mardi 25 novembre 2014

Alger : les lignes ne bougent pas

Studio Tamani
Au quatrième jour des négociations, les lignes ont du mal à bouger entre le gouvernement du Mali et les groupes armés. Si les mouvements de la plate-forme s’accommodent avec l’idée de la décentralisation poussée, il en est autrement pour ceux de la coordination.
Les discussions continuent d’achopper sur la question du fédéralisme et de l’existence d’une entité Azawadienne. Si la partie gouvernementale ne veut pas que celles-ci apparaissent à ce stade des négociations, le MNLA et ses alliées la défendent bec et ongle.
Les représentants de la plate-forme partent d’un postulat: « il est impossible de tirer un trait sur ce qui s’est passé au nord et cela suppose aujourd’hui qu’il y ait un changement dans la gouvernance et que la sécurité soit la priorité pour tout le monde ».
Du coté de la coordination, on estime que le terme Azawad ne doit pas être un tabou. Cette reconnaissance ne doit pas « choquer » le gouvernement. Le MNLA et ses alliés veulent que désormais la gestion des territoires du septentrion revienne aux azawadiens.
Séance de discussions à Alger
Les deux positions restent à cette heure toujours très éloignées. Les discussions se poursuivent. Mais depuis ce week-end on évoque de plus en plus une suspension des négociations dès cette semaine mercredi.
Sans parler de rupture, les pourparlers d’Alger sont bloqués sur les positions opposées du gouvernement et des mouvements armés sur le statut du nord . Pour l’universitaire Issa Ndiaye, ce blocage était prévisible compte tenu du document de synthèse. Selon lui, le gouvernement n’a pas suffisamment pris le temps d’étudier ce document.
Il a été joint au téléphone par Oumar Waigalo.
« Les mouvements rebelles s’accrochent à des points que le gouvernement avait dit non négociables. En ce qui concerne par exemple, la question de l’autonomie. Mais à regarder les documents d’Alger le blocage était tout a fait prévisible. Parce que l’erreur du gouvernement c’est de s’en tenir à des mots et de ne pas comprendre que derrière les formulations du document d’Alger y a des pièges que les maliens d’une manière générale ont éventé. Donc il y a une série de pièges dans ce document qui ne peut pas être signé par un gouvernement responsable. Ce sont des principes qui sont affirmés par le Mali de tout temps. Le gouvernement s’est rendu compte tardivement qu’il a mal fait mais ce n’est pas une radicalisation du Mali. On ne peut pas accepter les solutions préconisées par l’Algérie dans sa synthèse. Je pense dans le pire des cas,qu’ il faut s’attendre à la guerre et qu’il faut la préparer sérieusement. Je pense qu’en réalité les négociations ne peuvent aboutir que sur la base d’un rapport de force sur le terrain ».
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