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vendredi 17 avril 2009
Fin de la visite de travail du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, en Grande Jamahiriya
Adine Ag Aglasse, (AP/MISPD) -Sahel Dimanche-15-04-09
Fin de la visite de travail du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, en Grande Jamahiriya Arabe Libyenne, Populaire et Socialiste : des résultats réconfortants à tous points de vue
vendredi 17 avril 2009
Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, M. Albadé Abouba, a effectué, du 2 au 8 avril 2009, une visite de travail en Libye sur invitation de son homologue libyen, le Général Major Abdelfateh Youness Albidi, Secrétaire du Comité populaire général de la Sécurité en Grande Jamahiriya Arabe Libyenne, Populaire et Socialiste. Le ministre d’Etat était accompagné d’une forte délégation composée de responsables politiques et administratifs, civils et militaires.
L’objet de la visite était de discuter des problèmes de sécurité transfrontalière, de trafic de drogue et d’immigration clandestine qui, au regard des derniers événements survenus en mars en mer méditerranée, constituent un réel sujet de préoccupation pour les deux pays ; donner une suite au souhait exprimé à Niamey par le Guide, en sa qualité de président de l’Union Africaine, d’instaurer une paix définitive dans l’espace sous-régional. Et ce, d’autant plus que le souhait du Guide cadre parfaitement avec la volonté nationale largement exprimée à travers le forum de la paix tenu à Niamey les 25 et 26 février 2009.
S’agissant de la visite de travail, il faut préciser que c’est en réponse à l’invitation que lui a adressée son frère et ami le Général Major Abdelfateh Youness Albidi, Secrétaire du Comité Populaire Général de la Sécurité en Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste, que son excellence Monsieur Albadé Abouba, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation a effectué une visite de travail en Grande Jamahiriya Arabe Libyenne.
Les deux parties ont tenu une réunion de travail le 4 avril 2009 sous la co-présidence des deux ministres avec la participation des membres des deux délégations. La réunion qui fait suite à celle tenue le 9 octobre 2008 à Tripoli, était relative aux questions sécuritaires, notamment sur les mécanismes pratiques et appropriés visant à mettre fin au phénomène de l’immigration clandestine, l’infiltration illégale, la contrebande, le terrorisme et la criminalité sous toutes ses formes.
A l’issue de cette réunion qui s’est déroulée dans une atmosphère fraternelle et cordiale, et après d’amples discussions et échanges de points de vue en commission, les deux parties ont convenu de la création de trois (03) comités. Le premier comité est celui chargé du contrôle des frontières) ; la lutte contre les infiltrations illégales ; la contrebande et l’immigration clandestine. Il est dirigé par le" Colonel Garba Maikido, Chef d’Etat Major Adjoint de l’Armée de Terre, pour la partie nigérienne, et par le Général Nuri Taher Aljatlaoui, directeur Général des Patrouilles de Surveillances Centrales, pour la partie libyenne. Le second comité est chargé de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Il est dirigé par le Lieutenant-Colonel Mahamadou Ibrahim Bagadoma, Haut Commandant en Second de la Gendarmerie Nationale, pour la partie nigérienne, et le Général Mustapha Amer Al Moakel, Chef Adjoint de Service pour la Sécurité, pour la partie libyenne.
Quant au troisième comité, il est chargé de la lutte contre les stupéfiants et les substances psychotropes. Il est dirigé par le Contrôleur Général de la Police, Abdallah Wafi, Conseiller technique du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de la Décentralisation, pour la partie nigérienne, et par le Colonel Ismail Al Mabrouk Al Karmi, Chef du service de lutte contre les stupéfiants et les substances psychotropes, pour la partie libyenne. Deux (02) coordonnateurs ont été désignés à cet effet.
Il s’agit du Général de Brigade Maï Manga Oumara, Chef d’Etat Major Particulier du Président de la République, pour le Niger, et le Général Farag Nassib Al Kabyli, Secrétaire général du Comité Populaire Général de la Sécurité Publique, pour la Libye. En outre, les deux parties ont convenu de conjuguer leurs efforts dans les domaines ci-dessus cités de façon à permettre la sécurisation et la stabilité aux deux pays. A cet effet, elles ont réaffirmé la nécessité d’organiser des réunions desdits comités et dont la première sera tenue dans trois mois (03) afin d’évaluer les résultats de leur travail.
La partie libyenne a réaffirmé son engagement à étudier, en vue de leur satisfaction, les besoins qui seront formulés par la partie nigérienne. Il faut noter que la visite de la délégation nigérienne a coïncidé avec la présence à Tripoli des délégations des trois (3) groupes armés impliqués dans la question de l’insécurité au nord du Niger à savoir, le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), le Front Patriotique Nigérien (FPN) et le Front des Forces de Redressement (FFR) qui séjournaient à Tripoli sur invitation du Guide. Le ministre d’Etat, entouré de l’ensemble des membres de sa délégation, a ainsi initié une série de rencontres avec lesdits groupes afin de cerner les véritables sources des mécontentements en vue d’un retour définitif de la paix dans notre pays.
Au début de chaque rencontre, le ministre d’Etat a rassuré ses interlocuteurs quant à sa disponibilité d’écoute, tout en précisant qu’il n’y a aucun sujet tabou. C’est ainsi que lors de la rencontre avec le Front Patriotique Nigérien, dans une tentative d’expliquer les raisons de son départ, Mohamed Adjidar a évoqué la menace dont il faisait l’objet de la part du MNJ mais également la perte de confiance de sa hiérarchie.
Après les explications fournies par le ministre d’Etat, tous les membres de la délégation du FPN, qui ont déjà exprimé par le passé leur offre de paix, ont à l’unanimité réitéré leur volonté à aller vers la paix selon le schéma tracé par le gouvernement à savoir : déposer les armes et ouvrir des discussions fraternelles en vue d’une paix durable. Le ministre d’Etat, tout en les félicitant pour ces bonnes dispositions, les a rassurés quant à la disponibilité du gouvernement à œuvrer pour la paix.
Pour ce qui est de la rencontre avec le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), la délégation était conduite par Aghali Alambo. Ce dernier a évoqué les récriminations, tracasseries policières et injustices dont ils seraient victimes. En fait, il s’agit essentiellement de l’histoire des relations empoisonnées entre Rhissa Ag Boula, ancien chef du FLAA et Aghali Ag Alambo, son ancien chef d’Etat major.
La mésentente entre les deux hommes tire son essence dans le détournement par le premier de la prime de réinsertion allouée par l’Etat suite aux accords de paix de 1995. Par la suite Rhissa Ag Boula, usant de son influence en tant que ministre, a continué la persécution en faisant tuer trois (03) neveux d’Aghali et en le faisant lui-même arrêter et emprisonner arbitrairement. Dans sa réponse, le ministre d’Etat a démontré que non seulement aucun des faits incriminés n’est imputable à l’Etat mais aussi que le déferlement de violences qui en a suivi est une réaction disproportionnée et déraisonnée.
A l’issue des discussions, le MNJ a exprimé sa volonté de s’associer au processus de paix. Quant à la rencontre avec le Front des Forces de Redressement conduit par Monsieur Mohamed Aoutchiki Kriska, le front a posé le problème de l’impact négatif de l’exploitation minière et exige le règlement de la question de la dégradation de l’environnement, de la misère autour des cités minières et de la mauvaise application des accords de 1995. La plupart de ces préoccupations trouvent leurs réponses dans le code minier que les membres du FFR ignorent malheureusement.
Dans un exposé réponse, le ministre d’Etat s’est largement appesanti sur les permis de recherche et d’exploitation signés sur la base des nouveaux codes miniers et pétroliers. Il a en substance expliqué que les nouveaux codes sont très exigeants quant au respect de l’environnement et tous les contrats signés sur leur base sont assez rémunérateurs pour l’Etat et les populations locales. Après les explications du ministre d’Etat, les membres du FFR se sont dits prêts à rejoindre le processus de paix. Il est à noter que toutes ces rencontres se sont déroulées dans un climat de parfaite sérénité et se sont terminées sur un sentiment de satisfaction partagé et de confiance retrouvée.
Après toutes ces rencontres, le ministre d’Etat Son Excellence Albadé Abouba, a été reçu en audience, avec l’ensemble des délégations, le lundi 6 avril 2009 à Syrte, par le Guide de la Révolution Libyenne. Après avoir écouté successivement le ministre d’Etat, M. Albadé Abouba, le chef du MNJ, M. Aghali Alambo, le chef du FFR, M. Mohamed Aoutchiki Kriska et le chef du FPN, M. Aklou Sidi Sidi, qui ont tous exprimé leur volonté de renouer avec la paix, le Guide a d’abord salué et encouragé cette décision commune d’aller vers la paix.
Le leader libyen a ensuite longuement évoqué tous les conflits qui déchirent le continent africain (au Darfour, en République de Côte d’Ivoire, au Congo....) en les qualifiant de nuisibles à l’unité et au développement du continent. Ensuite, le Guide s’est longuement appesanti sur les rapports privilégiés qui le lient à Son Excellence Monsieur Tandja Mamadou, Président de la République du Niger.
Evoquant son combat pour la construction de l’Union Africaine, le Guide a rappelé le soutien constant que n’ont cessé de lui apporter Son Excellence Mamadou Tandja et les autres présidents des pays de la sous-région. C’est pourquoi, a-t-il précisé, qu’il est de son devoir d’aider à restaurer la paix et la stabilité dans l’espace sahélo saharien. En conséquence, il a invité tous les groupes armés à déposer les armes sans conditions et à œuvrer pour l’unité et le développement.
Mouammar El Kadhafi s’est déclaré disposé, une fois ces conditions réunies, à aider pour le développement des zones affectées par l’insécurité, en rapport avec les gouvernements concernés. Enfin, le Guide a insisté auprès de groupes armés sur l’impérieuse nécessité de respecter la parole donnée et de ne pas trahir sa confiance. Le mardi 07 avril 2009, le ministre d’Etat Albadé Abouba a rencontré, dans les locaux de l’Ambassade du Niger à Tripoli, les représentants de la communauté nigérienne vivant en libye.
Le représentant du Haut Conseil des Nigériens à l’Etranger (HCNE) et le président de l’association des nigériens en Libye ont tour à tour pris la parole pour exposer les difficultés qu’ils rencontrent et qui tournent autour de l’obtention du passeport, du visa de séjour et de problème de régularisation. Le ministre d’Etat a pris bonne note et a promis d’étudier la question. Il a par ailleurs profité de l’occasion pour expliquer l’objet de sa visite et les résultats obtenus, mais également des perspectives prometteuses au plan économiques et les questions politiques dont particulièrement les prochaines échéances électorales.
Enfin, le ministre d’Etat a invité les nigériens vivant en Libye à se conformer à la législation du pays d’accueil. En conclusion, on retiendra que la visite du ministre d’Etat en Libye a été positive à tous points de vue. Sur le plan bilatéral, une nouvelle dynamique a été engagée pour faire face aux problèmes récurrents de trafic et d’immigration clandestine. Sur le plan de l’insécurité au nord, le processus de paix engagé bénéficie de l’appui politique du Guide libyen.
Aussi, les échanges eus ont permis d’éclairer les groupes armés sur certaines questions ignorées ou mal comprises, de les rassurer par rapport aux inquiétudes et surtout de percevoir une volonté partagée d’aller vers la paix en restaurant la confiance. Des réelles chances de paix existent donc et doivent être exploitées.
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