samedi 7 novembre 2009

Ag Bahanga appelle au dépôt des armes et au respect de l’accord d’Alger


Salima Tlemçani El Watan 07-11-09
samedi 7 novembre 2009

Durant quatre jours, du 30 octobre au 2 novembre, le stade municipal de Kidal, au nord du Mali, a réuni plus de 500 personnes, en majorité des notables touareg venus de Tombouctou, Gao et de Kidal, dans le cadre d’un forum consacré à l’unité des rangs de la communauté.

Se voulant un forum intercommunautaire, cette rencontre a été une occasion de réitérer la volonté de chacun des participants d’encourager la voie du dialogue au lieu de celle de la violence, en rejoignant le processus enclenché par l’accord d’Alger, signé en 2006 par les autorités maliennes et la rébellion targuie, sous les auspices de l’Algérie. « Au début, la rencontre avait uniquement pour but de réunifier les rangs de la communauté, mais après, elle a évolué pour être une tribune d’appel à la paix, avec l’appui de Bamako puisque trois ministres y ont pris part. Nous voulions mettre les autorités devant leurs responsabilités et prendre à témoins l’Algérie et la Libye face à la situation explosive dans laquelle se trouve la région », explique le porte-parole de l’Alliance pour le changement, Hama Ag Sid Ahmed. Le message de Ag Bahanga, le chef historique de ce mouvement, lu par un de ses proches, fait état de sa volonté de faire taire les armes et de revenir à l’accord d’Alger. « J’affirme solennellement m’inscrire résolument dans le processus de paix et renoncer à la violence comme moyen de revendication (…) Dorénavant j’inscris mon action dans le dialogue, la paix et la démocratie », a écrit Ag Bahanga, en précisant que son action est une réponse à l’appel lancé par El Gueddafi, le 17 août 2008 à Oubary, exhortant les rebelles à déposer les armes et à renoncer à l’usage de la violence contre le Mali et le Niger.

Ag Bahanga, qui avait signé l’accord d’Alger puis repris les armes, en février 2009, a déclaré : « A tous ceux qui ont œuvré au dénouement heureux du long processus de conquête de la paix au Mali et dans la sous-région, je voudrais exprimer ma profonde gratitude. En premier lieu au guide Mouammar El Gueddhafi qui a toujours accompagné de ses conseils éclairés les parties en conflit pour qu’une paix durable soit retrouvée au Mali et au Niger. Ensuite au peuple algérien et à son président, Abdelaziz Bouteflika, qui ont vécu dans leur chair ce douloureux conflit fratricide en étant toujours présents et fraternels. Aux cadres maliens qui ont œuvré, difficilement et dans l’anonymat, à une médiation souvent ingrate. Je voudrais remercier tout particulièrement Amadou Toumani Touré, président du Mali, pour la patience dont il a fait preuve et pour la sagesse qui a guidé les nombreuses actions qu’il a posées afin que la paix soit dans le septentrion du Mali. » Cette déclaration a été perçue comme un important gage de bonne volonté de Ag Bahanga, mais aussi de toute la communauté targuie qui espère vivre dans la paix et la stabilité. Maintenant que la balle est du côté des autorités maliennes, va-t-on continuer à tergiverser autour de l’avenir d’une région qui compte 10% de la population du Mali ?

Par Salima Tlemçani

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