vendredi 12 décembre 2008

L'état d'urgence dans le Nord ne peut cacher aux yeux du monde ni les défaites des FAN ni les exactions commises par les militaires sur les civils


Combats de ces derniers jours
Video


jeudi 11 décembre 2008

REMARQUE :

1- par souci de ne pas heurter le lecteur, des séquences jugées "dures" ont été supprimées dans la vidéo qui suit,

2- par le même souci, nous évitons de publier des photos jugées "choquantes" sur ce site. Cependant, nous travaillons à leur hébergement sur un moteur dont le lien sera prochainement communiqué pour permettre à ceux qui seraient intéressés d'y accéder.


Le pouvoir de Niamey et son armée diront ce qu'ils diront mais n'arriveront jamais aux fins auxquelles ils s'attèlent vainement : cacher les défaites de leurs militaires et ce qu'ils commettent comme crimes et exactions dans la zone de leur état d'urgence.


Connaissant ce pouvoir dans son aversion pour la vérité et son attachement au mensonge, nous décidons de publier pour la première fois une vidéo des combats. Et, c'est parmi les tous derniers, en l'occurrence celui qui a eu lieu au talweg de TANGUIMANE (dans l'Aïr).


Nous optons pour ce choix pour voir ce que, devant les faits factuels, va dire encore le gouvernement si quand nous informons d'un combat où des pertes des FAN par simple communiqué, il ne se gène pas, bien que reconnaissant au fond de lui-même la véracité des faits que nous annonçons, de mentir effrontément et dément honteusement pour banaliser davantage les nigérien à l'endroit desquels il n'a d'ailleurs aucun égard.


Sur cette vidéo, on voit bien le rideau de fumée qui se s'élève des colonnes des Forces Armées "Nigériennes" (FAN) mais aussi un de leurs véhicules VLRA (offert et entretenu par la coopération militaire française) ramené par les combattants du MNJ après que les soldats de Niamey aient battu en retraite en abandonnant ce véhicule quasi-intact.


Alors, peut-être que le porte parole du gouvernement connu à Niamey pour son manque de scrupule dira sans sourciller que ce n'est pas le véhicule de leurs FAN !



Combats de ces derniers jours sélectionné dans Actualité et Reportage / Docu / ITW

Par ailleurs, une unité de notre service de renseignement opérant dans le secteur dit "Agadez-Tchirozérine" nous a communiqué des informations faisant état d'un accrochage entre 2 types de bandits : c'est-à-dire entre les militaires des Forces Armées "Nigériennes" (FAN) et un des multiples petits groupes d'individus armés nés de la situation actuelle de conflit et d'insécurité dans le Nord.


L'accrochage a eu lieu le lundi 1er décembre 2008, à INWAGADÉ (entre TCHINTIBIZGUINTE et TCHIROZERINE), donc à une cinquantaine de kilomètres d'Agadez.

Le bilan s'est soldé par la récupération par les FAN d'un véhicule de marque Suzuki, 2 motos et 2 mines anti-véhicules.

Il semblerait aussi que les FAN auraient arrêté un membre du groupe des individus armés.


Bref !, cet accrochage n'aurait même pas le mérite d'être rapporté si ce n'était pas que les populations civiles y firent encore les frais.

En effet, comme d'habitude, après l'accrochage les FAN s'en prirent encore aux populations civiles résidant dans la zone alentour et arrêtèrent parmi elles 2 personnes. Il s'agit de :

- Almoustapha Houba,

- Moussa Houmou.

Ces personnes ne furent relâchées que quelques jours plus tard, après avoir été torturées inutilement, moralement et physiquement.


D'autre part, le dimanche 09 novembre 2008 nous avons fait cas de l'arrestation par les militaires à Elmiki, de :

- Alhassane Dogo (chef de village de Elmiki),
- Dijou Ahmad, (conseillère communale à Elmiki),
- Mamado Ahmad (tâcheron),
- Elfig Moussa,
- Alhassane Tayfo,
- Tchingalelé Abouba.

Aujourd'hui, nous avons des informations vérifiées, attestant que ces personnes :

- après avoir été arrêtées ont été soumises à d'atroces tortures. En effet, les FAN les ont brûlées en leur faisant fondre du plastic sur le corps. Une d'entre ces personnes a été soumise à un cas bien particulier de supplice. Celui-ci a consisté à l'enterrer à moitié, d'allumer un feu sur elle et d'attendre qu'elle soit brûlée au 3ème degré avant de l'arracher brutalement du trou et de la trainer par terre en courant sur plusieurs centaines de mètres, pour lui faire plus de douleur.


- se trouvent actuellement à Agadez où elles sont maintenues cachées à la compagnie militaire : elles sont amenées en cachette à l'hôpital puis ramenées immédiatement pour qu'elles ne soient vues de personne à Agadez. Probablement jusqu'à ce que "qu'elles aillent un peu mieux" et qu'on les retourne pour les rejeter à Elmiki, là où aucun œil extérieur ne peut témoigner du sort qu'elles ont subi.

Le nommé Alhassane Tayfo serait mort suite à ces sévices hautement inhumains.


Le MNJ dénonce vigoureusement ces tortures et la détention des personnes maltraitées en cachette dans les casernes militaires.

Il demande l'arrêt immédiat de ces violations graves qui en fait ne sont que le bout visible de l'iceberg, avalisées par les autorités de Niamey qui, malgré tout, continuent (tout en perpétuant ces pratiques, en verrouillant la région à tout œil étranger, en empêchant toute aide aux populations déplacées), de se targuer d'être un pays fréquentable et démocratique.

Il exige de la Croix Rouge de s'informer et de s'occuper immédiatement du cas de ces personnes. Dans le cas échéant le MNJ ne voit plus l'importance de la Croix Rouge ni l'autorité qui est la sienne, d'apporter de l'aide et assistance aux blessés.


Les militaires interdisent les visites aux civils qu’ils arrêtent et refusent que les personnes habilitées à leur prodiguer des soins les traitent convenablement.

Devant cela, la responsabilité morale de la communauté internationale est engagée.

Elle l’est également pour "non assistance à personne en danger" devant la complicité des autorités judiciaires et politiques de la région qui cautionnent ces violations des droits de l’homme.


La question de cette responsabilité est posée dès lors que le gouvernement du Niger ne vit que grâce aux aides détournées que lui fournissent les bailleurs des fonds.


Les populations civiles du Nord de notre pays écrasées par un pouvoir tortionnaire ne méritent-elles pas aux yeux de la communauté internationale de bénéficier du respect des lois internationales ; lois que le Niger a pourtant ratifiées !?


La détention de ces personnes à la compagnie d'Agadez, où personne n'a le droit de les visiter, viole la présomption d'innocence et l'interdiction des pratiques dégradantes et avilissantes sur l'être humaine : là, il s'agit en outre des civils innocents qui, plus, ne sont même pas des prisonniers.


Le Niger actuel est un "vrai faux État de droit" et sa justice, une " vraie justice de façade".

En effet, dans un État de droit et dans le cas d'une vraie justice, la personne arrêtée est transférée chez le juge et non détenue et cachée indéfiniment dans une caserne ou tout autre lieu : un pays qui se prétend être une démocratie et qui ne respecte pas ce principe est une pure tyrannie.


N'y a-t-il pas dans les pratiques en cours au Nord de notre pays arrestations et séquestrations des personnes ?


Alhassane Dogo est le chef de village de Elmiki, Dijou Ahmad est une conseillère communale à Elmiki et Mamado Ahmad est un entrepreneur ; des paisibles citoyens bien connues et respectées dans leur village.

Ces personnes ne sont pas des anonymes et on peut aisément mener des investigations sur leur cas.


Aussi, le MNJ exige une enquête internationale sur le cas de ces personnes et la levée du refus d'autoriser la presse à accéder à la zone de l'état d'urgence.

Cette enquête doit aussi faire un état de lieu de toutes les violations commises dans le Nord de notre pays, notamment les atteintes à la dignité humaine, les assassinats par la torture, les déportations des personnes hors de leur lieu de résidence, les destructions du patrimoine économique des populations, etc.


Le Mouvement.

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