DOUBLE SECHERESSE A TALATYE
Une pluie de tous les espoirs mais aussi de toutes les détresses.
mardi 22 juin 2010
Ce mercredi, neuf juin de l’an deux mille dix, une violente pluie s’est abattue sur toute l’étendu du territoire de la commune rurale de Talataye. Quel bonheur se lisait sur les visages de ces éleveurs pendant que ces innombrables gouttes tombent sur ce sol plus que jamais assoiffé ! A la fin de cette pluie, la joie a cédé la place à une détresse indescriptible sur les visages meurtris de ces pasteurs affaiblis par la faim et le désespoir.
La faim ! Oui il s’agit de la faim, parce qu’en milieu nomade quand il pleut, la cuisine devient impossible et le lait reste le seul aliment accessible. Cette accessibilité est loin d’être synonyme de disponibilité surtout en des années de sécheresse comme celle –ci que nous vivons actuellement.
Comme pour auréoler cette détresse, la scène de l’après pluie devient identique partout : d’Est en Ouest, comme du Nord au sud. Sur toute l’étendue de cet immense territoire, et plus précisément aux alentours des oueds, cette eau a emporté tous les petits ruminants et les ânes, comme si les multiples cadavres de la sécheresse ne lui suffisaient pas.
Désastre ! Oui c’est le pire des désastres, car les éleveurs pour qui restent trois à quatre têtes, demeurent les plus nantis. On trouve même des campements (c’est-à-dire : l’équivalant d’un quartier en milieu urbain) pour lesquels il ne reste que trois têtes de moutons alors qu’ils en possédaient plus de trois milles il y avait seulement vingt quatre heures.
Même pour ces quelques rares têtes de bêtes, qui ont miraculeusement échappé au "déluge",l’inquiétude reste totale car elles sont très affaiblies, et ne pourront en aucun cas supporter la faim qui est d’ailleurs accentuée par un vent frais de l’après pluie(mousson).
Les zones les plus touchées sont : la zone d’Indélimane (100km au sud de Talataye) ; la zone d’Agazarsididane (40km au nord de Talataye) et la zone d’Agarnadamos (30km à l’ouest de Talataye).
Comme :"Le bonheur ne vient jamais seul" a-t-on l’habitude de dire, les victimes de Talataye se consolent et s’en remettent au Tout Puissant, car lui seule est capable de leur apporter le véritable secours.
Quant aux plus hautes autorités de notre pays : leur concours, malgré qu’il ait souvent fait défaut, est vivement sollicité par ces misérables populations.
Cependant, "une fois n’est pas coutume". Le silence de l’après catastrophe naturelle de Tintachori ne doit pas être une sorte de feuille de route à notre gouvernement pour traiter tous les dossiers de Talataye ; et par là briser l’espoir et la volonté de la communauté IDAKSAHAK, qui a toujours œuvré pour la consolidation des acquis du processus de paix et de développement au nord de notre très chère patrie : le Mali.
Mohamed ASSALEH
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