Libye: Risque de «guerre civile» si les ex-combattants ne rentrent pas dans le rang
5 Janvier 2012
En Libye, les violences de ce début de semaine ont montré combien la situation sécuritaire était encore volatile.
En cause notamment, la présence dans la capitale des milices d'ex-combattants. Au point que le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a évoqué mardi soir le risque d'une « guerre civile », après des affrontements qui ont fait quatre morts à Tripoli entre des ex-rebelles de Misrata et un groupe armé local. C'est dans ce contexte difficile qu'a été nommé un chef d'état-major des armées chargé entre autres d'absorber les ex-rebelles dans la future armée nationale.
Le président du CNT a expliqué que le pays allait vers la guerre civile si les différends continuaient d'être réglés par les armes. Mais l'abandon de ces armes par les rebelles demeure plus que jamais lié à la mise en place d'une armée nationale. La plupart des milices estiment en effet que tant que le gouvernement ne se dotera pas de forces pour sécuriser le territoire, leur présence armée est primordiale.
La nomination, mardi, comme chef d'état-major de Yusuf al-Manqush, un général à la retraite depuis dix ans, qui a rejoint le mouvement de révolte dès le mois de février, devrait en théorie satisfaire la plupart des ex-combattants. Mais les hommes de Abdullah Naker, un des deux groupes rebelles issus de Tripoli, indiquent qu'ils ne lâcheront pas leurs armes avant que des salaires satisfaisants leurs soient versés.
Le « Groupement des rebelles de Libye », une organisation qui se veut nationale et qui avait proposé six noms pour le poste de commandant des armées, a dénoncé pour sa part le fait que le nom d'al-Manqush ait fuité avant l'annonce officielle par le président du CNT, mardi soir.
Mais jusqu'à présent, aucun des groupes rebelles ne remet en cause la personne choisie par le CNT pour diriger une future armée nationale. Un premier pas non négligeable pour les hommes d'Abdeljalil et le gouvernement.
La situation sécuritaire dans la bande sahélienne au coeur des préoccupations
Moussa al-Kouni, membre du Conseil national de transition (CNT) libyen et représentant des Touaregs dans le Conseil, était à Paris hier mercredi où il a eu des entretiens informels au ministère des Affaires étrangères et au ministère de la Défense. Objet principal de ces entretiens : le rétablissement de la sécurité en Libye et la situation sécuritaire dans la bande sahélienne.
Alger et Niamey interceptent une importante cargaison d'armes
L'armée algérienne annonce avoir intercepté en début de semaine à la frontière nigéro-algérienne un convoi de quatre véhicules tout terrain transportant des individus de différentes nationalités africaines et qui tentaient d'acheminer une importante cargaison d'armes et de munitions.
Toujours selon Alger, cette intervention qualifiée de « dynamique et efficace » a permis de récupérer 71 armes de guerres type PMAK, des fusils mitrailleurs lance-roquettes RPG 7 ou encore des fusils à lunettes.
Selon nos informations, cette interception s'est faite avec l'aide de moyens héliportés algériens avec le soutien de l'armée nigérienne qui a poursuivi le convoi sur son territoire avant qu'il ne repasse la frontière. Deux soldats nigériens ont trouvé la mort dans l'explosion d'une mine, un autre a été blessé.
Liens Pertinents
Le convoi arrivait de Libye et semble composé d'éléments proches d'Aqmi, selon de bonnes sources. On ne connait pas pour l'instant le nombre exact de personnes arrêtées par les Algériens.
A Niamey, les autorités se félicitent de cette opération marquée par une bonne coopération entre les deux armées. C'est la première fois que les Algériens agissent en coordination avec l'armée nigérienne, avoue une source diplomatique. Les Algériens sont régulièrement accusés par leurs partenaires de manquer de fermeté dans leur lutte contre Aqmi, en n'aidant pas militairement leurs voisins, moins bien armés. Ces dernières semaines, l'Algérie a réalisé plusieurs interceptions d'éléments d'Aqmi dans la région de Djanet.
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