Tazarche : la fin des illusions
Politique
Jeudi, 05 Novembre 2009 08:41 Finalement, la chose tant redoutée pour le Niger est arrivée, c’est-à-dire la réaction énergique de la Communauté Internationale face au refus obstiné des autorités nigériennes de revenir au cadre constitutionnel normal. Alors que la plupart de nos concitoyens commençaient à désespérer en voyant le peu d’intérêt que la Communauté Internationale semblait réserver à la question nigérienne, et face à la détermination du Président Tandja de parachever la démolition de la démocratie entamée sous la Cinquième république et consommée à l’orée de la Sixième république, la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), lors de son dernier Sommet à Abuja, s’était résolument penchée sur la situation des différents foyers de tension de son espace, notamment la Guinée du sanguinaire Moussa Dadis Camara et le Niger de Tandja Mamadou. Revenons un peu sur les péripéties qui avaient présidé à la prise de cette importante décision qui suspendait le Niger de toutes les instances de la CEDEAO, en attendant, si la situation n’évoluait pas, des sanctions plus contraignantes.
Du respect du Protocole Additionnel de la CEDEAO
Il faut dire que lorsque la CEDEAO était passée du stade de voeux pieux à une véritable intégration régionale avec la création et la mise en place d’institutions communautaires comme le Parlement de la CEDEAO, il était également apparu nécessaire d’édicter des règles et principes consensuels autour de la démocratie et de la bonne gouvernance dans cet espace qui ambitionnait de se tourner vers l’avenir qui passait inéluctablement par la promotion et le renforcement du cadre démocratique dans les pays membres. En effet, après des débuts laborieux, la démocratie semblait s’enraciner dans la plupart des Etats membres de la CEDEAO (Bénin, Mali, Ghana, Sénégal, Nigeria, Niger), et il fallait alors encourager ce processus de normalisation démocratique en créant toutes les conditions au niveau des Etats-acteurs. C’est dans cet esprit que le Protocole Additionnel de la CEDEAO sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance vit le jour à Cotonou au début des années 2000, sous la Présidence d’un certain … Tandja Mamadou, qui était loin de penser, à l’époque, qu’il venait de mettre un grain de sable dans son ‘’attiéké’’ et poisson braisé, comme disent les compatriotes de Guillaume Soro ! Tous les Etats membres avaient ratifié ce Protocole et s’étaient engagés à le respecter et à le faire respecter. Par deux années successives le Président Tandja avait assuré la Présidence de la CEDEAO pour la vulgarisation et la promotion de ce Protocole Additionnel auprès de ses pairs. Il était tellement engagé dans cette voie que ses pairs de la CEDEAO avaient jugé utile de le désigner comme médiateur attitré dans certains conflits en cours dans des pays de l’espace régional, notamment le Togo et la Côte d’Ivoire.
En fait, que prévoyait, essentiellement, le Protocole Additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance ? Substantiellement, ce Protocole portait sur le respect par les acteurs politiques d’un pays d’un minimum de règles élémentaires ayant trait à la conquête et l’exercice du pouvoir. Il s’agissait, principalement, des Constitutions et des Codes électoraux qui ne devaient point être modifiés, selon ce Protocole, six mois avant la tenue d’un scrutin quelconque, à moins que cela n’ait fait l’objet d’un consensus général de la part de tous les acteurs concernés. En cas de violation de ce Protocole par un Etat signataire, des sanctions avaient été prévues contre cet Etat, sanctions allant jusqu’à de la fermeture de toutes les frontières de l’espace CEDEAO, à l’interdiction de voyager dans l’espace CEDEAO et au gel des avoirs des autorités civiles et militaires du pays sanctionné. Dès sa mise en vigueur, le Protocole connut quelques couacs avec les tentatives de Mathieu Kérékou et de O. Obasanjo qui voulaient modifier les Constitutions de leur pays respectif afin de briguer un troisième mandat en violation du verrou limitatif inscrit dans chacune des deux Constitutions. Le premier y renonça devant la levée de boucliers de ses concitoyens avec le célèbre slogan ‘’Touche pas à ma Constitution’’, tandis que le second vit sa tentative repoussée par le Sénat nigérian. Avec ces deux tentatives avortées, on avait pensé que le Protocole avait encore de beaux jours devant lui pour dissuader les candidats à des présidences à vie, mais avaiton très vite crié victoire que surgit au Niger le phénomène tazarché de Tandja Mamadou.
Du tazarché au … Protocole
L’année 2009 fut incontestablement celle de la mise à l’épreuve des convictions démocratiques du Président Tandja, qui, après avoir prêché la bonne parole dans l’espace CEDEAO, devait donner l’exemple, c’est-à-dire créer les conditions d’une alternance pacifique au pouvoir dans son pays en organisant des élections générales pour passer le témoin à un autre Nigérien tout aussi démocratiquement élu que lui. Mais voila qu’entre la parole et les actes, il y a bien un fossé, une distance comme celle qui sépare la terre du ciel, distance à l’intérieur de laquelle le Président Tandja ratera son rendez- vous avec l’histoire, la grande histoire ! Il le fit, non pas dans le souci d’une quelconque grandeur qu’il aurait eue d’ailleurs en quittant humblement le pouvoir avant que le pouvoir ne le quitte, mais il le fit uniquement pour assouvir une soif inextinguible du pouvoir pour le pouvoir ; il le fit également pour des considérations bassement subjectivistes d’un ego surdimensionné infantilisant tous les Nigériens ; il le fit enfin, pour sauver le clan, la famille. Pour cela, il était prêt à renier son double serment coranique qui l’engageait à partir le 22 décembre 2009 après des élections libres et transparentes ; Il était prêt à renier la grandeur de la servitude militaire faite d+’honneur et de sacrifice, lui qui aimait toujours se référer à son passé militaire ; il était enfin prêt à renier les vertus de la sagesse que confère le grand âge (71 ans) pour un homme arrivé au crépuscule de son existence et qui devait plutôt faire le bilan de sa vie au lieu de s’engager dans une nouvelle aventure, somme toute vouée à l’échec cuisant, à brève ou longue échéance !
Les forces républicaines et démocratiques avaient utilisé tous les recours légaux et constitutionnels pour l’amener au respect de la Constitution. Elles l’avaient même ménagé en lui offrant toutes les possibilités de sortir honorablement de ce triste engrenage. Mais c’était sans compter avec le fait que Tandja et ses affidés jouaient hors-jeu, à l’image de beaucoup de dirigeants africains que les spécialistes de la science politique appellent des chefs néo-patrimoniaux. ‘’Peu soucieux de la paix et de la sécurité de leurs concitoyens, les chefs néo-patrimoniaux préfèrent la stratégie de la terre brûlée. N’ayant pas la vision des hommes d’Etat et aveuglés par le pouvoir et ses fastes, ils ne se soucient point de la façon dont l’histoire les jugera. De ce fait, ils n’hésitent pas à plonger leurs pays dans des calamités monstrueuses. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de dirigeants africains ont, le plus souvent, leur nom gravé au panthéon de l’infamie que dans les temples de la gloire’’, prévenait déjà notre compatriote et brillantissime contributeur Mamoudou Gazibo, Professeur agrégé de science politique à l’Université de Montréal, en juillet 2009.Plus loin, dans cette même analyse, Mamoudou Gazibo diagnostiquait que ‘’ l’histoire récente nous montre que pour ce genre de dirigeants, l’Etat est un patrimoine privé qu’ils ne conçoivent céder à personne d’autre. Ils s’auto-convainquent d’être indispensables, opportunément aidés en cela par des spécialistes en flagornerie qui redoublent d’autant plus d’ardeur que, parvenus au sommet par hasard, ils ne peuvent rien espérer par leur mérite personnel. Les chefs néo-patrimoniaux se plaisent à confondre leur sort individuel avec le sort de leur pays et de ce fait, ils ne quittent le pouvoir que si on les accule méthodiquement. Ils promettent chantiers et paradis, mais n’apportent que misère et servitude comme on l’a déjà vu avec Bokassa, Mobutu au Zaïre ou Omar Bongo au Gabon’’.
Ainsi, jamais, l’histoire contemporaine africaine n’avait produit auparavant une telle situation, où, de désaveux en désaveux, de censures juridictionnelles en censures juridictionnelles, un Président élu démocratiquement s’était obstiné à démolir littéralement les règles du jeu pendant le jeu pour s’aménager un bail à vie au pouvoir. Une obstination extraordinaire de la part d’un homme venu au pouvoir par les urnes, à vouloir saper, démolir totalement les fondements démocratiques de l’Etat du Niger. Dans la gymnastique pour défendre le coup d’Etat civil, paradoxalement, il avait eu toujours recours à la même Constitution du 09 août 99. C’est assez curieux comme démarche, mais elle est caractéristique de tous les projets frauduleux de ce genre : invoquer une disposition pour mieux la violer ! Cela s’appelle de l’imposture tout simplement. D’ailleurs, l’imposture du Président Tandja sera observée même dans ce qu’on a appelé la Sixième République avec le fameux Décret qui conférait d’importants pouvoirs au Premier Ministre, y compris la conduite des fameux chantiers qui constituait l’essence même du projet tazarché, et qui nous ramène, de facto, paradoxalement, à la Cinquième République ! Les automobilistes appellent cela, rétrograder en cas d’excès de vitesse, monsieur le Président ! Au-delà même de cet aspect de duperie juridique d’un projet personnel et illégal, il faut noter que toutes les questions politiques nationales avaient été gérées au gré de la volonté du Président Tandja dans l’unique dessein de créer les conditions frauduleuses de son maintient au pouvoir. Remarquez aujourd’hui, comment il avait géré au départ l’épineux problème de la rébellion (le MNJ). Souvenez-vous de toute la radicalité et de toute l’intransigeance dont il avait fait montre dans le traitement de ce dossier, intransigeance dont on avait l’indicible impression qu’elle ne tenait, en vérité, qu’à un seul et unique objectif : faire perdurer le conflit armé pour que cela constitue un obstacle à l’organisation des élections générales dans tout le pays. A partir de l’instant où il avait annoncé son projet tazarché et qu’il l’avait décrété irréversible, il s’était immédiatement attelé à faire la paix avec ceux qu’il appelait rageusement ‘’bandits armés et trafiquants de drogue’’. Aujourd’hui, il s’assoie au salon avec ‘’les bandits et les trafiquants de drogue’’ avant de les amnistier, n’est-ce pas Nouhou Arzika qui avait fait un point d’honneur que tous ‘’les assassins du MNJ seraient traduits devant la justice pour répondre de leurs crimes’’ ! Voilà comment le Président Tandja en prédicateur peu convaincu de l’évangile démocratique dans l’espace CEDEAO s’était retrouvé pris dans son propre piège en voulant à tous prix transformer un régime démocratique en une monarchie dynastique, qui substituerait ‘’Son Excellence’’ par ‘’Sa Majesté Tandja 1er’’, les citoyens en sujets !
Quand les appels à la raison sont méprisés !
Lorsque le Président Tandja avait officiellement formulé son voeu de rester au pouvoir au-delà de son second et dernier mandat, plusieurs appels à la retenue et à la raison lui avaient été adressés de la part de la Communauté Internationale pour l’amener au respect des règles constitutionnelles du Niger. Souvenez-vous des missions d’information diligentées par la CEDEAO auprès des autorités nigériennes ; souvenez- vous de la tenue d’une session du Conseil des Sages de la CEDEAO à Niamey qui avait même été boycottée par les médias publics à cause de la teneur anti-tazarché de son message ; souvenez-vous encore de la visite des émissaires de la CEDEAO en prélude au Sommet de cette organisation et qui avaient rencontré toutes les parties prenantes afin d’établir un rapport final sur l’absence de consensus national autour du tazarché ; souvenez-vous aussi des mises en garde de l’Union Européenne, des USA, du Canada, du gouvernement Danois, de l’UA, de l’ONU pour tenter de dissuader Niamey de plonger dans une crise politique et institutionnelle. Malheureusement pour le Niger, tous ces appels à la raison et à la retenue avaient été royalement méprisés par le pouvoir de Niamey au nom d’une prétendue souveraineté nationale de pacotille du dernier pays de la planète Terre ! Avec la tenue du référendum du 04 août 2009, les démocrates nigériens n’avaient guère baissé la garde et avaient même amplifié la lutte dans une atmosphère de répression sauvage. C’est dans ces conditions que la CEDEAO, dans le sillage des massacres au Stade du 28 septembre par le satrape de Conakry, Dadis Camara, dépêcha la Présidente Libérienne Hélène Johnson Sirleaf et l’ancien Chef d’Etat du Nigeria, le Général Abubacar Abdullsalami, pour se rendre à Niamey, porteurs d’une recommandation de l’organisation régionale demandant aux autorités nigériennes de surseoir à l’organisation des législatives du 20 octobre 2009. Pratiquement éconduits, ces hauts émissaires quittèrent bredouille, emportant avec eux la dernière chance pour le Niger de s’en sortir. En toutes autres circonstances, les Nigériens auraient sans doute applaudi la témérité, la pugnacité du Président Tandja de ne point reculer devant des injonctions extérieures s’il ne s’était agi d’une question aussi gravissime portant sur la stabilité politique et institutionnelle du Niger pour l’enracinement de laquelle d’innombrables sacrifices ont été consentis par nos concitoyens.
A présent, c’était sans surprise que la réunion des Chefs d’Etat de la CEDEAO, où d’ailleurs le Niger avait brillé par son absence, avait pris la lourde sanction de suspendre le Niger de toutes les instances de la Communauté, en attendant les fruits de la médiation : aujourd’hui, la CEDEAO ne reconnaît ni le référendum du 04 août, encore moins les législatives du 20 octobre ! Chose très grave, et surtout blessant, le Niger a été mis dans le même panier que la Guinée de Dadis Camara au niveau des sanctions ! C’est également sans surprise que l’Union Africaine, lors de la réunion de son Conseil de Paix a reconduit les mêmes sanctions prononcées par la CEDEAO contre le Niger. Bientôt, et on n’ose à peine le croire, l’UE gèlera sa coopération économique et financière avec le Niger ! Niamey a un mois pour renouer le dialogue avec l’opposition afin de parvenir à une solution définitive, n’en déplaise aux Nouhou. Or, visiblement, les autorités de Niamey, conseillées par les idéologues de la haine, ne semblent point enclines à ouvrir un quelconque dialogue avec la CFDR. En témoignent les manifestations stupides organisées à l’intérieur du pays pour vitupérer la CEDEAO et les mandats d’arrêt internationaux lancés contre les ténors de l’opposition. Voila la réponse, très réductrice, des idéologues de la haine et de l’apologie du crime (n’est-ce pas Djibril Abarchi), qu’ils entendent apporter aux exigences de la Communauté Internationale. Il faut, en définitive, plaindre ce Niger qui en est aujourd’hui réduit à des imbécillités pour se construire une réputation de pays voyou, infréquentable ! Est-celà, ‘’la refondation’’, ce container de haine, de bêtises, d’immondices déversés sur le chemin de la respectabilité, de l’honneur, du patriotisme que tous les bons hommes d’Etat souhaitent pour leur nation ? Enfin de compte, ne peut-on pas conclure qu’à la lumière de ce qui se passe aujourd’hui, ‘’la refondation’’ n’est rien d’autre qu’une prime à la haine pour tous les névrosés que la démocratie a recalés et/ou frustrés ? Ce sera l’objet d’une autre dissertation, un jour.
Un adage français ne dit-il pas, ‘’quand le vin est tiré, il faut le boire’’ même s’il est amère, ajoute le Président du groupusculaire MPN Matassa ? Chez nous aussi, un célèbre griot dans ses récits épiques, affirmait ceci : ‘’Lorsqu’un individu affirme, péremptoirement, qu’il s’en fout de tout le monde, oublie-t-il que, cette assertion a une symétrie : tout le monde s’en fout de vous’’ ! Que ceux qui font ces criailleries contre la Communauté Internationale soient conséquents avec eux-mêmes : nous sommes souverains, on s’en fout de tout le monde … même de la coopération économique internationale ! Normal, me diriez-vous, pour un pays qui s’apprête à devenir ‘’le Koweït ou le Dubaï de l’Afrique de l’Ouest’’, inji* Ben Omar !
Conséquences immédiates du tazarché Lorsque la CEDEAO avait pris la lourde décision de sanctionner le Niger, dès le lendemain, la Ministre des Affaires Etrangères Aïchatou Mindaoudou, s’était empressée de convoquer un point de presse pour, soi-disant, rassurer les Nigériens sur les implications réelles des mesures prises contre le Niger. Elle avait raison de dire que les frontières ne seraient pas (encore) fermées pour ses compatriotes, que la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO ne serait point affectée, que le Niger demeurerait toujours membre de la CEDEAO, et bla-bla… Mais au fonds, Mindaoudou mentait. Elle avait menti par omission. En effet, lorsque la CEDEAO dit ne pas reconnaître le référendum du 04 août 2009 et les législatives du 20 octobre, la déduction à en faire est toute simple : la CEDEAO ne reconnaît pas la Sixième république, donc c’est la Constitution du 09 août qui demeure en vigueur. Conséquence immédiate : c’est qu’à partir du 22 décembre 2009 à minuit, pour la CEDEAO, le Président Tandja n’a plus aucune légitimité, ni aucune légalité ! Que va-t-il se passer alors si le Président Tandja, pour la CEDEAO et l’ensemble de la Communauté Internationale ne pourra plus être considéré comme le Président légitime et légal du Niger ? Au regard du droit, à partir du 22 décembre donc, le Président Tandja sera considéré comme un usurpateur, un homme qui se maintiendra au pouvoir par la force et contre la volonté de son peuple. Toujours au regard du droit, à l’expiration de son second et dernier mandat, si des élections ne sont pas organisées, une vacance du pouvoir sera constatée. Alors, pour résoudre le problème, il faudra recourir à l’Article 42 de la Constitution du 09 août 99 qui dispose que la Présidence de la République par intérim sera confiée à la Président de la Cour Constitutionnelle de Mme Fatouma Bazaï, puisqu’en droit, celle-ci n’est nullement dissoute ; des élections devront être organisées dans les délais prévus par la Loi Fondamentale dans 45 jours au moins et 90 jours au plus. Voila ce que Mindaoudou n’avait pas pu dire, mais qu’il fallait comprendre pourtant.
*Inji : signifie selon Ayouba Karimou et Zak
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