MALI Vendredi20 janvier 2012
«Les attaques touareg vont continuer»
La rébellion a lancé une attaque lundi dans le nord-est du Mali. Elle a été renforcée par les retours d’ex-mercenaires de l’ex-leader libyen Mouammar Kadhafi
En apparence, ce n’est qu’une escarmouche dans une ville des confins du nord-est du Mali. Mais les combats qui ont éclaté lundi à Ménaka signifient le début des opérations militaires d’un nouveau mouvement rebelle touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Jeudi, le calme semble être revenu après trois jours de combats. Les rebelles ont attaqué mercredi deux bourgs près de la frontière algérienne, au lendemain d’un assaut sur Ménaka, près de la frontière nigérienne. Il s’agit des premières actions de ce type depuis un accord ayant mis fin à la rébellion en 2009.
Lundi soir, le colonel Idrissa Traoré, porte-parole du Ministère de la défense, avait assuré que «l’armée, appuyée par des hélicoptères de combat, a réussi à repousser» les rebelles, qui affirmaient au contraire tenir Ménaka. Les combats, à ce stade, n’ont pas été rudes. Ils ne sont qu’une entrée en matière.
Rarement déclenchement de rébellion aura été à ce point annoncé. Depuis début décembre, les responsables du MNLA ne faisaient pas mystère de leur intention de passer à l’action sous le commandement du chef de la branche armée du mouvement, le colonel Mohamed Ag Najim, pour obtenir l’autodétermination de leur région, l’Azawad (nord du Mali), en tentant d’y fédérer les différentes communautés.
La résurgence rebelle touareg n’aurait cependant pas éclaté à ce stade si le Mali n’était touché par l’onde de choc de la crise en Libye. Le MNLA est né à l’automne 2011 de la fusion de plusieurs groupes touareg. Une grande partie d’entre eux étaient des «revenants», officiers et combattants ayant servi dans l’armée de Mouammar Kadhafi, avant de quitter la Libye dans les dernières phases de l’effondrement du régime. Les hommes du responsable touareg Ibrahim Ag Bahanga, réfugié en Libye en 2009 à la fin de la rébellion précédente, avaient refusé de combattre les rebelles libyens. Ils sont rentrés au Mali avec de grandes quantités d’armes et de véhicules avant de perdre leur chef dans un accident, en août
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