dimanche 21 août 2011

Libye : les dernières heures de Kadhafi ?



Par Vi. B., le 21 août 2011 à 22h45 , mis à jour le 21 août 2011 à 23h11
Dossier : Crise en Libye
Les insurgés libyens ont réussi à entrer dans la capitale, Tripoli, au terme d'une journée de combat. Le colonel Kadhafi a quant à lui réaffirmé sa volonté de résister. Mais selon Al Jazeera, ses forces de sécurité se seraient ralliées aux rebelles. Le point sur cette journée décisive.
Les insurgés libyens sont entrés dans Tripoli le 21 août.Les insurgés libyens sont entrés dans Tripoli le 21 août. © AFP
Dimanche soir, le chef de file du Conseil national de transition, l'organe des rebelles, a annoncé sur la chaîne Al-Djazira la capture de l'un des fils de Kadhafi, Saïf al-Islam. Peu de temps auparavant, la chaîne arabophone et sa consoeur Al Arabia annonçaient que les forces de sécurité du colonel Kadhafi se seraient rendues aux rebelles. Le régime libyen est plus que jamais menacé et sa chute semble imminente. En témoigne la journée de dimanche, décisive depuis le début de la contestation il y a six mois.
La prise de la capitale : dimanche soir, les insurgés libyens venus de l'Ouest sont entrés dans Tripoli, bastion des forces pro-Kadhafi. Ils y ont été accueillis par une foule en liesse. Les forces kadhafistes ont tiré à l'arme lourde à proximité d'un hôtel où logent les journalistes étrangers. Auparavant, les rebelles avaient réussi à prendre le contrôle d'une caserne située aux portes de la capitale, où ils se sont emparés d'armes et de munitions. Cette caserne était l'obstacle le plus important sur la route de Tripoli. Les insurgés ont par ailleurs libéré plusieurs dizaines de détenus de la  prison de Maya, située non loin de la caserne. "Nous nous attendons à la victoire"dans la nuit de dimanche à lundi, a affirmé pour sa part le représentant du CNT aux Emirats arabes unis Aref Ali Nayad. Environ 376 personnes ont été tuées et plus de 1.000 blessées à Tripoli depuis le début de l'offensive lancée samedi soir  par les rebelles contre la capitale libyenne.

Un assaut bien préparé : préparé depuis des mois, le soulèvement de la capitale a été coordonné par des cellules de l'opposition sur place. De source diplomatique française, on confirme que les cellules rebelles de Tripoli n'ont fait que suivre les plans établis il y a des mois et répondu au signal.  Le feu vert est venu au moment de l'"iftar", le repas que prennent les musulmans au coucher du soleil pendant le ramadan. C'est à ce moment que les imams ont utilisé les haut-parleurs des minarets pour appeler les adversaires de Kadhafi à descendre dans les rues, selon des habitants.

Kadhafi déterminé

La détermination de Kadhafi : malgré l'avancée décisive des insurgés, le dirigeant libyen a exprimé sa volonté de résister "jusqu'au bout" dans un message audio diffusé à la télévision nationale. C'est la deuxième allocution du dictateur en moins de 24 heures. "Nous ne nous laisserons pas faire", a-t-il assuré, promettant de "sortir victorieux de cette bataille. "  "Nous ne nous rendrons pas. Nous n'abandonnerons pas Tripoli aux occupants  et à leurs agents", a-t-il lancé. "Je donne l'ordre d'ouvrir les stocks d'armes. J'appelle tous les libyens à se joindre à la lutte. Que ceux qui ont peur donnent leurs armes à leurs mères et à leurs soeurs. Sortez! Je serai avec vous jusqu'à la fin. Je suis à Tripoli. Nous vaicrons!"

Le régime affaibli : En fin de journée, le quartier populaire de Tajoura, situé dans la banlieue est de Tripoli, était sous le contrôle des rebelles de même que celui de souk  Al-Jomaa, selon des témoins. Les troupes du régime avaient déjà perdu plusieurs villes les jours précédents. Qui plus est, les force kadhafistes ont du faire face à plusieurs défections. L'ancien numéro 2 du régime, Abdessalem  Jalloud, a fait faux bond vendredi au colonel Kadhafi et a affirmé dimanche Kadhafi n'avait plus de temps à sa disposition pour négocier son départ du pouvoir et risquait d'être tué.

La communauté internationale :   dimanche soir, l'Otan a déclaré que le régime libyen était en train de "'s'effondrer"et que "le régime en est clairement à son stade ultime". Pour la Maison Blanche, les jours de M. Kadhafi comme dirigeant sont "comptés". Le président français Nicolas Sarkozy l'a "exhorté" de son côté "à renoncer sans délai à ce qui lui reste de pouvoir" alors "que l'issue ne fait  désormais plus de doute". La "tragédie" du conflit "touche à sa fin", a encore  commenté le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini, tandis que le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères Alistair Burt affirmait  que la situation était "à un point crucial".
 
Par Vi. B. le 21 août 2011 à 22:45

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