lundi 2 décembre 2013

RFI/A la Une: confusion au nord du Mali

Kidal, jeudi dernier. Plusieurs centaines de manifestants investissent le périmètre de sécurité de l’aéroport. L’armée malienne tire. Bilan : un mort et 5 blessés selon le MNLA, dont Kidal est le fief. Pour le vice-président de ce mouvement touareg, l’intervention de l’armée à l’aéroport de Kidal est une « déclaration de guerre » de la part du gouvernement. D’autres dirigeants du mouvement estiment toutefois que la reprise des hostilités n’est pas d’actualité.
Alors, oui, confusion. Et elle miroite déjà sur les sites Internet de nombreux journaux français. La presse disponible en kiosque ce matin, elle, se garde encore de faire état des déclarations du vice-président du MNLA.

Seul journal à évoquer l’incident de Kidal, Le Parisien. Lequel souligne que la situation évolue« de façon inquiétante entre l’armée malienne et les groupes armés touaregs ».

Le confrère publie une photo d’un groupe de manifestants défilant hier à Bamako « une petite centaine de jeunes », précise le journal, poing levé, brandissant des affichettes sur lesquelles on peut, pêle-mêle, lire ceci : « Vive l’armée malienne » ; « Vive le Mali » ; « A bas la politique française à Kidal ».

Après avoir rappelé que l’incident de jeudi dans cette ville du nord du Mali est intervenu « après l’enlèvement et l’assassinat des deux journalistes de RFI fin octobre », Le Parisien souligne que cette « nouvelle démonstration du manque de contrôle des forces internationales dans ce fief de la rébellion touareg agace profondément le gouvernement malien... et la population ».
 
Prostitution : mauvaise passe pour le client
 
En France, les clients des prostituées seront bientôt des délinquants. Les députés ont adopté cette nuit la disposition d’un projet de loi stipulant la pénalisation des clients de prostituées. L’adoption de cette disposition phare du texte relatif à la prostitution, qui devrait être soumis dans son ensemble mercredi prochain au vote de l’Assemblée nationale, est intervenue trop tard pour que la presse écrite l’évoque dans ses colonnes. Mais le sujet, lui, avait déjà retenu l’attention d’une partie de la presse française. En région surtout.

Témoin L’Est Républicain. « Aujourd’hui, les 20 à 40 000 personnes vendant leur corps en France sont pour l’essentiel des femmes venant de l’étranger (Afrique ou pays de l’Est) »,décompte ainsi le journal. Selon L’Est Républicain, ces personnes sont « totalement soumises à des réseaux mafieux ». Voilà pourquoi, « sur le plan de la morale, pas de doute. Il faut lutter contre la prostitution », sermonne le quotidien de l’est de la France.
                             
Les prostituées, on les appelait autrefois les « filles de joie », rappelle La Nouvelle République du Centre-Ouest. Car, de la joie, « elles en donnaient un peu pour une poignée de billets aux sevrés d’amour, aux maris trompés, aux unijambistes, aux gueules cassées, aux cœurs en morceaux. Pour un peu, on en aurait fait un sacerdoce », étant rappelé que les gueules cassées étaient ces anciens blessés de guerre, des poilus de 14-18 qui avaient croisé la mitraille dans l’enfer des champs de bataille et qui avaient survécu en lambeaux.

Mais il faut croire que tout change. « La réalité est moins romantique et se résume à un mot : esclavage », déplore le quotidien du centre du pays, qui estime que « ce sont les proxénètes qu’il faudrait crucifier. Le plus vieux métier de l’immonde, c’est celui-là, non ? », formule La Nouvelle République du Centre-Ouest.

Mais il n’y a pas que la presse quotidienne régionale à se passionner pour ce débat de société. De manifestes pour ou contre le projet de loi en tribunes de personnalités favorables ou opposantes à la pénalisation du client des prostituées, la presse nationale s’est largement fait l’écho du sujet ces derniers mois en France. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il est loin de faire consensus parmi celles et ceux que ça intéresse. Ce matin, le site Internet du journal Le Monde souligne du reste que « le débat sur la pénalisation des clients des prostituées met au jour les profondes fractures entre les féminismes ». Le quotidien du soir souligne le « clivage entre les partisans de la liberté de disposer de son corps et les opposants à la servitude rarement volontaire, qui consiste à laisser les autres disposer de son corps ».

Cahuzac : cloche de bois pour un paria
 
En France encore, un baron déchu du Parti socialiste se déracine. Jérôme Cahuzac quitterait Villeneuve-sur-Lot. C’est Le Parisien qui l’affirme. L’ex-ministre du budget, convaincu de mensonge devant la représentation nationale quand il avait osé affirmer qu’il ne possédait pas de compte bancaire en Suisse, « vient de déménager ses affaires du bureau qu’il avait gardé à l’hôtel de ville de Villeneuve-sur-Lot, dans le sud de la France, et il a mis en vente sa maison »,écrit le quotidien. Cela veut bien dire, en déduit Le Parisien « qu’il n’y aura pas de “come-back”de Jérôme Cahuzac aux prochaines municipales ».
 
Ecoutes clandestines : petits arrangement entre « amis »
 
La France a collaboré, et collabore peut-être encore, avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne en matière d’écoutes des télécommunications. Et selon les dernières notes hautement confidentielles transmises au journal Le Monde par l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden, les liens « extrêmement étroits » noués par la DGSE, la Direction générale des services extérieurs avec la NSA comme avec son équivalent britannique, le GCHQ, se sont développés quasiment de façon autonome. Ces trois organisme se sont mis d’accord pour constituer un « vaste pot commun de données privées et publiques françaises », affirme Le Monde. L’homme qui est à la manœuvre en France s’appelle Bernard Barbier. C’est le directeur technique des services secrets français.

Et le quotidien donne des précisions. Le 1er février 2007, le chef de la division Afrique de la direction du renseignement de la DGSE « rencontre (…) son homologue de la NSA pour l’Afrique subsaharienne ». Ils parlent de la crise au Darfour. « D’autres réunions sont organisées sur la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo ». Selon le confrère, le niveau de coopération est tel qu’aujourd’hui, des données personnelles venant d’Afrique ou du Moyen-Orient, transitant par la France et appartenant à des individus de nationalité française (…) ou même à des chefs d’Etat africain, « peuvent tomber entre les mains de la NSA ». Voilà pourquoi la France est le « précieux partenaire de l’espionnage de la NSA », révèle Le Monde.Grandes oreilles françaises et américaines, même combat.

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