Terrorisme : l’Union Africaine envisage une loi interdisant le paiement de rançons
dimanche 13 juin 2010
AFP - 13 juin 2010
L’Union africaine (UA) envisage de proposer une loi "stricte" et "claire" interdisant toutes les formes de paiement de rançons à des groupes terroristes, a indiqué dimanche à Alger un responsable du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT). "L’UA envisage de proposer une loi qui ne serait pas restrictive, ne laisserait pas cours à des interprétations et qui condamnerait le paiement des rançons, considérées comme source de financement du terrorisme", a déclaré le directeur par intérim du CAERT Liess Boukraa, à l’APS.
Le CAERT, lancé en octobre 2004 à Alger, est une agence de l’UA chargée de "renforcer les capacités des pays africains dans le domaine de la prévention du terrorisme", selon ses statuts. "Si le terrorisme s’est implanté au Sahel, c’est grâce aux revenus que les terroristes obtiennent à partir du kidnapping qui constitue une sorte de traite des être humains", a estimé M. Boukraâ. Le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA Ramtane Lamamra a précisé que cette "loi type qui est en voie de finalisation, est un texte qui permettra à tous les pays qui le souhaitent d’intégrer ses dispositions dans leurs législations nationales". M. Lamamra a ajouté que ces législations doivent être harmonisées pour faciliter la "mise en oeuvre de tout un arsenal de coopération judiciaire et de coopération entre les services de sécurité".
La région du Sahel connaît depuis quelques années une recrudescence des activités de trafiquants et contrebandiers en tous genres mais aussi de groupes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Sept pays - Algérie, Burkina Faso, Tchad, Libye, Mali, Mauritanie et Niger, réunis en mars à Alger pour une conférence sur la lutte contre l’insécurité dans la région sahélo-saharienne ont condamné "sans équivoque" les prises d’otages et les paiements de rançon.
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté le 17 décembre 2009 une résolution "criminalisant le paiement de rançons", en particulier à des "entités terroristes", comme l’a également fait l’UA le 3 juillet 2009.
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