Algérie, la police accusée de tortures dans le M’Zab
La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) dénonce les sévices et cas de torture contre des jeunes appartenant à la minorité berbérophone mozabite interpellés suite aux affrontements les ayant opposés à des membres de la communauté arabophone des Chaambas.
Dans un communiqué publié dimanche, la LADDH dénonce des cas de tortures et de brutalités exercées par les forces de l’ordre sur des jeunes de la ville de Guerrara, région de Ghardaïa (500 kms au sud d’Alger) dans le M’Zab. Et ce, après les affrontements ayant éclaté à la suite d’un match de football opposant deux équipes locales fin novembre entre des jeunes de la communauté mozabite (berbèrophone) et ceux de la communauté chaâmbi (arabophone), le tout sur fond d’affrontements interconfessionnels. En effet, les mozabites (berbères) sont de rite ibadite, une branche de l’Islam considérée comme « hérétique » par les musulmans sunnites. Qui plus est, le fait que les mozabites, connus pour leur dynamisme commercial et intellectuel, détiennent les leviers socio-économiques de cette région hautement touristique n’est pas étranger à la haine instrumentalisée et attisée par les religieux salafistes avec la complicité active ou passive des autorités locales : les mozabites sont ainsi rendus responsables du chômage et de la précarité frappant ceux qui n’appartiennent pas à leur communauté.
Toujours est-il que fin novembre, la ville de Guerrara a été le théâtre, d’une violence inouïe, d’actes de vandalisme et de pillage, de saccage et d’incendie de dizaines d’habitations et de locaux commerciaux, des véhicules particuliers, du mobilier urbain et des édifices publics.

La gravité des accusations est telle qu’elle a décidé la DGSN (Direction générale de la sureté nationale algérienne) à diligiter une enquête, d’autant que ces évènements suviennent à quatre mois de l’élection présdientielle prévue en mars 2014. Selon un responsable de la police algérienne, cité par de nombreux médias algériens, le directeur de la DGSN, le général Abdelghani Hamel qui « accorde un intérêt particulier aux questions de droits de l’Homme » et qui « ne badine pas avec la dignité du citoyen », veut « faire la lumière sur cette affaire ». Le responsable cité n’exclut pas « des poursuites pénales » contre des policiers si les faits sont avérés.
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