lundi 6 juillet 2009

Mamadou Tandja mérite une forte pression pour un retour à l’ordre constitutionnel, selon Abdou Diouf

Écrit par Cheikh Tidiane Ndiaye - Paris, 5 juil (APS)
Dimanche, 05 Juillet 2009 21:43

La situation politique au Niger est "sans précédent’’, a affirmé dimanche à Paris le Secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf, soulignant qu’en dépit de "l’amitié’’ et de l’estime’’ qu’il éprouve à l’égard du président Mamadou Tandja il est nécessaire pour la Francophonie d’exercer avec la communauté internationale une forte pression sur ce dernier pour l’amener à finir son mandat et organiser démocratiquement une présidentielle.

"Je suis dérouté par la situation au Niger, car les verrous ont sauté (.. ) il y a une violation systématique de la Constitution’’, a dit Abdou Diouf, selon qui si le président Mamadou Tandja invoque l’insécurité pour justifier les mesures exceptionnelles qu’il a prises tout est de sa faute.
"C’est la faute à lui, il a violé la Constitution. On ne peut pas se prévaloir de sa propre turpitude’’, a martelé l’ancien chef de l’Etat sénégalais qui répondait lors d’une séance plénière aux questions des parlementaires réunis à Paris pour la 35-ème Session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF).

Vendredi soir, le président Tandja s’est accordé des pouvoirs exceptionnels en invoquant l’article 53 de la constitution qui, lorsque ‘’’indépendance de la République est menacée’’, permet au chef de l’Etat de gouverner par le biais d’ordonnances et de décrets.

Ces nouvelles prérogatives lui permettent d’imposer le référendum pour modifier la constitution, en vue de briguer un troisième mandat. Ainsi, Mamadou Tandja a réussi à contourner la décision de la Cour Constitutionnelle, qui l’avait désavoué le 12 juin dans ses initiatives de briguer un troisième mandat. Il avait élu une première fois le 24 novembre 1999, puis réélu en novembre 2004.

’’Nous éprouvons certes, beaucoup d’amitié et d’estime pour le président Tandja, mais il a franchi la ligne rouge’’, a déploré le Secrétaire général de l’OIF, soulignant qu’il s’agit "d’un précédent" qu’on ne peut même comparer avec ce qui se passe au Honduras.

Le Niger ’’dépasse’’ tout cela et il faut amener le président Mamadou Tandja à ’’renoncer’’ à son projet de se présenter une troisième, le convaincre ensuite d’achever son présent mander et enfin d’organiser une élection présidentielle, a-t-il indiqué.

Selon Abdou Diouf, l’Organisation internationale de la Francophonie qui a toujours été préoccupée par la situation au Niger compte agir dans ce sens avec l’aide de la communauté internationale.

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