mardi 11 octobre 2016

MALI  ONU

Mort de Cheikh Ag Aoussa au Mali: le point sur l’enquête

La voiture de Cheikh Ag Aoussa, l'un des principaux chefs militaires de l'ex-rébellion touareg, tué dans l'explosion aux abords de Kidal, le 8 octobre 2016.
© STRINGER / AFP

Au Mali, l'un des principaux chefs de la CMA a été assassiné à Kidal le 8 octobre. Cheikh Ag Aoussa était le chef d'état-major du HCUA, groupe membre de la CMA, qui rassemble les ex-rebelles et qui, de fait, mène l'enquête sur l'assassinat de Cheik Ag Aoussa. En effet, les ex-rebelles de la CMA contrôlent toujours la ville de Kidal, leur fief, où l'Etat malien n'a pas encore pu se réinstaller. Pour cette enquête, la CMA a officiellement sollicité la collaboration de la Minusma et de la force française Barkhane. Quelles sont les principales pistes, qui enquête sur quoi ?

Pour les enquêteurs de la CMA, « tous les constats ont écarté le passage sur une mine ». La voiture de Cheick Ag Aoussa aurait été « piégée à l'intérieur du camp onusien » : il s'agit d'un « assassinat ciblé » et « prémédité ». Des piles d'aimants qui auraient servi à fixer l'explosif ont été exhibées par la CMA. L'absence de trou sous la carcasse de la voiture est également mise en avant.
Pour la CMA, c'est donc un individu autorisé à entrer dans le camp onusien, personnel ou visiteur, qui aurait posé l'explosif sur la voiture de Cheick Ag Aoussa, pendant la réunion à laquelle il participait.
De son côté, la Minusma n'écarte pas la possibilité d'une mine ou d'un engin explosif placé à l'extérieur du camp onusien, sur la route du véhicule. Un procédé très régulièrement utilisé par les groupes terroristes, y compris à proximité du camp.
Quant à l'enquête, la Minusma explique « collecter les faits en interne » et réserver ses conclusions pour « une autorité judiciaire compétente ». Comprendre : pas pour les journalistes, pas non plus la CMA, qui n'est pas un Etat souverain. Problème : ni l’armée ni l’administration malienne n’ont encore pu revenir à Kidal, et les autorités intérimaires tripartites, prévues par l'accord de paix, ne sont pas encore en place.
Enfin la force française Barkhane estime qu'il est « trop tôt » pour tirer des conclusions et renvoie à la Minusma.
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