Référendum constitutionnel pour valider la transition au Niger
par Abdoulaye Massalaatchi
NIAMEY (Reuters) - Les Nigériens étaient appellés ce dimanche à ratifier par référendum une nouvelle Constitution visant à ouvrir la voie au retour à un régime civil d'ici le printemps 2011.
Les frontières de ce pays enclavé du pourtour sahélo-saharien ont été fermées le temps de la consultation, organisée quelques semaines après l'arrestation par la junte militaire au pouvoir de quatre officiers supérieurs accusés d'ourdir un nouveau coup d'Etat.
"C'est un jour exceptionnel. Je viens d'accomplir mon devoir avec l'espoir que la 7e République sera pour le Niger un nouveau départ vers la création d'un système démocratique porteur de stabilité et de progrès", a déclaré, après avoir glissé son bulletin dans l'urne, le général Djibo Salou.
Cet officier préside le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) qui a renversé en février le président Mamadou Tandja, désavoué par ses compagnons d'armes et rendu très impopulaire pour ses tentatives visant à perpétuer son pouvoir.
Le général Salou s'est attiré les faveurs de la communauté internationale et des bailleurs de fonds du Niger en s'engageant à rendre le pouvoir aux civils d'ici avril 2011.
Le scrutin de dimanche, entouré d'un dispositif de sécurité important, s'inscrit dans un processus électoral qui culminera par l'investiture, d'ici au printemps prochain, du successeur civil du général Djibo et le retour des militaires nigériens à la caserne.
La Loi fondamentale soumise à référendum prive le chef de l'Etat des prérogatives nouvelles que s'était arrogées Mamadou Tandja avant sa déposition. Elle a aussi pour ambition d'améliorer la gouvernance de la filière de l'uranium, le Niger étant notamment le premier fournisseur de ce minerai stratégique de la France, l'ancienne puissance coloniale.
Le CSRD espère dimanche un taux de participation d'au moins 70% après la consigne de boycottage du référendum lancée par des groupes et associations musulmanes, très influents dans ce pays, qui estiment que le texte proposé néglige l'islam.
Le projet de Constitition officialise en effet la séparation de l'Etat et de l'islam dans ce pays à 98% musulman.
En cas de victoire du "oui", la nouvelle Constitution garantira l'immunité aux putschistes de février et s'engage à ce que la junte provisoire remette ses pouvoirs d'ici le 6 avril 2011, date à laquelle le nouveau chef de l'Etat doit prendre ses fonctions.
Version française Jean-Loup Fiévet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire