Revue de presse Afrique
vendredi 15 octobre 2010
A la Une: le top départ de la présidentielle en Côte d'Ivoire
Par Gilles Moreau
RFI
Photo:Junte nigerienne
« C’est ce vendredi 15 octobre que s’ouvre officiellement la campagne pour l’élection présidentielle du 31 octobre. Avec ce top départ pour la conquête du pouvoir d’Etat (ou sa reconquête), les 14 candidats retenus par le Conseil constitutionnel se lancent dans une campagne de séduction des électeurs à travers le territoire national », expose Soir Info.
Dans la presse quotidienne ivoirienne, chaque journal défend la cause de son champion. Pour sa part, le site Abidjian.net préfère s'intéresser aux gros problèmes matériels qui se posent à deux semaines du jour J : pourquoi une partie de l'électorat ne pourra pas exercer son droit de vote (une partie des 5 millions 725 000 inscrits).
Cela tient à la production et à la distribution des cartes nationales d’identité et d’électeur. Des Ivoiriens ont reçu ces documents avec d’énormes anomalies, comme des erreurs sur les noms, prénoms, lieu et date de naissance.
Mais les plus fréquentes parmi ces anomalies, explique Abidjian.net, concernent les photographies : parfois erronées, parfois illisibles. Nombreux sont les Ivoiriens qui ont reçu leurs documents officiels sur lesquels se trouvent des photos autres que les leurs…
Autant de cas qui, déplore le site d'information, causeront « d'énormes préjudices » aux électeurs le jour du scrutin, même si les agents électoraux fermeront les yeux sur certains.
A tout cela s'ajoute la lenteur constatée dans la distribution des différents documents. Dans le District d’Abidjan, il n’est pas sûr que tous les bénéficiaires les récupèrent à temps, du fait des engorgements et des questions de sécurité. Et à l’intérieur du pays, l’opération n’a pas encore débuté dans toutes les villes et villages.
La transition nigérienne est entrée dans une zone de turbulences
C'est en tout cas le constat fait par Jeune Afrique : « Alors que le Conseil suprême de restauration de la démocratie dirigé par Salou Djibo entame la phase finale de cette période de transition, plusieurs limogeages au sein de la junte et des rumeurs d’arrestations suscitent l'inquiétude à Niamey ».
Parmi ces limogeages, rappelle Jeune Afrique, celui du colonel Abdoulaye Badié, considéré jusqu'alors comme le numéro deux du régime et l’un des plus proches collaborateurs de Salou Djibo.
Jeudi les rumeurs allaient bon train sur son sort : arrêté ou bien toujours retenu à l'état- major de l'armée ? Dans la capitale nigérienne, c'est l'expectative générale.
Autant d'événements qui surviennent dans « un contexte électoral sensible », écrit Jeune Afrique dans son édition en ligne, rappelant que le pays doit poursuivre, avec un référendum constitutionnel prévu le 31 octobre, un processus de transition censé aboutir l'an prochain à une élection présidentielle et au rétablissement d'un régime civil.
Au Mali, y aura-t-il un médiateur chargé de négocier la libération des otages retenus par al-Qaïda au Maghreb islamique?
La question reste posée, car le chef de l'Etat hésite encore, rapporte le quotidien Le Matin, pour qui ce dossier continue de faire des vagues au sommet de l’Etat malien.
Amadou Toumani Touré, en effet, n’arrive pas à faire un choix entre un Arabe et un Touareg pour conduire la médiation. Cela étant, selon le journal, « il semblerait qu'il ait jeté son dévolu sur certains notables touaregs qui ont des bons rapports avec AQMI , nébuleuse qui a ses ramifications dans la bande sahélo-sahélienne ».
Et parmi ces notables, l’ancien chef rebelle touareg Iyad Ag Ali. Or cette perspective est loin de rassurer Le Matin, qui redoute une dégradation de la situation et « le réveil de veilles querelles entre deux communautés qui n’ont pas fini de panser leurs plaies ».
Je vous renvoie aussi à la lecture de l'excellente enquête d'Isabelle Mandraud dans Le Monde, sur le thème des relations entretenues dans le désert entre islamistes et touaregs. Al-Qaïda représente une tentation pour une partie des jeunes touaregs. Des jeunes nomades dont le recrutement est facilité par les conditions de vie difficiles et l'attrait de l'argent.
Enfin, cette crise des otages a donné lieu à une réunion hier à Bamako. Les pays du Sahel ont été invités à une réunion d'experts de la lutte anti-terroriste du G8, l'objectif étant de montrer que leur coopération dans le combat contre al-Qaïda au Maghreb est sur la bonne voie.
Cette coopération n'est pas du goût de l'Algérie, comme le prouve cet passage d'un article de La Tribune : « Les craintes de l’Algérie se confirment et ce qui était proposé par euphémisme et en des termes voilés prend forme au grand jour : l’internationalisation de la sécurité de la région sahélo-saharienne est désormais un fait accompli avec la bénédiction de certains pays sahélo-sahariens qui cautionnent l’ingérence étrangère dans la région. Quant aux objectifs d’al-Qaïda qui s’avèrent un épouvantail au service des intérêts des puissances occidentales, ils sont atteints grâce à la complicité et à la naïveté de pays de la région. »
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