S. Issa -TRANSPARENCE-Bulletin d’information du ROTAB PCQVP Niger-12-12-08
Anne Lauvergeon, présidente du directoire du groupe nucléaire Areva « Quitter le Niger serait pour nous, mais surtout pour ce pays, une vraie catastrophe »
vendredi 12 décembre 2008
A l’occasion de la sortie de son livre "La troisième révolution énergétique" paru chez Plon, Anne Lauvergeon est l’invitée de Jean-Marie Coat.
La Présidente du Directoire du groupe nucléaire français Areva part d’un constat : en 2050 la Terre comptera 2 à 3 milliards d’habitants de plus qu’aujourd’hui. Les besoins de développement de la population mondiale et le réchauffement climatique nous impose d’abandonner peu à peu le charbon et pétrole, principaux responsables des émissions de CO2. Pour Anne Lauvergeon, l’énergie nucléaire, sans pour autant exclure les énergies renouvelables, peut apporter une réponse aux prochains défis de planète.
Dans cette interview, comme dans son livre, elle répond aux critiques des opposants au nucléaire (avenir des déchets, prolifération, accidents de type Tchernobyl…). La Présidente du Directoire d’Areva évoque également l’avenir du nucléaire civil aux Etats- Unis après l’élection présidentielle, les contrats en Chine, en Inde, en Afrique du Sud, les mines d’uranium au Niger, le parc nucléaire dans les pays d’Europe de l’Est ou encore les retards dans la construction des réacteurs de 3eme génération EPR.
Anne Lauvergeon revient également sur son parcours personnel et les raisons qui l’ont conduite à la direction de ce géant mondial de l’industrie nucléaire.....
« La troisième révolution énergétique ». C’est le titre du livre que vous cosignez aux Editions Plon, un livre qui rappelle l’urgence pour la planète et ses habitants de réduire les émissions de gaz à effet de serre et les moyens dont nous disposons pour y parvenir. Le nucléaire figure bien sûr au premier rang des solutions que vous préconisez mais vous n’oubliez pas pour autant les énergies renouvelables.
Mais tout d’abord, une question directement liée à l’actualité, comment est-ce que le groupe AREVA traverse actuellement la crise financière et économique ?
Anne Lauvergeon : Beaucoup mieux que beaucoup de groupes, nous sommes sur un secteur d’énergie qui est un secteur très résistant par rapport à cette crise en même temps personne ne pourrait dire qu’elle traverse cette crise sans impacts. Nous sommes aujourd’hui effectivement dans la chaîne des sous traitants et un certain nombre d’entre eux, qui ont besoin de se développer pour nous suivre un peu partout dans le monde, ont du mal. Nous sommes en train de réflé-chir à ce qui pourrait être un fonds (…) pour pouvoir les aider à se développer.
Sur les activités d’AREVA, les pays émergents comptent aujourd’hui de plus en plus parmi vos grands clients, ils sont eux aussi touchés par la crise.
Alors, je dirai que les pays en développement vont être impactés de façon assez variable par cette crise. Il y a ceux qui effectivement ont les moyens financiers –je pense par exemple à la Chine ou à l’Inde- qui vont effectivement pouvoir, et ils le font, développer des programmes de soutien à la croissance à partir de nos investissements dans les infrastructures en énergie, donc ça veut dire beaucoup plus de travail pour nous. Et puis des pays, qui eux, n’ont pas la capacité, n’ont pas la marge de manoeuvre, pour pouvoir investir plus pour soutenir la croissance, et qui vont se retrouver effectivement dans une situation très difficile. Donc je pense que cette crise, comme toutes les crises d’ailleurs, va forcément frapper beaucoup plus fort les plus fragiles que ce soient les individus ou que ce soient les pays.
Pour revenir plus directement à votre livre Anne Lauvergeon, vous annoncez l’avènement de la troisième révolution énergétique ; la première du 18e siècle a été marquée par le passage du bois au charbon, la deuxième par le pétrole et l’électricité, la troisième révolution énergétique sera celle du nucléaire ou celle surtout de la prise de conscience que rien ne sera plus jamais comme avant ou peut-être les deux à la fois ?
Les deux à la fois, pas le nucléaire spécifiquement, les énergies sans CO2. Je pense aujourd’hui qu’on est face à une équation très simple : on va être 2,5 milliards à 3 milliards d’individus de plus sur cette planète ; il y a pratiquement 2 milliards d’individus dès aujourd’hui qui n’ont pas accès à l’électricité, qui ont donc une espérance de vie inférieure à 35 ans, c’est un sujet d’urgence. Comment trouver plus d’énergie ?
Et la situation est d’autant plus préoccupante dans les pays en développement ?
Bien évidemment, c’est principalement d’ailleurs le problème des pays en développement. Alors comment trouver plus d’énergie en faisant beaucoup moins de CO2 surtout ? Parce que là aussi le changement climatique est une statistique scientifique, ce n’est plus une hypothèse. Et donc comment faire beaucoup plus d’énergie avec beaucoup moins de CO2, c’est la problématique devant laquelle on est. Les recettes sur les marchés ces deux derniers siècles qui étaient d’utiliser de plus en plus de fossiles comme combustibles, on montré leurs limites, on n’est pas capable de fournir suffisamment de pétrole, suffisamment de gaz, suffisamment de charbon pour régler ce problème d’augmentation de la consommation. Donc il va falloir faire différemment, et plutôt on fera différemment plus la planète s’en tirera.
Et la solution providentielle, c’est le nucléaire ?
Non ! On dit qu’il n’y a pas de solution providentielle, il n’y a pas de solution miracle.
Les énergies renouvelables, l’éolien, le solaire….
Il y a d’abord les économies d’énergie, parce que l’énergie la plus propre, celle qui coûte la moins cher, c’est celle qu’on ne dépense pas. Aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Et puis, il y a évidemment les énergies qui ne font pas de CO2, alors elles n’ont pas été inventées pour ne pas faire du CO2, mais elles n’en font pas, c’est le nucléaire. Il y a quelque chose qui me paraît très important à dire et à redire, c’est que les 100 pays les moins avancés de la planète ne sont pas concernés par les inscriptions au CO2, c’està- dire qu’eux-mêmes émettent très peu de CO2 aujourd’hui, ce n’est que 1% du CO2 mondial. La problématique du CO2, c’est les pays de l’OCDE, les pays dits avancés, et puis les 5 grands pays en développement, les autres devraient faire ce qu’ils veulent et ce qu’ils peuvent. Donc dans ce livre on essaie de dire : « arrêtons de donner le sentiment que tous les pays vont être obligés de rentrer dans des disciplines sans CO2 » alors même que le problème de leur développement est le premier problème qu’ils ont.
Que représente le nucléaire aujourd’hui dans la consommation mondiale d’énergie ?
Il représente 15% aujourd’hui de l’électricité produites dans le monde.
On entend aussi parler du chiffre de 2% seulement ?
Là, j’ai parlé de l’électricité, quand vous parlez de l’énergie en général, le nucléaire ne fait pas rouler les voitures, le nucléaire n’est dédié qu’à l’électricité.
Combien de centrales existe-il aujourd’hui dans le monde Anne Lauvergeon ?
440 dont 58 en France et une 59e en cours de construction..
Combien faut-il de centrales nucléaires dans le monde pour répondre aux besoins énergétiques de la planète ?
Enormément alors ! Je vais faire un petit calcul : on prend les 25 pays de l’OCDE -les pays entre guillemets les plus riches- vous prenez les 5 grands pays, il leur faut pour chacun 4 réacteurs EPR de troisième génération, ce n’est pas énorme. Et bien vous arrivez aux objectifs O du protocole de Kyoto en terme de réduction du CO2. Donc vous voyez que finalement avec pas énormément d’investissements, vous arrivez à des résultats intéressants.
Mais ça ne suffirait pas à couvrir la consommation mondiale d’énergie ; ça participerait largement mais ce ne serait pas une solution. Les énergies renouvelables seraient les bienvenues ?
Mais on en revient toujours à l’idée qu’il n’y a pas la solution. Alors c’est très amusant parce que le discours sur l’énergie a été très longtemps idéologique, et donc il devait y avoir la solution miracle : chacun disait mon énergie est la solution. Il n’y a pas une solution, il y a un panel de solutions et en plus chaque pays, chaque situation, nécessite un équilibre différent. Par contre, ce qui est clair, et nous le disons très clairement dans ce livre avec Michel, nous pensons que le nucléaire n’est pas fait pour tout le monde, mais en même temps le nucléaire est fait pour beaucoup plus de pays qu’aujourd’hui.
De nombreuses questions restent posées sur le nucléaire et ses risques. La première critique, c’est celle des déchets nucléaires dont on n’a toujours pas trouvé de solution à long terme.
Ce n’est pas vrai, on recycle aujourd’hui 96% de ces déchets nucléaires de manière industrielle tous les jours, donc le nucléaire n’est pas une énergie renouvelable, c’est une énergie recyclable, et pour les 4% restants, la solution c’est le stockage dans des puits profonds..
Et on les laisse aux générations futures ?
Je rappelle que la terre est une boule radio active, c’est pour ça d’ailleurs qu’il fait bon vivre sur la surface de la planète, sinon on aura très froid. Donc le fait d’enfouir la radioactivité n’est pas un problème.
Il y a également, Anne Lauvergeon, la question de la sûreté nucléaire, personne n’a oublié l’accident de Tchernobyl le 28 avril 1986, vous non plus ! D’ailleurs, vous évoquez une catastrophe soviétique comme si ce type de catastrophe ne pouvait se produire que dans l’ex- URSS. C’est un peu réducteur ?
Techniquement, c’est vrai et c’est aussi une catastrophe soviétique dans le sens où finalement c’est trois personnes qui arrivent de Moscou, qui commencent à jouer avec la centrale et aucun opérateur de cette centrale ne dit rien. Pourquoi ? Parce qu’ils viennent de Moscou et donc ils ont le pouvoir ! Il semblerait qu’ils soient arrivés fort éméchés et qu’ils n’aient pas stoppés leur consommation pendant les différentes manipulations qu’ils ont faites. Une centrale qui était intrinsèquement beaucoup moins sûre que nos designs à nous occidentaux et le pire est arrivé. Mais il est arrivé quelque chose dans un fonctionnement qui n‘avait rien à voir avec un fonctionnement normal..
Aux Etats-Unis aussi, il était arrivé aussi quelques années auparavant un accident similaire. Ces critiques valent aussi pour les Etats-Unis ? ( Ndlr : le nom de la ville était inaudible d’où son omission involontaire)..
C’est un accident qui est resté confiné dans la centrale, il n’y a pas de fuite à l’extérieur et c’est une centrale qui fonctionne aujourd’hui. Donc, c’est vrai que ça a été très profondément ressenti et c’est normal, ce sont des accidents graves. Je crois qu’aujourd’hui la tolérance de nos sociétés aux accidents est extrêmement faible, et ce n’est pas spécifique au nucléaire. La spécificité du nucléaire, c’est d’avoir intégré dans la conception même des installations toutes sortes de risques d’accidents. La génération que nous lançons aujourd’hui est une génération où quoiqu’il arrive à l’intérieur de la centrale, il n’y aura ni fuite dans l’air, ni fuite dans le sol. Nous avons intégré comme prinAux Etats-Unis aussi, il était arrivé aussi quelques années auparavant un accident similaire. Ces critiques valent aussi pour les Etats-Unis ? ( Ndlr : le nom de la ville était inaudible d’où son omission involontaire). C’est un accident qui est resté confiné dans la centrale, il n’y a pas de fuite à l’extérieur et c’est une centrale qui fonctionne aujourd’hui. Donc, c’est vrai que ça a été très profondément ressenti et c’est normal, ce sont des accidents graves. Je crois qu’aujourd’hui la tolérance de nos sociétés aux accidents est extrêmement faible, et ce n’est pas spécifique au nucléaire. La spécificité du nucléaire, c’est d’avoir intégré dans la conception même des installations toutes sortes de risques d’accidents. La génération que nous lançons aujourd’hui est une génération où quoiqu’il arrive à l’intérieur de la centrale, il n’y aura ni fuite dans l’air, ni fuite dans le sol. Nous avons intégré comme principe de base le fait que tout accident devait se trouver contenu dans la centrale.
On a eu beaucoup d’incidents dans les centrales françaises ces derniers temps, des incidents mineurs mais des incidents quand même ?
Alors ça c’est d’ailleurs un des vrais challenges que nous avons, c’est-à-dire quoi qu’il arrive, on dit tout ! On dit tout, c’est aussi très spécifique à l’industrie nucléaire, ça n’existe pas dans les autres industries ; dès qu’il y a une anomalie dans le fonctionnement, nous le déclarons à l’extérieur et aux autorités. C’est vrai que si quelque part certains veulent l’utiliser, c’est une bonne nouvelle pour critiquer, mais ça ne changera pas notre attitude, dès qu’il y a un petit incident quelque part, on le déclare.
N’y a-t-il pas, Anne Lauvergeon, des risques de prolifération nucléaire, la France en particulier multiplie ses offres de centrales ou de coopération dans ce domaine depuis deux ans y compris à des pays ou des régions réputés assez sensibles comme la Libye, les Emirats Arabe Unis ou encore la Jordanie, ce ne sont pas les seuls. Est-ce qu’on ne joue pas avec le feu, estce que la sécurité collective n’est pas sacrifiée sur l’autel des intérêts commerciaux ?
Vous reprenez finalement la liste des sujets qui fâchent, des inquiétudes. Alors sur le nucléaire civil, il y a toujours cette ambiguïté avec le nucléaire militaire, avec l’idée qu’il y a une passerelle, est-ce qu’on ne va pas utiliser la centrale nucléaire à des fins militaires ? C’est d’autant plus valide que historiquement il y a eu beaucoup de passerelles. Il n’y en a plus ! Il n’y en a plus parce que nous pouvons aujourd’hui vendre effectivement la possibilité pour un pays de faire de l’électricité à base d’une centrale nucléaire sans lui fournir les moyens de faire du nucléaire. Et avec des contrôles des Nations Unies qui font qu’effectivement il n’y a pas de risque. D’ailleurs, c’est qui est intéressant, c’est de voir que les grands Etats proliférateurs n’ont pas de nucléaire civil. La Corée du Nord, le Pakistan, l’Iran ne produisent pas un kilowatt heure de nucléaire civil.
N’y a-t-il pas de deux poids deux mesures selon les pays auxquels on vend du nucléaire, qu’ils soient plutôt amis, plutôt alliés des Etats-Unis, des puissances occidentales, et les autres telle que l’Iran ?
Je pense que la France, quand elle raisonne sur ce sujet, a bien sûr en tête son relationnel mondial. En ce qui nous concerne, point nécessaire qu’il y ait un accord important entre la France et ce pays, mais nous avons en tête les soixante prochaines années. Nous ne vendons le nucléaire qu’à des pays stables et rationnels. On a un comité scientifique et éthique chez AREVA qui se pose des questions avec des gens très indépendants de nous. Estil raisonnable pour nous de vendre à ce pays une centrale nucléaire ? Et si nous avons le moindre doute, la réponse est non !
Un nouveau président vient d’être élu aux Etats- Unis, cela ne vous a pas échappé, j’imagine. Pour qui AREVA a voté ? Pour Mc Cain ou Obama ?
AREVA est une entreprise qui ne fait pas de politique et j’y tiens énormément, c’est-à-dire que toutes les tentations de vouloir impliquer AREVA dans un sujet politique, quel qu’il soit dans un pays où il serait, c’est non ! Nous avons une charte de valeurs qui nous recommande d’être neutre.
Est-ce que vous envisagez revoir Obama à relancer le programme nucléaire aux Etats-Unis ?
D’abord comme beaucoup gens, j’ai suivi le troisième débat entre les deux candidats où ils étaient tous les deux d’accord sur un sujet qui était qu’il fallait investir plus dans les énergies sans CO2. La partie nucléaire civil, je pense c’est aussi un consensus ; c’est un sujet sur lequel étant N° 1 aux Etats-Unis aujourd’hui, nous avons battu nos concurrents (…) sur leur propre terrain, nous pouvons effectivement travailler ardemment sur le sujet.
Le parc nucléaire dans les pays d’Europe de l’Est soulève des inquiétudes en raison de la fiabilité des centrales et des conditions de sécurité, ce parc est de technologie russe, anciennement soviétique. Est-ce que ce marché est verrouillé par les autorités russes et les grands consortiums comme GazProm ou EnergoProm, ou est ce que vous pensez y jouer à l’avenir un rôle dans ce marché d’Europe de l’Est ?
D’abord, en ce qui concerne les anciennes centrales russes, elles ont été très fortement améliorées dans beaucoup de pays d’Europe centrale et orientale où elles ont été arrêtées. Donc on est dans une situation de sécurité qui est bien meilleure que celle qui existait il y a 10 ou 15 ans. Les pays d’Europe centrale et orientale veulent du nouveau nucléaire et ils le veulent en général pour assurer leur indépendance énergétique. Etant très dépendants de GazProm, je ne suis pas sûr qu’ils passeront forcément par des solutions russes..
Il y va de la sécurité énergétique de l’Europe également, c’est l’argument que vous développez dans votre livre..
Oui, je crois que l’Europe est aujourd’hui dans une situation un peu étrange puisqu’il n’y a pas de politique énergétique européenne contrairement à tous les grands ensembles mondiaux qui ont une politique énergétique. Alors pour sortir de là, nous on propose : pourquoi on ne fait pas un Sheingen du nucléaire ? C’est-à-dire les pays qui veulent aller de l’avant vont de l’avant dans une politique énergétique ensemble. Et puis ceux qui ne veulent pas, ils ont le droit de ne pas vouloir, la porte du club étant resté ouverte pour ceux qui voudraient les rejoindre par la suite. Donc, pour l’Europe, je crois qu’il est urgent d’être un peu plus uni et un peu plus efficace.
On va passer un peu rapidement les différents contrats et projets dans le monde aujourd’hui ; c’est avant tout la Chine, un marché très prometteur…
La Chine, c’est un marché gigantesque puisque les Chinois ont décidé de faire un peu moins de C02, ce qui je crois est une très bonne nouvelle pour la planète ; ils ont des besoins énergétiques considérables. Et effectivement, ils investissent dans le nucléaire. Nous allons construire deux EPR là bas pour commencer et puis surtout nous nous sommes mis d’accord sur la construction commune d’une société d’ingénierie, qui va nous permettre de rester très durablement en Chine.
D’importants projets en Inde également…
De très importants projets en Inde aussi qui vient de s’ouvrir ; il a le droit maintenant de travailler avec nous. Nous sommes en ce moment N° 1 du réseau électrique en Inde, donc nous sommes très bien dans ce pays et nous allons pouvoir nous développer rapidement..
Et l’Afrique du Sud ?
Nous avons construit deux réacteurs en Afrique du Sud qui est un pays qui a décidé de diversifier et de faire du nucléaire nouvelle génération. Nous sommes dans la dernière ligne droite d’un appel d’offre très important là bas..
L’Afrique toujours, et plus précisément au Niger. Vous attendez toujours le feu vert des autorités pour exploiter une deuxième mine d’uranium, celle d’Imouraren, ce serait le plus grand gisement en Afrique ?
C’est le plus grand gisement d’uranium africain ; nous l’avons découvert effectivement et je crois qu’à ce niveau également, nous sommes dans la dernière ligne droite. J’attends avec beaucoup d’intérêt de rencontrer le président Tandja sur le sujet..
Beaucoup de réactions, de critiques, sur le rôle d’AREVA au Niger : ingérence dans les affaires politiques intérieures, problèmes au niveau des populations et l’environnement…
Alors sur l’ingérence, ce que je dis tout à l’heure sur les Etats-Unis, c’est valable aussi au Niger : nous ne faisons pas de politique et nous n’avons pas à nous occuper d’affaires politiques ; ce que nous essayons de faire, c’est vraiment le développement durable dans un des pays les plus pauvres du monde, le Niger, mais des gens fiers et qui ont une capacité de s’accrocher, je dirai, qui est tout à fait formidable. Imouraren, c’est une formidable opportunité de développement, puisque ça nous permettrait de créer beaucoup d’emplois, de développer les ressources budgétai- res très significativement du Niger, donc c’est un enjeu considérable. Et c’est vrai que plutôt nous pourrons démarrer ce projet, plutôt nous pourrons apporter aux populations locales un ensemble de parties prenantes un financement supplémentaire. Donc vraiment, nous sommes, nous, sur le starting block et très enthousiastes à démarrer. Et on se rend bien compte que le fait de quitter le Niger – c’est une question qu’on m’a posé dans d’autres lieuxserait pour nous mais surtout pour le Niger une vraie catastrophe.
Sur un terrain un peu plus personnel, Anne Lauvergeon, vous avez été classée cette année par le magazine « Forte » (Ndlr : l’orthographe n’est pas garantie) à la 8e place des femmes les plus puissantes du monde, la troisième en Europe, la première en France. Ça vous fait quoi ?
Pas grand-chose ! Le classement depuis un certain âge, c’est terminé pour moi !
Quel a été le moteur de votre réussite ? Vous avez toujours voulu être une top manager !
Pas du tout ! Ça vous m’auriez demandé à 20 ans, non, non, je n’avais aucune idée de ça ! D’abord je viens d’un milieu familial qui n’est absolument pas branchée sur ces choses là ; j’ai des parents beaucoup plus intellectuels. Franchement c’est l’ascension républicaine. Mon arrière grand père était tailleur, grand mon père était menuisier, mon père est professeur, je me sens d’où je viens, j’ai fait des bonnes études, j’ai diplômes rassurants, c’est une clef mais ça n’ouvre pas toujours les portes. Je ne pense pas que les réussites soient individuelles mais plutôt collectives (…)
Vous avez refusé un cabinet ministériel proposé par Sarkozy. Est-ce que c’est l’équipe en place qui pas proche de vos convictions personnelles ou estce que c’est une hypothèse que vous envisagez pour l’avenir ?
Mois je me sens très responsable de tout ce que je fais ; je dirige une entité de 72000 personnes, recrutant 1000 personnes par mois, nous développons très vite. C’est une responsabilité très importante et quand vous êtes complètement dédié à ça, vous ne pensez pas à autre chose.
TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
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