dimanche 2 mai 2010

Après 50 ans d’indépendance… Crise alimentaire au Niger


Crise alimentaire au Niger

Après 50 ans d’indépendance

« Suite à la situation de pénurie alimentaire que connaît la république du Niger, le gouvernement du Burkina Faso exprime sa solidarité au peuple frère du Niger et décide de lui faire un don de cinq mille (5000) tonnes de céréales, ceci, en raison des relations d’amitié et de bon voisinage qui lient les deux pays ». C’est là une des communications orales du dernier conseil des ministres du mercredi 28 avril 2010.


Drôle de coïncidence, pourrait-on dire, car le même jour, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des affaires humanitaires, John Holmes, au terme d’une visite de trois jours, a réitéré, mercredi dernier, "l’appel d’urgence" de son institution à l’aide internationale en faveur du Niger, frappé par la crise alimentaire. Le soutien du Burkina entre donc en droite ligne dans cet appel à l’aide internationale.
Déjà, une campagne de distribution gratuite de vivres a été lancée par John Holmes dans le village de Koléram, dans la région de Zinder (sud-est). D’un montant de 18,7 millions de dollars, cette opération conduite par l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM) avec des ONG locales doit permettre de distribuer près de 18 000 tonnes de vivres aux enfants menacés par la malnutrition à travers le pays.
130 millions de dollars ! C’est le fonds supplémentaire demandé par l’ONU pour essayer de faire face à l’insuffisance alimentaire au pays d’Hamani Diori. En effet, quelque 7,8 millions de Nigériens (plus de la moitié de la population) sont en "état d’insécurité alimentaire", sur quelque 10 millions de personnes "touchées" par la crise au Sahel, en raison notamment de la sécheresse ayant affecté les récoltes.

Cette crise alimentaire intervient au moment où, à l’instar du Burkina et du Niger, 14 pays africains vont célébrer le cinquantenaire de leur indépendance. Il y a lieu alors de se demander comment, après 50 ans d’indépendance, ces pays peuvent n’avoir pas encore atteint l’autosuffisance alimentaire. Peut-on seulement parler d’autonomie quand on a faim et qu’on n’arrive pas à se nourrir sans aide extérieure ?
En d’autres termes, un homme affamé ne saurait être un homme libre, comme dirait l’autre. L’éducation, la santé et l’alimentation restent pourtant les trois variantes indispensables pour amorcer le développement. « Ventre affamé n’a point d’oreille », dit un adage. Et sans autosuffisance alimentaire, on ne peut parler de développement. Pour revenir au Niger, la situation y est d’autant plus préoccupante que le ministre de la Santé, Nouhou Hassan, a déclaré que "la malnutrition touche 500 000 enfants de 6 à 23 mois, soit 18% des enfants de cette tranche d’âge, à travers le pays".

Cependant, on se doute bien qu’une telle déclaration n’aurait pas pu être faite à l’époque du colonel « acheveur de chantiers », Mamadou Tandja, tant ce dernier était passé maître dans l’art de camoufler la menace de crise alimentaire qu’il qualifiait plutôt d’un « simple déficit alimentaire dans certaines régions du pays ». Il aura d’ailleurs fallu le coup d’Etat du 18 février 2010 pour mettre au grand jour la pénurie alimentaire par l’entremise du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). Ainsi donc les greniers de Tandja étaient vides ! Constations-nous dans notre Regard sur l’actualité du 12 mars 2010.

Souhaitons que la solidarité internationale puisse voler au secours des Nigériens. C’est la faute à leurs dirigeants s’ils en sont arrivés là. Les méthodes culturales et la mal gouvernance sont les précurseurs d’une telle situation. Le caractère impropre à l’agriculture de nos sols ne saurait être un prétexte à un laisser-aller, car des pays comme l’Inde, la Chine et, dans une certaine mesure, Israël, mal partis au départ, ont pu parvenir à l’autosuffisance en surmontant les obstacles naturels auxquels ils étaient confrontés grâce à de nouvelles pratiques culturales et à des politiques appropriées. Il convient donc de repenser la politique agricole générale en Afrique subsaharienne. A cœur vaillant, rien d’impossible !



Hyacinthe Sanou
lobservateur


Il y a 3 commentaire(s) pour cet article

posté le Fri, 30 Apr 2010 11:07:16 +0000, par Diogène

Mr Sanou, cette affaire de famine au Niger, il faut l’aborder avec prudence. Je ne dis pas que ce n’est pas vrai, mais quand tu vois la communauté internationale se mobiliser pour de l’humanitaire, c’est qu’il y a à manger dedans. Comme l’uranium du Niger est convoitisé, alors les courtisans du Niger se multiplient. Ainsi quand viendront les meilleurs jours, les autorités nigériennes diront à leurs "bienfaiteur" d’aujourd’hui : venez à notre table car nous avons eu faim et vous nous avez donné à manger, nous étions faibles et vous nous avez soutenus...
Bref, le pillage du Niger a commencé.

posté le Fri, 30 Apr 2010 17:22:07 +0000, par Lecitoyen

Y a t il le droit d’un peuple à disposer de lui même s’il est incapable de se nourrir ? La reponse c’est NON.
Après 50 ans de pseudo indépendance la plupart des pays africains notamment ceux au sud du sahara sont incapable d’assurer une alimentation suffisante à leur population.
Toutes les politiques agricoles que les autres nous aidé à mettre en place et qu’ils ont financé à des cout de milliards ont échoué.L’argent est allé dans les poches des ministres et autres secrétaires généraux et directeurs regionaux.
Pour montrer à tel point ces présidents ne sont pas là pour notre bien comment comprendre que depuis longtemps Tandja ait tenté de cacher l’ampleur de la famine au Niger ? Ils veulent exploiter la misère et la pauvreté de la population à des fins de pouvoir.
Au Burkina en 3 ans de revolution on avait atteint une autosuffisance alimentaire et notre haricot était exporté en Europe.Tout est question de volonté et de patriotisme.Ceux qui veulent travailler pour l’intérêt de leur population le réussissent sans problème.Et ceux aussi qui veulent travailler contre les intérêts de leur masse populeur le réussissent également.
Mais un jour tous ces énnemis de nos nations paiement cher le mal qu’ils font subir au peuple.

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