vendredi 8 janvier 2010

Seif el-Islam Kaddafi fait sa révolution



Seif el-Islam Kaddafi lors d'une visite à l'Institut du monde arabe, à Paris, en juillet 2005
Libye - Politique
28/12/2009 11:48:20 | Jeune Afrique | Par : Abdelaziz Barrouhi
© Agostino Pacciani
Désormais numéro deux du régime, le fils aîné du « Guide » n’a pas perdu de temps. À peine sa nomination était-elle confirmée qu’il signait un accord de réconciliation avec les djihadistes et lançait un vaste chantier de réformes politiques et économiques.

Depuis sa désignation, à la mi-octobre, au poste de numéro deux de la Jamahiriya, Seif el-Islam Kaddafi n’a fait aucune apparition publique. Mais il travaille. En attendant que le Congrès général du peuple (CGP, Parlement) formalise lors de sa réunion annuelle, prévue dans les semaines à venir, sa nomination au poste de coordinateur général des Commandements populaires et sociaux. Selon des informations recueillies par Jeune Afrique, le CGP devrait à cette occasion adopter un projet de loi qui lui donnerait les attributions d’un chef d’État. En cours d’examen par les structures ­populaires de base, loin de toute publicité, le texte du projet rappelle que, lorsqu’il a lancé les Commandements populaires et sociaux en 1995, Mouammar Kaddafi avait prévu « qu’un jour leur coordinateur général serait formellement le chef de l’État ». Ce jour est arrivé. L’adoption de ce texte par le CGP, totalement acquis au « Guide » libyen, directement à l’origine de la promotion de son fils aîné, ne devrait être qu’une formalité. Seif sera ­ensuite en position de superviser l’action du CGP lui-même et celle du gouvernement. La diplomatie, l’armée et les services de sécurité feront théoriquement partie de ses attributions, mais il est fort douteux que cela soit totalement effectif du vivant de son père, âgé de 67 ou 69 ans (selon les sources).

« Guerre civile souterraine »Architecte urbaniste, Seif a fait des études de gestion en Autriche et décroché un doctorat en relations internationales à la London School of Economics and Political Science en 2008. Parallèlement, il gagne ses premiers galons d’homme d’État en contribuant à la levée de l’embargo imposé à son pays entre 1992 et 2000 (à cause des affaires Lockerbie et UTA) et à la normalisation des relations avec les États-Unis après le démantèlement, fin 2003, du programme libyen d’armes de destruction massive. Seif s’applique désormais à mettre de l’ordre dans les affaires intérieures de la Jamahiriya pour mener à bien son programme de réformes politiques et économiques présenté en 2007 et censé aboutir à la construction de la « Libye de demain ».

Sa première initiative en tant que numéro deux a été de sceller la réconciliation, qu’il préparait depuis deux ans, avec le Groupe islamique libyen pour le combat (GILC), plus communément appelé Al-Mouqatilah (« la Combattante ») par les Libyens. Cela est peu connu, mais, dans les années 1990, pour reprendre les termes utilisés par Seif lui-même, une « guerre civile souterraine » opposait l’armée et les forces de sécurité de Kaddafi au GILC. Les affrontements étaient quotidiens et touchaient ­toutes les villes du pays. Seif en a tiré une leçon : dans une société libyenne conservatrice et pieuse, le meilleur moyen de combattre les extrémistes est de se ­mettre en bons termes avec leurs idéologues et leurs chefs. Des négociations avec ces derniers, détenus à la prison d’Abou Salim (dont plusieurs avaient été livrés à Kaddafi par les Américains) ou exilés à Londres, tel Nooman Ben Othman, sont, assure Seif, engagées avec l’aval du « Guide ». « Cela n’a pas été trop dur de le convaincre qu’il fallait dialoguer avec eux », ajoute-t-il. Sauf que, les services de sécurité ne l’entendant pas de cette oreille, les éradicateurs parmi leurs chefs lui ont mis des bâtons dans les roues, refusant, par exemple, d’accéder à sa demande d’alléger leurs conditions de détention à la prison d’Abou Salim afin qu’ils puissent consulter leurs amis sur les termes de l’accord en discussion. Seif annonce alors – c’était en août 2008 – qu’il se retire de la scène politique et menace de s’exiler à Londres. Selon nos informations, le « Guide » a fini par trancher en sa faveur à la fin de l’été 2009, après qu’Abdallah Senoussi * (celui de l’affaire UTA), l’un des principaux chefs des services de sécurité de Kaddafi, eut apporté son soutien, en avril 2009, à la levée des restrictions qui entravaient les consultations entre chefs islamistes.

À l’occasion du 40e anniversaire de l’accession de Kaddafi au pouvoir, le 1er septembre dernier, les chefs du GILC adressent au « Guide » un message de félicitations dans lequel ils lui présentent leurs excuses « pour tout ce [qu’ils ont] commis, à commencer par la constitution de [leur] groupe clandestin jusqu’aux actions [qu’ils ont] menées, les grandes comme les ­petites ». Et, quelques jours plus tard, ils achèvent la rédaction d’un document de 417 pages intitulé « Études correctives dans la compréhension du djihad », qui délégitime l’usage de la lutte armée en Libye et ailleurs, sauf dans le cas d’une résistance à l’occupation. Ils s’engagent également à prendre leurs distances avec le djihadisme d’Al-Qaïda, dont ils condamnent désormais la stratégie. Le rêve de Seif est devenu réalité.

Par une nuit du dernier ramadan, une douzaine de tables sont dressées avec des nappes blanches et des rafraîchissements pour des convives, tous des ­hommes, habillés en bleu, rasés de près et lançant des slogans à la gloire du « Guide ». On aurait dit la célébration d’un événement heureux sur la terrasse d’un salon de thé ou d’un mess des officiers. Sauf que la scène se passe derrière les murs d’enceinte de la prison centrale d’Abou Salim et sous la lumière de projecteurs habituellement destinés à débusquer d’éventuels fugitifs. Elle paraît surréaliste, mais elle est authentique. Filmée par la chaîne de télévision américaine CNN en ­septembre, elle sera diffusée à la fin de ­novembre. Seif n’est pas présent à la cérémonie, mais la mise en scène est de lui. Nommé numéro deux à la mi-octobre, son premier geste a été de faire libérer, le jour même, 88 dirigeants islamistes de niveau moyen, dont 45 membres du GILC, y compris ceux filmés par CNN à Abou Salim. Les chefs de haut rang, quant à eux, devraient être libérés à un stade ultérieur non précisé. « Nous avons d’autres chats à fouetter en Libye, estime Seif. Nous devons ­combattre la pauvreté, moderniser notre économie, améliorer le niveau de vie. Nous avons des ­problèmes terribles avec nos systèmes de santé et d’éducation. Et si nous continuons à nous entretuer, nous serons tous les premières victimes de la terreur. »

Droits de l’hommeParallèlement, Seif a ouvert des chantiers de réformes politiques pour consacrer l’ouverture et l’État de droit, à commencer par la réforme des codes juridiques, devenus archaïques. Selon Abderrahmane Bouzouita, président de la Cour suprême, ces codes doivent tous être fondamentalement révisés pour les « rendre conformes aux conventions internationales sur les droits de l’homme et les libertés ». C’est notamment le cas du code pénal, dont le projet de refonte a été achevé à la fin de novembre. « Le suivi et les observations de Seif el-Islam sur la protection des droits de l’homme nous ont beaucoup aidés à élaborer un code moderne », ajoute Bouzouita, qui a dirigé l’an dernier, à la demande de Seif, la rédaction d’un projet de Constitution dont l’adoption se fait néanmoins ­attendre en raison de l’opposition exprimée par la vieille garde. Ce qui fait dire à des politologues tripolitains que, pour mener à bien les réformes, la neutralisation de la vieille garde est l’une des priorités. « Il faut, estime l’écrivain Ramadan Jarbou, retirer aux Comités révolutionnaires tous les pouvoirs – exécutif, sécuritaire et politique – et les cantonner à leur mission première, celle de motiver le peuple pour qu’il exerce le pouvoir. Par ailleurs, il convient de réviser les attributions des services de sécurité de manière que leurs agents soient comptables de leurs actes devant les juges. »

Un vent de libertéAutre dossier d’ouverture sur le bureau de Seif : l’instauration en cours d’une marge de liberté d’expression et de la presse. Déjà, une certaine liberté de ton est perceptible dans les médias libyens, y compris publics. Sur son intervention, la censure qui frappait une cinquantaine d’ouvrages – dont celui du penseur Mohamed Challabi sur la famille Senoussi, renversée par Kaddafi en 1969 – a été levée. Ils ont d’ailleurs été exposés à la Foire du livre de Tripoli dans la semaine du 22 novembre. Pour la première fois depuis sa création, il y a deux ans, Al-Ghad, le groupe de presse de Seif – qui comprend notamment deux chaînes de télévision, dont une émettant de Londres, ainsi que deux journaux –, a vu arriver à sa tête un journaliste indépendant vivant en exil à Londres, Souleimane Dougha, qui a aussitôt annoncé qu’il envisageait de créer avant la fin de l’année une ­agence de presse dénommée Libye Presse. Laquelle viendrait ainsi bousculer le monopole de l’agence officielle Jana sur l’actualité nationale.

La situation des droits de l’homme va-t-elle enfin s’améliorer dans le pays ? L’attention des Libyens en cette période est braquée sur Abou Salim, une épine dans le pied du régime. La section des droits de l’homme de la Fondation Kaddafi pour le développement et la bienfaisance (fondée par Seif en 1997) a retrouvé du mordant. Dans son rapport annuel 2009, publié le 10 décembre, elle rapporte des « cas de torture et de mauvais traitements », des « détentions injustifiées » et des « violations flagrantes des lois », et dénonce l’absence de la « moindre indépendance » des associations professionnelles et des syndicats. Elle appelle en outre à une « enquête transparente, juste et équitable » sur le massacre, en 1996, d’au moins 1 200 prisonniers à Abou Salim et à la libération de tous les prisonniers dont l’innocence a été établie et qui ont achevé de purger leurs peines. À l’instigation de Seif, Human Rights Watch, l’organisation humanitaire basée à New York, a dévoilé le 12 décembre à Tripoli son rapport annuel sur les droits de l’homme en Libye, avec ses aspects positifs et négatifs – une première dans le monde arabe. Le document note que « des améliorations limitées sont en cours en Libye, comme l’extension de la liberté d’expression et les projets de réforme du code pénal. Mais les lois répressives en matière d’expression et les abus des services de sécurité internes demeurent la norme ».

Pour le volet économique, il faudra sans doute attendre la composition de la nouvelle équipe gouvernementale, qui devrait être annoncée lors de la réunion annuelle du CGP. Seif a cependant paré au plus pressé : il a repris le contrôle de la compagnie pétrolière nationale (National Oil Corporation, NOC) en réinstallant à sa tête l’ancien Premier ­ministre réformateur Chokri Ghanem. Ce qui a eu pour effet de rassurer les compagnies pétrolières étrangères. Il a aussi pris une décision stratégique : en raison de la situation du marché mondial et pour des questions budgétaires, ce n’est pas en 2012 mais en 2017 que les capacités pétrolières du pays seront portées à 3 millions de barils par jour.

Incontestablement, depuis qu’il est numéro deux, et en attendant la clarification de ses attributions par le CGP, Seif dispose d’une marge de manœuvre qu’il n’avait pas auparavant pour mettre en œuvre son programme économique et politique. Son accord de réconciliation avec les islamistes, comme il le dit lui-même, devrait aussi permettre de ­réunir un consensus national autour de ce programme. Son intronisation en tant que numéro deux consacre son statut de dauphin putatif renforcé par l’image de réformateur libéral qu’il s’est taillée dans le monde, notamment dans les pays occidentaux, et accroît sa popularité en Libye au sein de l’élite intellectuelle, des jeunes et des opérateurs écono­miques.

Le voilà donc avec une bonne longueur d’avance sur son frère cadet, Mootassem, un militaire avec rang de colonel major dans l’armée et conseiller en titre de la sécurité nationale. Au cas où il aurait des ambitions supplémentaires, Mootassem peut compter sur le soutien d’une bonne partie de l’armée et de la vieille garde révolutionnaire, deux corps contrôlés par la tribu des Gueddafa dont est issu le « Guide ».



* Abdallah Senoussi est marié à une soeur de Safia Farkash, seconde épouse de Kaddafi et mère de Seif.

Interview : Jérémie Reichenbach realisateur du documentaire TESHUMARA


Interview : Jérémie Reichenbach
Par Sedryk le Tuesday 05 January 2010

A l'occasion de la sortie en DVD du film "Teshumara, les guitares de la rébellion touareg", son réalisateur, Jérémie Reichenbach, répond à nos questions et revient sur sa rencontre avec les musiciens de Tinariwen.

Comment s'est passée ta rencontre avec la musique touarègue ? Ça remonte à mon premier voyage au Niger, en 1997. Je m'y suis fait un ami qui avait fait partie de Takrist N'Akal, la première formation Nigérienne. C'est lui qui m'a fait découvrir la guitare touarègue et qui m'a traduit les chansons. 1997, c'était peu de temps après les accords de paix, c'était l'époque des intégrations des anciens combattants dans l'armée. Après ce voyage, je me suis renseigné sur le sujet, j'ai lu des livres, comme ceux de Claudot-Hawad, puis j'ai rencontré Nadia Belalimat qui m'a fait lire son travail.
Suite à ce premier voyage, j'ai donc eu envie de faire un film qui raconterait l'histoire des mouvements de rébellion au Mali et au Niger, au travers des chansons. En creusant, je me suis rendu compte du rôle central de Tinariwen dans la naissance de cette musique et je me suis rapproché d'eux. Pendant longtemps, j'ai eu dans l'idée de faire un film beaucoup plus général autour de la guitare touarègue et son lien avec la politique.

Au final, le film n'évoque que le Mali...Avec quelques digressions quand même sur des musiciens du Niger, comme Ajjo, la joueuse d'imzad, ou les groupes de tindé. Puis lors du tournage je me suis rendu compte à quel point les histoires des deux pays étaient particulières, mais j'ai mis longtemps à accepter de ne parler que du Mali.

Quand et comment as-tu rencontré les Tinariwen ?
J'ai d'abord rencontré Abdallah à Paris par l'intermédiaire de Nadia Belalimat. En 2000, je suis allé à Bamako où j'ai revu Abdallah, ainsi qu'Hassan. A ce moment là, j'ai entendu parler de ce projet de premier festival au désert, à Tin-Essako en janvier 2001. Je ne pensais pas revenir si tôt mais j'ai réussi àe convaincre mon producteur qu'il fallait absolument être présent à cet événement où tous les musiciens allaient être réunis. Une grosse partie du tournage a eu lieu à ce moment là et j'ai pu rencontrer les autres membres du groupe. A ce moment là, il y avait dans Tinariwen des gens comme Japonais ou Kobiwan, qui ne font plus partie du groupe qu'on connait maintenant.

Sur combien de temps s'est étalé le tournage ?
Plusieurs années. Il y a donc eu tout ce tournage début 2001, mais j'avais l'impression qu'il me manquait des choses alors j'y suis retourné en 2002. Suite à différents problèmes de production, le film n'a été terminé qu'en 2005 et est sorti en salle en 2006.

Quelles difficultés particulières as-tu rencontrées lors du tournage ?Ça a été un peu compliqué au début avec les membres du groupe. Il faut dire que j'ai moi-même beaucoup appris en faisant le film et je ne m’y prendrais pas de la manière aujourd’hui. A cette époque le groupe avait du mal à vivre de sa musique. Quand je suis arrivé avec mon projet, ils pensaient qu’il s’agissait d’un film à gros budget. Ils estimaient que cela devait être à la hauteur de leur histoire. Mais petit à petit, ils m'ont accordé leur confiance et ont cru dans le projet, même s’il était fait avec de petits moyens.

L'un des mérites du film est de montrer le groupe dans son fonctionnement original, avec ses membres historiques, avant qu'il devienne le groupe qu'on connait aujourd'hui...

Oui, et d'ailleurs, je pense qu'ils ne tiendraient plus complètement le même discours qu'à l'époque, maintenant qu'ils ont répondu à des centaines d'interviews et que leur situation a beaucoup changé. nCe film représente beaucoup pour moi et même si j’y vois beaucoup d’imperfections et de maladresses et que je le vois un peu comme un film de jeunesse, la réalisation de Teshumara m’a énormément appris tant humainement que dans mon travail de documentariste.
J’ai pourtant un regret, que l'on n'ait pas pu mettre en place un réel partenariat avec les producteurs musicaux, j'aurais aimé qu’ils se réapproprient le film, et puis aussi pouvoir continuer à filmer le groupe encore aujourd'hui... Mais le film à tout de même eu une belle carrière et à été projeté de nombreuses fois en France mais aussi à Rome, à Londres à Lisbonne, en Roumanie et au Maroc… Il a remporté deux prix lors de festivals…
Mais ce qui me fait le plus plaisir, au-delà de la vie que le documentaire a eu ici et dans les festivals, c'est son accueil là-bas. Tous les jeunes ishumar connaissent le film, et je sais qu'il a été copié, piraté, en Algérie au Mali et au Niger. On m’a même raconté qu’il était vendu sous le manteau en Lybie. Le film est devenu une référence, et c’est très gratifiant.

Ton souvenir le plus fort sur ce tournage ?
Il y en a beaucoup ! Les conditions de tournage ont été difficiles. Une fois, par exemple, on s'est retrouvé bloqué 10 jours à Kidal car il n'y avait plus d'approvisionnement en essence. Il a fallu négocier avec l'armée malienne, qui nous l'a vendu 2 fois plus cher !
Je me souviens aussi d’une séquence que j’ai tournée et que je n’ai finalement pas pu utiliser dans le montage final du film. J’avais visité un village construit pour les réfugiés touaregs, proche de Gao, qui avait durant la rébellion été attaqué par les milices gandacoï où de nombreux civils avaient été massacrés. Le village avait été depuis complètement déserté et cette petite ville fantôme m’avait fait une impression très étrange. Comme les toits des maisons avaient été volés, cela rappelait les images des villes d’Europe d’après guerre...

"Teshumara" a été achevé il y a plusieurs années et sort maintenant en DVD... Avec le recul, comment juges-tu ton film ?Pour dire la vérité, quand je le revois aujourd'hui, j'aurais envie de le remonter, certaines choses ne me plaisent plus... Mais je suis toujours aussi emmené par les témoignages d'Ibrahim, notamment quand il raconte l'histoire de son père qui a été arrêté à Kidal puis exécuté. Je trouve aussi la fin très émouvante quand il fait le bilan de la rébellion et des accords de paix. Il y a de l'amertume, mais également plein d'espoir et je trouve qu'il a été très visionnaire. Il a cette prémonition que cette paix toute neuve n'est que relative et que l'histoire de la rébellion n'est pas finie.
Sinon, pour ce qui est de la musique, j'aime particulièrement les morceaux de Japonais, notamment "Awa didjen", filmé sous la tente. J'en profite pour signaler que l'édition DVD contient aussi en bonus un morceau de Tidawt filmé à Agadez pendant les repérages, en 2000.

Depuis que tu les as filmés, les Tinariwen sont devenus très connus dans le monde entier... En as-tu été surpris ou t'y attendais-tu ?Quand j'ai vu comme cette musique me touchait, je me disais que je ne devais pas être le seul, mais je ne m'attendais pas non plus à un tel succès dans le monde entier et à cette "mode" touarègue actuelle.

Qu'as-tu ressenti la première fois que tu as entendu de la guitare touarègue ?
Déjà, la première fois, c'était des gens qui la jouaient, ce n'était pas des enregistrements. Il y avait ce côté très rock qui me plaisait, mais aussi ce côté très lancinant et répétitif. Au premier abord, beaucoup de morceaux semblent se ressembler car ils sont dans la même tonalité. D'où la grande qualité du travail fait sur les disques de Tinariwen qui ne donnent pas du tout cette impression là.

De très nombreux groupes se sont engouffrés derrière Tinariwen, t'intéresses-tu à ces jeunes groupes ? Lesquels te paraissent les plus intéressants ?
Je garde un oeil sur ce qu'il se fait mais je m'en suis un peu éloigné aussi. Je ne peux pas faire que des films sur la musique touarègue ! Je ne suis pas fan de tout, mais j'aime bien Tamikrest, les jeunes de Kidal, et aussi Bambino au Niger, évidemment.

Tu viens de réaliser un nouveau film sur les Touaregs, "La mort de la gazelle"... Quel est le propos de ce film ?

Je connais maintenant mieux le Niger que le Mali et j'ai donc suivi de très près tous les événements au moment de la naissance du MNJ. J'avais souvent des nouvelles car beaucoup de gens que je connaissais rejoignait le front et je ne me retrouvais pas dans la façon dont les événements étaient traités par les médias. C'était toujours traité de façon très succincte et superficielle, notamment au moment de l'arrestation de ces 2 journalistes français. Tout d'un coup, la vie de ces 2 journalistes avait plus de poids que tout un peuple. Je ne pouvais plus supporter ça et j'ai pensé que j'avais autre chose à apporter. À l’origine, je voulais aussi parler de ce que subissait les populations civiles, mais, pour des raisons de sécurité, j'ai dû resté avec les combattants du MNJ. Au final, c'est surtout un film sur ces jeunes recrues.

Quand tu es parti, avais-tu conscience que c'était un tournage à haut risque ?Oui, tout à fait. Je n'avais pas tellement peur de me faire arrêter par le gouvernement mais plutôt de me faire canarder ou de sauter sur une mine. Je suis resté un mois sur le terrain, en me retrouvant un peu bloqué car le MNJ attendait une grosse attaque de l'armée. On ne pouvait donc pas trop bouger et on a passé beaucoup de temps à attendre. Il y avait bien sûr beaucoup de secret autour de toutes ces opérations, on ne savait jamais quand on allait bouger, où on allait dormir. J'étais au même niveau d'informations que les combattants de base.

J'imagine que cela n'a pas dû être facile de se faire accepter par les combattants, à cause de ce côté secret, justement...Cela n'a pas été difficile pour les combattants, mais plutôt de la part des chefs. Au final, ils sont très peu présents dans le film. C'est d'ailleurs ce qui m'a été reproché ensuite par les membres du MNJ car le film n'est pas porteur du message politique officiel du mouvement. Mais la réalité des jeunes combattants que j’ai trouvé sur le terrain m’a paru très éloignée du discours officiel. J’ai plutôt connu des jeunes mal formés et mal équipés, qui risquaient leur vie sans vraiment savoir pourquoi. D'ailleurs, le mouvement s'est fini de manière assez triste... Autant au milieu des années 90, on pouvait espérer quelque chose des accords de paix, mais là, la situation ne peut pas se régler uniquement avec les milliers ou millions de dollars de la Libye, s'il n'y a pas une vraie volonté politique d'arranger les choses.

Tu t'attends donc à ce que ça recommence ?Oui, d'une manière ou d'une autre. Toutes ces vies perdues, tous ces jeunes qui ont sacrifié 2 ans de leur vie au front, et tout ça pour ça ? Une fois que les combattants auront dépensé l'argent qui doit leur être reversé, que vont-ils faire ?



Propos recueillis par Sedryk.

© janvier 2010 - tamasheq.net

Union africaine - Présidence tournante : Pourquoi le frère Guide doit être reconduit



mercredi 6 janvier 2010
© Abidjan.net par Emma
Aéroport international Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan Port-Bouet. Mercredi 27 juin 2007. Le guide de la Jamahiriyya libyenne entame en début d'après-midi sa 1ère visite officielle en terre ivoirienne. A l'accueil, le président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro



En février 2009, au cours du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le frère Guide de la Lybie était élu président de l’organisation panafricaine, pour un an. Depuis lors, l’Union africaine a pris une nouvelle orientation et les acquis sont nombreux.

Le frère Guide Mouammar Kadhafi avait pris un engagement après son élection à la tête de l’Union africaine. Celui de mettre son mandat à profit pour faire un travail sérieux, en insistant sur la nécessité de pousser l’Afrique en avant vers les Etats-Unis d’Afrique. Ce rêve pour une Afrique unie et forte, à l’instar des grands ensembles comme l’Union européenne, a fait son chemin et est en passe d’aboutir. Sous la houlette du colonel Mouammar Kadhafi, véritable défenseur de l’Afrique, la voix des chefs d’Etats africains portent désormais dans les différentes sphères de décision dans le monde. Pour preuve, lors de la 64ème réunion de l’Assemblée générale des Nations unies, le Guide de la Grande Jamahiriya libyenne a dit tout haut ce que les dirigeants africains pensent tout bas. A savoir que l’Organisation des Nations Unies (ONU) ne fait pas la promotion de l’égalité entre les peuples du monde entier. Une intervention qui a fait tâche d’huile et beaucoup d’observateurs ont reconnu en Mouammar Kadhafi un sens élevé de la dignité des peuples africains. Son implication personnelle dans la résolution de certaines crises sur le continent, notamment au Niger, au Mali…, a achevé de convaincre les uns et les autres, Kadhafi étant considéré, à juste titre, comme un humaniste, un altruiste. Le dernier sommet de Copenhague sur le climat a été l’occasion pour les chefs d’Etats africains, de faire entendre la voix de l’Afrique, toujours sous la houlette du colonel Mouammar Kadhafi. En une année de présence à la tête de l’Union africaine, le frère Guide a su donner une nouvelle impulsion à la politique d’intégration entre les peuples africains, à travers des actions concrètes. En dépit des critiques de certains détracteurs, Mouammar Kadhafi reste une exception.


L’exception Kadhafi

Loin de vouloir créer une polémique, la reconduction du colonel Kadhafi pour un autre mandat à la tête de l’Union africaine est une évidence qui doit rester dans l’esprit des chefs d’Etats de l’organisation panafricaine, qui doivent se réunir à Addis-Abeba, du 25 janvier au 3 février 2010. La démocratie est une règle de gouvernement ancrée dans chaque Etat africain, mais il n’y a pas de règle sans exception et le colonel Kadhafi est une exception. Le respect de l’ainé faisant partie intégrante des us et coutumes des Africains, le président du Malawi, Bingu Wa Mutharika, candidat à la présidence tournante de l’Union africaine, se doit de garder à l’esprit que le droit d’ainesse est une réalité en Afrique et renoncer à briguer la présidence de l’UA afin de permettre au Malick Moulouk de rendre effectif son projet des Etats Unis d’Afrique. Mouammar Kadhafi a entrepris de faire de l’Afrique un continent uni et il doit aller jusqu’au bout de cette idée par la mise en place effective du gouvernement de l’Autorité africaine, un principe déjà acquis dans plusieurs Etats. En tout état de cause, Mouammar Kadhafi est un exemple qui devrait être approché et jugé sur ses actes et non sur des a priori.

Olivier Dion
abidjan.net

Ames FN à la Libye: le rapport qui tue


16.12.09 - 12:12
rtbf/BelgiqueLe 8 juin 2009, la Région wallonne accordait une licence à la FN de Herstal pour la livraison d'armes légères à la Lybie. Dès février pourtant, un rapport du délégué général de la Communauté française Wallonie-Bruxelles à Genève, dénonçait la situation dans ce pays.

Le gouvernement wallon a-t-il accordé à la légère une licence d'exportation d'armes à la Libye en étant parfaitement informé des risques d'utilisation abusive de ces armes dans le pays du colonel Kadhafi? C'est ce qui semble ressortir d'un rapport dont le journal Le Soir s'est fait l'écho.

Une licence qui sent le souffre

C'est un dossier à rebondissements multiples. Déjà, l'octroi de la licence d'exportation à la FN pour 11,5 millions d'euros et pour plus de 3000 armes légères et des munitions, en date du 8 juin, avait suscité pas mal de réactions.

L'administration wallonne avait d'abord remis un avis négatif sur cette demande de licence. Mais le 8 juin, au lendemain des élections régionales, la licence était accordée par le gouvernement wallon qui se trouvait pourtant en période d'affaires courantes. C'est l'un des points que la Coordination nationale d'action pour la paix et la démocratie (CNAPD) et la Ligue des droits de l'homme (LDH) avaient relevé à l'appui de leur recours en suspension et en annulation devant le Conseil d'Etat. Un recours d'ailleurs accueilli par la haute juridiction, qui, dans un premier temps, a suspendu la licence le 29 octobre. Le Conseil d'Etat a d'ailleurs relevé que l'octroi d'une licence d'armes ne relevait pas des actes de "routine" qu'un gouvernement peut prendre en période d'affaires courantes. Mais le Conseil d'Etat avait été beaucoup plus loin, démontant les arguments de la Région wallonne quant au fait que la Libye ne figurait plus parmi les Etats sous embargo et que les armes en question n'avaient qu'un pouvoir létal "réduit": "Aucune certitude n'existe quant à l'emploi que son destinataire en fera effectivement ; la possibilité qu'elles [les armes] servent à commettre des violations des droits fondamentaux existe au moins à l'état de risque ; que ce risque suffit à justifier la suspension de l'exécution des actes attaqués, " relevait notamment le juge administratif.

Rapport accablant

Le dossier embarrasse évidemment le nouvel exécutif wallon issu des élections de juin, et au sein duquel siège désormais Ecolo. Et voici que Le Soir évoque à présent un rapport du délégué général de la Communauté française Wallonie Bruxelles à Genève. Ce haut fonctionnaire, qui a rang d'ambassadeur et dont la mission est d'informer la Région wallonne et la Communauté française de tout ce qui se passe au sein des instances onusiennes siégeant à Genève, avait rédigé un rapport le 23 février 2009. Un rapport -confidentiel- qui devait éclairer la "commission d'avis" chargée elle-même d'informer le Ministre-président wallon Rudy Demotte avant que celui-ci prenne la décision finale.

Or, ce rapport confidentiel s'appuyant sur différentes sources et notamment sur les rapports établis par les organisations de défense de droits de l'homme, évoquait très clairement les les libertés fondamentales "bafouées" et les trafics d'armes au départ de la Libye, selon Le Soir. Un rapport accablant pour le pays du colonel Kadhafi. Et, surtout, un rapport qui aurait du conduire à une décision de refus d'octroi de la licence, conformément aux règles en la matière et notamment au code de conduite européenne en matière d'exportation d'armes. Mais il n'en a rien été.

Responsabilité de la FN

Or, il ne s'agit pas d'un "petit contrat". Le Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (GRIP) relève que le contrat de 11,5 millions d'euros de la FN représente 40 fois plus que le total des livraisons d'armes légères de tous les pays européens vers la Libye au cours des années 2004 à 2008.

Ce qui montrerait, aux yeux du GRIP, que les autres Etats européens ont agi avec retenue vis-à-vis de la Libye là où, alléchées sans doute par la perspective d'un contrat à venir de 111 millions d'euros, la FN et la Région wallonne auraient fait preuve de légèreté.

Mais le GRIP pointe surtout la responsabilité initiale de la fabrique d'armes de Herstal: "En jouant son va-tout sur une destination qu'elle aurait dû savoir sensible, la FN Herstal semble avoitr franchi une ligne rouge et porte la responsabilité initiale de l'agitation actuelle", dit le centre de recherches, qui prévient que si le nouveau contrat espéré par la FN devait se concrétiser pour un montant dix fois supérieur, "la surcapacité en armes légères de la Libye (...) en serait encore accrue", alimentant d'autant les suspicions de trafic d'armes.

Reste à voir maintenant quel sort le Conseil d'Etat va réserver au recours en annulation de l'octroi de cette licence. Une décision qui pourrait cependant demeurer toute théorique puisque l'essentiel de la commande libyenne a déjà été honorée, et que Rudy Demotte a confirmé les licences pour le solde de la commande.

Thomas Nagant
Crédit photo : Belga

Beyoncé : le concert qu'elle a donné en Libye pour le Nouvel An crée la polémique !


16h50

Pendant que Rihanna donnait un concert à Abu Dhabi le soir du 31 décembre , Beyoncé , elle, se produisait en Lybie, lors d'une petite soirée organisée par Hannibal Kadhafi, le fils du dirigeant actuel du pays. Et le prix exorbitant du ticket fait polémique !

Saint Bart', beau monde, stars en pagaille et concert de Beyoncé Knowles : le cadre était idéal pour passer un réveillon absolument parfait ! Seulement tout le monde ne pouvait malheureusement pas avoir accès au concert privé donné par la star, et pour cause : les tickets se vendaient à 8 380 euro l'unité !

Un prix absolument exorbitant, auquel vient s'ajouter la polémique du cachet de Beyoncé pour une seule heure de spectacle : 1,4 million d'euros !

Parmi les spectateurs donc, que des privilégiés, dont le mari de la chanteuse, Jay-Z , mais aussi Lindsay Lohan ou encore le chanteur Usher .

Animée par Hannibal Kadhafi himself, la soirée avait lieu au nightclub Nikki Beach, sur l'île de Saint Bart' !

Seulement si Beyoncé a gagné un joli petit pactole, elle n'en est pas moins critiquée pour avoir chanté pour ce leader, et empoché une telle somme. Selon Marc Lamont Hill, un professeur de média à l'université de Columbia : "Beyoncé choisit d'habitude très bien les lieux de ses concerts. Mais là, il semblerait que quelqu'un ait voulu profiter, et que l'argent abondait tellement qu'ils se sont dit 'Vu le public qu'il y aura, autant se faire de l'argent' "...

Alors comment Beyoncé se sortira-t-elle de ce faux pas ? Qu'en pensez-vous ?

jeudi 7 janvier 2010

Niger: Un groupe armé neutralisé


Le JDD.fr
International | Afrique | 07/01/2010 - 21:51
Niger: Un groupe armé neutralisé

L'armée nigérienne "a neutralisé" un groupe armé non identifié, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur, Albade Abouba. Ce groupe serait responsable de la mort de sept soldats et d'un civil lors d'accrochages la semaine dernière près de la frontière malienne. "Le groupe d'assaillants a été neutralisé et nos forces de défense ont également fait des prisonniers, saisi des armes et des munitions", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse. Les forces de sécurité ont tué onze hommes, a-t-il précisé en refusant de donner le nombre d'assaillants capturés ou la moindre précision sur leurs nationalités. Le nord du Niger, une région qui regorge d'uranium et qui est frontalière du Mali, est une zone désertique où opèrent la rébellion touarègue et des cellules d'Al Qaïda.

Niger : le poids de l’environnement régional


Good Morning Africa

Demain dans les Enjeux Internationaux sur France Culture : le Niger. Eric Laurent recevra Antoine Glaser, le rédacteur en chef de la Lettre du Continent.
"La situation géopolitique du Niger a évolué depuis 2005. Jusqu'alors chasse gardée du groupe Areva pour ses approvisionnements en uranium, le pays a bénéficié de la véritable guerre des matières premières qui se livre à travers le monde.

Désormais la Chine est solidement implantée dans le pays, et ce nouveau jeu d'alliance a fragilisé la position française. Sur le plan sécuritaire, le régime du président Tanja ne contrôle qu'une part infime du territoire où sont implantés des groupes dissidents touaregs et des groupuscules appartenant à la mouvance d'Al Qaida au maghreb islamique. Une réalité préoccupante que les américains prennent au sérieux en fournissant une assistance militaire, non seulement au Niger mais également aux autres pays de cette région sub-sahelienne."

Vous pouvez écouter ou réécouter l'émission ICI http://goodmorningafrika.blogspot.com/2010/01/le-niger-au-carrefour-de-tous-les.html
Photo : mine d'uranium
Publié par Sonia LG à l'adresse 09:42
Libellés : Chine, Etats-Unis, France, Niger

Al Qaîda réclame 10 millions d’euros de rançon


L’Expression Dz - 07/01/10
jeudi 7 janvier 2010

La menace terroriste est prise au sérieux puisqu’elle a remis sur le tapis le débat sur la sécurité aérienne.L’organisation terroriste connue sous le nom d’Al Qaîda au Maghreb islamique, réclame une rançon de 10 millions d’euros contre la libération des six otages occidentaux, trois Espagnols, deux Français et un Italien, rapporte la presse italienne. Ainsi, Al Qaîda monte les enchères. Auparavant, l’Aqmi avait exigé 7 millions de dollars contre la libération des otages détenus au nord du Mali. Les mêmes sources précisent que le consul malien en Arabie Saoudite, Iyad Ag Gali, un ancien rebelle touareg, dépêché par le président Amadou Toumani Touré, aurait été destinataire de la demande. Al Qaîda au Maghreb islamique dirigée par l’obscur Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abd à el wadoud, avait déjà revendiqué le kidnapping des deux Italiens le 18 décembre dernier en Mauritanie, par le biais de son porte- parole, Salah Abou Mohammed. Les deux Italiens avaient été enlevés sur une route du sud-est de la Mauritanie. Sergio Cicala, retraité de 65 ans, et sa femme Philomène Kabouree, Italienne d’origine burkinabée et âgée de 39 ans, se rendaient au Burkina Faso à bord d’un minibus immatriculé en Italie, avait indiqué une source de sécurité. Les terroristes invoquent les crimes du gouvernement italien en Afghanistan et en Irak pour justifier l’enlèvement. Cette demande de rançon intervient alors que l’Occident fait face à une paranoïa due, notamment à la menace terroriste à un point tel que certains pays, sous l’influence de Paris et de Washington, ont décidé d’élever le degré de menace terroriste. C’est ainsi que la France a décidé de renforcer sa sécurité, notamment au niveau des aéroports, comptant élargir sa liste des pays à risque. Cependant, le ministre italien de l’Intérieur, Roberto Maroni, qui n’a pas voulu faire de commentaire sur le sujet, aurait laissé entendre qu’il compte effectuer une tournée dans plusieurs pays arabes et africains pour coordonner la lutte antiterroriste. D’autant que son pays ne compte nullement verser de rançon, comme souhaité par l’Algérie qui a demandé à l’ONU de criminaliser le paiement de rançon. Le sujet sera également débattu par le président Abdelaziz Bouteflika lors de son entretien avec le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. Le versement des rançons est devenu le nouveau business des marchands de guerre pour financer leurs actes. Répondre à ce besoin qui semble vital pour les réseaux terroristes, ne peut qu’encourager leur émergence un peu partout dans le monde. C’est dans tout ce bouillonnement, qui fait l’actualité, qu’Alger tente de peser de tout son poids pour mettre sur le tapis un compromis entre les Touareg du nord du Mali où sont détenus les otages occidentaux, et le gouvernement malien pour régler un conflit qui dure depuis des années à cause d’une situation économique chaotique. L’objectif est de faire adhérer le mouvement de Ag Bahanga à la lutte antiterroriste une fois que le plan de paix entre les parties sera signé.Ikram GHIOUA

Le président malien appelle à une réunion sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne


AfriScoop - 07/01/10
jeudi 7 janvier 2010

Le président malien appelle à une réunion sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne

Le président malien Amadou Toumani Touré a insisté sur la nécessité d’"une réponse urgente et concertée pour la sécurité dans la bande sahélo-saharienne" pour faire face à la gravité de la situation.

Le chef de l’Etat, qui présentait ses voeux de nouvel an corps diplomatique a demandé aux "pays amis et frères" de soutenir son initiative d’une conférence régionale sur l’insécurité dans cette région.

Cette bande sahélo-saharienne est devenue, a-t-il relevé, "un espace où se conjuguent de nombreuses menaces parmi lesquelles le terrorisme, le trafic de drogue, les réseaux criminels d’ immigration clandestine et de prises d’otages. Ce qui met en péril la sécurité et la stabilité des Etats riverains",

Son initiative est d’organiser une conférence réunissant des pays concernés sur les questions de paix, de sécurité et de développement.

Le Mali est confrontée à des actions terroristes à travers des prises d’otages d’Occidentaux revendiquées par Al-Qaïda pour le Maghreb islamique.

Les diplomates ont promis de ne ménager aucun effort pour la tenue de la dite conférence. Ils se sont aussi réjouis de l’ application des Accords d’Alger (mettant officiellement fin à la rébellion au nord-Mali) et du maintien du dialogue entre le gouvernement et les dissidents du nord tout en appelant à une synergie d’actions entre les États pour faire face au défi de la sécurité.
(Xinhua)

Tamanrasset - Réhabilitation de sites archéologiques et historiques


L’Expression - 07/01/10
Tamanrasset
jeudi 7 janvier 2010

Un programme de réhabilitation de plusieurs sites et monuments archéologiques et historiques a été retenu ces dernières années dans la wilaya de Tamanrasset, selon la direction de la culture. Des programmes de réhabilitation ont été retenus en faveur de la Casbah Badjouda à In Salah (750 km au nord de Tamanrasset), du site de Sourou Ag Amestan (ksar de l’Aménokale des Touareg), de la casbah de Tit (45 km de Tamanrasset), et du site de Tin Hinan dans la région de Abalessa, selon un rapport de la direction précitée. Le site le plus connu, celui de la princesse Tin Hinan, est une résidence datant du IVe siècle de l’ère chrétienne, construite avec des remparts d’un mètre de largeur, que la princesse avait utilisée comme retraite contre les conflits et qui est située dans la région d’Abalessa, à quelque 100 km au sud de Tamanrasset, selon les explications du directeur de la culture, M.Farid Begbagui, archéologue de formation. La princesse fut enterrée dans sa chambre, avec ses bijoux, avant que les archéologues français ne déterrent sa dépouille. Actuellement, sa sépulture est exposée au Musée du Bardo à Alger. Sur avis de la direction locale de la culture, un chemin pédestre de 300 mètres ouvrant sur la résidence de la princesse Tin Hinan a été aménagé ainsi qu’un poste de contrôle. L’opération concernant la restauration du site Souro Moussa Ag Amestan à Tamanrasset sera lancée en mars 2010. D’autres opérations ont été choisies et ont concerné des sites historiques, pour avoir été le théâtre de faits de lutte contre la colonisation, dont la casbah de In Salah et celle de Tit (45 km de Tamanrasset), affirme M.Begbagui. Cette opération, en attendant de s’atteler à la restauration d’autres monuments historiques, entre dans le cadre de la mise en valeur du patrimoine national, selon le directeur de la culture.

R.C

Renforcement de la coopération sécuritaire entre Nouakchott et Bamako


Africain Manager - 07/01/10
Renforcement de la coopération sécuritaire entre Nouakchott et Bamako
jeudi 7 janvier 2010

La Mauritanie et le Mali sont décidés à renforcer leur coopération sécuritaire dans le cadre de la lutte contre le crime transfrontalier, a appris jeudi la PANA de sources officielles.

Cette option commune ressort d’une audience accordée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, mercredi soir, au ministre malien de la Défense, Natié Pléa, accompagné du chef d’état-major, Gabriel Poudouyougou.

Parlant des résultats de la rencontre, le ministre malien de la Défense déclare jeudi à l’Agence mauritanienne d’information (AMI), que l’audience a porté sur l’ensemble des questions intéressant la sous-région, ainsi que les sujets constituant la grande préoccupation de l’heure pour les 2 pays.

Il s’agit, pour Natié Pléa, "tout particulièrement de conjuguer les efforts dans le but de faire face, de manière efficace, au phénomène du banditisme transfrontalier, au niveau bilatéral, mais aussi à celui de l’ensemble des Etats sahélo-sahariens".

Ce rapprochement sécuritaire entre Nouakchott et Bamako se justifie à la suite des rapts survenus récemment sur les territoires de la Mauritanie et du Mali et dont les victimes, sept ressortissants occidentaux (Espagnols, Français et Italiens) seraient actuellement retenus en otage au Nord du Mali.

Ces actes sont attribués et/ou revendiqués par la nébuleuse terroriste Al-Qaida du Maghreb islamique (AQMI).

PANA

Main Tuareg rebel movement in Niger hand over weapons


APA - 06/01/10

Main Tuareg rebel movement in Niger hand over weapons
Wednesday 6 January 2010

APA-Niamey (Niger) The main faction of the Tuareg rebellion in Niger, the Niger Justice Movement (MNJ), has officially surrendered its weapons during a ceremony near the mining town of Arlit (1300km north of Niamey) in the presence of the Interior Minister and the president’s chief of staff, the national television Tele Sahel reports here Wednesday.

This operation follows the decision of the rebel movement to lay down its arms which symbolically happened in October at a first ceremony in Sebbha on Libyan territory with Libyan leader Muammar Qaddafi, the mediator in the conflict in Niger, in attendance.

"We thus complete disarmament (...) and urge all to join the peace process that can develop northern Niger," said Albade Abouba, senior minister in charge of Internal Affairs and Public Safety.

Albade Abouba pledged the Nigerien government’s commitment to support efforts towards a lasting return to peace in the northern part of the country, plagued by almost lingering insecurity.

On the other hand, MNJ president Aghali Ag Alambo expressed his "willingness" to work for the return of total peace in northern Niger, shaken over the past two years by an uprising, on three fronts, all of which have laid down their arms.

Alambo arrived in Arlit with 60 four-wheel vehicles. He returned an important armory consisting of heavy weapons, anti-tank mines and various types of ammunition.

Created in 2007, the MNJ claimed some 3,000 combatants that give up the armed struggle, accepting the Libyan offer to help their social and economic reintegration within the framework of a disarmament programme after their surrender sanctioned by an amnesty by President Mamadou Tandja.

The Niger Patriotic Front (FPN) and the Recovery Forces Front (FFR) of the historical Tuareg figure (1990s) Rhissa Ag Boula have also accepted the Libyan mediator’s offer to surrender.

The Agadez region, where there are several foreign companies, is rich in uranium. Since February 2007, the region is facing an armed rebellion led by Tuareg group that demand better conditions for the population of northern Niger.

Clashes between the army and Tuareg rebels, heightened by many landmine cases attributed to insurgents, have so far unofficially killed over 80 soldiers, about 200 rebels and caused several injuries and deaths among civilians.

The mineral wealth, exploited for 40 years in northern Niger, usually triggered the Tuareg rebellion in early 1990 and the uprising in February 2007 of the MNJ-led insurgency.

Niamey has officially begun meetings with rebel factions in April 2009 when Interior Minister Albade Abouba, leading a strong delegation to Libya, said that the Tuareg rebels, made up of three factions, agreed to disarm and participate in peace negotiations.

DS/od/ad/daj/APA 2010-01-06

Al Qaïda délaisse l’Algérie pour frapper au Sahel


Le Nouvel Obs - 04/01/10
Al Qaïda délaisse l’Algérie pour frapper au Sahel
mercredi 6 janvier 2010

BOUMERDES, Algérie (Reuters) - Al Qaïda semble avoir changé de stratégie et de terrain en Afrique du Nord, délaissant le nord de l’Algérie pour concentrer ses attentats, enlèvements et embuscades plus au sud dans le Sahel.

Pour la première fois depuis près de vingt ans et le début de la guerre ayant opposé l’armée gouvernementale aux insurgés islamistes, l’Algérie est pratiquement épargnée par la violence.

En cinq mois, on n’a enregistré qu’un seul attentat d’importance sur le territoire algérien, ce qui ne signifie pas, aux yeux de spécialistes, qu’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ait subi une défaite irréversible.

L’organisation a semble-t-il choisi de déplacer le champ de ses opérations au Sahel, cette vaste zone désertique s’étendant à la fois sur l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger.

Pour Liess Boukraa, directeur-adjoint du Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme, financé par l’Union africaine, "il n’y a plus d’Al Qaïda au Maghreb islamique. Il existe ce que j’appelle Al Qaïda au Sahel islamique".

Cette présence accrue d’Al Qaïda au Sahel préoccupe de plus en plus les chancelleries occidentales, qui doivent déjà s’inquiéter des sanctuaires dont dispose l’organisation au Yémen et en Somalie.

L’immensité de la région et la porosité des frontières rendent incertaine l’action des gouvernements concernés, qui manquent d’hommes et d’équipement pour sécuriser une zone riche en pétrole, en gaz et uranium et autres ressources fortement convoitées par les compagnies internationales.

L’augmentation des enlèvements de touristes étrangers, de membres d’ONG et de diplomates dans la région l’an dernier place les gouvernements de ces pays dans l’obligation de mettre en pratique leur engagement à coopérer davantage dans la lutte contre Al Qaïda.

PAIX RELATIVE

"L’année qui vient dira ce que peut faire l’Algérie avec ses voisins du Sud pour endiguer l’expansion de ces diverses organisations dans les régions frontalières", estime Anne Giudicelli, spécialiste du Maghreb à Terrorisc, une entreprise de conseil sur les menaces de nature politique et sécuritaire.

"Les Américains ont commencé à y mettre leur nez et les Européens vont être davantage impliqués. Beaucoup dépend de ce qui se passera dans cette zone", ajoute-t-elle.

A des milliers de km de là, la côte méditerranéenne, où habitent l’essentiel des 35 millions d’Algériens, jouit d’une paix relative après des années de violences qui ont fait dans les années 1990 près de 200.000 morts.

Les attaques ont sensiblement diminué ces dernières années, même si une série d’attentats suicide ont coûté la vie à des centaines de personnes en 2008 et au premier semestre de 2009.

Depuis juillet, les insurgés n’ont engagé qu’une seule opération d’envergure en abattant sept policiers en octobre.

"Le dernier ramadan en Algérie a été le plus calme jamais enregistré depuis 15 ans", a souligné lors d’un récent séminaire Richard Barrett, coordinateur de l’équipe des Nations unies chargée de contrôler les activités d’Al Qaïda et des taliban.

En Kabylie, surnommée au plus fort des combats "Le triangle de la mort" pour la forte présence des insurgés dans ses contrées montagneuses, le changement de climat est particulièrement perceptible.

Dans les villages où chacun se terrait chez soi la nuit tombée par peur des attentats ou des exécutions, on voit aujourd’hui les parents envoyer leurs filles à l’école, ignorant les menaces des extrémistes religieux, démentis il est vrai par les fatwas (édits) des imams.

A Boumerdes, un directeur d’hôtel s’est même enhardi à afficher ostensiblement le panneau "bar" dans le hall de l’établissement, une vision inimaginable il y a encore quelque temps.

Version française Pascal Liétout

OPINION : Non, Je ne suis pas arabe et je ne pourrais être que kabyle.


LE MATIN DZ (Algérie)
OPINION : Non, Je ne suis pas arabe et je ne pourrais être que kabyle.
H. Mekdam, département jeunesse et université, MAK-France

mercredi 6 janvier 2010

« To be or not to be, that’s the question ». Cette question existentielle posée par Shakespeare, il y a déjà des siècles, revient au devant de la scène médiatique algérienne sous forme de « Sommes-nous, ou pas, arabes ». Suite à la terrible escalade de violence, physique et verbale, médiatique et politique, qui a émaillé le « Match » Algérie/Égypte du 18 Novembre dernier, des voix se lèvent pour décréter, comme par désenchantement, « la fin de la communauté arabo-musulmane »(1) à l’image de l’ancien ministre français, délégué à la promotion de l’égalité des chances, Azouz Begag et d’autres, plus modérés, pour appeler à revoir, comprendre remettre en cause, l’identité algérienne qui serait finalement pas arabe, et par ricochet, peut être aussi pas musulmane. Kamel Daoud, du Quotidien d’Oran, repris par Le Matin.dz, appelle cela « la décolonisation horizontale » (2).

Écartant Azouz Begag, citoyen français, ex-ministre de la république française de surcroit, et déniant lui la parole. Malgré son statut de chercheur au CNRS, il n’aurait pas le droit de s’exprimer sur son pays d’origine ni d’y émettre un avis, même savant, car ce serait de « l’ingérence étrangère », devise chère aux gouverneurs algériens mais reprise en boucle, dans un nationalisme désuet et aveugle par tout algérien « jaloux de son pays » et penchons-nous sur la contribution, brillante a priori, du journaliste algérien « et fière de l’être » Kamel Daoud qui a subjugué les internautes, et certainement ses lecteurs, et a collectionné les congratulations. Une contribution qui ne caresse pas dans le sens du poil, du politiquement correct, mais qui ne va pas, non plus, dans le sens de l’histoire. Une contribution « limpide » et « courageuse » mais pleine d’implicite et de« cens caché »(3).

C’est moins une déclaration de guerre contre l’arabité, mais ce n’est pas une déclaration d’amour à la Kabylie. Bien au contraire, c’est un pamphlet contre la « berberité », comprendre la Kabylie qui, selon l’auteur, est la cause de tous les maux de l’Algérie et surtout de son désaroi identitaire, preuve à l’appui :Il a fallu une rencontre sportive entre deux pays « frères », suivie d’un déluge d’insultes et de coups mutuels, pour que le journaliste, et à travers lui les autres, se pose la question de l’identité algérienne en remettant en cause son arabité qui n’est, finalement, qu’« alimentaire ». Autrement dit opportuniste et rentière. Effectivement l’arabité n’a servi que les successifs dictateurs algériens, de Ben Bella, son chantre par excellence, qui décréta, déjà, à l’aube de l’indépendance par le fameux triptyque que « nous sommes arabes » et affirmer ainsi sa soumission totale au parrain et Grand frère égyptien, à Bouteflika, son serviteur le plus servile, qui jura, aussi, en pleine décomposition, baptisée à l’occasion « réconciliation », nationale et face à des millions de kabyles, qui attendaient un geste d’apaisement et de reconnaissance de ce messie autoproclamé et qui flirte aussi bien avec la langue de voltaire qu’avec celle d’El jahidh, que Tamazight ne sera jamais langue officielle, insistant ainsi sur le déni commis par ses prédécesseurs et confirmant son inféodation à ses Émirs lointains dans l’Arabie, ses protecteurs dans sa traversée du DESERT.

La politique économique de celui-ci atteste de l’arabisme zélé du personnage en offrant les marchés juteux de la téléphonie mobile et du bâtiment aux égyptiens, au détriment des opérateurs nationaux, pendant que les braconniers émiratis et saoudiens chassaient les dernières gazelles du Sahara algérien. Le tout couronné par des méga concerts, animés par Majda, Raghib et autre Nawel, célébrant de la sorte l’arabité au grand dam de l’Égypte. Tous les algériens et surtout les algériennes connaissent leur chansons au même titre qu’ils vénèrent Mahmoud Yacine et Yamina rizk, dieux sacrés de la télévision, non égyptienne mais, algérienne.

Entre les deux il y avait Boumedienne, poulain du premier et parrain du dernier, architecte et défenseur de cette arabité, tant décriée, en arabisant l’école avec toujours la bénédiction de l’Egypte qui envoyait des milliers de coopérants pour apprendre aux potaches algériens l’Alif Baa en ramenant aussi dans leurs valises les fetwas de Qotb et autre El ghazali, des fetwas qui déboucheront, des années plus tard, sur un génocide humain, culturel, intellectuel et économique. Tout cela a échappé à notre respectable journaliste qui, à aucun moment de sa « brillante » contribution, n’y fait, au moins allusion. Je peux comprendre qu’il ne se mêle pas de la politique mais il doit savoir que l’identité est avant tout politique. Notons au passage que ces trois vautours de la politique, complexés de l’identité qu’ils sont et éternels inféodés à l’Egypte sont oranais. Ils viennent de l’ouest algérien, probablement du même patelin que l’auteur de l’article, ce qui justifie son esquive et son passage sous silence. Nommer les choses et mettre des mots sur les maux, afin de mieux comprendre, peut rendre mal à l’aise pour un certain temps mais le salut ne peut venir de la feinte et de tartufferie, voire de la complicité et de l’omission.

M. Daoud, au lieu de se pencher sur la Genèse de cette maladie, qu’il découvre « guérissable », et déceler le microbe, ou les microbes, qui gangrène le corps algérien, afin de l’éradiquer, découvre aussi, par la même occasion, que « Nous avons ressenti le besoin d’être nous-même » et que « Nous n’avons pas besoin d’être arabes pour être musulmans ni d’être musulmans pour être algériens ». Quelle superbe découverte ! Fait-il sciemment ou pas ? Je ne peux le savoir, mais oublie-t-il que, depuis l’indépendance, un grand nombre de ces algériens disent exactement la même chose, sans qu’une oreille daigne les écouter. Ces algériens qui n’ont jamais renoncé à leur algérianité mais qui ont refusé l’arabité, sans pour autant contester l’arabité des autres. Ces algériens qui ont beaucoup donné pour que l’Algérie ne serait qu’algérienne. Personne ne les a entendu ou plutôt personne n’a voulu les entendre. Un rappel des faits pourrait rafraichir la mémoire aux amnésiques et éventuellement la remplir aux ignorants.

C’est dans le silence complice que Abane Ramdane a été exécuté en 1957, c’est dans le silence complice que les militants du FFS ont été liquidés en 1963. C’est dans le silence complice que les militants du MCB ont été emprisonnés et torturés dans les années 80. Idem pour les fondateurs de la Ligue Algérienne des droits de l’Homme en 1985. C’est dans le silence complice qu’un million d’écoliers kabyles a boycotté l’école algérienne en 1994. C’est dans le silence complice que Matoub Lounès a été assassiné en 1998. C’est dans le même silence complice que 127 jeunes kabyles ont été lâchement abattus par les gendarmes algériens. Ces algériens « de seconde zone », à défaut d’être « des amazighs de première zone », n’ont pas attendu un match de football pour clamer que « Nous n’avons pas besoin d’être arabes pour être algériens » et plus clairement pour les sourds « Nous ne sommes pas arabes ». Donc la question, oh combien importante, de l’identité algérienne ne date pas d’hier. Des fleuves de sangs ont été versés, Monsieur Daoud. Ce volet de l’histoire contemporaine de l’Algérie a été aussi occulté par le journaliste qui pose naïvement, et malheureusement, très tardivement, la lancinante question de « qui sommes-nous ? ». Occulté mais pas ignoré, en tous cas, puisque Kamel Daoud , dans sa quête identitaire, refuse d’être « une brebis capturée par un chant de sirène non comestible » car dans lequel cas il ne serait qu’un « Berbère ? Berberiste ? Autonomiste ? Culturaliste ? Curieusement les quatre qualificatifs choisis font référence uniquement, et exclusivement, à la Kabylie. Berbère et culturalise viennent des années 80. Ils qualifiaient les militants du MCB (Mouvement Culturelle Berbère). Berberiste vient de très loin, de 1949 lors de la crise Anti-berberiste où l’on a exclu et même exécuté des militants de PPA-MTLD, (comme Imache Amar, Mbarek at Menguellet et Amar Ould Hamouda pour ne citer que ceux là) pour la simple raison qu’ils s’opposaient au choix exclusif de l’arabité comme idéologie du futur Etat Algérien en latence, et affirmaient ainsi que l’amazighité aussi fait, et fera, partie de l’identité nationale. Autonomiste fait allusion, explicitement, au MAK ( Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie).

Ainsi M. Daoud refuse, dans sa fuite de l’arabité, aussi d’être ou d’être assimilé, pas au berbère/amazigh, ce qui n’est pas une exclusivité de la Kabylie, mais surtout pas au kabyle tout court, ce qui n’est pas facile à dire, et même à écrire sous la plume du journaliste du Quotidien d’Oran applaudi. Il lui préfère, par une incroyable parabole, le signifier, le montrer et l’indexer par une magique formule « ...des maquis de l’identité poussés vers la montagne et le radicalisme, prompts à l’exclusion et fascinés par des retours impossibles vers des origines privatisées, folklorisées » et tout cela n’est que l’autre mal dérivé de l’obsessionnel refus de l’arabité de Kamel Daoud. Bravo l’artiste (plutôt que le journaliste), incroyable raisonnement : Si la kabylie s’arabise elle tombera dans le délire identitaire qui s’est emparé subitement de vous et de vos semblables, de vos compatriote j’allais dire, et si elle s’entête à ne pas perdre son âme, en s’attachant à sa langue, ses us et se valeurs, universelles par ailleurs, c’est qu’« elle est radicaliste, prompte à l’exclusion » . Je ne connais pas meilleure manière de tuer son chien en l’accusant de rage. Il faut attendre le passage suivant pour comprendre réellement le propos de l’auteur et à travers lequel on peut, sans peine, se rendre compte que ce qui dérange, après l’arabité, le porte parole des Lost identitaires, c’est la kabylité. Avec la question :« Pourquoi lorsqu’on parle de l’amazighité des algériens on tourne le regard automatiquement vers la Kabylie et pas vers le sud ou l’ouest ou le reste du pays et des algériens ? » l’interrogateur confirme ses intentions et « le masque » tombe. Dans la fièvre existentielle qui s’est emparé de l’auteur, et pour apaiser ses douleurs et soulager ses souffrances, la kabylie reste l’ultime sacrifice. Comme le pigeon blanc égorgé pour les femmes enceintes, chez nous, et qui emporterait avec lui tous les maux du foyer et toutes les malédictions.

Tout le monde, et notamment l’algérien, connait la signification du maquis. Depuis la guerre d’indépendance jusqu’au terrorisme islamiste le maquis signifie prendre les armes et défendre sa « cause » et cela ne peut se faire que dans le maquis, autrement dit la montagne (adrar). Depuis quand la Kabylie, car c’est bien d’elle qu’il s’agit, contrairement aux autres, a pris les armes pour défendre sa « cause » ou même pour se défendre ? Cela ne s’est pas vu même lorsque le régime algérien abattait, de sang froid, ses enfants. Depuis quand la Kabylie est prompte à exclure, une personne, une religion ou même une culture quand ils ne sont pas conquérants ? Depuis quand la Kabylie a « privatisé ou folklorisé ses origines » alors qu’elle ne cessait de réclamer l’amazighité pour tous les algériens, jusqu’au point de renier sa kabylité ( car une grande nuance existe entre les deux concepts, l’un est général et générique, l’autre pertinent et spécifique) et la démocratie pour toute L’Algérie. Cette Kabylie qui depuis un demi siècle ne cesse de donner ses enfants comme chair à canon pour la libération, la réappropriation puis à la démocratisation de l’Algérie. Cette Kabylie qui ne veut pas sombrer dans le sommeil identitaire car sachant pertinemment que celui qui ne connait pas son histoire est condamné à la revivre.

Cette Kabylie qui a offert les meilleurs de ses enfants pour l’Algérie car, pour elle, être kabyle c’est nécessairement être algérien et être algérien suffit humblement pour être kabyle. Cette Kabylie qui ne voulait pas d’une Algérie arabe et encore moins berbère, mais simplement d’une Algérie algérienne, c’était le rêve de Abane et de Didouche. A ce stade d’intox et de désinformation « La peau »n’est plus noire mais arabe et « le masque » n’est plus blanc mais algérien.

Pour ma part, et pour des millions d’algériens comme moi, la question qui vous chagrine et qui vous met dans ce pitoyable état, cette fameuse question ne m’effleure même pas l’esprit. Je sais qui je suis. Je le savais le jour ou ma mère m’a mis au monde, quand je commençais à balbutier : « yemma, vava, dadda, yaya » et je prononçais mes premiers mots, car mes anges me parlait kabyle comme disait Takfarinas. Je le savais le jour ou je reçus une gifle du directeur de l’école primaire de mon village parce que je parlait kabyle dans la cour de recréation, ce que l’institution m’interdisait. Je le savais en écoutant ferhat chanter aattar, nekkini id nnigh et tahia barzidane ; Matoub chanter lwed-aissi et aghourrou, ce que la télévision algérienne ne diffusait pas. je le savais, lycéen, en lisant les chemins qui montent de Feraoun et la colline oubliée de Mammeri, ce que l’école algérienne ne m’enseignait pas. Je le savais quand des jeunes kabyles tombaient sous les balles explosives des gendarmes algériens, exécutant les ordres de leur sinistre tuteur, ministre de l’interieur, sieur Zerhouni, bizarrement originaire de l’Ouest aussi. Je le savais, étudiant, un certain 19 Mai 2001, à la cité universitaire de Hydra, à Alger, quand d’autres étudiants algériens de différentes provenance, et devant notre tristesse et notre désaroi face au carnage en kabylie, jouissaient de fêter la journée de l’étudiant, et de tabasser, avec le soutien des habitants des bidonvilles avoisinants et devant le regard du directeur de la résidence, les étudiants kabyles qui n’avaient pas le cœur à la fête. Voici ce que représente pour moi l’algérianité et ces pour ces raisons que je la rejette. Comme vous ne voulez pas être amazigh de seconde zone je ne veux pas être, et je ne serai jamais, un algérien de seconde zone. Je suis amazigh au même titre que les français, les espagnols et les italiens sont latins. Cela ne les a pas empeché de s’émanciper chacun dans sa langue et sa culture. Je suis kabyle, ma langue maternelle est le kabyle,je suis né et j’ai grandi en Kabylie, je ne pourrais être autre chose. Je n’ai pas attendu le MATCH pour savoir qui suis-je. Toutes les injustices et tout le déni que j’ai subi, moi et les miens, m’ont apporté la réponse . Libre à vous d’être arabe de seconde zone ou algérien de première. Concernant le MAK( Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie) auquel il est fait, insidieusement allusion, journaliste que vous êtes, vous devriez savoir qu’il n’est ni un mouvement séparatiste, ni extrémiste et encore moins raciste(4). C’est un mouvement qui a vu le jour dans le sang et les larmes, pendant le printemps noir de Kabylie, quand des jeunes kabyles désarmés, manifestant encore une fois pour plus de liberté et de démocratie en Algérie, tombaient sous les balles explosives du pouvoir algérien sans qu’une voix, de l’Est ou de l’Ouest, s’élève pour dire « arrêtez, ces jeunes sont les nôtres et ce qu’ils revendiquent est le nôtre ». C’est la cristallisation de tous les combats, et de toutes les revendications portées par la Kabylie, revendications qui sont, finalement, aussi « mal partagées ». L’autonomie de la Kabylie, dans un cadre national, est seule garante à même de protéger ses enfants, de promouvoir sa langue et sa culture, de réaliser ses aspirations de progrès, de laïcité et de modernité(5). Ces aspirations qui font peur au pouvoir algérien qui interdit au président du MAK, Ferhat Mehenni, de rentrer dans son pays, pays auquel son père s’est sacrifié et, à travers ses sous-traitants tunisiens(6), de l’empêcher même de voir sa famille, le tout dans un silence absurde de la presse algérienne « indépendante » !

Vous ne devriez pas avoir honte, de ne pas être kabyle, M. Daoud. Car à défaut d’être « une brebis capturée, par un chant de sirène non comestible » vous ne seriez qu’une brebis galeuse reniée par le troupeau et abandonnée par le berger. Et au lieu de défouler sur la Kabylie, éternel cauchemar des déracinés de l’idéologie et des oubliés de l’histoire cherchez remède à vos maux du coté de la psychologie et « Sentez-vous bien quand vous vous dites arabe ». Vous n’avez pas trop le choix car comme le dit le grand Lounis :« laslik izeglik win tebghid yugik mliyid wi ikilan » Je traduit, car apparemment cette langue kabyle qui me vient des fins fonds de l’antiquité, malgré les aléas de l’histoire, jalousement protégée par mes ancêtres contre les envahisseurs du Nord et d’Orient, et soigneusement transmise par mes grand-parents malgré le déni et l’oppression, est « mal partagée », comme si , au final, c’est aux kabyles d’aller « kabyliser » des gens qui ont, depuis longtemps troqué leur amazighité, de gré ou de force, contre des honneurs éphémères et des identités empruntées :« Ton origine t’a renié, celui que tu veux t’a refoulé, dis moi qui est-tu ? »

Cette kabylie orgueilleuse, comme une grande dame qu’on ne peut atteindre, aux heures des combats qu’elle mène n’inspire, dans le meilleure des cas, que la jalousie et l’envie de la conquérir, et au pire la méfiance et l’envie de la détruire. Et si elle tient à son identité, et la dessus elle ne se pose pas de question, ce n’est pas un retour impossible aux origines incertaines mais une implantation dans le cœur de l’histoire qui la projette dans l’avenir. Un avenir de paix et de tranquillité. Un avenir de progrès et de développement. Un avenir de reconnaissance et d’ouverture. Un avenir meilleur que l’ensemble algérien ne peut pas lui offrir. Contrairement à l’algérianité bien décrite par le journaliste « Dedans, il n’y a encore ni palmiers, ni oliviers, ni contes, ni traces, ni cimetières d’ancêtres, ni signes exhumés » un vide en gros, un grand vide, la Kabylie a ses oliviers et figuiers( tizemrine akw tnaqline), ses contes et ses légendes (tiqsidine akw tmuchouha), ses traces et ses racines(izourane) et c’est exactement ce que l’algerianité, à défaut de ne pouvoir le lui prendre, a voulu détruire. L’algerianeté ne serait pas aussi vide si elle a pu conjuguer, et réunir en symbiose, la Kabylie et ses oliviers, le Sahara et ses palmiers (et son pétrole), l’Algérois et ses orangers, l’Oranie et ses vignes, le Constantinois et ses chênes. Cela s’appelle la Terre M. Daoud et ce n’est pas dénué de sens. C’est en fin de texte que le chercheur d’os découvre qu’« en voulant savoir qui nous sommes, nous sommes remontés à plus loin que la colonisation française, pour retomber dans les travers d’une colonisation plus ancienne et que nous avons confondu avec notre portrait que renvoie notre terre ». Chassez le naturel, il revient au galop dit le proverbe. A force d’ignorer son aliénation on retombe dans sa défense. Il n’y a pas de décolonisation verticale ni oblique ni horizontale. Il y a une seule et unique décolonisation, elle est symbolique, historique, idéologique et culturelle. C’est une décolonisation politique. Le jour ou les intellectuels algériens, les journalistes et les écrivains commencent à bannir l’incartade et à dire ce qu’elles sont les chose, réellement, à montrer la voix aux populations et à traduire leurs aspirations, à cesser d’invectiver les autres en se remettant en cause, à prendre le pari de l’intelligence et non celui de l’allégeance, à nommer le totalitarisme et descendre les fossoyeurs des identités, ce jour la les colonisateurs, tous les colonisateurs tomberont et l’oranais, l’algerois, le kabyle, le chaoui, le targui retrouveront leurs identités et vivront pleinement leurs spécificités. Ce n’est que de la sorte que tout un chacun, en s’émancipant des tutelles choisies ou imposées fera partie intégrante de la communauté nationale, communauté à la fois diverse et unie, ce jour là l’Algérie ne sera pas vide. Elle ne sera pas non plus assassine et corrompue. Elle donnera une place à ces peuples qui la composent, elle saura honorer ces hommes et ses femmes qui l’ont libéré ( ma pensée va à Djamila Bouhired (7) qui se plaint de sa misère à la présidence au moment au les joueurs algériens gagnent des sommes hallucinantes pour la qualification en coupe du monde(8) ), à connaître son histoire pour, enfin envisager l’avenir. L’identité des peuples ne peut être l’effet d’improvisation forcenée au gré d’une victoire, sportive soit-elle ou autre. C’est un héritage inconditionnel, perpétué et protégé par des générations qui se succèdent. En attendant la Kabylie a tracé son chemin, celui de l’autonomie, son seul espoir et son seul salut sur la terre de ses ancêtres. Les retardataires suivront ou à défaut, périront dans le sommeil identitaire et rejoindront les poubelles de l’histoire.

H. Mekdam, département jeunesse et université, MAK-France

Notes : (1) Azouz Begag et C. Delorme, La fin de la communauté arabo-musulmane, lemonde.fr, 04/12/09. (2) Kamel Daoud, L’inévitable décolonisation horizontale, lematindz.net , 21/12/09. (3) Daniel Gaxie, Le cens caché, editions du Seuil, Paris 1978. (4) PAK, projet pour l’autonomie de la Kabylie, mak.makabylie.info (5) H. Mekdam, Pourquoi l’autonomie de la kabylie, afrique-du-nord.com, 23/04/09 (6) Ferhat mehenni refoulé, tsa-algerie.com, 11/12/09. (7) Djamila Bouhired, je vous demande de ne plus nous humilier, lematindz.net , 13/12/09. (8) Cadeau de qualification au Mondial, tsa-algerie.com, 22/12/09.

http://www.lematindz.net/news/2908-...

Areva finance ses "juges"


L’Express.fr - 05/01/2010
Areva finance ses "juges"
L’ONG Sherpa a reçu 80 000 euros du groupe nucléaire
mercredi 6 janvier 2010
Sherpa, une ONG internationale qui chasse les impunités nées de la mondialisation et collectionne les procès à l’encontre des multinationales, a reçu 80 000 euros d’Areva.

Pour le milieu associatif, la pilule est dure à avaler. Sherpa, le réseau international de juristes qui chasse les impunités nées de la mondialisation et collectionne les procès à l’encontre des multinationales, a reçu 80 000 euros d’Areva, en deux virements (juin et novembre 2009). Un lien d’argent qui jette le trouble sur le combat de cette ONG créée en 2001, à l’initiative de Me William Bourdon, ancien dirigeant de la Fédération internationale des droits de l’homme.

Leurs relations avaient pourtant mal commencé. Depuis 2002, Sherpa et la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), une ONG basée à Valence, multiplient les enquêtes au Niger et au Gabon pour dénoncer la situation sanitaire et environnementale autour des mines d’uranium du leader du nucléaire français. En 2007, Sherpa menace de poursuivre le groupe pour "mise en danger d’autrui, homicides involontaires et faute inexcusable". Areva engage alors des négociations avec Sherpa, rejoint par Médecins du monde, mais lâché par la Criirad, sceptique sur la démarche. En juin dernier, ils signent un accord sur la mise en place d’une procédure d’indemnisation et d’un suivi sanitaire local des salariés. C’est dans ce cadre que Sherpa demande à Areva de... participer aux coûts des études de terrain (280 000 euros).

Sans recettes et financièrement sur la corde raide, Sherpa, qui s’est séparé de six de ses sept salariés, a pris le risque de brouiller le message. Joseph Breham, avocat et membre du conseil d’administration de l’ONG, assume : "C’était ça ou couler."

Bamako/Accusé d’être à la solde d’Al Quaïda : NORDINE Baby passe 9 jours à la BIJ


La Situation politique et sécuritaire au Mali
Accusé d’être à la solde d’Al Quaïda : NORDINE Baby passe 9 jours à la BIJ
Nouvel Horizon, 06/01/2010

Chauffeur de taxi, Nordine Baby, de l’ethnie tamacheq a été la cible d’un amalgame d’interpellation de la part des porteurs d’uniformes au motif qu’il aurait entretenu des relations avec des éléments d’Al Qaïda installés à Bamako. Nordine, Choqué par les faits s’est rendu dans notre rédaction le lundi 04 janvier dernier pour relater les faits.



De notre entretien avec le supposé complice des éléments terroristes, il ressort que M. Baby est installé à Badalabougou en Commune V du District de Bamako et précisément auprès des anciens locaux du 4ème Arrondissement de la police, où il vit avec sa famille.



En effet, il a quitté le Nord du Mali pour rejoindre la capitale Bamako dans les années 1990 pour échapper à la persécution du groupe Ganda-Koï. A son arrivée, il se lança dans le métier d’apprenti-chauffeur. C’est ainsi qu’il décrocha son permis de conduire en 2003.



Après l’acquisition de ce sésame, il conduisait dans un premier temps les véhicules des particuliers. De cette phase, il s’est lancé dans le transport en commun via les taxis.



Dans cette foulée, le lundi 21 décembre quand il transportait deux clients du Grand marché à Banankabougou-Séma, il fut appréhendé au niveau du feu tricolore dernière le ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies par les éléments de la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ). Et immédiatement conduit dans les locaux de la BIJ.



Au niveau cette brigade, on lui a reproché de transporter chaque soir entre 20 et 21 heures deux arabes de Kalanbancoro au Centre ville pour qu’ils puissent retirer des billets d’Euro dans une banque de la place. M. Baby répondra aux agents de sécurité qu’il n’y a aucune relation entre lui et les arabes dont il est question et il ajoute qu’il ignore d’existence d’éléments affiliés à alqaïda qui résident au Mali.



A la suite du démenti du chauffeur de taxi, son domicile fut perquisitionné ou des “kitabs” (livres coraniques) et des cassettes appartenant à une vieille dame où M. Baby se trouve en location ont été enlevés et mis sous scellé. Puis, M. Baby a été présenté au procureur de la République du tribunal de la Commune III du District de Bamako. A la suite des interrogatoires, Nordine a été finalement relâche par faute de preuves. Tout de même, il fut privé de sa liberté pendant 9 jours passés en détentions.



En conclusion de l’entretien qu’il nous a accordé, Nordine Baby se dit surpris par le comportement des agents de sécurité et même de la justice car, selon lui l’interpellation a été faite en raison de la couleur de sa peau blanche. Et il se demande si un touareg n’est pas un citoyen ordinaire dans la capitale.



Un touareg n’a-t-il pas le droit de conduire un taxi à Bamako ?

Mamoutou DIALLO
Nouvel Horizon, est seul responsable du contenu de cet article


mercredi 6 janvier 2010

FFR/ A l’autel de la Paix



A l'aube de ce nouvel an, le FFR se félicite de la remise quasi-totale des armes par tous les fronts, et du retour imminent des ex-combattants.

Une étape du processus de Paix vient de finir, une autre est en passe d'être entamée, car comme le disait le Président du FFR à Sirthe en avril dernier, « il est plus difficile de faire la Paix que de faire la guerre ».

Cette évolution du processus fait suite aux efforts de Paix consentis par le Président de la République son Excellence Mamadou Tandja, à travers la personne du Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur Mr Albadé Abouba. Ce dernier mérite une reconnaissance particulière, car en plus de n'avoir ménagé aucun effort pour le dialogue et le retour de ses frères, il a investi sa propre personne pour que les deux parties ne perdent espoir dans ce long chemin semé d'embuches qu'est celui de la Paix. Il en est de même du Comité National de Paix présidé par le Gouverneur d'Agadez Mr Abba Malam Bocar.

L'expérience des membres de ce Comité, et les conditions de travail si elle sont garanties par le médiateur et le Gouvernement, notamment à travers une officialisation et un élargissement du Comité aux représentants des fronts, pourra certainement garantir un retour durable de la Paix dans notre Pays, et une lutte concertée contre le banditisme résiduel, et le terrorisme frontalier qui menace la Paix retrouvée.

Désormais, il est du ressort des ex-fronts, de recenser leurs ex-combattants, et les domaines de réinsertion de ces derniers, afin que le gouvernement puisse avoir de la matière pour une aide à la Décision.

L'Avenir et l'après Paix sont du ressort de l'autorité politique nationale, car le désir de Paix qui s'est traduit par le dépôt des armes et les différentes mesures gouvernementales d'apaisement méritent une attention particulière et un programme national de réinsertion dont les ex-combattants bénéficieront pour la construction d'un Niger dynamique et uni.

Tout notre Espoir réside dans la stabilité, souhaitant que la 6ème République soit celle du Consensus, du Mérite et du Travail, et celle de Femmes et d'Hommes qui porteront haut et fort l'écho de l'appel à la Paix.

Nous rendons un vibrant hommage au Médiateur sans l'aide duquel nous n'en serons pas là. Le Guide de la révolution Libyenne, son Excellence Mouamar Al Gaddafi, a prouvé qu'il est de ceux qui veulent construire un Continent Uni, où la Coopération Sud-Sud n'est plus un mirage. Il a été le seul qui a aidé le Niger pour sortir du gouffre de ce conflit fratricide, tandis que tous les autres voisins de notre Pays nous regardaient dans l'indifférence la plus totale.

Nous rappelons par la même occasion, que le processus de Paix ne fait que commencer, ce sera un long sentier dont la traversée nécessite l'appui du Guide d'Al Fatah, et donc les moyens promis doivent être mis à disposition afin de concrétiser les projets de développement qui occuperont utilement notre Jeunesse.

La Paix doit être une construction Nationale, et c'est pour cela que nous en appelons aux leaders de l'opposition, afin de revoir leur indifférence quant au processus de Paix actuel.

Rien ne se fera sans cette Paix, et donc le dialogue politique qui s'installe doit prendre ce facteur en compte, et pousser les différents acteurs de l'opposition, à Participer à l'œuvre de construction Nationale du Président Tandja.

Enfin, nous lançons un appel solennel pour l'organisation du Forum National « Paix et Réconciliation », une initiative du Chef de l'état, qui pourra être le lieu de réunification du tissu national, et l'appel au Forum économique afin que nos partenaires économiques puissent appuyer cet effort de Paix.

Le Front

Le MNJ, principale faction rebelle touarègue du Niger, restitue son arsenal de guerre


APA - 06/01/2010
Le MNJ, principale faction rebelle touarègue du Niger, restitue son arsenal de guerre
mercredi 6 janvier 2010

APA-Niamey (Niger) La principale faction de la rébellion touarègue au Niger, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), a remis officiellement ses armes au cours d’une cérémonie près de la cité minière d’Arlit (1300 km au nord du Niger), en présence du ministre de l’Intérieur et du chef d’Etat major particulier du Président Mamadou Tandja, selon des images diffusées mercredi par Télé Sahel, la télévision nationale.

Cette remise d’armes fait suite à la reddition du mouvement rebelle qui a symboliquement déposé les armes en octobre dernier, au cours d’une première cérémonie organisée à Sebbha, en terre libyenne, en présence de Mouammar Kadhafi, le médiateur dans le conflit nigérien.

« Nous parachevons ainsi le désarmement intégral (…) et nous invitons les uns et les autres à s’inscrire dans une dynamique de paix qui pourra faire développer le nord du Niger » a dit Albadé Abouba, le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur et de la Sécurité publique.

Albadé Abouba a promis l’engagement du gouvernement nigérien à accompagner les efforts en vue d’un retour définitif de la paix dans la partie septentrional du pays, en proie à une insécurité quasi résiduelle.

De son côté, le Président du MNJ, Aghali Ag Alambo, a fait part de sa « disposition » à travailler pour le retour total de la paix dans le nord du Niger, secoué ces deux dernières années par une rébellion, éclatée en trois fronts, lesquels ont tous déposé les armes.

Arrivé dans la cité minière d’Arlit en compagnie d’une soixantaine de véhicules 4X4 à bord desquels se trouvaient des éléments de son mouvement, il a restitué un important arsenal de guerre constitué d’armes lourdes, de mines antichar et diverses munitions.

Crée en 2007, le MNJ revendique quelque 3000 combattants qui renoncent ainsi à la lutte armée, en acceptant l’offre libyenne d’aider à leur réinsertion sociale et économique, dans le cadre d’un programme de désarmement intervenu après leur reddition consacrée par une amnistie accordée aux ex combattants par le Président Mamadou Tandja.

Le Front patriotique nigérien (FPN) et le Front des forces pour le redressement (FFR) de la figure historique de la première rébellion touarègue des années 1990, Rhissa Ag Boula, ont également accepté l’offre du médiateur libyen de remettre les armes.

La région d’Agadez où opèrent plusieurs compagnies étrangères est riche en uranium. Depuis février 2007, cette région fait face à une rébellion armée conduite par des groupes touaregs qui revendiquent davantage de meilleures conditions pour les populations du nord du Niger.

Les affrontements entre l’armée et les éléments de la rébellion touarègue exacerbés par de nombreux cas d’explosion de mines attribués aux insurgés, ont fait à ce jour officieusement plus de 80 soldats et environ 200 rebelles tués ainsi que plusieurs morts et blessés parmi les civils.

Ces richesses minières, exploitées depuis 40 ans dans le nord du Niger ont habituellement servi de détonateur à la rébellion touarègue au début des années 1990 ainsi que le soulèvement en février 2007 de l’insurrection menée par le MNJ.

Niamey a officiellement entamé des rencontres avec les factions rebelles en avril dernier lorsque le ministre de l’Intérieur, Albadé Abouba, qui conduisait une forte délégation en Libye avait affirmé que les rebelles touaregs, constitués en trois factions, ont accepté de rendre les armes et de participer à des négociations de paix.

DS/od/APA 06-01-2010

Nucléaire : Le CRIIRAD dénonce les mensonges d'AREVA sur le «nucléaire propre»


Nucléaire : Le CRIIRAD dénonce les mensonges d'AREVA sur le «nucléaire propre»

Les débats sur l'impact environnemental et sanitaire de l'industrie nucléaire fait rage en France, où le géant AREVA surfe sur la politique nucléaire réaffirmée par le président français, Nicolas Sarkozy. Après les déclarations tapageuses de la présidente du groupe, Anne Lauvergeon, sur la prétendue «propreté» de l'énergie nucléaire, Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et chef du laboratoire de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) dénonce dans une interview accordée au site Enviro2b, les mensonges de l’industrie nucléaire qui minore ses émissions de CO2 et ses déchets radioactifs, évalués notamment à 7,5 millions de tonnes au Gabon.

Que répondez-vous à Anne Lauvergeon, présidente d'AREVA, lorsqu'elle affirme que l’énergie nucléaire est «propre» ? «Anne Lauvergeon dit que le nucléaire ne fait pas de CO2. C’est une affirmation totalement erronée. C’est pourtant une information reprise régulièrement dans la presse notamment… Cela fait partie des informations fausses que l’industrie nucléaire véhicule depuis maintenant très longtemps. Avec deux grands mensonges : faire croire aux gens que l’énergie nucléaire ne fait pas de CO2 et qu’elle ne fait que très peu de déchets radioactifs, et qu’on sait parfaitement les gérer.

Lorsque l’industrie nucléaire affirme que cette énergie ne fait pas de CO2, c’est faux parce qu’à chacune des étapes de la production et de l’utilisation de l’énergie nucléaire, il y a des rejets de CO2.

Quelle est la nature de ces émissions de CO2 et dans quel volume ? L’extraction par exemple de l’uranium par des filiales d’AREVA au Niger nécessite de l’énergie. Les pelles, les camions et les machines utilisés pour l’extraction fonctionnent au fioul et grâce à une centrale thermique au charbon extrêmement polluante.

Lorsqu’on évoque l’énergie nucléaire, il faut l’analyser du début, sur la mine d’uranium à la fin, c’est-à-dire le retraitement, pour ce qui concerne la France. Ce qui est frappant, c’est qu’à chaque étape, il y a des rejets de CO2.

Tout l’uranium brûlé dans les centrales françaises passe par la Comurhex de Malvesi, près de Narbonne, qui purifie l’uranium naturel pour en faire de l’UF4. Cette usine a rejeté en 2007, selon les propres chiffres d’AREVA, 384 500 tonnes d’équivalent CO2 et d’oxydes nitriques, ce n’est pas rien.

Est-ce que les rejets de l’industrie nucléaire sont chiffrés et transparents ?
Posez la question à AREVA. Il existe de nombreuses études qui démontrent qu’à force d’aller chercher un minerai de plus en plus pauvre en uranium, il faut de plus en plus d’énergie pour accéder à ce minerai. Le bilan énergétique et le bilan carbone de cette filière nucléaire est, et sera à l’avenir de plus en plus dégradé.

Il serait très intéressant qu’AREVA publie un bilan carbone de l’ensemble du cycle du combustible nucléaire. Il faut savoir que même l’usine de retraitement de La Hague, est une des industries qui rejettent le plus de gaz à effet de serre de la région nord-Cotentin, 80 000 tonnes de CO2 en 2007.

Qu’en est-il des centrales nucléaires elles-mêmes ? Pour fabriquer une centrale nucléaire, il faut énormément de béton, ce qui produit évidemment des gaz à effet de serre. Une centrale nucléaire réchauffe directement l’environnement, puisque le rendement d’une centrale est d’environ 30%. Les 2/3 de l’énergie qui sort du combustible sont perdus localement sous forme d’échauffement de l’eau et de l’air.

Par ailleurs, il y a une question qui n’est jamais traitée, sans que je sache pourquoi, c’est la question de la vapeur d’eau, qui est un gaz à effet de serre. Si on veut être scientifiquement juste, lorsqu’on parle du nucléaire, il faut que la filière nucléaire sorte un bilan carbone honnête et scientifique sur toutes ces étapes.

S’agissant des déchets, vous êtes également en désaccord avec les affirmations de la patronne d’AREVA ?
Selon Anne Lauvergeon, le nucléaire ne produit que de toutes petites quantités de déchets. Il faut quand même rappeler que la mine d’uranium représente une première étape particulièrement polluante dans la production nucléaire. Cette extraction produit des quantités énormes de déchets radioactifs.

On dénombre en France plus de 50 millions de tonnes de boues radioactives, résidus de l’extraction de l’uranium. On estime qu’il y en aurait plus de 35 millions de tonnes au Niger et 7,5 millions au Gabon. On ne peut pas appeler ça des petites quantités de déchets.

Comment se situe la CRIIRAD par rapport à des organisations militantes comme Sortir du nucléaire?

L’objectif de la CRIIRAD, c’est que l’opinion publique ait accès à l’information la plus fiable possible sur la radioactivité en général. La CRIIRAD est une commission de recherche qui se base sur des données scientifiques, sans se positionner pour ou contre le nucléaire.

Notre rôle est d’apporter une expertise sur l’impact de la radioactivité, et de fournir aux citoyens comme aux décideurs politiques une information la pus honnête possible. Tout est parti du mensonge de Tchernobyl, au lendemain duquel un groupe de citoyens a estimé nécessaire de disposer de moyens de mesures et d’expertises indépendants.

Comprenez-vous la politique nucléaire française réaffirmée récemment par Nicolas Sarkozy ?

Il ne faut pas laisser croire que l’énergie nucléaire est propre. Après, que les gens décident en toute connaissance de cause, en considérant les avantages et les inconvénients de chaque source d’énergie, qui ont toutes leurs aspects négatifs, c’est leur responsabilité.

Les politiques disposent-ils d’une information transparente dans ce domaine ?
On voit bien l’étonnement de certains politiques comme Jean-Louis Borloo après la diffusion d’une émission d’Elise Lucet sur la France contaminée, dans Pièces à conviction. Pourtant, l’impact des anciennes mines d’uranium en France, révélé sur France 3, est un problème que nous dénonçons depuis 16 ans».

Publié le 23-12-2009 Source : enviro2b Auteur : gaboneco


Environnement : Sherpa reçoit 80 000 euros d'AREVA


© D.R. Le PDG d'AREVA, Anne Lauvergeon, et le fondateur de Sherpa, maître William Bourdon

Environnement : Sherpa reçoit 80 000 euros d'AREVA
http://www.gaboneco.com/show_article.php?IDActu=16434
La polémique est lancée dans le milieu associatif depuis que Sherpa, le réseau de juristes fervent justicier des impunités de la mondialisation, a reçu 80 000 euros du géant français AREVA, contre qui il a engagé plusieurs procédures judiciaires pour dénoncer la situation environnementale et sanitaire sur ses sites de production au Niger et au Gabon. Si ces sommes ont été versées dans le cadre de la conduite des études de terrain sur les sites d'extraction d'uranium de la multinationale en Afrique, cet apport financier met sérieusement en doute la crédibilité l'ONG dans cette affaire.

Le doute plane désormais sur la capacité du réseau de juristes Sherpa a défendre les intérêts des populations locales dans l'affaire des répercussions sanitaires et environnementales de l'exploitation de l'uranium par AREVA au Niger et au Gabon.

L'ONG internationale, réputée pour ses virulents combats contre les multinationales et la défense des intérêts des populations lésées par la mondialisation, a récemment perçu la somme globale de 80 000 euros d'AREVA. La somme aurait été versée en deux fois sur le compte de l'ONG, en juin et novembre derniers.

La crédibilité du réseau de juriste emmené depuis 2001 par maître William Bourdon, ancien dirigeant de la Fédération internationale des droits de l'Homme, est donc sérieusement mise en péril par cette polémique, alors que depuis 2002, Sherpa et la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) multiplient les enquêtes au Niger et au Gabon pour dénoncer la situation sanitaire et environnementale autour des mines d'uranium du leader du nucléaire français.

Ces sommes auraient été perçues dans le cadre d'un accord conclu entre Sherpa et AREVA sur la mise en place d'une procédure d'indemnisation et d'observatoires de santé locaux. Pour mener à bien ce projet, Sherpa aurait demandé à AREVA de participer aux études sur le terrain, globalement évaluées 280 000 euros.

Un accord duquel s'était retiré le CRIIRAD qui doutait de sa crédibilité. L'ONG continue d'ailleurs jusqu'à aujourd'hui à dénoncer l'atténuation médiatique orchestrée par AREVA sur les répercussions sanitaires et environnementales de ses mines d'uranium au Niger et au Gabon.

Alors qu'il y a moins de trois ans, Sherpa accusait encore AREVA de mettre «en danger autrui», d'«homicides involontaires» et de «faute inexcusable», le versement de ces fonds vient remettre en doute sa capacité à défendre les intérêts des populations locales face aux moyens déployés par AREVA pour atténuer ce coup à son image.

Pour couronner le tout, le bilan financier de Sherpa ne joue pas en sa faveur. Financièrement sur la corde raide après avoir été débouté de leurs plaintes pour «Biens mal acquis» contre des chefs d'Etats africains, Sherpa a déjà du licencier sept de ses salariés. L'avocat et membre du conseil d'administration de l'ONG, Joseph Breham, avoue même que «c'était ça ou couler».

Publié le 05-01-2010 Source : l'express Auteur : gaboneco