mercredi 6 avril 2011

Libye : Mistrata bombardée, les rebelles accusent l'OTAN d'inaction

France Soir


Mardi, les rebelles ont du battre en retraite et perdre le port pétrolier de Brega. Leur dernière ville à L'Ouest, Mistrata a été bombardée durant sept heures. Depuis mardi, les insurgés accusent l'OTAN de ne pas les avoir aidé.
À Mistrata, le 28 mars lors d'un voyage de presse pro-gouvernemental montrant un soldat des forces loyales à Kadhafi SIPALes insurgés sont de plus en plus repliés vers l'Est. Leur dernier bastion à l'Ouest, Mistrata, a été bombardée pendant sept heures mardi par les forces de Mouammar Kadhafi. Les insurgés y ont rapporté deux morts et 26 blessés. L'impatience et la peur gagnent les rebelles. L'OTAN, censé les aider dans leur lutte contre la répression du colonel, est « inactive », selon eux. Excédé, le chef d'état-major des insurgés, Abdel Fattah Younes, veut aller jusque devant le Conseil de sécurité de l'ONU « si l'OTAN ne fait pas son travail correctement », a-til déclaré lors d'une conférence de presse à Benghazi.
Il faut dire que mardi, une semaine après s'en être déjà fait délogés, les insurgés ont aussi essayé de reprendre le port de Brega à l'est du pays. Sans succès. Pourtant, la veille ils y étaient presque. Mais mal organisés et moins bien équipés, les insurgés libyens n'ont pas eu d'autre choix que de reculer mardi face à la puissance de feu des forces de Mouammar Kadhafi. Les troupes loyales au Guide de la Révolution ont enfoncé les lignes des rebelles et ont repoussé les insurgés d'une trentaine de kilomètre vers l'est, en plein désert. La ville pétrolière de Brega est une position stratégique que les forces de Kadhafi ont donc repris dans une pluie de tirs d'artillerie.

Une « extermination » à Mistrata


À Mistrata, troisième ville de Libye à 220 km à l'est de Tripoli, l'inaction des Occidentaux permet aux forces loyales de massacrer « chaque jour » la population, toujours selon le chef d'état-major des insurgés. « L'Otan nous a déçus, elle ne nous a pas donné ce que nous attendions, elle est devenue notre problème », a-t-il poursuivi évoquant une « extermination » à Mistrata. Le chef des rebelles rappelle aussi que les frappes de l'OTAN dans le secteur de Benghazi « avait permis d'éviter un massacre ».
Une selon le général Mark van Uhm, membre de l'état-major de l'Alliance, les raids occidentaux ont jusqu'ici permis de détruire un tiers des capacités militaires des forces de Kadhafi. Autour de Mistrata, des chars, des véhicules blindés et des batteries anti-aériennes de l'armée gouvernementale autour ont été détruits par les forces occidentales selon lui.

« Il va y avoir de plus en plus de défections autour de Kadhafi »

Ces accusations interviennent quelques heures après que l'Alliance atlantique a annoncé qu'elle avait fait de la défense de Misrata sa « priorité numéro un ». Un peu plus tôt, Alain Juppé avait reconnu que la situation sur le terrain est « confuse et indécise ». Côté diplomatique, beaucoup attendent la fin de Kadhafi sur le plan politique. « Il va y avoir de plus en plus de défections autour de Kadhafi et il faut détecter les bons interlocuteurs » pour l'avenir sous-entendait Alain Juppé mardi.

Le New York Times rapportait même lundi que deux des fils du colonel Kadhafi seraient en faveur du retrait de leur père. Ce que démentait aussi tôt Bachir Saleh, le secrétaire de Mouammar Kadhafi, considéré comme son bras droit à notre envoyé spécial le lendemain.


Par Actu France Soir

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