vendredi 19 décembre 2008

FFR/Niger 50 ans, après, quelles perspectives ??


18 décembre, 2008
Posté par La Voix des martyrs

18 décembre 1958, 18 décembre 2008, soit 50 ans de parcours du combattant pour une république née du désir d’indépendance de cette ancienne colonie Française. On le sait, le Niger est une jeune république, toujours en construction. Au lendemain des indépendances, de grands figures telles que Diori Hamani ont porté notre pays au devant de la scène internationale, par la force de leurs arguments, et de leurs proposition. Mais depuis la prise de pouvoir par la force le 15 avril 1974 de Seyni Kountché, le Niger n’a cessé de régresser, jusqu’au 09 février 1990, lors des événements dramatiques qui ont vu l’armée Nigérienne abattre plusieurs étudiants en « marche pour la démocratie ». La Conférence Nationale, qui a résulté de la conjonction des luttes syndicales, a été la première vraie « occasion » de construction qui a été offerte à ce jeune Pays. Mais là aussi, l’armée viendra entacher cet événement par un de ses officiers (Maliki Boureima) qui a reconnu des crimes « ethnocidaires », ce qui lui a valu l’acclamation de l’assemblée : sans le savoir, les cadres Nigériens présents, venaient d’anéantir tous les sacrifices et les efforts consentis jusque là. Ils venaient d’applaudir un assassin, quelqu’un qui a tué un civil Nigérien, simplement parce qu’il était Touareg ! La première rébellion, venait de naître, et depuis, aucun politique n’a su trouver les moyens de « réconcilier » les Nigériens. Aucun régime n’a compris les raisons des soulèvements des populations autochtones. Aucun régime n’a su appliquer et faire respecter les accords signés avec les rebelles.

Et aujourd’hui encore, cette réalité demeure.

Si une partie des Nigériens, a prit les armes après avoir essayé de se faire entendre politiquement, n’est-ce pas la preuve que la démocratie n’existe pas au Niger ?

Pourquoi, chaque fois qu’il y a un soulèvement, l’armée s’en prend aux populations civiles dont sont issus les rebelles ?

N’est-ce pas la preuve que « 50 ans après les Touaregs (et bien d’autres) cherchent toujours leur place ? ».

En décembre 2000, le Niger fait un bond en arrière, un bond de dix (10) ans, car un militaire, de surcroit auteur et acteur dans les massacres de Tchintabaraden, vient d’être élu à la tête du pays. Il parviendra en huit (08) ans, à démanteler tous les dispositifs « démocratiques » qui étaient en cours, pour instaurer un dictat. Il finira par concéder tout le nord Niger à des firmes étrangères, notamment Chinoises et Françaises, qui sont le portefeuille de son régime, sans consultation des autochtones.
Ces Pays (Chine, France, Canada…), assoiffés de mettre la main sur les ressources minières (Uranium, Or, Pétrole…), feront fi des droits de l’Homme, et soutiendront Tandja et son armée, dans sa croisade contre les populations autochtones. Pour la deuxième fois au Niger, l’armée se livre impunément à des massacres sanglants de civils.
La France, se tait et finance, la Chine appuie et livre des armes de guerre aux FAN (Forces Armées Nigériennes), les Etas-unis forment et informent.
La Chine pousse le scrupule, jusqu’à fournir au Niger, un satellite d’observation de la zone de conflit, qui par miracle sera détruit par le rayonnement solaire.

Pour la première fois, le monde découvr avec stupeur, la réalité de ces massacres à travers les images des fosses communes diffusées par les « Combattants de la Justice », et la « Voix des martyrs ».

La société civile Nigerienne, entretenue par le régime, prétend par la voix de son représentant Nouhou Arzika que « si nous voulons, nous pouvons finir avec les Touaregs en 48 heures », le Ministre de la Communication Mohamed Ben Omar, présent ce jour sur le plateau de la télévision nationale, approuve !

Les partis de l’opposition, corrompus par les promesses électorales de Tanja qui prétend leur passer le témoin, s’allient et cautionnent la politique « Tandjaouide ».

Le chef de file de l’opposition, Mahamadou Issoufou, Ingénieur réputé est « roulé dans la farine » par le colonel à la retraite.

Les militaires sont tenus au « garde à vous » à coup de milliards.

Le premier Ministre de l’époque Hama Amadou, ayant compris qu’une solution négociée était nécessaire, est mis aux arrêts après huit (08) ans de bons et loyaux services.

Celui qui a fait de Tandja un homme présidentiable, est désormais au centre pénitentiaire de Koutoukalé (Tilabery)? Reste pour Tandja, à démanteler, le pilier de la République, la Constitution.

Beaucoup de Nigériens, disent que cela est impossible, et pourtant aujourd’hui Hama Amadou est en prison, qui l'aurait cru?

Aujourd’hui 18 décembre 2008, alors même que la Nation entière attendait la promesse faite par Tandja, de quitter le pouvoir en 2009, il parle de « grands chantiers » entamés et qui sont à finir. Une façon de faire écho aux mascarades organisées dans plusieurs villes du Niger, et appelant à son maintien pour un troisième mandat.

Il affirme que « les bandits son détruits », et parle du « retour de la paix ».

Preuve que Tandja vit dans un autre temps, comme tous les hommes politiques actuels qui ont tous prouvé leur incapacité à défendre les idéaux républicains.

Depuis l’indépendance du Niger (03 août 1960), la même génération de politiciens, dirige le pays, laissant la jeunesse Nigérienne, au chômage, et en marge des décision qui engagent leur Avenir. C’est aussi pour cela, que les politiciens n’arrivent pas à solutionner les problèmes, car ils ont tous fait leur première arme politique dans un régime totalitaire qui a duré du 15 avril 1974 à la conférence nationale des années 90, où la seule solution, était la FORCE !

Un constat est là:

l’opposition est compromise, du fait de sa collaboration,
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les hommes politiques également, car ils ont soutenu Tandja ses deux (02) dernières années,
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la Constitution elle-même a été corrompue pour protéger des criminels (cas unique au monde !),
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l’exploitation minière n’est pas la solution du développement véritable qui passe par le Travail, mais la solution de « l’Enrichissement illicite » des politiciens
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Seule la Jeunesse reste à même de reprendre le flambeau.

Tandja est au crépuscule de son règne, et lorsqu’on entend un président dire dans son discours à la Nation « ….l’islam notre Religion », dans une République dont la Constitution consacre “le caractère non confessionnel de l'Etat” on comprend combien il nie les fondements constitutionnels, et combien pour lui la minorité de Nigériens (plus de 8%) qui sont Chrétiens, et animistes, ne comptent pas à ses yeux.

La sortie de crise n’est pas dans le recours à la force : coup d’état militaire.

La sortie de crise n’est pas dans l’usage de la force pour répondre au problème récurent de Rébellions.

L'une des solutions, est la convocation d’une Nouvelle conférence Nationale, mais cette fois-ci celle de la « réconciliation », car il faut l’admettre : les Nigériens ont été divisés pour que règne Tandja.

Une « Conférence nationale de Réconciliation » devrait être le cadre de reconnaissance : des atrocités qui ont jalonné cette Jeune Histoire (Tchintabaraden, Todda, Tadek, Tchin Tabezguine…), des crimes politiques, des appels à la Haine et des abus.

Si les Nigériens, ne sont pas capables de reconnaître les Injustices dont ont été victimes certaines composantes nationales, alors ce sera la preuve qu’aucune place ne leur est faite, et à coup sûr, l’instabilité continuera de secouer l’arbre « Niger » dont certains fruits sont secs, et prêts à « tomber », et Dieu Seul Sait que deviendront les grains de ces fruits (Bible : « Vous reconnaitrez le bon arbre à ses fruits »).

Pour poursuivre la « construction » du Niger, il va falloir à travers cette Conférence :

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réhabiliter la Constitution,
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juger les criminels (car on l’a vu, le responsable du génocide Rwandais a été condamné aujourd’hui même à la « réclusion criminelle à perpetuité » un signal fort pour Tandja),
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débarrasser l’armée des « criminels » qui la peuplent en la rendant Républicaine et à l’image du pays (toutes les ethnies doivent y tenir leur place),
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redonner la parole aux populations en leur permettant de décider librement de leur sort, et de celui de leurs terres (exploitation minières).

Seydou-Kaocen Maiga

Porte-parole

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