (CFDR-opposition) et la CEDEAO.

Un autre événement qui a dû retenir l’attention, ce sont les reportages de la télévision nationale, le week-end dernier, sur les premiers coups de pioche pour la construction du pipe-line de la raffinerie, du mur de clôture du port sec de Dosso, et les études de faisabilité de l’exploitation du charbon de Salkadamna, dans la région de Tahoua.

Le troisième événement, c’est le discours du chef de l’Etat en réponse aux vœux du nouvel an des présidents des institutions de la République, le 12 janvier dernier. Tandja n’a pas fait mystère de son intention de ne pas céder aux exigences de ses adversaires. Il a annoncé la mise en place prochaine du sénat, du conseil économique, social et culturel (Cesoc), du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), du Conseil national de la chefferie traditionnelle et de celui de la jeunesse (une invention de la Constitution de la 6è République) pour fixer définitivement « tous les piliers de la 6èRépublique ». Son discours ne reconnaissait que cette Constitution, et rien d’autre. « Il serait en effet illusoire de croire que le combat pour la refondation de la République est gagné du seul fait de l’adoption d’une nouvelle Constitution et de la mise en place des institutions qu’elle prévoit. En réalité, le combat ne fait que commencer et il nous impose forcément beaucoup de sacrifice, de courage et de détermination pour affronter les nombreux défis qui nous interpellent. Il nous impose de prendre véritablement notre destin en main, de compter sur nous-mêmes, et de nous convaincre, à l’inverse de ceux qui parcourent le monde en quête de soutien que le Niger, prospère et respecté, ne se fera que par nous-mêmes », a t-il prévenu.

Il annonce en même temps la collusion entre ses adversaires et la communauté internationale qu’il a tenue à dénoncer, lors de la présentation des vœux du corps diplomatique, le 13 janvier. Car pour lui, il n y a pas de crise politique au Niger, il n y a qu’un débat interne qui a été exporté par les opposants qui ont développé une « stratégie du discrédit » contre leur pays. Il invite les pays étrangers à se garder de toute « ingérence » dans les affaires internes du Niger.

Pour Tandja, la crise est virtuelle. C’est pourquoi, il a fait cette annonce : « J’ai l’insigne responsabilité de mener à bien ce processus de refondation de la République. Je mettrai un point d’honneur à concrétiser avec vous le noble projet dont est porteur la 6è République ». Les appels au dialogue des pays amis, des institutions internationales de coopération, de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés fondamentales (CNDHLF), du médiateur de la République, et des Nigériens n’y font rien.

En définitive, on peut témoigner que Abdul Salami a tenté d’accorder les positions pour un retour rapide de la sérénité au Niger. Il n’a pas que le Niger comme dossier. D’autres situations de conflit ouvert ou latent où il est médiateur l’attendent.

Oumarou Keïta
http://www.medianiger.info/2010/01/crise-politique-le-dialogue-inter-nigerien-sest-eteint/

Agadez/Niger:Les dollars de la discorde


Les dollars de la discorde
A peine quelques semaines que le dernier groupe de « bandits armés » devenus par la force des choses « nos frères de la rébellion », ait déposé les armes, que certaines dissensions voient le jour entre les anciens rebelles et leurs chefs, pour une histoire d’argent ! Oui, l’argent de la Libye, les dollars que Khadaffi a promis aux irrédentistes pour arrêter la bagarre. A en croire notre confrère Raliou Assaleh de Radio France-Internationale, la bagarre a commencé entre les jeunes démobilisés et leurs chefs. L’affaire était si dure qu’il a fallu l’intervention de la police pour éviter le lynchage et la mise à sac du domicile d’un lieutenant d’un des chefs de ce que l’on appelle, aujourd’hui, l’ex rébellion. Dans son reportage, Raliou a donné la parole aux jeunes « anciens combattants » de la rébellion et à un représentant de chefs de fronts. Ils ont parlé et chaque partie a fait son appréciation de la situation. Pour les jeunes « anciens combattants », des promesses auraient été faites. Selon « l’importance » du front et sa « durée » dans la rébellion, chaque élément devrait recevoir au moins 800 dollars américains en attendant la suite ! La suite veut dire la réinsertion. La réinsertion de 2007 sera-t-elle comme celle de leurs aînés des années 90 ? C’est à dire le recrutement des anciens combattants à la fonction publique, dans certains corps habillés, l’octroi des bourses d’études et l’accompagnement de certains jeunes dans les activités économiques en leur facilitant la création de petites unités pour qu’ils puissent s’en sortir. Il s’agit là du cas des anciens rebelles. Ceux là même qui se sont casés et qui avaient des chefs qui s’étaient casés.

On parle ainsi de Mohamed Anako, Issa Lamine, Mohamed Akotey… Pour la nouvelle rébellion, celle qui a pris fin par la volonté de notre voisin libyen que l’on désigne comme son parrain, le premier chef connu se nomme Aghali Alambo, d’Iférouane. Il sera rejoint par la suite par d’autres hommes, des vieux chevaux de retour comme Rhissa Ag Boula qui feront revivre leurs fronts alors même qu’ils avaient pris des engagements en face du Niger et de la communauté internationale, qu’ils en ont fini avec la rébellion. Pour avoir pris tous ces engagements, Rhissa Ag Boula est resté très longtemps ministre dans ce pays. Ces affaires prospéraient parce qu’il avait pratiquement le monopole du tourisme dans la région d’Agadez. Et puis, il y’a eu l’affaire de Tchirozerine où il y’a eu mort d’homme.

Rhissa séjournera en prison avant de bénéficier d’une mise en liberté provisoire. Entre temps, il sera reçu par le président de la république, Mamadou Tandja à maintes reprises. Cet homme à qui la république sous Tandja a tout donné, a préféré s’exiler, reprendre les armes et dire sur les medias internationaux, tout le mal qu’il pense du pouvoir de Niamey. En représailles, le pouvoir nigérien l’a condamné à mort et un mandat d’arrêt international lancé contre lui. Hier, c’était lui qui était le dernier chef de front à déposer les armes ! A quel prix? Une chose est au moins sûre, les dirigeants de ce pays se sont discrédités. Les bandits armés et trafiquants de drogue sont subitement devenus des citoyens normaux qui ont compris qu’il est temps de déposer les armes afin de « participer » à la construction nationale !!!

Du coup on a oublié tous les morts et autres dégâts causés. L’essentiel étant de laisser les firmes étrangères exploiter dans la quiétude, les périmètres qui leur avait été cédés dans la région d’Agadez, à des conditions scandaleuses. Les bisbilles qu’il y’a aujourd’hui entre les jeunes rebelles démobilisés et leurs chefs démontrent que le dossier de la rébellion a été mal géré. Cela prouve, comme pour bien d’autres choses l’essentiel était de faire en sorte que Mamadou Tandja réussisse son coup de force. Pour cela on pouvait tout donner, tout accepter et faire plaisir à tout le monde notamment à Khadaffi qui est venu ici à Niamey apporter son soutien à l’entreprise « Tazartché ». Comble de malheur, ce sont ses dollars qui créent problème.

Les jeunes n’ont plus confiance à leurs chefs qu’ils soupçonnent d’empocher le gros du magot lâché par Tripoli. Ainsi ils se considèrent comme les dindons de la farce. On attend la réaction du pouvoir qui visiblement semble être très embarrassé par ce qui se passe. En pouvait en être t-il autrement car le dossier de la rébellion a fait l’objet d’une gestion catastrophique par Mamadou Tandja. Au fait, qu’en pense Nouhou Arzika, lui qui était l’un des farouches opposants à des négociations avec les « bandits armés » ? C’est vrai qu’entre temps beaucoup d’eau a coulé dans les koris de la région d’Agadez et la refondation a fait son chemin.

Écrit par A.S.Y (L’ACTUALITE DU 13 JANVIER 2010)
Jeudi, 14 Janvier 2010 14:51

Les otages espagnols au Mali vivants

Les otages espagnols au Mali vivants
AFP
15/01/2010
Le gouvernement espagnol a pu voir une vidéo prouvant que les trois humanitaires espagnols retenus en otage dans le nord du Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont en vie, a rapporté aaujourd'hui le quotidien El Mundo.

Le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, interrogé par la télévision publique sur ces informations, a décliné tout commentaire.

Selon El Mundo qui cite des sources proches du dossier, cette vidéo "est la preuve (de vie) définitive que la cellule de crise du gouvernement espagnol attendait (...) pour engager formellement des contacts avec les membres d'Al-Qaïda en vue de leur libération".

Le quotidien explique que le chef du renseignement espagnol, en déplacement à Bamako, a pu visionner lundi une vidéo adressée par Aqmi aux autorités maliennes.
On y voit les trois volontaires espagnols pris en otage le 29 novembre en Mauritanie par des membres de la branche maghrébine d'Al-Qaïda qui les retiendraient depuis dans une zone désertique du nord du Mali, près de l'Algérie. L'un d'eux, Albert Vilalta, qui avait été blessé par balles en tentant apparemment d'échapper aux ravisseurs, y apparaît en bonne santé, avec un jambe plâtrée.

El Mundo avait assuré au début du mois qu'Aqmi réclamait une rançon de sept millions de dollars et la libération d'une douzaine de ses membres détenus en Mauritanie contre celles de volontaires espagnols.

Madrid n'a pas confirmé avoir reçu une demande financière. M. Moratinos, a affirmé le 7 janvier que "le gouvernement espagnol ne paie pas de rançons".
El Mundo assure vendredi que parmi les prisonniers dont Aqmi réclame la libération figure un certain Tayeb Ould, alias Said Serhib, qui aurait dirigé une cellule jihadiste en Catalogne (nord-est), avant de quitter l'Espagne en 2005 et d'être arrêté en 2007 en Mauritanie.

Aqmi a menacé de tuer l'otage français Pierre Camatte, capturé au Mali le 26 novembre si quatre de ses prisonniers ne sont pas libérés dans les 20 jours, ont rapporté lundi les centres américains de surveillance des sites islamistes SITE et Intelcenter.

Un couple italien enlevé en Mauritanie le 17 décembre est également détenu au Mali par cette organisation.

Niger: Tandja se félicite du retour de la paix dans son pays


Afrique en ligne
Niger: Tandja se félicite du retour de la paix dans son pays

Le président nigérien Mamadou Tandja s'est félicité jeudi du retour de la paix dans le Nord de son pays marqué par le dépôt des armes des différents fronts de la rébellion des Touaregs, sous la médiation du guide de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi.

"Aujourd'hui, grâce au concours de notre frère, le Guide de la Révolution libyenne, Mouammar Kadhafi et avec la parfaite compréhension des vrais enjeux pour le Niger en ce moment par les éléments des Fronts armés, tous ces mouvements se sont engagés, avec le gouvernement, dans une dynamique de paix, en acceptant de déposer les armes", a notamment indiqué le président Tandja en réponse aux v?ux du corps diplomatique accrédité à Niamey.

"Désormais, la région d'Agadez, qui connaît déjà une forte activité minière avec un impact réel sur le bien-être des populations, renaît encore avec la relance de l'activité touristique, à la faveur de cette paix retrouvée", a souligné le président nigérien.

Tout en affirmant que toutes les dispositions étaient prises pour consolider ce processus, le chef de l'Etat nigérien en appelle à une paix durable dans cette région sahélo-saharienne qui implique des efforts collectifs, une coopération soutenue dans un cadre sous- régional, une lutte coordonnée et efficace contre les trafics de tous genres.

Pour le président Tandja, le combat pour la sécurité et la stabilité de la région Nord du pays "nous impose une vigilance de tous les instants et la mise en commun de nos efforts".

Tous les différents fronts de la rébellion touarègue ont récemment déposé les armes et leurs combattants ont regagné le pays grâce à la médiation du guide Mouammar Kadhafi.

Niamey - Pana 15/01/2010

Hama Ag Sid Ahmed. Porte-parole des Touareg du nord du Mali


El Watan - 14/01/10
Hama Ag Sid Ahmed. Porte-parole des Touareg du nord du Mali
« En une année, l’effectif du GSPC est passé de 250 à près d’un millier d’hommes armés »

jeudi 14 janvier 2010

Hama Ag Sid Ahmed. Porte-parole des Touareg du nord du Mali « En une année, l’effectif du GSPC est passé de 250 à près d’un millier d’hommes armés » Après cinq jours d’une rencontre qui a permis d’aplanir les divergences, le porte-parole de l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (ADC), mouvement des Touareg du nord du Mali, Hama Ag Sid Ahmed, accepte de faire le bilan. Dans l’entretien qu’il nous accorde, il dresse un constat alarmant de la situation dans la région de Kidal où, selon lui, le GSPC a renforcé ses rangs, dont l’effectif est passé en une année de 250 à plus de 800 terroristes.

Deux ans et demi après la signature de l’accord d’Alger, mettant fin à la rébellion au nord du Mali, tout semble remis en cause. Pourquoi selon vous ?

D’abord, il y a ce grand écart qui sépare les représentants du mouvement des Touareg à l’Etat malien parce que la population avait cru au retour de la paix qui, pour elle, veut dire développement à travers la construction de centres de santé, d’écoles, de puits, de routes, enfin d’infrastructures qui correspondent à son environnement. Mais, depuis une année, elle constate que c’est l’inverse qui se passe. La situation ne fait que se détériorer et les responsables qui font les déplacements entre Kidal et Bamako n’ont jamais apporté de réponse concrète. Cette absence de l’Etat malien sur le terrain pourrait-elle s’expliquer par le manque de moyens ou de volonté ? Le problème n’est pas lié au manque de moyens mais à celui d’absence de volonté. Lorsque le pacte national a été signé, il a été suivi par de nombreux actes sur le terrain, ce qui n’est pas le cas pour l’accord d’Alger. A ce jour, rien n’a été réalisé. Il est facile de trouver les moyens. Les partenaires du Mali sont disponibles à débloquer les fonds nécessaires, mais une fois qu’ils constateront qu’il y a une volonté de la part de l’Etat à mettre en place des structures à même de prendre en charge les besoins de la population exprimés dans le cadre de l’accord d’Alger. Cependant, ces partenaires se méfient. En dépit des sommes colossales qu’ils ont avancé pour le développement du Nord, la région reste déshéritée. Ils ont du mal à comprendre où leur argent a été dépensé. Aujourd’hui, il faut recréer la confiance, non seulement avec les partenaires mais aussi avec les co-signataires de l’accord. La commission de développement prévue dans ce cadre, est en panne, ce qui fait qu’aucun projet n’a été exécuté. Plus grave, c’est tout l’accord qui est en panne, avec pour conséquence, l’élargissement du fossé qui sépare la population touareg du pouvoir central. Le sentiment d’abandon et de frustration s’est généralisé, notamment chez les jeunes…

Vous voulez dire qu’il y a une volonté délibérée de pousser ces jeunes vers la drogue, la contrebande ou le terrorisme ?

L’espoir nourri par le soulèvement de milliers de jeunes pour une vie meilleure s’est vite dissipé dès que les armes se sont tues et l’accord signé. Je ne sais pas s’il s’agit d’une fuite en avant ou d’une remise en cause des engagements. En fait, nous ne savons pas si c’est le président malien qui ne veut pas résoudre la crise au Nord, ou c’est son entourage qui l’informe mal sur la situation. Pour nous, il est clair qu’il y a une volonté préméditée de pousser ces jeunes vers la drogue, la contrebande ou le terrorisme. L’accord a été signé en 2006 et depuis, rien de sérieux n’a été fait sur le terrain pour permettre de dire qu’il y a une volonté d’agir de l’autre côté. Qu’a-t-on laissé, ou donné à cette jeunesse ? On a créé une situation pour les amener à détruire leur propre région ou à rejoindre l’AQMI (Al Qaîda pour le Maghreb islamique). J’avais dit aux jeunes combattants sur le terrain : « Faites attention, la politique de certains c’est de vous détruire. Vous avez un objectif, qui est l’accord d’Alger, il faut rester lucide pour continuer à le réclamer haut et fort, car il y va de votre dignité. Il ne faut pas vous embarquer dans ce qui a été créé pour vous détruire. »

Comment la population fait-elle face à cette situation chaotique, marquée par la sécheresse et le terrorisme d’un côté, et de l’autre le déni d’existence ?

C’est une région qui a traversé des moments douloureux. Elle a connu la sécheresse de 1973 à1974, ensuite celle de 1984 à 1985 et le soulèvement de 1990. Tous les gouvernements qui se sont succédé, depuis Modibo Keita jusqu’au général Moussa Traoré, ont utilisé des armes politiques pour détruire la communauté touarègue. La détruire physiquement en maintenant le black-out sur l’information. Lorsque l’Etat n’a pas les moyens de faire face aux éleveurs qui perdent leur cheptel, ne trouvent pas de quoi nourrir leur famille, ni de quoi étancher leur soif, et encore moins de soigner les malades, notamment parmi les enfants, les femmes et les personnes âgées, touchés par des épidémies, il fait appel à l’aide de la communauté internationale. Cela n’a jamais été le cas. Des milliers de personnes sont mortes durant ces dures épreuves dans l’anonymat le plus absolu. Les gouvernements ont de tout temps coupé cette région du monde.

Aujourd’hui, l’Etat dont la présence doit se refléter par des investissements en matière d’infrastructures de base, par une écoute de sa population, une prise en charge de ses préoccupations, est totalement absent. Tout a été fait pour creuser un fossé de plus en plus large entre lui et la population. Ce qui explique ce sentiment de rejet de tout ce qui incarne l’Etat, nourri par les touareg. Nous voulons attirer l’attention de la communauté internationale sur cette crise humanitaire engendrée par la sécheresse et casser le black-out qui étouffe notre région. L’accord d’Alger a pris en compte tous ces points et aurait pu réduire sensiblement la distance qui sépare Kidal de Bamako et faire naître chez les touareg, le sentiment d’être des citoyens à part entière. Cet accord a prévu une commission de sécurité, qui aurait pu ramener la stabilité dans la région et de ce fait attirer les investissements à Kidal. Malheureusement, cela n’a pas été le cas parce que l’Etat a failli à ses engagements. Ce vide a permis l’installation progressive des groupes terroristes qui, aujourd’hui, représentent près d’un millier d’hommes puissamment armés…

Ce qui veut dire qu’ils ont triplé leurs effectifs en l’espace de deux ans ?

Je dis bien près d’un millier d’hommes. Ils sont près de huit cents éléments. Ce qui n’était pas le cas, il y a un an où la situation était très différente. D’où viennent-ils ? Où ont-ils été recrutés ? Comment sont-ils arrivés dans cette région ? Ce sont des préoccupations majeures qui vont déstabiliser la région si rien n’est fait pour arrêter cette déferlante…

Ne pensez-vous pas que ce sentiment d’abandon et de désespoir puisse pousser certains jeunes de la région à prendre les armes ?

Il y a plusieurs formes d’armes ou de lutte. Pour l’instant, la lutte est concentrée sur la mise en application de ce cadre légal, qui est l’accord d’Alger, et qui reste bloqué par l’Etat malien. En fait, l’Algérie qui est co-signataire, doit assumer ses responsabilités, parce que c’est elle qui nous a poussé à venir à la table des négociations et à accepter le dépôt des armes. Si ce n’était pas l’Algérie, il n’y aurait pas d’accord et le soulèvement serait toujours en cours. De ce fait, il faut qu’elle fasse pression sur l’Etat malien afin qu’il honore ses engagements. Elle a tous les moyens nécessaires pour aboutir à la concrétisation de l’accord. C’est cette opportunité légale qui va nous ramener la paix sans recourir aux armes. Aucun pays ne souhaiterait que cette région soit encore une fois déstabilisée, et encore plus l’Algérie, parce qu’il s’agit d’assurer la sécurité à sa frontière. La panne de l’accord n’est pas dû à l’absence d’interlocuteurs, puisque nous avons exprimé notre volonté à ouvrir le dialogue, mais plutôt à une défaillance délibérée de l’Etat malien.

Certains médias maliens affirment que l’Alliance n’est représentative ni dans la région de Kidal ni des Touareg du Nord. Qu’avez-vous à répondre ?

Ce n’est pas nouveau pour nous. D’abord, il faut savoir que dans tous les mouvements de soulèvement, c’est toujours un petit noyau de 5 à 10 éléments qui commence la lutte dans la clandestinité. Ensuite, il y a des contacts avec un autre groupe composé de personnes de confiance et c’est ainsi que le mouvement se forme, avec comme base commune la volonté de lutter pour un changement. Les acquis de ce soulèvement vont profiter à toute la population mais jamais à ceux qui l’ont provoqué et conduit. Même ceux parmi les touareg du Nord qui ne sont pas d’accord avec la rébellion, savent au fond que la cause défendue est juste. Ceux qui ont pris part aux travaux de la conférence, sont ceux-là mêmes qui ont négocié et signé l’accord d’Alger avec l’Etat malien, donc ils ne peuvent pas être du jour au lendemain non représentatifs.

Qu’apporte cette conférence à la région de Kidal ? Est-ce uniquement une tribune pour aplanir les divergences au sein de l’Alliance ou le début de la fin de cette formation née dans la douleur du soulèvement populaire ?

Si on revient un peu en arrière, durant les deux ans qui ont suivi l’accord de juillet 2006, il y a eu un temps mort où rien ne s’est passé. A Bamako, on pensait régler le problème de l’intérieur et d’autres y ont cru. Ils avaient accepté de revenir en espérant mieux avancer. Mais l’Etat a tourné le dos à tout le monde. Je pense sincèrement que la conférence d’Alger est une grande réussite. Nous avons pu réactiver les autorités algériennes pour qu’elles s’impliquent et ramener le Mali à revenir à l’accord d’Alger…

Est-ce qu’il y a une disponibilité d’Alger pour faire en sorte que le Mali respecte ses engagements ?

Au mois de novembre dernier, nous étions venus vers l’Algérie pour la solliciter en tant que médiateur. Nous lui avions fait état de la dégradation inquiétante de la situation au Nord, région limitrophe de sa frontière sud. Nous lui avons demandé d’intervenir rapidement pour faire avancer les choses. De notre côté, il y avait une grande disponibilité de se réunir en Algérie pour mettre en avant nos difficultés. L’Algérie nous a accueillis pour tenir notre conférence dans de bonnes conditions. Les points débattus sont essentiels et constituent la préoccupation de tout le monde. Nous avons fait le bilan de l’accord d’Alger et constaté qu’il faut mettre en place des interlocuteurs habilités à discuter avec les autorités algériennes, maliennes et d’autres pays, en tenant compte ce qui se passe sur le terrain. A ce titre, un comité de crise a été mis en place et la tenue d’un congrès prévu en mars prochain à Tigharghar a été retenue.

Avez-vous senti chez le gouvernement malien une quelconque volonté de revenir au dialogue  ?

Si nous sommes là, c’est pour interpeller le gouvernement malien et lui dire que de notre côté, il y a une disponibilité pour faire le point et avancer dans l’esprit de l’accord d’Alger. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement rejetterait un accord qu’il a lui-même signé. Si jamais il ne souhaite pas discuter ou revenir à cet accord, c’est à la facilitation de donner suite. Que veulent les autorités maliennes et où veulent-elles nous pousser ? Je pense que personne n’a intérêt à ce qu’une partie ou une autre rejette le dialogue. La région est aujourd’hui observée à la loupe et les gestes de tous sont épiés…

N’est-elle pas en train de se transformer en un nid des services de renseignement de nombreuses puissances du fait des activités terroristes ?

Je ne dirais pas que c’est un nid, mais plutôt un centre d’intérêt. Elle est observée avec une loupe à cause de la grande insécurité qui y règne. Pourquoi  ? Parce qu’il y a régulièrement des kidnappings visant uniquement les Européens. Ces derniers sont devenus un produit qu’il faut vendre pour renforcer la présence des terroristes dans la région. Alors, les gens sont étonnés de voir que ces enlèvements ne visent que les Occidentaux. Ils se posent des questions sur l’identité des auteurs, leur motivation et leurs objectifs. C’est pour cela qu’ils ont besoin d’avoir un regard, de s’impliquer et d’essayer de comprendre ce qui se passe. Viendra le jour où cette région ne nous appartiendra plus. Nous avons le sentiment que tout est fait pour arriver à cette situation.

Comment expliquer que les Touareg, connus pour leur opposition aux terroristes salafistes, puissent laisser ces derniers occuper leur territoire ?

Prenons l’exemple de la région d’Adrar des Iforas. Avant la rébellion de 1990, ce sont les notables qui prenaient en charge tous les aspects sécuritaires et de réconciliation. Ils maîtrisaient la situation. La rébellion touaregue avait aussi la maîtrise de la situation, que ce soit avant ou après la signature du pacte national. Durant cette période, il était très difficile de s’installer dans la région sans l’autorisation des Touareg. Mais ces derniers ont été retirés du terrain, privés de leur pouvoir et de leurs outils militaires. D’acteurs, ils sont devenus des observateurs. Les Touareg ont de tout temps voulu chasser les terroristes de la région, mais l’officier de l’armée les a empêchés d’agir en leur disant : « Ces affaires ne vous concernent pas. Vous êtes des citoyens, vous restez loin. Les terroristes, c’est nous qui les attrapons. Nous sommes là pour ça et si vous jouez aux gendarmes, nous allons vous arrêter. » C’est comme cela que l’armée malienne réagit à chaque fois que les Touareg tentent de poursuivre les salafistes. Les unités spéciales de sécurité prévues par l’accord d’Alger et dont feraient partie les Touareg est un outil adéquat de lutte contre le terrorisme. Une fois la population impliquée, elle sera responsable de la situation. Pour l’instant, elle ne fait que la subir, beaucoup plus que les autres…

A la veille de la conférence, vous avez annoncé la présence de Brahim Ag Bahanga, fondateur de l’Alliance et un des acteurs de la rébellion, mais il n’est pas venu. Peut-on savoir pourquoi ?

Il devait venir et y assister aux travaux. Mais des imprévus l’ont retenu. Sachez que Brahim est l’initiateur de la rencontre d’Alger. Il a pris part aux réunions de préparation tenues du 22 au 25 novembre 2009. Tout ce qui a été entrepris du début jusqu’à la fin de la conférence a été fait en concertation avec Brahim. Mais il viendra à Alger. C’est une question de temps. Ce qui est certain, c’est qu’il arrivera avant notre départ d’Alger…

Par Salima Tlemçani

Otages au Mali : pas de demande de rançon pour les deux Italiens

AFP - 13/01/2010
jeudi 14 janvier 2010

ADDIS ABEBA, (AFP) - Le chef de la diplomatie italienne a affirmé mercredi à Addis Abeba ne pas avoir reçu de demande de rançon pour les deux Italiens kidnappés en Mauritanie le 18 décembre et qui seraient détenus dans le nord du Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Franco Frattini effectue depuis mardi soir une visite dans la capitale éthiopienne après s’être rendu en Mauritanie puis au Mali pour tenter d’obtenir la libération de six Européens, dont les deux Italiens, au cours d’une tournée africaine qui doit ensuite le mener au Kenya, en Ouganda, en Egypte et en Tunisie. "Nous n’avons reçu aucune demande de rançon. Nous avons activé tous les réseaux et les sources d’information possibles avec la coopération des autres pays voisins dansla région", a-t-il souligné à l’issue d’une conférence à l’Université d’Addis Abeba. "Nous devons coopérer de plus en plus, de manière à ce que le terrorisme ne puisse pas l’emporter", a ajouté le ministre italien. Six Européens dont trois Espagnols, un Français et les deux Italiens ont été enlevés en novembre et décembre en Mauritanie et au Mali. Le mois dernier, le quotidien espagnol El Mundo a affirmé qu’Aqmi réclamait sept millions de dollars (4,8 millions d’euros, ndlr) et la libération de plusieurs de ses membres détenus en Mauritanie contre la libération des trois volontaires humanitaires espagnols retenus en otages au Mali. Le ministère espagnol des Affaires étrangères, interrogé par l’AFP, s’était refusé à tout commentaire sur cette information. Sergio Cicala, retraité de 65 ans, et son épouse Philomène Kabouré, Italienne d’origine burkinabè âgée de 39 ans, se rendaient au Burkina Faso à bord d’un minibus immatriculé en Italie lorsqu’ils ont été enlevés sur une route du sud-est de la Mauritanie, selon une source de sécurité mauritanienne. M. Frattini lors de son étape en Mauritanie, a indiqué au président de ce pays Mohamed Ould Abdel Aziz, que Rome allait "reprendre la coopération dans les domaines de la formation de l’armée, de la police, de la police des frontières et des douanes" pour aider ce pays à combattre la menace d’Al-Qaïda. Le chef de la diplomatie italienne s’est également entretenu mardi à Bamako avec le président malien Amadou Toumani Touré du sort des six Européens. aar/jmm/amc/jpc

AFP 131857

Le nouvel an berbère, fête millénaire… fête clandestine


Kabyle.com - 12/01/10

Le nouvel an berbère, fête millénaire… fête clandestine
Les algériens célèbrent le nouvel an berbère aujourd’hui

mercredi 13 janvier 2010

Yennayer, une fête nationale légale ? Pas encore. Pas cette année. Si l’Algérie officielle célèbre le 1er janvier, le nouvel an (dit universel) du calendrier grégorien et aoûal mouharam du calendrier hégirien, amenzu n yennayer, fête du terroir par excellence, fête d’origine contrôlée célébrée dans toute l’Afrique du Nord depuis plus de deux millénaires, demeure frappée d’ostracisme par le pouvoir politique.

Les bonnes vieilles calendes de janvier, les rites « yennayériques », les vœux d’abondance… célébrés et honorés pourtant, en cette contrée, depuis la haute antiquité, n’ont toujours pas voix au chapitre... officiel. « C’est la marque d’un certain ostracisme de certains décideurs », reconnaît Youcef Merahi, secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA). Depuis 1999, souligne le chroniqueur et critique littéraire, le HCA – une institution rattachée à la présidence de la République – fête de façon officielle yennayer. « Ce que je déplore par contre, c’est la non-traduction de yennayer sur le plan légal pour qu’il soit consacré comme jour férié chômé et payé. Chaque année, nous renouvelons le même appel en direction des décideurs pour qu’ils franchissent ce cap. A mon sens, la volonté politique existe, même si elle est frileuse et j’imagine qu’il y a des résistances dans un certain sérail politique, de l’ostracisme pratiqué par certains décideurs. » Cette année, le HCA a choisi la ville de Bordj Bou Arréridj pour fêter yennayer 2960 (le calendrier amazigh version académie berbère). Dîner de yennayer (imensi) de rigueur, des expositions, des conférences et des tables rondes, un mini-salon du livre amazigh et des séances gargantuesques de dégustation des mets traditionnels. Le yennayer officiel ou semi-officiel a été fêté l’année dernière dans le pays Chenoua, à Tipaza ; l’année prochaine, ce sera dans le M’zab, à Ghardaïa. Il y a nécessité, selon M. Merahi, à invoquer le caractère national de yennayer : « Que yennayer n’est pas circonscrit à une seule région. Parce que certaines gens ont une vision réductrice de cette fête et ont tendance à le ghettoïser en Kabylie. » Toute l’Algérie fête yennayer, le jour de l’an du calendrier agraire, et au-delà toute l’Afrique du Nord, affirme Saïd Chemakh, enseignant de tamazight à l’université de Tizi Ouzou.

Fête païenne ou calendes romaines ? Tabburt u segwas (porte de l’année) ou ras el âm (nouvel an), laâdjouza (la vieille), as neferaouan (le jour de Pharaon), les noms qui lui sont associés, les rites qui lui sont rattachés divergent d’un coin à l’autre, les préparations aussi. Mais de Tlemcen à Souk Ahras, d’Alger jusqu’à l’Extrême-Sud, dans tout le Sahara, yennayer fait l’unanimité. « Si la fête nous appartient, le mot lui-même ne l’est pas. Il est romain. On le tient de Ianuarius, (janvier), onzième mois du calendrier romain dédié à Ianus (Janus), divinité romaine veillant sur les ouvertures, de l’an notamment, de la guerre », prévient l’universitaire. A ce jour, des querelles (de clochers) agitent encore la communauté scientifique. Les scientifiques n’ont toujours pas tranché les origines exactes et la façon avec laquelle cette fête antique s’est imposée en Afrique du Nord. Fête païenne, préromaine ou adaptation des calendes romaines ? La question est toujours posée. Pour le préhistorien Ali Aït Kaci, spécialiste de l’épigraphie libyque, « ce nom dérive vraisemblablement du cognomen lat. Ianuarius. L’emprunt de ce nom de mois, comme c’est le cas pour tous les autres mois de l’année, est resté dans le vocabulaire berbère sous le terme yennayer, yennar. En onomastique humaine moderne, nous le retrouvons dans Yanuri [Inouri], nom patronymique ». « La séquence anthroponymique (étude des noms de personne), YNWRN est attestée une seule fois dans une épigraphe de la Kabylie orientale », ajoute-t-il. Nombre de spécialistes relient yennayer à ses « origines » romaines. Yennayer, le jour de l’an berbère qui correspond au premier jour de janvier du calendrier julien (ce dernier est décalé de 13 jours par rapport au calendrier grégorien) ne serait-il qu’un legs romain et qu’il faut un jour rendre à César (Jules) ce qui, décidément, lui appartient ? Dans « Yennayer en Afrique du Nord : Histoire d’un mot » (article consultable sur le site Tamazgha.fr, l’historien Yidir Plantade fait remarquer que même : « il s’avère que durant plusieurs siècles d’occupation romaine, les fêtes d’Ianiarus, ancêtre de yennayer ont été célébrées en Afrique du Nord. Cependant, cela ne suffit pas pour présumer de la filiation directe de yennayer avec l’Ianiarus romain. En effet, yennayer est connu dans toute l’Afrique du Nord, y compris dans l’extrême-sud du Sahara, chez les Touareg (aujourd’hui Niger, Mali). Or, ces zones n’ont jamais fait partie de l’empire romain et l’influence latine y était faible (…) » « Le vocable yennayer s’apparente au terme latin enneyer (janvier). Il est le plus utilisé dans l’univers culturel berbère, même si le Kabyle a tendance à employer parfois "ixf u segwas" (le début de l’année) ou encore "tabburt u segwas". Les At Waziten (les berbères de Libye) préfèrent "anezwar n u segwas" (introduction de l’année). Ce mois marque les débuts du solstice d’hiver. Le soleil entame sa remontée. Les jours encore très froids se rallongent et instaurent l’espoir d’une meilleure année. Il est ritualisé d’une manière assez significative », écrit pour sa part l’animateur associatif Madjid Boumekla. Quelles que soient ses origines, yennayer demeure néanmoins une fête profondément populaire. Veille de yennayer, quartier populaire de Belouizdad. Les marchands de volailles, les vendeurs de gâteries et autres "treize » variétés de bonbons se frottent les mains (et pas seulement à cause du froid) et affichent bonne mine. Depuis 54 ans, Azzedine, fils de La Casbah, dit observer le même rituel, la nuit de yennayer. « Je me souviens, tous les enfants du quartier montaient après le dîner spécial de yennayer sur les terrasses des maisons munis de petites bourses pleines de bonbons. Celui qui réussissait à voir le ciel s’ouvrir laissait sa petite bourse de "treize" sur place jusqu’à l’année d’après. » Une foultitude de superstitions, de légendes, de contes et de rites sont associés à cet événement. Yennayer sonne par exemple le retour sur terre des morts porteurs de la force de fécondité. « Durant la fête, les femmes kabyles ne doivent pas porter de ceinture, symbole de fécondité. Celles transgressant la règle subiraient le sortilège de la stérilité. Imensi n’yennayer nécessite des préparatifs préalables. Chez les Chaouis et les Kabyles, la veille, la maison est méticuleusement nettoyée et embaumée à l’aide de diverses herbes et branches d’arbres (pin, etc.). Elle ne sera plus nettoyée durant les trois jours suivant sinon le balai de bruyère, confectionné pour la circonstance par les femmes lors de leur sortie à la rencontre du printemps (amagar n tefsut), blesserait les âmes errantes. On procède au changement des pierres du kanun (inyen n l’kanun). Tous les gestes accomplis pendant la fête se font avec générosité et abondance. Les yennayéristes estiment recevoir, par leurs actions, la bénédiction des forces invisibles circonscrivant chez le Berbère son univers de croyance », note par ailleurs M. Boumekla.

Les yennayéristes et la superstition Aussi vieux que l’histoire, yennayer est cependant toujours d’actualité. Une actualité qui fait la part belle à la « redécouverte des origines berbères », à l’ère du « patriotisme retrouvé » dans le sillage du match Algérie-Egypte à Khartoum. « Il se trouve que le pouvoir politique, dans ses professions de foi conjoncturelles, notamment dans les périodes de crise, concède une existence à l’amazighité. Uniquement dans le discours. On reconnaît l’amazighité dans le passé, dans la paléontologie en sous-entendant – car ce n’est pas dit clairement – que nous sommes des Berbères, mais que l’Islam nous a arabisés. Le triptyque amazighité, arabité et islamité, reconnu par la Constitution veut dire concrètement amazighité dans le passé, arabe comme unique langue officielle et Islam comme religion unique », dixit Arezki Aït Larbi, journaliste et militant démocrate. Qu’est-ce qui empêche le pouvoir politique de réhabiliter yennayer ? « C’est dans la nature même du pouvoir qui est uniciste, basée sur la conception fascisante : un pays, une nation, un peuple, une langue, un chef (…). L’Algérie actuelle ne prendra acte de son histoire, de sa préhistoire, de sa sociologie, de sa pluralité que le jour où yennayer sera jour férié au même titre que aoual mouharam ou le 1er janvier », conclut Arezki Aït Larbi.

Par Mohand Aziri

Journal : El Watan

jeudi 14 janvier 2010

Niger: Le président invite ses compatriotes au sacrifice


Afrique en ligne
Niger

Afrique de l'Ouest - Niger .Société - Le président du Niger, Mamadou Tandja, a invité mercredi ses compatriotes à plus de sacrifice, de courage et de détermination pour affronter de nouveaux défis, soulignant que "le combat ne fait que commencer".

Répondant aux v?ux des membres des institutions du pays, il a déclaré qu'il serait illusoire de croire que le combat pour la re-fondation de la République est gagné du seul fait de l'adoption d'une nouvelle Constitution et de la mise en place des institutions qu'elle prévoit.

«Le combat ne fait que commencer et il nous impose forcément beaucoup de sacrifices, de courage et de détermination pour affronter les nombreux défis qui nous interpellent», a-t-il dit

«Il nous impose de prendre véritablement notre destin en main, de compter sur nous-mêmes et de nous convaincre, à l'inverse de ceux qui parcourent le monde en quête de soutien, que le Niger, prospère et respecté, ne se fera que par nous-mêmes», a ajouté le président Tandja.

Selon lui, le Niger est actuellement dans la phase de parachèvement de la mise en place de ses institutions et organes avec l'installation toute prochaine des conseils municipaux.

«Avec le renouvellement subséquent du Conseil économique, social et culturel et du Haut-conseil des collectivités territoriales, ainsi que la mise en place du Sénat, du Conseil national de la jeunesse et du Conseil national de la chefferie traditionnelle, tous les piliers de la République seront définitivement fixés», a-t-il affirmé.

Le président Tandja a réaffirmé l'engagement de l'Etat à garantir à l'ensemble des agents de la fonction publique leurs droits et à veiller à l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

«Qu'il soit clairement entendu que l'Etat ne tolérera plus que des agents publics gagnés par la politique politicienne, continuent de maintenir notre administration dans un état de dysfonctionnement, de nourrir des zizanies dans les services», a-t-il averti.

mercredi 13 janvier 2010

"Quand l'écriture prend le large" : salon artistique et littéraire à Thénac en Charente Maritime (samedi 16 et dimanche 17/01)



"Quand l'écriture prend le large" : salon artistique et littéraire à Thénac en Charente Maritime (samedi 16 et dimanche 17/01)
La médiathèque de Thénac organise au Chais ce 3e salon littéraire sur le thème du voyage. De nombreux supports culturels seront à la disposition du public pour le transporter le temps d'un week end dans l'évasion, la connaissance des autres, des civilisations de modes de vie des paysages, des coutumes et des croyances.

Deux passionnés sont les invités d'honneur de l'édition 2010. Pierre Schmitt, professionnel de l'image, de la scénographie et de l'architecture est également membre de la Société des Explorateurs français. Il est engagé dans la protection du désert Sahara ainsi que dans le soutien aux populations Touaregs menacées. Poète, écrivain et surtout musicien, Marc Vella voyage à la rencontre des autres à travers le monde avec son piano à queue. Journalistes, cinéastes, grands voyageurs, scientifiques, romanciers, auteurs de BD et jeunesse ... De nombreuses personnalités ainsi que des "talents de Saintonge" participeront aux débats et rencontres. Des artistes et créateurs présenteront leurs carnets de voyage, photographies, sculptures, tableaux, films.

Le public pourra également découvrir des films, assister au spectacle de contes Touareg de Moussa Ag Assarid ou bien au concert de piano par Marc Vella. Très dynamique, l'équipe de la médiathèque qui vient de fêter son 10e anniversaire a également associé des écoliers, collégiens et lycéens de la région de Saintes à cet événement littéraire. L'espace dédié à la vente de livre a été confié à "La Lettre à la bulle" de Saintes, une librairie indépendante qui bénéficie du label de la Région Poitou-Charentes.
Vendredi 15 janvier à 20h30, le réalisateur Olivier Wéber, invité du salon assistera au Gallia à la projection de son film La fièvre de l'or.
Samedi 16 de 9h30 à 19h et dimanche 17 janvier de 9h30 à 19h au Chais de Thénac au sud de Saintes. Contact : 05 46 92 68 04. Programmation détaillée à consulter les pages de la médiathèque sur le site de la ville de Thénac à l'adresse thenac.fr

Reportage sur la question Touareg demain sur RFI

Le Mali promet de tout mettre en oeuvre pour la libération des otages italiens


Mali/Italie/Enlèvements - Article publié le : mercredi 13 janvier 2010 -
RFILe ministre italien des Affaires étrangères a passé quelques heures au Mali, ce mardi 12 janvier. Franco Frattini a été reçu par le Président malien. Au centre des discussions, notamment, l'affaire des otages italiens, mais aussi français et espagnols enlevés au Mali et en Mauritanie, et détenus par al-Qaïda dans le Sahara, côté malien.

« Nous avons clairement dit au président malien que nous comptons sur lui pour la libération de tous les otages européens ». C’est un membre de la délégation italienne qui parle.

En retour, le Mali a affirmé qu’il mettait tout en œuvre pour obtenir ces libérations. Cependant, de source proche de la rencontre, le président Amadou Toumani Touré a expliqué à son hôte la complexité de la situation.

Il y a les ravisseurs qui bougent beaucoup avec les otages dans cet immense Sahara. Il y a les très nombreux intermédiaires et les exigences des preneurs d’otages. Rome a pris bonne note et s’est engagée à aider, sous diverses formes qui restent à déterminer, le Mali dans sa lutte contre l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne.

Au sujet de cette lutte, le ministre italien Franco Frattini, qui venait de Nouakchott, a pu constater les divergences entre plusieurs pays de la zone. Des pays voisins du Mali souhaitent, par exemple, privilégier les échanges d’informations, mais que chaque armée traque sur son propre sol les islamistes armés. Alors que pour Bamako, contre al-Qaïda, il faut des opérations militaires communes.

mardi 12 janvier 2010

Trois Britanniques et un Colombien enlevés dans le sud du Nigeria


Trois Britanniques et un Colombien enlevés dans le sud du Nigeria
LEMONDE.FR avec AFP | 12.01.10



Trois Britanniques et un Colombien ont été enlevés, mardi 12 janvier, dans le sud du Nigeria, la région pétrolifère du pays, lors d'une attaque ayant fait un mort, a-t-on appris de sources sécuritaire et policière. Selon les informations transmises, les quatre hommes ont été kidnappés près de la ville de Port-Harcourt, la capitale de l'Etat de Rivers.

Selon Rita Abbey, le porte-parole de la police, le policier qui les escortait a été tué dans l'embuscade, et le chauffeur a été blessé. Les trois Britanniques et le Colombien travaillaient sur un chantier de projet gazier opéré par la multinationale Shell.

Shell Nigeria a confirmé que les quatre personnes travaillent pour la société Netco Diestman, un sous-traitant, et que leur convoi a été attaqué alors qu'ils se rendaient sur le site d'une centrale électrique du groupe anglo-néerlandais Afam 6. Shell "coopère avec les autorités et la société sous-traitante pour obtenir leur libération".

Le dernier enlèvement de travailleurs expatriés dans le sud du Nigeria remonte à juillet 2009. A l'époque, le président nigérian Umaru Yar'Adua avait proposé une amnistie aux groupes armés opérant dans le delta du Niger pour faire cesser les violences et les enlèvements.
En octobre 2009, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND), principal groupe armé du sud du Nigeria, avait décrété un cessez-le-feu illimité à partir de ce dimanche pour "encourager le dialogue" avec le gouvernement.

Le mouvement, dont les actions depuis 2006 ont fait chuter d'environ un tiers la production pétrolière du Nigeria, expliquait alors avoir pris cette décision en raison de "la volonté exprimée mardi dernier par le gouvernement fédéral d'engager un dialogue sérieux (...), en vue d'arriver à une paix durable dans le delta du Niger".

L'absence pour raisons médicales du président depuis un mois et demi risque, selon plusieurs analystes, de relancer à terme la violence dans le delta du Niger, car le processus d'amnistie est actuellement au point mort.

Du 14 au 16 janvier à Tamanrasset : 2e rencontre internationale d’Imzad


El Moujahid - 11/01/10
lundi 11 janvier 2010

Du 14 au 16 janvier à Tamanrasset : 2e rencontre internationale d’Imzad Taille du texte : 10-01-2010 à 17:47 D.R. Sous le haut patronage de la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, l’association « Sauvez l’Imzad » présidée par Mme Farida Sellal organisera du 14 au 16 janvier à Tamanrasset une rencontre internationale placée sous le thème « l’Imzad, entre tradition et modernité ». A cette occasion, le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, procèdera en présence des doyennes de la culture targuie à la pose de la première pierre de « Dar El Imzad ». Parallèlement aux débats du colloque scientifique, une exposition scientifique réunira des peintres, des sculpteurs, des photographes autour du thème de la musique avant toute chose. Des ateliers de plein air seront organisés sur la grande place de la maison de la culture ainsi que sur le terrain du site Dar El Imzad. En soirée, des concerts, ouverts au public, permettront d’écouter des musiciens et des poètes venus du Niger et du Mali, ainsi que des artistes originaires de l’Ahaggar et de l’Ajjer. Parmi eux, figurent des ensembles dont la renommée internationale est déjà bien établie. Ainsi, des groupes de jeunes touareg se mêleront aux représentants de générations détentrices du savoir ancestral : Tinariwen, Tartit, Atri N’Assouf, Choghli, etc.

Manny Ansar : Directeur du festival au désert à Essakane. : « Nous avons relevé le défi »


mardi 12 janvier 2010
Photo Manny Ansar
Le Quotidien de Bamako-Mali du 12/01/2010

Nous nous sommes entretenus avec monsieur Manny Ansar, l’initiateur et le Directeur du Festival au Désert à Essakane, le dernier jour du festival, le samedi 9 janvier 2010. Il nous parle entre autres sujets, des raisons du déplacement du site du festival d’Essakane à Tombouctou.


Il a surtout déclaré que les structures de financement occidentales qui apportaient d’habitude leur aide à l’organisation du festival ont « fermé le robinet » cette année dans l’espoir de voir ce festival mourir. Quotidien de Bamako : D’habitude, ce festival se tient à Essakane à quelques 70 km de la ville de Tombouctou.


Cette année, nous sommes à Tombouctou. Pourquoi ce déplacement de site ? Manny Ansar : Les raisons de ce changement de site s’expliquent par de nombreux facteurs. D’abord, le festival s’est coïncidé cette année avec plusieurs autres évènements touristiques et culturels à Tombouctou : la quinzaine touristique et culturelle de la région de Tombouctou, l’ouverture officielle de la saison touristique et la rentrée culturelle.


Les mêmes artistes et journalistes invités à ces évènements étaient aussi invités par nous. Ensuite, les touristes, à qui on avait demandé de ne même pas venir au nord du Mali sont venus jusqu’à Tombouctou. C’était déjà beaucoup. C’est pourquoi on n’a pas voulu leur demander de partir encore à 60 ou 70 km de Tombouctou.


En fin, vous avez vu comment les populations locales ont intégré le festival. Ça a été une fête populaire. Maintenant pour les années à venir, on est en train de voir. Comme c’est un festival qui a déjà été nomadisé, donc on fera le bilan. Nous le savons tous, les occidentaux en général et la France en particulier a lancé un appel à ses ressortissants leur demandant de quitter et/ou de ne pas venir au nord du Mali parce qu’il y aurait de l’insécurité.


Cet appel a-t-il eu une influence négative sur le festival de cette année ? Manny Ansar : on ne peut pas nier que tous ces appels ont eu une influence sur la participation des touristes occidentaux. Mais malheureusement pour les auteurs de ces appels, ça n’a pas eu l’influence qu’ils espéraient, c'est-à-dire l’absence totale de touristes occidentaux. Comme vous le voyez vous-même, sur ces dunes il y a au moins 800 touristes occidentaux qui sont ici présents parmi nous.


On n’a pas encore fait les statistiques, mais les chiffres seront certainement entre 700 et 1000 touristes occidentaux. Quelle comparaison pouvez-vous faire de cette édition avec celles des années précédentes? Manny Ansar : De la première édition jusqu’à la 8ème édition, le nombre des festivaliers occidentaux ne partait que croissant. Mais depuis deux ans (l’an passé), avec le matraquage médiatique contre la venue au nord du Mali, le nombre des participants occidentaux s’est stabilisé, voire un peu baissé. Si non on pourrait enregistrer 3 à 4 fois plus de touristes.



Votre mot de la fin. Manny Ansar : de façon générale, je suis très content. Je remercie les autorités de mon pays qui m’ont vraiment aidé pour que cette 10ème édition soit. L’an passé aussi, les autorités occidentales avaient déconseillé leurs ressortissants de ne pas venir au nord du Mali, mais ils avaient quand même maintenu leur aide financière à l’organisation du festival.


Mais cette année, en plus de l’appel déconseillant leurs ressortissants de ne pas venir, ils ont coupé leur financement aussi. Et il faut le reconnaître, on était à genoux. On pensait même à reporter le festival. Les occidentaux ne voulaient donc pas apparemment que le festival au désert se tienne cette année. Et c’est les autorités de mon pays, qui, nous ont aidé à relever le défi. Oui, c’est un défi, car si jamais ce festival n’avait pas pu avoir lieu, on allait donner l’occasion aux uns et aux autres de croire à tout se qui se dit sur l’insécurité au nord du Mali.


Comme vous le voyez, on est entrain de relever ce défi. On est à la 3ème nuit, soit la dernière et tout est entrain de se passer normalement jusqu’à preuve de contraire. Réalisé par notre correspondant régional Diakaridia TOGOLA Festival au désert : les touristes témoignent.


Dans mon quartier à Paris, il y a eu plus d’enlèvements et de gens tués en deux mois que dans tout le nord du Mali … » dixit un touriste français ! Suite à l’appel lancé par certains gouvernements occidentaux, notamment la France, demandant à leurs ressortissants de ne pas venir ou même de quitter au cas où ils sont déjà sur place le nord du Mali, nous avons fait un micro trottoir entre les occidentaux présents au festival au désert.


En général, ils soutiennent que l’enlèvement d’un seul individu dans un pays ne peut pas rendre toute une zone infréquentable. Sinon la plupart des pays occidentaux seraient aussi infréquentables. Donc un appel illogique. Et c’est pourquoi ils sont présents malgré tout. Philippe Angers : « je suis Philippe Angers.Je m’occupe de la presse pour le festival au désert à Essakane. Ce que je vois sur place, c’est qu’il n’y a aucune crainte. Je participe à ce festival il y a quatre années et c’est toujours le même constat. Dans mon quartier à Paris, il y a eu plus d’enlèvement et de gens tués en deux mois que dans tout le nord du Mali dans la dernière année. Donc, à mon avis, il doit y avoir d’autres raisons pour lesquelles on épingle le Mali dans les médias. J’ai une expérience de 4 années du festival. Ce que je vois sur place, est extraordinaire. Il y a des gens de tous les pays, des gens du pôle nord, des américains, des indiens… Tout le monde doit voir ce qui se passe autour d’eux et donc de ne pas croire à ce qu’on leur propose ».


Martha : « Je suis là, malgré... » « je suis italienne. Je prépare un doctorat sur la musique traditionnelle touareg à Paris. J’ai travaillé pendant un mois sur le festival à Bamako. J’ai reçu trois emails de mon ambassade me déconseillant de venir, mai, mais je suis là. Parce que j’ai eu confiance à mes amis qui m’ont qu’il n’y a aucun problème ». Size : « Je ne rencontre que de la gentillesse et... »


« je suis allemande. Je vis à Paris. Je suis là en tant que bénévole et je m’occupe des journalistes et des artistes. C’est ma deuxième fois de venir. L’an passé, on m’avait dit la même chose, que c’était dangereux de venir. Je me suis dit que je vais venir pour voir si c’était dangereux comme ils le disent. Mais depuis que je suis venue, je ne rencontre que de la gentillesse et de la générosité de tous les gens, qui, nous ont accueilli. On a médiatisé quelque cas d’insécurité. Mais il y a de la violence et des attentats un peu partout dans le monde et ça ne veut pas dire que tout le pays est pourri ».


Propos recueillis par notre correspondant régional à Tombouctou, Diakaridia TOGOLA
Publié par al-ansary à l'adresse mardi, janvier 12, 2010

lundi 11 janvier 2010

Nord Mali : les Touaregs pris en otage ?


Jacqueline Dupuis-Tessalit-10 janvier 2010
Nord Mali : les Touaregs pris en otage ?
lundi 11 janvier 2010

Si loin, si proches, les touaregs carte postale boivent leur dernier thé dans une tempête de sable. Aujourd’hui la tempête devient un ouragan, qui donne le vertige d’une culture qui n’en finit pas de perdre l’équilibre. Pour arriver à Tessalit, pointe extrême nord du Mali, tout prêt de la frontière algérienne, tout est possible, et tout est impossible.

Témoignage d’un quotidien ordinaire,début janvier 2010 .


1-Tout européen est un otage potentiel.Je ne pensais pas que nos humbles personnes représentent des tas de dollars aussi substantiels. Je ne savais pas que ces tas de dollars allaient mettre le feu aux poudres aussi vite et aussi violemment à une région déjà trop fragilisée.

Ecoutons plutôt.

Début décembre, prise de contact depuis la France avec nos vieux amis touaregs, pour préparer le voyage pour se rendre à la fête du chameau à Tessalit.

« Tu peux venir, il n’y a pas de problèmes. »
« Tu ne peux pas venir, il y a trop de problèmes. »
« Tu peux venir, ca se calme. »
« Tu ne peux pas venir, on ne peut pas assurer ta sécurité. »
« Je ne sais même plus si tu peux venir ».

Bon. Les journaux maliens, les médias européens, la presse américaine, c’est à celui qui va être le plus intelligent, le plus manipulateur, le plus pédagogue, le plus naïf pour tenter de calmer le jeu ou mettre le feu aux poudres.

On ne comprend plus ni le gouvernement français et ses injonctions administratives, ni le gouvernement malien, ni les habitants du Mali, ni les habitants de la lune…Brouillard.

Un français a été enlevé à Ménaka, trois espagnols en Mauritanie, un avion fantôme bourré de je ne sais quoi brûle dans le désert malien, et le nord Mali explose.

Mais, au fait, combien y a t-il eu d’otages enlevés entre Tessalit et Kidal ? Aucun.


2-La fête du chameau à Tessalit, symbole de vie d’une communauté locale.Fin 2008 la troisième édition de cette fête avait été annulée à cause des rebellions touarègues, qui se battaient pour leur survie et leur place dans une société très inégalitaire et pour le moins condescendante à leur égard. Je ne referai pas le film, tout le monde connait le scénario. Injustices.

Cette année la fête a eu lieu. Réussite remarquable, inoubliable dans le cœur de chaque habitant, sentiment de fierté et de force d’un peuple qui a su, malgré une situation politique de tous les dangers, malgré les chantages de tous bords, affirmer son identité et ses valeurs traditionnelles.

Course de chameaux, concours de la plus belle tente, de la plus belle femme, forum, concerts avec les musiciens locaux y compris les Tinariwen natifs de Tessalit…Tout cela grâce aux habitants de Tessalit, qui ont su porter ce projet et qui l’ont mené à bien pour la troisième fois. Conviction.

Dernière édition déclinée entre considération nationale et dangers : la journée du tourisme malien a eu lieu dans le cadre de cette fête. Quatre ministres sont venus l’inaugurer de manière très officielle et ont marqué de leur présence l’importance de ces enjeux.

Une vingtaine d’européens sont arrivés par convois militaires, de Gao et de Kidal, d’autres, individuels, par l’Algérie, également étroitement encadrés. Les militaires maliens étaient présents partout, autour de la tribune, du forum, autour des tentes et des véhicules. Au pied de chaque arbre poussait une kalachnikov. Jardin de tous les dangers.

Mais, au fait, de quels dangers parle-t-on ?


3-Une région de bruits et de fureurs.Visiter les campements pour retrouver ses amis touaregs, prendre un chameau pour se couler dans le rythme du désert, se griser de la vitesse du 4/4, aujourd’hui c’est fini. Bouclés. Enfermés dans les villes. Interdiction de sortir pour les européens. Et en plus, nos amis touaregs sont tellement responsables de nous qu’il n’est pas question de transgresser quoi que ce soit. Sinon, ce sont eux qu’on accuserait de complicité. Responsabilité.

Le discours, le vocabulaire, les mots ont perdu sens et objectivité. Diffus, hésitants, contradictoires.

On entend dire à mots couverts que les « salafistes » sont là, partout. On a vu leurs traces, dans un campement, après la nuit, mais on ne les a même pas entendus. Ils ont donné de l’huile et du sucre à des nomades, ils utilisent l’eau des puits, les bergers ont peur pour leurs animaux.

Ils utilisent du matériel sophistiqué, et roulent en véhicules très puissants. Ils bougent très vite d’un point à un autre, et traversent les frontières sans soucis.

Certains parlent de réseaux organisés, d’autres de groupuscules imprévisibles qui se nouent et se dénouent, de la Mauritanie au Niger, en passant par le Mali D’aucuns évoquent le trafic de drogues qui finance leurs activités, d’autres l’argent rapide accueilli avec soulagement par les jeunes chômeurs en mal d’avenir.

Les explications, ou tentatives d’explications, montrent par leurs contradictions combien le problème est complexe et multiforme.Tout y passe.

« Je me promène depuis longtemps dans la montagne, et je n’ai jamais vu l’ombre d’un salafiste. »
« Je les vois passer très vite, et le lendemain ils sont partis loin. »
« C’est le gouvernement malien qui entretient la rumeur, car il ne veut pas développer le nord. »
« Ce sont nos voisins qui veulent garder la main-mise sur le Mali et que ca arrange. »
« C’est le gouvernement américain qui voudrait prendre le pouvoir au Sahel et qui a monté les rumeurs de toutes pièces »
« Ce sont les cartels de la camorra qui travaillent avec les sud-américains, et qui se servent des grandes zones portuaires de l’Afrique de l’Ouest et des immenses zones de non-droit du Sahel pour leurs trafics de drogues. »

Certains intellectuels commencent à parler de ces problèmes à mots couverts, d’autres se taisent, certains ne l’évoquent même pas.

En tout cas les gens ont peur, et ne comprennent plus ce qui se passe. Ils ont perdu leurs repères ancestraux.

Ce qui est sûr, c’est que le peuple touareg est pris en otage par une violence venue d’ailleurs, avec des codes et des modes de vie étrangers et incompréhensibles pour la population de cette zone.

Ce qui est sûr, c’est que le peuple touareg est pris en otage par des groupes qui utilisent les immensités désertiques dont les touaregs sont maîtres depuis la nuit des temps, au gré de leurs propres affaires, des affaires pas très propres, et que c’est bien la première fois que les touaregs ne maîtrisent plus leur territoire. Du jamais vu.

Mais au fait, au milieu de ces folles rumeurs, n’est-t-on pas en train d’oublier l’essentiel, une réalité âpre et brutale, la sécheresse en train de s’installer, pire qu’en 2005, et les animaux qui commencent à mourir, déjà maintenant…


4-Et la nature, exigeante, extrême, reprends ses droits.Au-delà du problème géopolitique, il est une histoire qui se répète, une fois encore, en boucle. Les pluies ont été rares, en 2009, et les pâturages inexistants. Déjà avant la soudure, les nomades sont partis nomadiser plus loin.

Dans les campements, même si la chaleur n’a pas encore commencé, même si les esprits sont encore calmes, on ne parle plus que des animaux qui meurent et qu’on ne peut même plus vendre, on ne parle plus que de l’eau à trouver et du prix de l’aliment bétail qui va augmenter.

Evidemment tout ce que je raconte en ce moment se passe à Tessalit, mais aussi dans toutes les autres régions du Nord.

Aujourd’hui il y a un mot qui revient souvent, pour parler de la vie d’ici, c’est le mot RIEN. Pas de grain, pas d’eau. Rien. Pas de travail, rien. Pas de projet, rien. Pas de médicaments. Pas d’électricité, de journaux, d’internet, rien.

Et pourtant l’espoir existe. Une nouvelle municipalité qui a tout à réinventer, des femmes organisées en coopératives autour du maraîchage et du micro-crédit, des musiciens qui remettent en valeur la Takouba traditionnelle, des jeunes qui montent des projets autour d’un GIE, et tellement d’autres choses encore…

Tellement d’espoir dans trois fois rien…


CONCLUSIONLes hommes, les femmes et les enfants touaregs subissent à la fois les contrecoups de l’histoire interminable d’un monde en pleines mutations socio-économiques et géostratégiques, qui bouleversent la donne internationale à une vitesse exponentielle, et les perturbations environnementales extrêmes qui ont fait d’eux un des premiers peuples de réfugiés climatiques.

Otages ? Oui, mais de quoi ? De qui ?
Le touareg a l’horizon infini comme respiration, et son Sahara se rétrécit comme peau de chagrin, au fur et à mesure que d’autres se le réapproprient. Comment peut-il encore respirer dans ces conditions ? Comment peut-il retrouver son horizon sans perdre son âme ? Comment pourra-t-il, aujourd’hui, aller au-delà de l’horizon ?

Jacqueline Dupuis, webmaster Temoust

Tessalit, 10 janvier 2010

Dans quelques jours, des photos de la « Fête du Chameau de Tessalit »,qui a eu lieu les 29 et 30 décembre 2009

Mali : l'otage français menacé de mort

11/01/2010
La menace s'accroit sur l'otage français enlevé le 26 novembre au Mali. Selon les centres américains de surveillance des sites islamistes SITE et Intelcenter, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) menace d'exécuter Pierre Camatte sous vingt jours si quatre de ses membres prisonniers au Mali ne sont pas libérés.
Le ressortissant français, âgé de 61 ans et domicilié dans les Vosges, préside «L'Association Gérardmer-Tidarmene» et se rend régulièrement au Mali où il s'implique notamment dans la culture d'une plante thérapeutique contre le paludisme. Au lendemain de sa disparition, le ministère des Affaires étrangères avait appelé les ressortissants français à quitter le Mali et le nord Niger.

Al-Qaïda au Maghreb islamique revendique également l'enlèvement de trois volontaires humanitaires espagnols, kidnappés fin novembre en Mauritanie, pays frontalier du Mali.

leparisien.fr

Nord Niger:L'arrêt des conflits au Niger va permettre aux Amis de Timia de reprendre les projets de développement

Louviers
Enfin un retour à la paix


Malgré les apparences, l'association a augmenté le nombre de ses adhérents : 204 contre 201 l'année dernière ! LOUVIERS.L'arrêt des conflits au Niger va permettre aux Amis de Timia de reprendre les projets de développement.
Le froid et le verglas ont sans doute rebuté bon nombre d'adhérents de l'association Les Amis de Timia, samedi soir. Ils étaient peu à assister à l'assemblée générale et à entendre les bonnes nouvelles de Michel Bellevin, le président. Depuis lundi 4 janvier, au Niger, les derniers irréductibles ont regagné les rangs des négociateurs, déjà formés des différents membres des fronts rebelles et du gouvernement.

Les conflits armés au Niger ont fait place au dépôt des armes et aux négociations. « Depuis novembre déjà, l'état de mise en garde a été levé. Les personnes et les biens peuvent à nouveau circuler en toute liberté » se réjouit Michel Bellevin.
Ce retour à la paix tant attendu, après trois ans de conflit, permet non seulement à la population d'aller vendre sa production et son artisanat, mais va aussi grandement faciliter le travail de l'association.

Indispensable appui alimentaire
Pourtant, malgré les bandes rebelles, celle-ci n'a jamais cessé son action auprès des habitants de Timia. Elle a soutenu au maximum les activités économiques et notamment le trafic caravanier, qui assure depuis des décennies l'équilibre alimentaire du village.
L'association a également mené des actions d'urgence, d'ordre social et alimentaire. Trois ans de conflit ont en effet jeté des familles dans la précarité. « L'appui alimentaire représente 50,6 % de nos actions, ce qui prouve l'état de grande difficulté dans lequel se trouve la population, insiste le président. L'état sanitaire se dégrade aussi et nous avons apporté un appui auprès de soixante malades pour leur évacuation sur d'autres villages. »
Et parce que l'avenir du pays passe aussi par l'éducation, les Amis de Timia ont parrainé 18 étudiants et 7 lycéens pour la somme totale de 6 100 €.
Enfin, les travaux pour la réalisation d'un puits dans la zone pastorale ouest de Timia ont pu débuter et un second puits doit être creusé en janvier. Ces nombreuses actions ont tout de même permis à l'association de terminer l'année 2009 sur un solde positif de 8 000 €.
Cette année, l'association va reprendre ses projets de développement, à définir avec Moussana Alkabouss, l'homologue de Michel Bellevin, à Timia. C'est à lui et à la population de Timia de définir les priorités !

Pour adhérer à l'association : Les Amis de Timia, 10 rue Jean-Nicolle, 27400 Louviers, tél. 02.32.40.04.42 ou www.lesamisdetimia.org. Adhésion individuelle : 20 €, couple : 30 € bienfaiteur : 50 € ou plus.

Imidiwan LEGH ASSISTANE IHANE IMANE /KOK MATORDAM MEDINE SAWANE HANE LASTIGHMAR?????

dimanche 10 janvier 2010

La Direction des Echanges pour la Défense Américaine impose un Pseudo-Embargo sur le Niger…



http://www.exportlawblog.com/archives/1157
Samedi, 09 Janvier 2010 19:44


La direction des Echanges du commerce de la défense ( » DDTC ") a (Lien: annoncé ) aujourd'hui que les demandes d'exportation d’articles et de services de la défense vers le Niger pourraient probablement être retardés pour assez longtemps: En réponse aux événements récents dans la République du Niger (Niger), la DDTC souhaite informer les exportateurs que bien qu’il n y ait pas encore d’embargo sur les armes des États-Unis ou de l'ONU sur le Niger, la décision finale des demandes de permis d'exportation de la liste des articles de munitions des États-Unis (USML) vers le Niger reçues a partir de la date d’aujourd’hui ou actuellement dans le processus de révision seront surement retardés. Les applications de permis continueront à être passés en revue cas par cas, mais l'approbation ne devrait pas être assumée. Nous encourageons les exportateurs à prendre la situation actuelle en considération et en faisant leur demande pour tout nouveau permis d’exportation ou de réexportation d’articles de l’USML au Niger, l'appliquant du permis devra fournir des informations détaillées sur l'usage final et l'utilisateur de ces articles.

Les événements récents mentionnés par l'annonce de la DDTC sont les mesures prises en Août passé par le Président Mamadou Tandja du Niger pour modifier la constitution de son pays pour s’allouer le droit de servir un troisième mandat. La mesure a été prise après un référendum contesté et boycotté par l'opposition et que Tandja a fait passer en dissolvant le parlement et la Cour Constitutionnelle.

Les Touareg maliens revendiquent une application “stricte” de l’Accord d’Alger


El Moujahid - 09/01/10


Plusieurs cadres dirigeants représentant les Touareg maliens, affiliés à l’Alliance du 23 mai pour le changement, ont revendiqué hier une application “stricte” et “rigoureuse” de l’Accord d’Alger signé en 2006, estimant que les engagements pris par le gouvernement malien “n’ont pas été totalement tenus”. Ces cadres dirigeants, en réunion ouverte à Alger depuis mercredi dernier, ont appelé, par la voix du porte-parole, chargé des relations extérieures de l’Alliance, M. Hamma Ag Sid Ahmed, l’Algérie à “intervenir auprès du gouvernement malien afin de faire avancer les choses”. “Nous avons déjà sollicité l’Algérie et nous continuons à le faire pour qu’elle joue le rôle de facilitateur”, a-t-il déclaré à la presse. Le même responsable a exhorté les “autres partenaires du Mali”, en particulier l’Union européenne et la France, à contribuer à ce que l’accord de 2006 soit “strictement appliqué”. S’agissant des points qui ont été discutés lors de cette réunion, M. Hamma Ag Sid Ahmed a indiqué que “toutes les divergences ont été aplanies”, faisant savoir que les participants se sont entendus sur la tenue d’un congrès devant regrouper, “au courant du premier trimestre 2010 à Kidal” (nord du Mali) “toutes les composantes” de la mouvance des Touareg maliens. Ce congrès, pour lequel une commission de préparation sera bientôt mise en place, débattra, selon ce responsable, de tous les aspects liés au développement de la région (nord du Mali). M. Hamma Ag Sid Ahmed a relevé, d’autre part, que la réunion a passé en revue la situation sécuritaire dans la région, et la menace que représente l’organisation terroriste “Al Qaida au Maghreb islamique”. “Il faut prendre en compte l’aspect sécuritaire pour qu’il y ait un retour définitif au calme et à la sérénité”, a-t-il soutenu. “Il y va de la sécurité et de la stabilité de toute la région du Sahel et pas seulement du nord du Mali”, a-t-il ajouté. Au sujet de la réinsertion des anciens combattants touareg dans les rangs de l’armée malienne, il a plaidé pour la réactivation du comité de suivi déjà mis en place par le ministère malien de l’Administration territoriale, tout en œuvrant à la mise sur pied d’un “groupe technique de développement et de réinsertion”, en vue, a-t-il précisé, de “prendre en charge tous les aspects liés à cette question”.

CANAngola-Mali, puissance 4


Avalanche de buts pour le match d’ouverture de la CAN 2010.
dimanche 10 janvier 2010 / par Nicholas Mc Anally
Quelle entrée en matière pour cette vingt-septième Coupe d’Afrique des Nations ! Les Aigles du Mali, menés 4-0, sont parvenus à revenir à hauteur de l’Angola à force d’abnégation (4-4).
L’Angola avait beau jouer à la maison, on ne donnait pas cher de sa peau face à l’armada malienne. Mais les Kanouté, Diarra et autres Keita n’ont pas pesé lourd face à toute une nation. Car c’est bien toute la population angolaise qui poussait ses Antilopes. Plus qu’une rencontre de football, c’est l’honneur de tout un peuple qui était en jeu pour ce match d’ouverture de la vingtième CAN. Faire oublier les années de guerre civile et le récent drame qui a touché l’équipe nationale du Togo, voilà le véritable défi des hommes de Manuel José.

Un défi que les Angolais ont relevé haut la main, la tête haute. Du moins jusqu’à dix minutes de la fin. Car c’est justement de la tête que Flavio a fait la différence. Deux coups de casques tonitruants (37e, 42e) qui ont enflammé le public et placé les locaux sur de bons rails. 2-0 à la pause, la messe semblait dite. Au retour des vestiaires, il ne reste aux Angolais qu’à achever l’animal blessé.

C’est chose faite juste après l’heure de jeu avec ce penalty de Gilberto (67e), consécutif à une faute d’un Mamadou Bagayoko totalement dépassé sur son côté gauche. Le milieu de terrain angolais marque une première fois et ne tremble pas lorsqu’il s’agit de retirer, la faute à un joueur qui est entré dans la surface trop tôt. Gilberto ne flanche pas et l’Angola mène 3 à 0.

Le Mali revient de loin

La prestation collective des Aigles est proche du néant alors que les Palancas Negras ont joué intelligemment et ont donné le maximum, soulevés par le soutien inconditionnel de leurs supporters. Et c’est Manucho qui enfonce le clou, une nouvelle fois sur penalty (73e).

Et puis, le Mali, enfin se réveille. Il reste une dizaine de minutes à jouer et l’Angola mène 4-0. Mais les hommes de Stephen Keshi n’entendent pas s’en laisser compter. Keita réduit tout d’abord la marque, mettant en évidence les lacunes défensives de l’Angola. Tout le stade pense qu’il s’agit là d’un but pour l’honneur (4-1). Mais, en 5 minutes, les Aigles vont renverser la vapeur.

Kanouté (88e), suivi de Keita (93e) et Yatabaré (94e) ont permis à l’équipe nationale du Mali de renverser la vapeur. Une folle remontée qui permet aux deux formations de se quitter dos à dos, sur un match nul arraché au bout du bout. 4-4, score final. Une avalanche de buts qui ferait presque oublier le drame des derniers jours.





Angola
• Double coup de théâtre : le Togo ne participera pas à la CAN


• Kodjovi Obilalé vivant et conscient


• Angola-Mali, pour passer à autre chose

“Changing is difficult”


Liberté - 10/01/10
“Changing is difficult”
dimanche 10 janvier 2010

Il s’agit de savoir pourquoi le département d’État n’a pas inclus dans sa liste, d’ailleurs très controversée, des pays du Sahel à l’exemple du Mali, du Niger ou de la Mauritanie qui ont été le théâtre de kidnappings et d’exécutions de ressortissants étrangers.

L’Algérie est-elle un allié stratégique des USA dans la lutte contre le terrorisme international ? Si l’on pose la question aujourd’hui, c’est que les dernières mesures annoncées par le gouvernement américain suscitent une série d’interrogations sur les objectifs inavoués de la nouvelle administration d’Obama en matière de politique étrangère et, notamment, de sa relation avec l’Algérie. En décidant de classer l’Algérie parmi les pays à haut risque sur rapport du Homeland Security, un département créé après les attentats du 11 septembre 2001, Washington lance un mauvais signal en direction de pays qui ont été à l’avant-garde de la lutte contre la violence islamiste. Alger vient de déposer une plainte en pointant du doigt l’agence américaine de sécurité aérienne, la Transportation Security Administration (TSA) en considérant le classement US comme discriminatoire. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Il s’agit de savoir pourquoi le département d’État n’a pas inclus dans sa liste, d’ailleurs très controversée, des pays du Sahel à l’exemple du Mali, du Niger ou de la Mauritanie qui ont été le théâtre de kidnappings et d’exécutions de ressortissants étrangers. Depuis l’annulation du rallye Paris-Dakar en raison de la dégradation de la situation sécuritaire, l’Occident s’intéresse de près à cette région devenue un des principaux repaires du terrorisme international. Et l’on doit se demander à quoi obéit cette cacophonie au plus haut niveau de l’État US qui est passé en l’espace de deux mois, à travers la visite à Alger du numéro 3 du Pentagone et du patron de l’Afrikom, d’une position de soutien à une position de méfiance. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi le département d’État a validé, avec une facilité déconcertante, une liste transmise visiblement de façon expéditive par la TSA ? Et au moment même où le nouveau locataire de la Maison-Blanche, très tôt récompensé d’un prix Nobel de la paix, veut effacer l’image d’une Amérique islamophobe, héritage du règne des Bush, ce classement achève de discréditer les intentions annoncées publiquement. À moins qu’il nous faille déjà oublier son fameux “yes we can” pour ne plus nous souvenir que de son non moins fameux “changing is difficult”.

Salim Tamani