dimanche 14 décembre 2008

Le Niger, les Chinois et Areva

La Lettre du Continent-30-11-08

vendredi 12 décembre 2008

Selon « La Lettre du Continent » du 30 octobre dernier, Pékin utilise actuellement dans plusieurs pays africains une subtile stratégie de pénétration en leur proposant la construction de raffineries pour la production locale. En contrepartie, les groupes chinois obtiennent l’exploration des futurs gisements pétroliers.

C’est actuellement le cas au Tchad où la China National Petroleum Corp (CNPC), qui a repris à 100% tous les permis du canadien EnCana, se propose de construire une raffinerie de 30.000 barils/jour à N’Djaména-et au Niger, où le président Mamadou Tandja a posé la première pierre d’une raffinerie de 20.000b/j, qui sera construite par la même CNPC.

Selon La Lettre du Continent, le cas nigérien est d’autant plus emblématique que le gouvernement n’avait pas renouvelé en 2006 le permis d’Agadem à Exxon parce que la compagnie pétrolière américaine refusait de construire une raffinerie qu’elle a jugée non rentable. C’est finalement la CNPC qui a réussi à récupérer Agadem (environ 324 millions de barils de réserves) en passant par un cabinet de conseil dénommé Drake et Part. La CNPC aurait négocié un bonus de signature de 300 millions de dollars, dont 180 millions de dollars récupérables sur la production, en s’engageant à payer les 7 millions de dollars d’honoraires pour le consultant. Le coût de la raffinerie serait de l’ordre de 600 millions de dollars, dont 40% pour l’Etat, soit 3,5% d’intérêt par an.

L’investissement pour le pipeline Agadem-Zinder serait de 300 à 400 millions de dollars. Pendant ce temps, croit savoir La Lettre du Continent, Areva est pressée de signer le permis d’exploitation du site uranifère de Imouraren (5.000 tonnes par an d’uranium). Areva a déjà conclu des contrats de construction des centrales nucléaires notamment en Libye, en Chine…Et pour ce faire, elle a besoin de l’uranium nigérien. L’ayant compris, les autorités nigériennes ont légitimement posé leurs conditions.

Selon La Lettre du Continent, l’Etat nigérien a demandé 40% du capital de la société contre 33% propo- sés par Areva, près de 15% du yellow cake, la construction d’une voie ferrée du site jusqu’à Dosso, pour permettre l’évacuation du minerai. Jusqu’ici, le minerai est évacué jusqu’au port de Cotonou par camions. Ce qui pose expose les populations à des risques de radioactivité permanents.

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