Le Mali commence la chasse aux sorcières à Gao et Ménaka
Toumast Press
- Samedi, 28 Janvier 2012
- Écrit Par Intahmadine Ag Atoubelle
C'est avec tristesse que nous venons d'apprendre l'arrestation à Gao de membres du MNLA et d'une tentative d'assassinat Ménaka à l'encontre d'un membre de l'Etat-Major du MNLA. Ces arrestations sans base juridique ont pour seul objectif de mettre en place un état de non droit dans lequel les seules armes utilisées par le Mali sont les intimidations et les atteintes à l'intégrité physique des citoyens.
Nous avons été alertés ce matin par des nombreuses sources nous faisant état de l'arrestation à Gao de quelques membres du MNLA dont Issoufou Kaïssou Maïga. Ces arrestations arbitraires des militants du Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (MNLA) ont plusieurs objectifs. Selon nos sources, il s'agit d'abord pour le Mali d'intimider encore plus les populations des villes contrôlés par l'armée Malienne. Ce sont ces mêmes intimidations qui ont dissuadés les populations des villes comme Gossi, Léré, et Goundam de manifesté le 1er Novembre 2011 en compagnie des grandes manifestations dans les villes de Kidal et Ménaka par exemple. Ces agissements de l'armée Malienne rappellent aux habitants de ces villes les mémoires encore fraiches des répressions inqualifiables ayant marquées la rébellion des années 1990.
Nos sources continuent en affirmant que ces arrestations de Issoufou Kaïssou Maïga et de ses compagnons, tous de l'ethnie Sonrhaïs ont également pour objectif de dissuader les membres de cette composante majeure de l'Azawad à s'exprimer, et de ce fait à faire croire que le MNLA est composé en majeure partie des Tamasheq (Touareg) avec juste une minorité de Sonrhaïs, de Peulhs, et d'Arabes. Une source sécuritaire de la ville de Gao nous affirme que l'Administration Malienne a établi une liste de 250 personnes au sein de la communauté Sonrhaï qui doivent être arrêtés.
Quelques heures plus tard, vers 16H00 GMT, nous avons appris une tentative d'assassinat dirigée contre Mahamadou Maïga, un membre de l'Etat-Major du MNLA dans la ville de Menaka. Mahamadou Maïga n'a eu son salut qu'à cause d'un concours de circonstance et d'une intervention urgente du MNLA qui démontre de par la même occasion l'étendue de son savoir-faire qui ne se limite pas seulement aux affrontements armés contre le régime Malien. Après avoir remarqué la présence des forces de l'ordre qui mettaient en place leur dispositif pour le capturer, Mahamadou Maïga a eu le réflexe de reconnaitre un sympathisant du MNLA qui se déplaçait à mobylette. C'est grâce à cette mobylette qu'il arrivera à sortir en toute urgence du centre-ville pour atteindre une voiture du MNLA qui l'attendait à la périphérie pour l'extirper de ce bourbier où une mort certaine l'attendait.
Ces arrestations qui n'ont aucune base juridique ne sont que la face visible de l'iceberg. Des arrestations continuent de se produire sans que les victimes ou leurs proches ne contactent les personnes ressources qui extérioriseront les informations. Joins par téléphone, Mossa Ag Attaher, Chargé du MNLA des relations avec les medias note qu'Issoufou Kaïssou Maïga et ses compagnons ont été arrêtés «pour leur militantismes au sein du MNLA. Ce sont des arrestations arbitraires qui montrent dans quel état le Mali se positionne vis-à-vis de la liberté d'expression et montre clairement que tout ce qui est de connotation MNLA ne mérite pas de liberté d'actions et d'expressions». Mossa Ag Attaher continue en affirmant que «le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad lance un appel au gouvernement Malien pour libérer immédiatement, sans conditions M. Issoufou Kaïssou Maïga, un Azawadien qui n'a violer aucune loi ou règlementation, et dont le seul tort est d'avoir exprimé ses opinions politiques».
Ces arrestations arbitraires du Mali dans le cadre des idéaux du Mouvement National de l'Azawad ne sont pas les premiers. Déjà en Avril 2011, Malik Maïga, journaliste à la radio Adrar Koïma à Gao était arrêté par les services secrets u Mali en compagnie de 3 autres personnes. Ces personnes ont été arrêtées pour la seule raison d'avoir émis des communiqués à la radio informant leurs auditeurs des résolutions du Congrès du Mouvement National de l'Azawad (MNA) qui s'était tenu quelques jours plutôt à Abeïbara. Ces arrestations arbitraires et ce désir de limitation de la liberté d'expression n'est pas seulement entrepris par l'administration Malienne. Dernièrement, le cas des menaces de morts et autres intimidations de la part de certains Maliens d'Angers en France après l'officialisation de l'adhésion de l'écrivain Moussa Ag Assarid au MNLA est expressif.
Depuis la déclaration d'adhésion de Moussa Ag Assarid au MNLA le 30 Décembre 2011, un grand nombre de Maliens dans un mouvement passionné, irréfléchie, et remplie de rages se sont attaqués à sa personne le traitant de «rebelle terroriste», avec l'appui de messages téléphoniques SMS et de tracts. Ces attaques atteindront leur sommet, lorsque Mossa Ag Assarid a reçu par téléphone des menaces de mort. Depuis, cette affaire se trouve désormais entre les mains du Procureur de la République d'Angers.
Toumast Press lance un appel au gouvernement Malien afin d'arrêter de tels agissements qui ne feront qu'augmenter le chaos dans lequel il a déjà enfoncé l'Azawad. Nous croyons que le MNLA ne restera pas sans réaction face à ces actions indignes du gouvernement Malien. Afin d'éviter la loi du talion, la réciprocité des crimes, le gouvernement Malien doit choisir la force de l'argument au lieu de se focaliser sur l'argument de la force, et les dérives qui s'en suivent. A défaut de cela, il n'aura que le contraire de ses intentions initiales, un plus grand nombre de personnes se radicaliseront et rejoindront les rangs du MNLA.
Par Intahmadine Ag Atoubelle
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