jeudi 26 décembre 2013


Message du Secretaire General du MNLA

Mercredi, 25 Septembre 2013 22:09



Au Peuple de l’AZAWAD

Nous avons suivi vos positions respectueuses depuis la signature de l’accord de Ouagadougou le 18 Juin 2013 jusqu’à l’élection présidentielle malienne. Et par la suite, nous avons suivi les réunions du comité de suivi et d’évaluation de l’accord de Ouagadougou tenues à Bamako. Avec la communauté internationale, nous avons également suivi le discours du président malien lors de sa rencontre avec la délégation de l’AZAWAD. Nous avons écouté son premier message adressé aux Azawadiens, après son investiture, de même que son discours adressé à la nation malienne à l’occasion de la fête de l’indépendance du mali, nous avons aussi écouté les différentes interventions des chefs d’Etats présents à la cérémonie d’investiture du nouveau président malien.

Vaillant Peuple de l’Azawad, chers amis de par le monde et toutes personnes concernées par le dossier du conflit Azawado-malien, ou si vous voulez le dossier du nord et du sud, comme certains aiment le dire. De tout ce qui précède, on observe que nous tous etant concernés par ce dossier complexe et simple en même temps, nous serons au bord de la dérive de manière terrible et dangereuse, si toute fois la trajectoire du processus n’est pas corrigée dans les meilleurs délais.

Pour les Azawadiens, les discours du gouvernement malien que nous avons suivis comportent inexorablement une menace de la part de Bamako. De même, les comportements de l’armée malienne reflètent cette même trajectoire tracée par ce discours officiel de Bamako. Mais ce qui est remarquable, c’est le discours de la diplomatie étrangère qui ne peut être qualifié autrement que d’une déclaration de soutien à cette voie que les autorités maliennes veulent emprunter. Et c’est cela qui doit être corrigé de manière à servir les efforts de la recherche d’une solution politique juste et définitive de ce conflit qui n’a que trop duré.

En effet, le président malien s’est adressé aux maliens en même temps qu’aux Azawadiens qu’il considère comme étant des maliens. Mais en réalité son message aux azawadiens n’était qu’une déclaration pour dire qu’il n’a rien à leur donner. Car son discours n’a apporté aux milliers des réfugiés et déplacés que de l’oubli et de la négligence de la souffrance dans laquelle ils vivent. Il les a exclus de ses intérêts.

Ce qui attire l’attention de plus, c’est l’absence totale d’un appel à la résolution des causes réelles de la crise dans les différentes interventions des invités de la cérémonie d’investiture. Ils se sont contentés de dire combien ils ont tenté l’impossible pour le Mali et d’exprimer leur disponibilité à fournir davantage d’efforts, mais sans toute fois préciser au détriment de ce que cela s’est fait et se fera.

Politiquement parlant, nous pouvons comprendre beaucoup de discours, mais la lecture ou l'interprétation malienne de ces discours ressemble à un feu vert à tout ce que Bamako envisage de faire.

Nous avons exprimé nos vœux de succès et de réussite au nouveau président, dans la recherche d'une solution véritable et juste du conflit et de la restauration de la paix dans la région. Mais une paix véritable a besoin des vraies initiatives et des conditions préalables. Quand aux solutions partielles, elles ne sont pas la voie idéale pour la résolution du conflit, les différents gouvernements qui ce sont succédés à Bamako les ont expérimentées à plusieurs reprises avec la région de l'Azawad sans pouvoir mettre fin au rêve des Azawadiens de réaliser leur auto détermination. Elles n’ont pu éviter au Mali une série de coup d’états et des crises incessantes. Elles n’ont pu non plus préparer la voie au développement que chantent les maliens sans cesse et sans gène.

Ce qui est demandé aujourd'hui à la communauté internationale, si elle est venue réellement pour sauver et préserver le Mali, c’est d’exploiter les conditions propices à la paix et qui n’attendent qu'une volonté réelle de la part du gouvernement malien. Mieux, la condition la plus favorable pour réaliser la paix c’est la disponibilité des Azawadiens à s’engager dans un processus sérieux pour établir une paix durable dans la région et ils en sont capables. Cependant, il y a la nécessité de mettre le cadre de la négociation dans son vrai circuit ou les parties en conflit sont les vrais acteurs de la négociation et non pas des parties créées pour la circonstance ou des parties imaginaires qui n’ont aucune contribution réelle pour parvenir à la solution.

La méthode de fuite en avant pratiquée actuellement par Bamako, comme une introduction à la solution de la part du gouvernement malien avec le soutien de la mission internationale apparait comme une opération de brouillage afin de brûler les étapes. Elle ne rassure point le peuple de l Azawad et a besoin d être revue.

Les azawadiens ont ménagé les nations unies et les parties concernées dans le franchissement de beaucoup d'étapes avec une vitesse et une pression très préjudiciable, pendant la période entre la signature de l’accord de Ouagadougou et l’élection présidentielle au Mali. Tout était programmé de manière à se réaliser dans un mois (1er juillet: entée des forces internationales, 28 juillet: élection présidentielle). Les uns et les autres ont travaillé au-dessus de leur capacité pour qu' il n’ y ait pas d’obstacles. Malgré que cela était accompagné par des violations des droits des azawadiens.

Maintenant, il est demandé à ce que le temps et l'intérêt soient accordés aux acteurs principaux du problème. De réaliser que la politique de fuite en avant est révolue.

Les observations faites par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) sur le rôle politique de certains acteurs principaux du dossier a fait l’objet de critiques de la part du peuple de l’Azawad durant cette étape.

A cet effet, nous rassurons le peuple azawadien, les membres du mouvement à l’ intérieur comme à l’ extérieur ainsi que tous les sympathisants de la lutte noble de l’Azawad, que le mouvement reste toujours fidèle à sa ligne politique jusqu'à ce qu'une solution politique juste et définitive répondant aux aspirations du peuple azawadien soit trouvée. Une solution convenue entre les azawadiens et le gouvernement de Bamako à travers des négociations sérieuses via la médiation internationale et régionale. Ces négociations se feront entre les vraies parties en conflit.

Aussi, le mouvement ne prendra en considération aucune initiative dont l’objectif est d’affaiblir le négociateur azawadien ou de noyer les revendications justes du peuple de l'Azawad. Dans la prochaine étape, la direction du mouvement et ses différentes instances entreprendront des mesures correctives au niveau du rôle politique, de manière à répondre aux exigences de l’étape prochaine, à mettre en phase le rôle politique des dirigeants du mouvement avec la position du peuple azawadien, les membres et les sympathisants du mouvement. Et ceci, conformément à ce qui a été exprimé par les représentants du peuple azawadien dans leurs réunions à Kidal, à Ménaka, à Gao, (à Arabanda) à Tombouctou, ( aux camps de réfugiés en Mauritanie), et les colonies azawadiennes à l étranger. A cela s ajoutent les différentes manifestations dirigées par des associations des femmes et des jeunes de manières quasi quotidiennes à Kidal. Tout cela reflète le degré de l’attachement et de l’engagement pour les revendications justes de notre révolution légitime.

Considérant que le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) est un mouvement du peuple et non pas un mouvement des élites ou des individus, alors, il ne peut que se référer à sa base populaire pour l’écouter et connaitre sa position vis-à-vis de l’actualité politique. Et c’est ce que le mouvement considère comme la source de sa force.

De notre profonde conviction de la légitimité de nos revendications, nous tirons notre force de résistance contre les vents violents. Notre volonté et notre fermeté se renforcent chaque fois que nous sommes confrontés à un obstacle dans le processus de cette noble lutte et historique. Nous feront de notre mieux pour empêcher la dérive de cette révolution de sa vraie trajectoire. Nous n’accepterons aucun marchandage au détriment des aspirations du grand peuple de l'Azawad. Enfin, nous vous exprimons notre sincère disponibilité à accueillir et à accepter vos critiques et vos orientations qui témoignent de votre sentiment patriotique. Alors, travaillons ensemble pour la protection de cette révolution afin que l'objectif soit réalisé et le but atteint.

Vive le vaillant peuple Azawadien… vive l’AZAWAD libre, paisible, stable et prospère.

Faite à Ouagadougou, le 25 Septembre 2013

Bilal Ag ACHERIF

Secrétaire Général du Mouvement National De Libération de l’Azawad

MNLA

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