dimanche 24 octobre 2010

Kel Assouf Sortie de l' album " Tin Hinane

Kel Assouf Sortie de l' album " Tin Hinane





Il est en vogue de moderniser les musiques traditionnelles du monde en ajoutant une touche pop ou rock. Trop souvent, cette modernisation est faite avec peu de connaissance de la racine musicale ou avec un beat ringard qui fonctionne peut-être en boîte de nuit mais ne fait pas nécessairement preuve d’un bon goût musical. Beaucoup plus intéressant sont ceux qui modernisent la tradition de l’intérieur, comme le défunt Ali Farka Touré en incluant la guitare électrique au blues du désert, ou depuis quelques années, le joueur de ngoni malien Bassékou Kouyaté en inventant un quartet de n’goni (luth mandingue). Kel Assouf s’inscrit dans cette lignée : il part de sa tradition touarègue et recherche comment apporter un surplus sans défigurer ses racines. Quand le chanteur/guitariste nigérien ‘Anana’ Harouna est arrivé à Bruxelles en 2005, il s’est inspiré de la ville pour mettre ce superbe blues du désert à l’ordre du jour : il a trouvé une ville métissée avec une grande diversité culturelle et s’en est servi pour ajouter un souffle de reggae, une touche d’afrobeat, voir même un peu de salsa. En s’entourant de musiciens venus de Mauritantie, du Ghana, de France, du Mali et d’Algérie, Kel Assouf est devenu un beau reflet de nos grandes villes européennes, métissées, pluriculturelles et plein de nouvelles fusions musicales, portant un message de métissage, de paix, d’union et de solidarité entre peuples et cultures différentes. Les fans de desert blues ne doivent pas se préoccuper, ces influences ne font qu’embellir une musique qui reste ancrée dans ses racines sahariennes. Kel Assouf – qui signifie aussi bien ‘fils du désert’ que ‘fils de l’infini’ et ‘fils de la solitude’ – a nommé ce premier album ‘Tin Hinana’, ancienne reine touarègue, comme symbole de sa culture, qu’il veut revitaliser et dont il veut voir l’histoire transcrite en tifinagh, l’écriture des touaregs. « La guitare était une arme importante pendant la révolution touarègue, elle nous a aidé à revendiquer nos droits. Maintenant elle doit servir à sensibiliser les gens pour construire notre région, pour mettre en marche le développement économique et culturel de notre peuple. »

Benjamin Tollet Journaliste en musiques du monde
Plus d'infos : http://www.myspace.com/kelassouf#ixzz13GOMGjCI

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