jeudi 11 mars 2010

tanja:Le reclus de la Villa verte


Le reclus de la Villa verte
10/03/2010 à 12h:13 Par Cherif Ouazani
Jeune Afrique
Mamadou Tandja en juillet 2009
© Sipa
Emprisonné aux abords du palais présidentiel, l’ancien chef de l’État ne montre aucun signe d’abattement.


Contrairement à ce qui s’est passé lors du coup d’État d’avril 1999 qui avait renversé le régime du général Ibrahim Baré Maïnassara, les putschistes du 18 février n’ont à aucun moment envisagé l’élimination physique de Mamadou Tandja. Mais le succès de leur entreprise dépendait de sa neutralisation. C’est pourquoi leur premier objectif était de l’avoir sous la main. Dès que les premiers éléments mutins ont pénétré dans la grande salle du palais présidentiel, où se tenait le Conseil des ministres, le chef de l’État a été arrêté puis évacué dans un véhicule blindé vers le Camp de la compagnie d’appui (CCA), unité dirigée par le nouvel homme fort du pays, le commandant Salou Djibo. Tandja y passera les cinq premiers jours de sa détention.

Durant cette période, les rumeurs les plus folles ont circulé sur son sort. Le 24 février au petit matin, le président déchu est transféré à la Villa verte – haut lieu du pouvoir durant les années Kountché –, située à moins de 100 m du palais présidentiel. Cette luxueuse demeure sert également de bureau à Salou Djibo. C’est ici qu’il accorde ses audiences, reçoit les émissaires étrangers et les opportunistes de tout acabit : tazartchiste hier, pourfendeur de Tandja aujourd’hui…

"Ni amertume, ni regret"
Comment se passe la détention de Tandja ? « Dans de bonnes conditions, affirme le professeur Ibrahima Touré, son médecin personnel. Il est traité avec déférence. Ce sont ses femmes qui lui font la cuisine, et, pour des questions de sécurité, il n’a pas encore reçu de visite. En revanche, les émissaires de la Croix-Rouge ont pu le voir sans la présence de ses geôliers. Ils pourraient vous confirmer mes propos. » Nullement abattu, le président Tandja n’exprime « ni amertume ni regrets, c’est un militaire, vous savez ! » conclut le médecin.

La première dame a été invitée à quitter le palais présidentiel le jour du putsch. Libre de ses mouvements à Niamey, elle reste cependant cloîtrée chez elle. Ses enfants n’ont pas été inquiétés et n’affichent pas d’appréhension particulière.

Quand Winnie déboulonne la statue Mandela


10/03/2010 à 14h:17 Par Pierre-François Naudé
JEUNE AFRIQUE
Winnie Madikizela-Mandela, ex-femme de Nelson Mandela, le 5 novembre 2009 à Prétoria
© AFP

Règlement de comptes à Soweto. C’est sentiment qui domine après avoir lu l’interview accordée par Winnie Madikizela-Mandela à un quotidien britannique. L’ex-première dame d’Afrique du Sud, séparée de Mandela depuis 1992, s’en prend frontalement à l’icône de la libération d’un peuple. Extraits.


Quand Winnie se lâche, ça déménage. L’ex-femme de Nelson Mandela était sans doute la seule personne à pouvoir s’en prendre aussi brutalement à l’icône de la libération africaine incarnée par son ex-mari. Certes, le président ivoirien Laurent Gbagbo avait déjà tenu à minimiser l’envergure de Madiba : « Nelson Mandela est un homme politique. Ce n’est pas un mythe », avait-il déclaré dans une interview à Jeune Afrique. Une pique qui n’a cependant rien à voir avec la virulence méprisante des propos de Winnie.
Dans une interview publiée le 8 mars par le quotidien britannique Evening Standard, celle qui avait déjà affirmé en janvier dernier, quelques mois après s’être fait élire au Parlement sud-africain, que l’ANC « avait perdu son âme », verse dans la surenchère. Et attaque personnellement Madiba.

« On le promène partout sur sa chaise roulante »« Ce nom de Mandela est un albatros qui plane au-dessus de ma famille. Mandela n’a pas été le seul à souffrir. […] Quand Mandela a été emprisonné, c’était un bouillant révolutionnaire. Regardez ce qui en est sorti », lâche-t-elle à la journaliste Nadira Naipaul (femme de l’écrivain V.S. Naipaul), venue l’interroger à Soweto.
Winnie Madikizela-Mandela, qui est surnommée par ses partisans « la mère de la nation » et qui incarne l’aile dure de l’ANC, ne craint pas de s’en prendre non plus à l’état physique de Madiba qui, à 91 ans, ne fait plus beaucoup d’apparitions publiques. « Regardez ce qu’ils lui ont fait. Le grand Mandela. Il n’a plus de contrôle sur rien ni son mot à dire désormais. […] Mandela est devenue une entreprise. On le promène partout sur sa chaise roulante pour collecter des fonds et il en est satisfait ».

Desmond Tutu traité de « crétin »
Venant sur le terrain politique, c’est aussi le rôle de Mandela dans les négociations ayant conduit à la fin pacifique de l’apartheid que Winnie, connue pour ses positions extrêmes et ses frasques judiciaires, attaque de toutes ses griffes. « Je ne peux pas lui pardonner d’être allé recevoir le Nobel [de la Paix, en 1993, NDLR] avec son geôlier de Klerk », lance-t-elle. Et d’accuser de trahison le premier président sud-africain post-apartheid. « Il nous a laissé tomber. Il a signé un mauvais accord pour les Noirs. Economiquement, nous sommes toujours laissés pour compte », poursuit-elle.
Mais Mandela n’est pas le seul à faire les frais de la verve de Winnie. L’archevêque Desmond Tutu n’est pas épargné. « Il a eu le front de me convoquer [en 1997, devant la Commission vérité et réconciliation qui l'a rendue responsable de meurtres, NDLR]. Je lui ai dit ses quatre vérités. Que lui et d’autres crétins dans son genre étaient à leur place grâce à notre lutte et que j’étais assise à la mienne à cause d’actions réalisées pour avoir la liberté ». Winnie dirait-elle tout haut ce que beaucoup de Sud-Africains pensent tout bas ? Une chose est sûre : malgré ses propos souvent scandaleux, l’ex-femme de Madiba a toujours bénéficié d’une grande popularité dans les townships.

Le monde arabe se délecte des excuses à Kadhafi


Le monde arabe se délecte des excuses à Kadhafi
11 mars 10 -

Le porte-parole du Département d’Etat américain avait ironisé à propos de l’appel libyen au djihad contre la Suisse. Il a fait volte-face pour des raisons économiques et politiques. Les médias arabes ont fortement répercuté la nouvelle.

Stéphane Bussard/Le Temps - Sur les sites internet des grandes chaînes de télévision arabes, Al-Jazira ou Al-Arabiya, les articles intitulés « les Etats-Unis s’excusent auprès de Kadhafi » font un carton. En Libye, le quotidien Al-fajr Al-Jadid relève que « la Libye remporte une victoire dans la bataille initiée par le porte-parole du Département d’Etat américain ». Du côté de Tripoli, le Ministère libyen des affaires étrangères a annoncé mercredi qu’il « acceptait les excuses et les profonds regrets exprimés par le Département d’Etat ».

Ce geste met un terme à la « dispute diplomatique » entre la Libye et les Etats-Unis. Mais à quel prix ? Les Libyens ont tenté de tirer le profit maximal des propos tenus mardi par le porte-parole du Département d’Etat américain, Philip Crowley. Ce dernier s’est excusé pour les déclarations qu’il avait faites quand le leader libyen Mouammar Kadhafi avait appelé au djihad (guerre sainte) contre la Confédération en raison de l’interdiction de la construction de minarets votée par les Suisses en novembre 2009. Le 26 février, le porte-parole de la diplomatie américaine ironisait : « J’ai vu cette information (ndlr : l’appel au djihad), et cela m’a rappelé cette journée de septembre, l’une des plus mémorables séances de l’Assemblée générale de l’ONU dont je me souvienne. […] Beaucoup de mots, beaucoup de papier volant un peu partout, et pas forcément beaucoup de sens. » Hier, Philip Crowley a corrigé le tir en précisant : « Nous demeurons fermement attachés à la relation américano-libyenne ». Cette volte-face est intervenue après que l’ambassadeur libyen à Washington se fut empressé de clarifier le message de Kadhafi en précisant que le djihad n’avait pas un sens militaire, mais purement commercial.

Aujourd’hui, beaucoup s’interrogent sur les excuses de Washington. Comment les Américains peuvent-ils s’excuser auprès d’un homme d’Etat, Kadhafi, qui a lancé un appel au djihad contre un Etat démocratique ? Dans un premier temps, l’administration américaine a certes condamné, en termes plutôt feutrés, la déclaration incendiaire du leader libyen. Mais ce qui fut perçu comme un « soutien des Etats-Unis à la Suisse » a provoqué une riposte immédiate de Tripoli. Les compagnies pétrolières américaines ont été convoquées sur-le-champ par les autorités libyennes. Ces dernières ont menacé de donner la priorité aux sociétés chinoises et russes pour exploiter les différents champs pétroliers dont le pays regorge.

Les intérêts économiques américains en Libye expliquent en partie les excuses de Washington. Les majors américaines Exxon Mobil, ConocoPhillips, Hess, Marathon et Occidental y ont investi des milliards de dollars dans des infrastructures. D’autres investissements américains ont été réalisés dans les domaines de la défense, des transports, de la santé ou encore de la construction. Le volume d’échanges commerciaux entre les Etats-Unis et la Libye est passé de 60 millions de dollars en 2004 à 4,5 milliards en 2009.

Malgré les frasques et l’imprévisibilité du leader libyen, Washington a un intérêt géopolitique à maintenir une bonne relation avec Tripoli. « Kadhafi a démantelé son programme nucléaire après l’invasion de l’Irak en 2003. Il a surtout apporté un soutien inconditionnel aux Etats-Unis pour traquer des terroristes en Afghanistan. Enfin, la Libye a joué un rôle très important au Darfour et au Tchad. Les Etats-Unis ont besoin de Kadhafi pour qu’un nouveau front ne s’ouvre pas en Afrique », analyse Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen.

Les excuses de Washington peuvent découler d’une autre préoccupation. Des vidéos ont circulé en masse dans le monde arabe montrant l’intervention télévisée ironique de Philip Crowley sur Kadhafi. La crainte ? Que l’affaire mette les Etats-Unis dans une situation aussi difficile que celle du Danemark au moment de la polémique provoquée par les caricatures de Mahomet. Anthropologue des religions, Malek Chebel reconnaît qu’adopter davantage de fermeté envers Kadhafi, c’est aussi lui donner trop d’importance. « Mais on ne peut pas le laisser propager l’appel au djihad sans rien faire. On ne mesure d’ailleurs pas les dégâts qu’un tel appel peut avoir dans le monde musulman, mais aussi en Europe. C’est irresponsable. »

Info Sud

Algerie/France:LE FRONT NATIONAL DEVANT LES JUGES


LE FRONT NATIONAL DEVANT LES JUGES
Sale quart d’heure pour Le Pen
11 Mars 2010

C’est demain que sera scellé le sort des affiches racistes qui ont porté atteinte à l’emblème national, celui que le président du parti xénophobe français a vainement tenté d’empêcher de flotter dans le ciel d’Algérie.

Le tribunal de Nanterre a été saisi par le Mrap, le Mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples, pour interdire l’affiche diffusée par le FN en région Paca, Provence-Alpes-Côte d’Azur, et sur son site Internet. La décision sera connue ce vendredi. Le 6 mai, Jean-Marie Le Pen «devra comparaître pour une première audience devant le tribunal correctionnel de Paris», a révélé par ailleurs SOS Racisme. L’Histoire vient de convoquer un pan peu glorieux du passé de la France coloniale en Algérie à travers l’affiche confectionnée par le parti de Jean-Marie Le Pen pour les régionales françaises dont le premier tour aura lieu le 14 mars. Elle représente une femme en burqa et le drapeau algérien transpercé de minarets recouvrant une carte de l’Hexagone. Reproduite à l’identique de celle qui a été utilisée lors de la campagne du référendum suisse, qui s’est soldé par plus de 57% de oui en faveur de l’interdiction des minarets. Un pur plagiat! L’effet provoqué à travers le territoire de la Confédération helvétique ne se reproduira certainement pas en France.
Le vieux leader de l’extrême droite française n’a pas fait dans l’originalité. Il insiste tout de même. Il a réveillé son passé toujours présent de tortionnaire pendant les années les plus cruelles de la guerre d’Algérie. Celui de la «gégène» dont il était un fervent adepte. Les fantômes de la villa Susini hantent sans aucun doute, encore toutes les nuits, son esprit. L’indépendance de l’Algérie est devenue son cauchemar. Les immigrés, son souffre-douleur. Son fonds de commerce. Leur présence sur le sol français l’inquiète comme l’ont inquiété ces jeunes Algériennes et Algériens qui ont sorti leur pays de cent trente-deux ans de domination coloniale. «Comme beaucoup de mes compatriotes français, je me suis inquiété de voir par exemple, lors de la qualification de l’Algérie pour la Coupe du Monde (de football), plusieurs dizaines de milliers de manifestants derrière le drapeau algérien dans notre pays» a confié Le Pen qui était l’invité, mardi, du Journal de 20 heures de TFI. Le président du FN a aussi répondu aux protestations officielles du gouvernement algérien. «C’est à l’Etat français de prendre les dispositions qui s’imposent lorsque des symboles de pays étrangers sont mis à genoux», avait déclaré Mourad Medelci, le ministre algérien des Affaires étrangères en marge de la cérémonie présidée par le chef de l’Etat à l’occasion de la Journée internationale de la femme. «Je ne vois pas comment un Etat étranger peut intervenir dans notre élection. Je rappelle que je ne suis pas intervenu dans l’élection du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, quand 770.000 citoyens algériens résidant en France ont voté pour son élection», a déclaré le président du parti xénophobe à la journaliste qui l’interrogeait. Il s’est encore, une fois de plus, emmêlé les pinceaux. Sans doute par réflexe d’autoflagellation. A moins que l’âge aidant, son esprit d’analyse ne lui fasse défaut. Cela devrait lui coûter cher. L’Algérie s’est invitée aux élections régionales françaises contre son gré et par la grâce et la volonté de la politique raciste menée par Jean-Marie Le Pen et sa fille. Cette dernière qui est fortement pressentie pour succéder à son père à la tête du Front national s’est, à son tour, arrogé «le droit de critiquer le fait que ce drapeau algérien est brandi comme une provocation». Marine Le Pen évoquait la manifestation des jeunes supporters algériens à Marseille après le match de l’EN contre l’Egypte tout en perpétuant idées chauvines et populistes de sa formation politique. Un événement qui n’a pas, que l’on sache, servi à augmenter le chômage ou le déficit de la France. De vrais thèmes de campagne que le Front national a toujours fuis quand il n’accuse pas les émigrés de priver d’emploi ses compatriotes. Un discours raciste et désuet que rejette une majorité de Français. Ce type de mayonnaise ne prend plus. Mieux encore. 64% d’entre eux selon un sondage Ifop, l’Institut français d’opinion publique, sont favorables à la régularisation des travailleurs étrangers sans papiers. Le Front national qui s’est frayé un chemin à travers le débat très controversé sur l’identité nationale, lancé au mois d’octobre par le ministre de l’Immigration Eric Besson, vient de faire par le biais de cette affaire la démonstration de la complexité des relations entre l’Algérie et la France qui sont déjà bien envenimées.

Mohamed TOUATI

Instabilité, géopolitique au Sahel, Une zone soumise à toutes les influences


Algérie360.com / Sadek Belhocine Midi Libre 09-03-10
Instabilité, géopolitique au Sahel, Une zone soumise à toutes les influences
mercredi 10 mars 2010

Instabilité, géopolitique au Sahel, Une zone soumise à toutes les influencesLa situation au Sahel, cette vaste zone aride et désertique, qui s’étire de la Mauritanie jusqu’aux confins de la mer Rouge, soit quelque 5 millions de km2, suscite bien des inquiétudes des pays de la région et celle des grandes puissances, notamment les USA et la France.

Pour ce qui est des pays qui partagent cette zone, il est question de souveraineté et de sécurité nationale. Il est autrement des grandes puissances qui lorgnent sur les richesses que renferme cette terre qui s’est muée en zone de non-droit, depuis déjà des décennies.

Des trafics intenses en tout genre, alimentés par l’immigration clandestine, la drogue, les cigarettes, sans omettre les produits industriels de diverses natures et des véhicules volés ou encore et surtout des armes de tous calibres.

Ce qui, sans nul doute, a favorisé l’implantation de l’organisation Al-Qaïda de Ben Laden qui en a fait une zone de repli et de retrait, une zone très difficile à surveiller, et ce qui explique aussi les lancements des opérations de prise d’otages étrangers, aussi bien au Mali qu’au Niger.

Toutes les conditions sont réunies pour que l’organisation El Qaïda engrange des dividendes sonnants et trébuchants, la récupération de certains membres dangereux de ses éléments et le renforcement de ses rangs par des nomades de la région frappée par une insécurité alimentaire chronique et sans perspective d’un développement durable.

Cette situation instable et incertaine est devenue préoccupante pour les pays de la région, hormis l’Algérie.

Ces pays parmi les plus pauvre du monde, n’ont pas les moyens, actuellement, pour mener une action militaire efficace contre l’organisation terroriste, Al Qaida dans le Maghreb Islamique. Ce qui laisse libre champ aux velléités d’intervention de deux grandes nations que sont la France et les USA, qui, selon certains spécialistes en relations internationales, existe entre les deux grandes puissance une stratégie globale touchant la région du Sahel.

D’autres récusent cette thèse. Selon eux, il y a une concurrence et une course entre les deux pays sur la région du Sahel.

Toujours est-il que ces deux pays sont intéressés au plus haut point quand au devenir de cette région. Les Américains dans le but de défendre les réserves pétrolières et les autres richesses pour sécuriser son avenir et la France pour défendre son hégémonie française sur les pays de la région, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice.

Les intérêts des uns et des autres se télescopent-ils ? Rien n’est moins sûr si l’on prend en compte le souci de ces deux grandes puissances de coopérer pour préserver justement leurs intérêts dans la région sujette à une instabilité chronique alimentée par le souci de se placer ou de se positionner dans la région.

On assiste, ces derniers temps, à un intérêt tout particulier des grandes puissances à la situation au Sahel.

Doit-on s’inquiéter d’une éventuelle ingérence qui pourrait transformer la sous région en poudrière ? Il faut le croire et croire le ministre algérien délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, qui a rappelé, récemment depuis Londres où il était en visite, que «  la sécurité dans le Sahel relève de la compétence des Etats de la région  ».

Un message qui a tout l’air d’un rappel à l’ordre à certaines puissances qui seraient tentées de lancer l’aventure de l’interventionnisme en se chargeant de «  contrôler ces régions qui ne sont parfois même pas contrôlées par leurs propres gouvernements », selon certains milieux qui privilègient cette thèse. Il reste à savoir qui doit se charger de cette mission.

Les pays de la région  ? Les grandes puissances  ? Trouver la solution sera peut-être la clé ou l’aggravation des problèmes de la région. Mais il est une chose dont sont certains les spécialistes en relations internationales. La paix et sécurité dans cette région ne sont pas proches, tout au moins sur le court et moyen termes.

Par : Sadek Belhocine

L’Algérie prévoit une rencontre sur le terrorisme au Sahel


Salima Tlemçani El Watan 11-03-10
L’Algérie prévoit une rencontre sur le terrorisme au Sahel
jeudi 11 mars 2010

Alicia Gamez, un des trois otages espagnols détenus par les terroristes au nord du Mali, a été libérée hier et embarquée à bord d’un avion à destination de l’Espagne.

« Elle est saine, sauve (…), contente, reconnaissante mais préoccupée par ses compagnons » encore en détention, a déclaré, à la presse internationale, la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega. La responsable a affirmé que l’otage libérée lui a déclaré que les deux autres captifs, Roque Pascual et Albert Vilalta, « allaient bien et qu’ils étaient en bonne santé, logiquement nerveux et avec une forte envie d’être libérés rapidement également ». Pour Mme Vega, « aucune rançon n’a été versée pour cette libération », expliquant que « cette libération a été le fruit du travail des services diplomatiques et d’intelligence espagnols et de la collaboration d’autres pays de la région ». Membres d’une ONG humanitaire, Barcelona Accio Solidaria, les trois Espagnols avaient été enlevés le 29 novembre dernier, en Mauritanie, puis transférés au nord du Mali, où ils ont été « revendus » aux terroristes, lesquels ont réclamé une forte rançon pour leur libération.

Considérée par les terroristes comme « un exploit », la libération par le Mali, de quatre de leurs acolytes en contrepartie de l’otage français, Pierre Camatte (enlevé à Mennaka, au Mali), a fait monter les enchères. Le 5 mars dernier, ils ont réclamé, eux aussi, la libération de plusieurs de leurs complices détenus en Mauritanie, parmi lesquels un certain Omar Ould Sid Ahmed Hamma, dit « Omar El Sahraoui », soupçonné d’être l’un des commanditaires de l’enlèvement des Espagnols. Il avait été arrêté par des milices, puis remis aux autorités mauritaniennes, qui avaient lancé un mandat d’arrêt à son encontre et que le Mali n’a pas –ou pas voulu– exécuté. Dans ce cas précis, les terroristes savent très bien que contrairement au Mali, la Mauritanie reste catégoriquement opposée à toute négociation avec eux et encore moins à toute libération de leurs acolytes. Certaines sources laissent croire que la libération de l’otage espagnole, hier, s’est faite plutôt pour de l’argent, en attendant celle ses deux compatriotes, de l’Italien et de son épouse burkinabé, en captivité dans les refuges des chefs rivaux du GSPC de la région du Sahel, Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeid, implantés au nord du Mali. La plus récente de ces attaques a ciblé une garnison militaire nigérienne, non loin de la frontière avec le Mali, faisant plusieurs morts et blessés. En créant des canaux de communication, pour ne pas dire de dialogue, avec une organisation terroriste, le Mali a violé toutes les conventions de lutte contre le terrorisme qu’il a signées.

Une position à l’origine du manque de confiance nourri à son égard par ses voisins. L’Algérie qui avait protesté contre la libération par le Mali de quatre terroristes, dont deux concernés par des demandes d’extradition, en rappelant son ambassadeur à Bamako, est aujourd’hui sommée d’aller jusqu’au bout de la logique du régime malien, « en présageant » une rencontre entre les responsables chargés de la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Des sources crédibles affirment que « tout est fin prêt pour la tenue de cette conférence, prévue à Alger, et qui devrait réunir des représentants de haut niveau de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger et du Mali ». Pour nos sources, il est question de mettre au pied du mur ce voisin qui, par ses actes, a fini par faire le vide autour de lui, et tourne le dos à des menaces qui pèsent non seulement sur lui mais également sur l’ensemble de la sous-région.

Par Salima Tlemçani

mercredi 10 mars 2010

Appel a la PAIX au NIGER/Desert REBEL

Mouma BOB the best / Live at Burkina



wilmafrouke
June 07, 2009
Mouma Bob, de son vrai nom Mohamed Ahar, est un musicien guitariste touareg, fondateur du groupe de blues touareg nigérien, Imawalanes. Il est né en 1963, près d'In-Gall, dans la région d'Agadez, ...

Le Président du CSRD, Chef de l’Etat, rencontre une délégation de l’ex-rébellion


Le Sahel -10-02-10
Le Président du CSRD, Chef de l’Etat, rencontre une délégation de l’ex-rébellion armée : volonté d’instaurer une paix durable dans notre pays
mercredi 10 mars 2010

Le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), Chef de l’Etat, le Chef d’Escadron Djibo Salou, a rencontré, hier une délégation de l’ex-rébellion armée, composée de trois fronts, à savoir l’ex-Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), le Front des Forces de Redressement (FFR), et le Front Patriotique Nigérien (FPN).

Cette importante délégation est conduite par M.Cheikna Hamate de l’ex- MNJ/FFR. A sa sortie d’audience, le porte-parole de la délégation, M. Seydou Kaocen Maiga, a déclaré qu’ils sont venus pour d’abord féliciter le Chef de l’Etat et lui faire part ensuite de ce qui reste à réaliser pour parfaire le processus de paix qui a commencé en 2009 à Syrte en Libye. En effet, a-t-il indiqué, ce processus n’a pas été formalisé et l’ex-résistance a demandé au Chef d’Escadron Djibo Salou, de « tout faire pour créer un cadre pouvant nous permettre de nous exprimer et trouver des solutions définitives aux problèmes de sécurité au Niger », a conclu M. Seydou Kaocen Maiga. Il faut préciser que cette rencontre s’est déroulée en présence du ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses, M. Cissé Ousmane. Par cette rencontre le Président du CSRD réaffirme toute sa volonté et tout son attachement aux questions relatives à la sécurité dans notre pays.

Des gouverneurs militaires au Niger


Des gouverneurs militaires au Niger
AFP

10/03/2010 | Mise à jour : 21:42 Réagir Le chef de la junte nigérienne, le chef d'escadron Salou Djibo, a nommé aujourd'hui par décret des militaires à la tête de sept des huit régions du Niger, jusqu'ici dirigées par des civils, a rapporté la radio d'Etat.

Les régions d'Agadez (nord), de Tillabéri et de Tahoua (ouest), seront respectivement dirigées par les colonels Yayé Garba, Ibrahim Bagadoma et Issa Sani Kaché, a indiqué la Voix du Sahel.

Agadez a été le théâtre de l'ancienne rébellion touareg, tandis que l'armée gouvernementale est la cible depuis janvier d'attaques d'hommes armés, présumés membres d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans les régions de Tillabéri et Tahoua, toutes frontalières du Mali. Cinq soldats nigériens ont été tués lundi dans une attaque surprise, attribuée à Aqmi, à Tilwa, dans l'ouest du Niger près de la frontière avec le Mali.

La capitale, Niamey, Zinder, la seconde région, ainsi que Diffa et Maradi ont tous des colonels-gouverneurs. Un seul civil, Issoufou Yacouba, est porté à la tête du gouvernorat de Dosso (sud-ouest). Par ailleurs, la junte a limogé lundi Ibrahim Foukori, un proche du président déchu Mamadou Tandja, qui dirige depuis dix ans la Société nigérienne d'électricité (Nigelec).

Les problèmes africains doivent être reglés entre africains


Afrique en ligne
Mar 10th..Politique -
Le guide libyen Mouammar Kadhafi a reçu lundi soir à Tripoli, une délégation des sultans, émirs, chefs traditionnels et notables des tribus Touaregs, Sanghais, Al-Barabicha, Kounta et Bambara du Nord-Mali, membres de la Ligue populaire et sociale des tribus du Grand Sahara.

La délégation comprend le vice-président de l'Assemblée nationale du Mali et coordinateur des tribus du Grand Sahara au Mali, Beijen Ag Hamat, et plusieurs dirigeants des anciens groupes armés ayant déposé les armes dans le Nord-Mali en réponse à l'appel du guide Mouammar Kadhafi.

Ces derniers ont décidé de s'intégrer dans les sociétés de leur pays en vue de l'instauration de la paix et de se consacrer à la construction et au développement et de contribuer à la bataille de l'Afrique pour parachever l'édification de son unité.

"Ce que nous cherchons, c'est la paix et nous étions obligés de combattre la division car la colonisation nous l'a imposée. Nous voulons vivre ensemble dans la paix et quels que soient nos problèmes politiques, économiques ou sociaux, il convient de les résoudre entre nous", a déclaré le leader libyen.

Le guide Mouammar Kadhafi a précisé que le fait de prendre les armes les uns contre les autres est une erreur, étant donné que la guerre doit uniquement se faire contre la colonisation.

Le guide Kadhafi a indiqué aussi que les tribus touaregs sont responsables de la paix dans "notre Sahara" et que la paix dépend de leur volonté à l'égard de la préservation de cet espace désertique.

Il a précisé que le président malien a une position de principe à l'Union africaine (UA) et oeuvre à l'édification des Etats-Unis d'Afrique et se range du côté des supporters de ce grand projet africain.

Le leader libyen s'est félicité de l'unité des populations de ces tribus étant donné que les peuples du Sahara sont une seule famille et affirmé qu'il suit continuellement le processus de la paix et de la stabilité au Mali.

Le guide Kadhafi a promis aux tribus touaregs de les aider dans tous leurs besoins en matière de services et besoins tels que l'enseignement, la santé, l'agriculture et l'industrie.

Il a précisé que les tribus touaregs constituent une seule famille d'origine arabe venant de la Péninsule arabique et que ces tribus ne sont ni des Bantous, ni des Négro-africains, ni des Européens.

Pour leur part, les membres de cette délégation ont, selon une source officielle libyenne, renouvelé au cours de cette audience leur engagement à continuer le processus de paix et à ancrer la stabilité au nord du Mali.

Cet engagement renouvelé s'est fait en réponse aux appels incessants du leader libyen tout au long de ces dernières années, afin de contribuer à la construction et au développement de la région nord du Mali et du Niger où vivent les Touaregs.

Tripoli - Pana 10/03/2010

Spanish hostage in Africa freed


BBC News - 10/03/10
Spanish hostage in Africa freed
Wednesday 10 March 2010

Alicia Gamez was seized with two other Spaniards in November A Spanish woman kidnapped in West Africa last year has been freed, the Spanish government says.

Alicia Gamez, 39, was "safe and sound... [and] travelling to Barcelona with a family member," Spain’s deputy prime minister said.

There are unconfirmed reports that an Italian woman reportedly held by the same group has also been released.

Ms Gamez was seized in Mauritania last year and held by a militant group, al-Qaeda in the Islamic Maghreb, in Mali.

She and two male Spaniards - all aid workers - were snatched from a convoy by armed men on a road between the Mauritanian cities of Nouakchott and Nouadhibou on 29 November.

The two men are still being held.

Spain’s Deputy Prime Minister Maria Teresa Fernandez de la Vega said no ransom was paid for Ms Gamez. She said the release was the work of Spain’s diplomats and intelligence services.

"What is important now is that we continue to work with the same intensity to ensure that the others are freed," she added.

"When I spoke to her she said the other aid workers are well, they are in good health, logically they are nervous, with a great desire to be released as well and the hope to be freed shortly."

Ransom demands

Diplomatic sources also reported that an Italian woman, Philomene Kaboure, 39, was also freed. But later some doubt was cast on this claim.

Ms Kaboure and her husband, Sergio Cicala, 65, were seized last December in Mauritania and also taken to Mali by the militants.

A Frenchman seized in Mali in November and held by the same group was released last month after its demand that Mali release four prisoners was met.

The Mauritanian government reacted with outrage, saying giving in to the demands would encourage further kidnapping.

Spanish media reported recently that al-Qaeda in the Islamic Maghreb had demanded a ransom to release the hostages, and El Mundo newspaper alleged that the Spanish government was in the process of paying.

Eight dead in Niger attack


AFP - 09/03/10

Eight dead in Niger attack
Wednesday 10 March 2010

Five soldiers and three attackers were killed in a skirmish at a military post in western Niger, the country’s government said on Tuesday.

A Malian security source said members of Al-Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM) were behind the attack, which happened close to the Niger-Mali border between 6:00 and 8:00 am (0500 GMT and 0700 GMT) on Monday.

A spokesman for Niger’s government, Laouali Dandah, said in a statement read on state radio that so far five members of the country’s armed forces and three assailants were known to have died in the attack.

The attackers lost a vehicle in the incident, but burned an army vehicle and fled with another, said Dandah, who did not give details of any wounded.

An investigation has been launched to identify the attackers, who Dandah said had local accomplices and used military equipment.

"The area is rife with all kinds of human and arms traffickers which leads to widespread insecurity," he said.

The border between the two African neighbours is volatile, with clashes and kidnappings reported, and Touareg rebels and Islamic militants active in the area.

Seven soldiers and three civilians were killed in clashes near the border in early January, security officials said at the time.

In December, an armed group attacked six Saudi tourists who were in western Niger on a hunting trip in the desert, over the border from Mali, killing four of them.

Algérie – Mali : Vers la normalisation


B. Daou Le Républicain, 10/03/2010
Algérie – Mali : Vers la normalisation
mercredi 10 mars 2010


Une grande concertation s’organise entre pays de l’espace sahélo-saharien impliqués dans la lutte contre le terrorisme dont le Mali, l’Algérie, la Mauritanie, le Niger etc. Cette rencontre de discussions qui aura lieu le 16 mars prochain à Alger, est envisagée comme celle d’échanges enrichissants et verra la participation des ministres des Affaires étrangères des pays participants.

Il s’agira d’une réunion de concertation et de coordination des actions de lutte contre le terrorisme, apprend-on de notre confrère algérien « echoroukonline.com ». Selon le confrère, les pays voisins comme l’Algérie et le Mali, tout comme le Mali et la Mauritanie mettront cette réunion à profit pour se parler franchement et aplanir leurs différends nés de la libération par le Mali des salafistes.

C’est l’occasion du développement de leur stratégie de lutte contre le fléau commun. Il sera donc question de l’attaque d’Aqmi au Niger mais aussi de la situation au nord Mali, notamment Gao où certains ont pu parler d’enlèvement. Une information d’ailleurs démentie par le maire de Gao. On peut d’ores et déjà croire à une imminente normalisation entre Bamako et Alger.

L’Algérie et la Mauritanie ont rappelé leurs Ambassadeurs en poste à Bamako pour consultation, les 23 et 22 février suite à la libération par le Mali de quatre salafistes en échange de l’otage français d’Al-Qaïda, Pierre Camatte.

B. Daou

Terrorisme au Sahel : Al-Qaïda maghreb veut plus


10-02-10-Le Soir d’algerie
Terrorisme au Sahel : Al-Qaïda maghreb veut plus
mercredi 10 mars 2010
Depuis dimanche dernier, une annonce en grande pompe en langue arabe et française sur l’imminence de la diffusion d’un « discours d’Al- Qaïda-au Maghreb (AQMI) adressé aux dirigeants et aux peuples des Etats du Sahel et de l’Afrique subsaharienne » est annoncée sur la plupart des sites Internet utilisés par Al-Qaïda et ses satellites.

Il est précisé que ce discours sera prononcé par celui qui est affublé du nom de « Cheikh Abou Obayda Youcef ». C’est-à-dire l’ancien « émir » de la « zone VI » couvrant une partie du nord-est du pays, plus sanguinairement connu sous le nom de « Youcef El- Annabi », et qui a été « promu » comme « président du conseil consultatif » de l’organisation terroriste.

Autrement dit, son numéro deux actuellement. Il n’y a pas à être dans le secret des dieux pour deviner la substance de ce « discours » . Le moment choisi pour le diffuser est marqué par la libération par le Mali de quatre de ses terroristes, qu’il avait capturés les armes à la main, en échange de la vie d’un ressortissant français qui avait été pris en otage en Mauritanie et séquestré sur son territoire. Pour l’organisation terroriste, il s’agit du moment le plus marquant de son histoire. Elle est arrivée à faire plier le Mali à ses exigences tout en parvenant à obtenir de la France qu’elle exerce le maximum de pressions sur ce pays pour l’obliger à la satisfaire.

Aucune autre organisation parmi celles qui ont sévi avant elle en Algérie n’a pu arracher une telle « victoire », bien qu’elles s’y soient essayées par des menaces ou même par des prises d’otages comme dans le cas du détournement de l’Airbus d’Air France en 1994 par le GIA. Forte de cet « exploit », aujourd’hui, AQMI veut tout simplement plus non seulement du Mali mais aussi du reste des « dirigeants et peuples du Sahel et de l’Afrique subsaharienne ». Déjà, depuis lundi dernier, des informations font état, sans que cela soit confirmé par une source officielle, d’une attaque de l’organisation terroriste d’un poste de l’armée nigérienne dans la région de Tillaberi, où il y aurait eu plusieurs soldats tués et blessés et même enlevés, selon certaines sources, avant que les assaillants ne se replient dans le nord du Mali en emportant un lot d’armes.

Tout le problème est que, à l’heure actuelle, c’est surtout l’Etat du Mali qui est utilisé comme base principale par l’organisation terroriste pour ses velléités expansionnistes dans le reste de la région sahélienne jusqu’au Nigeria et même au-delà. La tendance globale des pays de cette partie de l’Afrique a été (et reste) de faire semblant d’ignorer où en est AQMI en terme de présence et de menaces, alors que sa base dans le septentrion malien est en grande partie constituée de leurs enfants du Niger au Nigeria en passant par le Burkina Faso et sans oublier le Mali qui sont venus renforcer les « Maghrébins ». Quoi qu’il puisse être dit et en tenant compte, avec la plus grande largesse d’esprit possible pour comprendre, de la situation indigente du Mali qui ne lui permet pas de prendre ses responsabilités vis-à-vis de la présence de l’organisation terroriste sur son territoire, il est un fait que sa volonté politique de la contrer est totalement absente.

Le fait de permettre aux forces de sécurité algériennes et mauritaniennes de traverser les frontières de leurs pays respectifs et de pénétrer dans le territoire malien dans le cas de poursuites de terroristes pris en chasse, comme est affirmé ici et là, est davantage dans l’intérêt du Mali et non un service rendu pour ses voisins du Nord. Car, en définitive, moins les terroristes y trouveront refuge sur son territoire et plus sa sécurité et celle de ses « hôtes étrangers » qui y sont pris en otages ou séquestrés seront moins menacées. Et à cela, il faudrait souligner que les terroristes pourchassés ne parviennent que très rarement à traverser la frontière sans qu’ils soient neutralisés, abattus ou arrêtés.

Aujourd’hui, le Mali est tenu d’affirmer concrètement la fermeté de sa souveraineté sur son territoire national, gravement compromise par l’implantation dans sa partie nord d’une organisation qui lui a déjà démontré à plusieurs reprises qu’elle ne le ménagera pas. La permissivité et l’impunité qui lui ont été accordées ont été comprises – comme il se devait – comme un signe de faiblesse. Et elle va en profiter pour s’investir davantage dans toute la région. C’est ce à quoi il va falloir s’attendre dans le « discours du Cheikh Abou Obayda Youcef ».

L’UE va-t-elle desserrer l’étau financier autour de la junte nigérienne ?


RFI 09-03-10
L’UE va-t-elle desserrer l’étau financier autour de la junte nigérienne ?
mercredi 10 mars 2010


L’Union européenne a gelé toute sa coopération avec Niamey depuis l’arrivée au pouvoir le 18 février dernier de la junte nigérienne. Va-t-elle rapidement assouplir sa position ? La semaine dernière, Dakar a demandé aux responsables de la Cedeao de renoncer aux sanctions à l’encontre du Niger. Depuis six mois, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a suspendu le Niger de ses institutions politiques. Selon les autorités sénégalaises qui ont rencontré les putschistes nigériens, « il ne sert à rien de maintenir les sanctions ».

Depuis l’automne dernier, l’Union européenne s’est engagée dans la voie des sanctions économiques vis-à-vis du pouvoir du président Tandja. Bruxelles avait reconnu inconstitutionnelles les institutions issues du référendum et demandait aux autorités de retourner le plus rapidement vers la légalité, faute de quoi les sanctions tomberaient.

Concrètement, l’Union européenne a déjà coupé des aides budgétaires pour 2010 et a gelé, à titre conservatoire, les nouveaux contrats de coopération à l’exception de l’aide humanitaire aux populations. Selon nos informations, rien n’a changé depuis le coup d’Etat. Les relations entre l’UE et le Niger sont toujours liées à la procédure de sanctions de l’article 96 des accords de Cotonou.

Bruxelles souhaite se rendre assez rapidement à Niamey pour rencontrer la junte, l’informer du processus en cours et connaître ses véritables intentions de retour à la normale. Comme pour les autorités passées, l’UE pourrait par la suite accueillir la junte à Bruxelles avec une feuille de route précise. C’est sur des engagements concrets que l’Europe se prononcera pour ou contre la reprise de la coopération économique. Ce sont plus de 450 millions d’euros d’ici 2013 qui sont en jeu.

Le Président du CSRD, Chef de l’Etat, rencontre une délégation de l’ex-rébellion armée : volonté d’instaurer une paix durable dans notre pays


Le Sahel -10-02-10

Le Président du CSRD, Chef de l’Etat, rencontre une délégation de l’ex-rébellion armée : volonté d’instaurer une paix durable dans notre pays
mercredi 10 mars 2010

Le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), Chef de l’Etat, le Chef d’Escadron Djibo Salou, a rencontré, hier une délégation de l’ex-rébellion armée, composée de trois fronts, à savoir l’ex-Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), le Front des Forces de Redressement (FFR), et le Front Patriotique Nigérien (FPN).

Cette importante délégation est conduite par M.Cheikna Hamate de l’ex- MNJ/FFR. A sa sortie d’audience, le porte-parole de la délégation, M. Seydou Kaocen Maiga, a déclaré qu’ils sont venus pour d’abord féliciter le Chef de l’Etat et lui faire part ensuite de ce qui reste à réaliser pour parfaire le processus de paix qui a commencé en 2009 à Syrte en Libye. En effet, a-t-il indiqué, ce processus n’a pas été formalisé et l’ex-résistance a demandé au Chef d’Escadron Djibo Salou, de « tout faire pour créer un cadre pouvant nous permettre de nous exprimer et trouver des solutions définitives aux problèmes de sécurité au Niger », a conclu M. Seydou Kaocen Maiga. Il faut préciser que cette rencontre s’est déroulée en présence du ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses, M. Cissé Ousmane. Par cette rencontre le Président du CSRD réaffirme toute sa volonté et tout son attachement aux questions relatives à la sécurité dans notre pays.

Tinariwen Live in London



NightfallFilmsUK
February 17, 2010

L'otage espagnole retenue par Aqmi "en cours de libération" (source antiterroriste)

AFP 10/03/2010

L'otage espagnole retenue par Aqmi "en cours de libération" (source antiterroriste)


MADRID, 10 mars 2010 (AFP) - L'otage espagnole Alicia Gamez, 39 ans, retenue au Mali depuis fin novembre avec deux autres Espagnols d'une ONG catalane, par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), est "en cours de libération", a indiqué mercredi à l'AFP une source antiterroriste à Madrid.
Selon le site internet du journal El Mundo, Alicia Gamez serait libérée en compagnie de l'autre femme européenne retenue par Aqmi, de nationalité italienne et d'origine burkinabè, Filomena Kaouburee.
L'otage espagnole "est en train d'être conduite en lieu sûr", a indiqué à l'AFP la source antiterroriste à Madrid.
De son côté, la Radio nationale espagnole (RNE) a rapporté que la libération d'Alicia Gamez était "imminente" et que la numéro deux du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, s'était rendue à Barcelone (nord-est) mardi pour informer la famille de l'otage de sa prochaine libération.
Interrogé mercredi matin juste avant de se rendre au parlement à Madrid, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero a toutefois appelé à la "prudence" mais a souligné que "les choses allaient dans le bon sens".
ot/jh

AFP 100822 GMT MAR 10

Le Niger confirme la mort de 5 soldats dans l'attaque d'un poste militaire


Le Niger confirme la mort de 5 soldats dans l'attaque d'un poste militaire
(AFP) –

NIAMEY — Le gouvernement nigérien a confirmé mardi la mort de cinq soldats et de trois "assaillants" dans une "violente attaque" lundi contre un poste militaire dans l'ouest du Niger, à la frontière malienne.

Selon une source sécuritaire anonyme malienne et un élu malien, l'attaque a été perpétrée par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

"Le bilan provisoire de l'attaque contre le poste militaire à Tilwa (région de Tillabéri) s'établit comme suit : cinq morts côté forces armées nigériennes et trois morts côté des assaillants", selon un communiqué lu à la radio d'Etat par le porte-parole du gouvernement Laouali Dandah.

Les assaillants, dont un des véhicules a été détruit, ont également brûlé un véhicule de l'armée et emporté un autre, a indiqué M. Dandah, également ministre des Enseignements.

Selon le ministre, l'attaque a été menée lundi entre 6H00 et 8HOO locales (5H00 et 7H00 GMT) et un groupe d'assaillants a réussi à "prendre la fuite".

Le ministre n'a fourni aucun bilan de blessés et indiqué que "des investigations sont menées pour connaître l'identité exacte des assaillants".

Laouali Dandah a cependant souligné que les agresseurs ont bénéficié de "complicités locales" et ont "utilisé des moyens militaires et des armes de guerre" dans l'attaque.

"C'est une zone qui est en proie à toutes sortes de trafics humains de drogues et d'armes, c'est la conjugaison de ces facteurs qui contribue à entretenir une insécurité récurrente", a expliqué le ministre.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) opère dans cette zone frontalière entre Mali et Niger.

En janvier dernier, sept militaires et leur guide civil ont été tués lors d'une attaque d'hommes lourdement armés contre le village de Tlemss, dans la région nigérienne de Tahoua, frontalière du Mali.

Trois des assaillants ont été également tués par l'armée nigérienne.

Les agresseurs, dont les motifs ne sont pas connus, ont été poursuivis alors qu'ils prenaient la direction du Mali.

Quatre touristes européens (deux Suisses, un Allemand et un Britannique) avaient également été enlevés dans cette région en janvier 2009.

Aqmi, qui avait revendiqué l'enlèvement, avait annoncé en juin avoir tué le touriste britannique, tandis que les trois autres otages avaient été libérés.

La rébellion touareg nigérienne est également présente dans cette zone.

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mardi 9 mars 2010

Terrorisme: le Conseil constitutionnel censure le Parlement


© SITE

04/03/2010 à 19h:01 Par La rédaction web de Jeune Afrique
La nouvelle loi antiterroriste que le gouvernement avait réussi à faire voter par le Parlement le 5 janvier dernier a été en partie censurée par le Conseil constitutionnel. L'opposition mauritanienne, à l'origine du recours, crie victoire.


Les problèmes de sécurité intérieure ont souvent un impact négatif sur les libertés fondamentales. Le Conseil constitutionnel de Mauritanie a ainsi pleinement joué son rôle, jeudi 4 février, en déclarant anticonstitutionnels une dizaine d’articles (sur 53) d’une loi sur le terrorisme adoptée le 5 janvier dernier par le Parlement.
Les articles en cause concernaient notamment des procédures simplifiées pour procéder à des écoutes téléphoniques, à des perquisitions tardives au domicile des suspects ou à l'interception du courrier électronique ainsi que la possibilité de juger un mineur pour actes terroristes. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz ne peut donc promulguer la loi et le gouvernement mauritanien, qui l'avait proposée, devra revoir sa copie. Ce dernier l'avait introduite après le rapt par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) de trois humanitaires espagnols, le 29 novembre, et de deux touristes italiens en décembre. Lesquels sont toujours détenus par Aqmi dans le nord du Mali. Les négociations en cours semblent au point mort.

"Velléités attentatoires aux libertés des citoyens"L'opposition crie victoire. La décision du Conseil constitutionnel est jugée "très encourageante et très importante" par le député de Boudahya Ould Mohamed Salem qui avait déposé le recours. "C’est une victoire de la loi sur les velléités attentatoires aux libertés des citoyens", lance-t-il. Selon lui, le recours avait été soutenu par un tiers des 95 députés, de l'opposition mais aussi de la mouvance présidentielle.
Le président de la Coordination de l'opposition démocratique (COD), Ahmed Ould Daddah, avait également fustigé cette loi, la présentant comme "une dérive dictatoriale (...) visant à légitimer des pratiques de violations des droits et des libertés des citoyens".
Des critiques que réfutent évidemment le ministre de la Défense Hamadi Ould Hamadi. Celui-ci a défendu son texte en affirmant qu’il devrait "permettre de combler les lacunes" de la loi de 2005 "qui n'a pas permis d'éradiquer ni de faire face efficacement au terrorisme". "La nouvelle loi différencie clairement les actes terroristes des actes criminels et, de ce fait, une définition claire du terrorisme a été apportée ", avait précisé le ministre devant les députés. (avec AFP)

Lire aussi:

Aziz et le casse-tête terroriste
2009-12-07 16:05:33
Jusqu'où peut aller Al-Qaïda ?

Kaddafi;Après la Suisse, les États-Unis





© ONU
Après la Suisse, les États-Unis

08/03/2010 à 15h:26 Par Jeune Afrique


Après sa colère contre la Suisse, suite à l'affaire Hannibal Kaddafi, Tripoli menace de prendre des sanctions contre les entreprises américaines. En cause, les commentaires ironiques d'un officiel américain, visiblement restés en travers de la gorge du "Guide".


Le régime de Mouammar Kaddafi donne des signes d’extrême susceptibilité. Après avoir appelé à la « guerre sainte » contre la Suisse et décrété un « embargo total » contre ce même pays, Kaddafi a menacé, le 4 mars, de prendre des sanctions contre les entreprises pétrolières américaines présentes en Libye. La colère du « Guide » a été provoquée par les propos du porte-parole du département d’État, Philip J. Crowley. Commentant la crise suisso-libyenne devant des journalistes, ce dernier a fait allusion au discours prononcé par Kaddafi devant l’assemblée générale de l’ONU, le 23 septembre 2009. « Beaucoup trop de paroles, mais pas nécessairement du bon sens », a-t-il ironisé. L’ambassadeur libyen à Washington, Ali Aujali, a exigé des excuses. En vain. Les représentants des compagnies pétrolières américaines à Tripoli ont alors été convoqués par le responsable libyen du secteur, Chokri Ghanem, qui les a sermonnés. Les États-Unis ont acheté pour 2 milliards de dollars de pétrole à la Libye en 2009.

Lire aussi:
Kaddafi appelle au djihad contre la Suisse
2010-02-26 08:51:13

TOGO/L'UE pointe les irrégularités de la présidentielle


© AFP


L'UE pointe les irrégularités de la présidentielle
08/03/2010 à 17h:34 Par La rédaction web de Jeune Afrique



La mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) a présenté ce week-end un rapport dénonçant les irrégularités de la campagne pour l'élection présidentielle du 4 mars dernier au Togo. La manifestation de l'opposition prévue aujourd'hui a été interdite par le gouvernement.



L’Union européenne, qui a financé le scrutin présidentiel du 4 mars dernier à hauteur de 9 millions d’euros, a également envoyé une mission d’observation électorale de 130 membres, dirigée par l’Espagnol José Manuel Garcia-Margallo y Marfil. Celle-ci a visité 657 bureaux de vote sur les 5 930 établis dans les 35 préfectures du territoire togolais, soit 11% du total. Il est donc trop tôt pour avoir son compte-rendu du scrutin, mais le rapport préliminaire qu’elle a rendu public le 6 mars révèle de nombreuses irrégularités présumées pendant la campagne présidentielle.

Faure Gnassingbé "appuyé par les moyens de l'État"
"Le candidat Faure Gnassingbé [Rassemblement du peuple togolais, RPT, NDLR] a disposé des moyens logistiques, de communication, les plus importants. Il s’est appuyé sur les moyens de l’État (affichage abondant, déplacement en hélicoptère…), apparemment au-delà des moyens impartis", indique le document de 12 pages.
La mission note également que le vote anticipé des forces de l’ordre et de sécurité, le 1er mars, fait l’objet de nombreuses suspicions. "Les traces d’encre indélébile sur les doigts des votants n’étaient pas vérifiées. Les problèmes sont concentrés dans le septentrion du pays, à savoir, la région de la Kozah et des Savanes (zones acquises au RPT, NDLR) où les procédures encadrant le vote par dérogation et par procuration n’ont pas été respectées", précise le rapport.
Par ailleurs, le fichier électoral a progressé de 10 %, ce qui fait un total d’environ 320 000 inscrits. Une inflation surprenante, "en l’absence de données démographiques fiables", s’alarme l’UE.
En ce qui concerne, l’opposition, les observateurs de l’UE notent qu’elle s’est retrouvée affaiblie pour trois raisons : non-participation du leader de l’Union des forces de changement (UFC), Gilchrist Olympio, à la campagne électorale ; soutien tardif de ce dernier au candidat de l'UFC, Jean-Pierre Fabre ; et difficultés d’une candidature unique de l’opposition.

Manifestation interdite
Toutefois, la mission de l’UE se garde bien de porter un jugement définitif sur l’ensemble du processus électoral. Elle "ne tirera pas de conclusions finales avant l’achèvement de la centralisation et l’annonce des résultats". Le rapport final sera publié environ deux mois après la fin du traitement des contentieux éventuels sur les résultats de l’élection. Il ne devrait avoir que peu d’impact sur l’évolution de la situation politique actuelle.
La date prévue pour l’investiture du chef de l’Etat est le 4 mai. Selon les résultats provisoires annoncés le 6 mars, le président sortant et candidat du RPT, Faure Gnassingbé, serait largement réélu avec 60,92 % des voix, contre 30,94 % pour son principal rival Jean-Pierre Fabre (UFC). Après la manifestation réprimée dimanche par les forces de l’ordre, celui-ci a appelé ses militants à une autre marche pacifique mardi. Celle-ci a été interdite lundi soir par le gouvernement et les Togolais croisent les doigts pour que le scénario de 2005 (400 à 500 morts selon l'ONU) ne se reproduise pas.


Faure Gnassingbé réélu, Fabre appelle à manifester

© AFP
La mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) a présenté ce week-end un rapport dénonçant les irrégularités de la campagne pour l'élection présidentielle du 4 mars dernier au Togo. La manifestation de l'opposition prévue aujourd'hui a été interdite par le gouvernement.



L’Union européenne, qui a financé le scrutin présidentiel du 4 mars dernier à hauteur de 9 millions d’euros, a également envoyé une mission d’observation électorale de 130 membres, dirigée par l’Espagnol José Manuel Garcia-Margallo y Marfil. Celle-ci a visité 657 bureaux de vote sur les 5 930 établis dans les 35 préfectures du territoire togolais, soit 11% du total. Il est donc trop tôt pour avoir son compte-rendu du scrutin, mais le rapport préliminaire qu’elle a rendu public le 6 mars révèle de nombreuses irrégularités présumées pendant la campagne présidentielle.

Faure Gnassingbé "appuyé par les moyens de l'État""Le candidat Faure Gnassingbé [Rassemblement du peuple togolais, RPT, NDLR] a disposé des moyens logistiques, de communication, les plus importants. Il s’est appuyé sur les moyens de l’État (affichage abondant, déplacement en hélicoptère…), apparemment au-delà des moyens impartis", indique le document de 12 pages.
La mission note également que le vote anticipé des forces de l’ordre et de sécurité, le 1er mars, fait l’objet de nombreuses suspicions. "Les traces d’encre indélébile sur les doigts des votants n’étaient pas vérifiées. Les problèmes sont concentrés dans le septentrion du pays, à savoir, la région de la Kozah et des Savanes (zones acquises au RPT, NDLR) où les procédures encadrant le vote par dérogation et par procuration n’ont pas été respectées", précise le rapport.
Par ailleurs, le fichier électoral a progressé de 10 %, ce qui fait un total d’environ 320 000 inscrits. Une inflation surprenante, "en l’absence de données démographiques fiables", s’alarme l’UE.
En ce qui concerne, l’opposition, les observateurs de l’UE notent qu’elle s’est retrouvée affaiblie pour trois raisons : non-participation du leader de l’Union des forces de changement (UFC), Gilchrist Olympio, à la campagne électorale ; soutien tardif de ce dernier au candidat de l'UFC, Jean-Pierre Fabre ; et difficultés d’une candidature unique de l’opposition.

Manifestation interditeToutefois, la mission de l’UE se garde bien de porter un jugement définitif sur l’ensemble du processus électoral. Elle "ne tirera pas de conclusions finales avant l’achèvement de la centralisation et l’annonce des résultats". Le rapport final sera publié environ deux mois après la fin du traitement des contentieux éventuels sur les résultats de l’élection. Il ne devrait avoir que peu d’impact sur l’évolution de la situation politique actuelle.
La date prévue pour l’investiture du chef de l’Etat est le 4 mai. Selon les résultats provisoires annoncés le 6 mars, le président sortant et candidat du RPT, Faure Gnassingbé, serait largement réélu avec 60,92 % des voix, contre 30,94 % pour son principal rival Jean-Pierre Fabre (UFC). Après la manifestation réprimée dimanche par les forces de l’ordre, celui-ci a appelé ses militants à une autre marche pacifique mardi. Celle-ci a été interdite lundi soir par le gouvernement et les Togolais croisent les doigts pour que le scénario de 2005 (400 à 500 morts selon l'ONU) ne se reproduise pas.

Lire:
Faure Gnassingbé réélu, Fabre appelle à manifester

Attaque d'islamistes armés au Niger dans la région de Tillaberi


Attaque d'islamistes armés au Niger dans la région de Tillaberi
Par RFI
Des islamistes ont attaqué, lundi 8 mars au matin, un poste avancé de l'armée, à la frontière avec le Mali dans le secteur de Walam, dans région de Tillabéri. Il y aurait cinq tués parmi les soldats nigériens, selon un bilan provisoire
.

C'était jour de marché, lundi 8 mars à Tiloa, un village nigérien à la frontière avec le Mali. Des témoins sur place racontent avoir vu une colonne de véhicules débarquer par surprise dans le poste avancé de l'armée nigérienne, une sorte de garnison installée à la sortie du village.

Selon plusieurs sources, les assaillants, des islamistes, auraient fait exploser un véhicule bourré d'explosifs. Plusieurs soldats nigériens auraient été tués. Une source militaire nigérienne explique que la présence de combattants d'al-Qaïda au Maghreb (AQMI) dans le secteur était annoncée depuis plusieurs jours.

La semaine dernière, l'armée nigérienne a même procédé à une reconnaissance aérienne et, côté malien, les militaires étaient en alerte depuis la veille dans la région d’Anderamboukane, à la frontière avec le Niger. D'après nos informations, les assaillants auraient emmené des véhicules et des armes en repartant vers le Nord Mali.

Certaines sources ajoutent que plusieurs militaires nigériens ont aussi été enlevés, mais, pour l’instant, aucune confirmation officielle à Niamey. Il y a trois mois, l'armée nigérienne avait repoussé une attaque d'al-Qaïda dans la région du Tahoua. Elle avait alors perdu plusieurs hommes mais elle affirme avoir pu éliminer la majorité des assaillants. Le Niger se targue d'avoir toujours résolument combattu la présence d'AQMI sur le terrain et dit refuser de servir de zone de repli aux islamistes.

Interview de Hama AMADOU ex premier minitre du Niger

La Commission européenne alloue 13 milliards de Francs CFA supplémentaires (20 millions d’euros) à la lutte contre la malnutrition au Sahel, ...

NigerDiaspora.com 08-03-10

La Commission européenne alloue 13 milliards de Francs CFA supplémentaires (20 millions d’euros) à la lutte contre la malnutrition au Sahel, avant une période de soudure difficile
mardi 9 mars 2010

La malnutrition aigüe demeure une urgence au Sahel, qui est une des régions les plus pauvres du monde. Sur la population actuelle de 55 millions de personnes du Sahel occidental, 1 225 000 enfants de moins de 5 ans (11,1 % des enfants de moins de 5 ans) sont considérés comme menacés de malnutrition aigüe. 268 000 d’entre eux (soit 2,4 %) sont victimes de malnutrition aigüe sévère ; ils se trouvent dans une situation qui menace directement leur propre existence. Des chocs répétés comme les sécheresses, les inondations et les épidémies, tout comme la hausse des prix des denrées alimentaires mais aussi la crise financière mondiale, qui réduit de façon importante les transferts d’argent de la diaspora, poussent les populations les plus vulnérables au bord de la crise permanente.

Dans ce contexte de vulnérabilité accrue et prolongée, avec des taux élevés de malnutrition aigüe, plusieurs tendances indiquent que la prochaine « période de soudure » sera particulièrement précoce et difficile en 2010. Les prix des denrées alimentaires restent très élevés alors que les pluies ont été très irrégulières, affectant ainsi la production de céréales et de fourrage pour le bétail.

Les effets à long terme de la malnutrition sur la population infantile, et par conséquent sur les générations successives, grèvent la capacité d’un pays à se développer : on estime le coût pour l’économie des pays concernés à près de 2,5 % de leur PNB. De ce fait, sans une assistance soutenue et ciblée, ces pays n’atteindront pas d’ici 2015 les objectifs du millénaire pour le développement, dont fait partie la réduction de la faim et de la mortalité des enfants et de leurs mères. Dans ce contexte, la Commission européenne appelle les autorités nationales et la communauté internationale à adopter une démarche plus globale et durable en matière de malnutrition.

La promotion de politiques et de traitements nutritionnels efficaces, novateurs et réplicables, est un élément central de la lutte contre la malnutrition, notamment la malnutrition aigüe. Une aide continuera d’être octroyée en faveur de stratégies nutritionnelles et de produits innovants et appropriés, tels que les aliments prêts à l’emploi ainsi que des interventions pour améliorer l’accès des populations les plus vulnérables à l’eau propre, à l’hygiène et à l’assainissement.

Cette nouvelle enveloppe de 13 milliards de Francs CFA (20 millions d’euros) s’ajoute aux efforts financiers déjà fournis en la matière par le Service d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) depuis 2005 au Sahel, qui s’élèvent à près de 65 milliards de Francs CFA (100 millions d’euros).

Afin d’améliorer la liaison entre l’aide d’urgence et l’aide au développement, le Service d’aide humanitaire de la Commission travaille déjà en étroite collaboration avec les services responsables des politiques et des programmes de développement, notamment dans le contexte du 10e Fonds européen de développement (FED)

Les projets humanitaires financés par la Commission au Sahel sont mis en œuvre par les organisations humanitaires non gouvernementales, les agences spécialisées des Nations unies et le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en collaboration étroite avec les services de santé et structures locales, avec pour objectif une intégration durable.

Le suivi et la coordination sur le terrain sont assurés par le bureau d’appui régional d’ECHO pour l’Afrique de l’Ouest situé à Dakar, au Sénégal, et ses bureaux situés au Niger et au Burkina Faso.

Contacts :

Claire Barrault – Chargée de communication - ECHO bureau régional,

Tractations autour d’un exil : Tanja pourrait se retrouver à Dakar

NDLR:Le dictateur pourait être evacuer incessament à Dakar,en laissant aux nigeriens des factures aux consequences desastreuses aussi bien au niveau du politique ,que du social et de l'economie ...L'on est en droit de se poser la question des vraies motivations de CSRD ,si cela se confirme...seneweb.com 08-03-10
Tractations autour d’un exil : Tanja pourrait se retrouver à Dakar
mardi 9 mars 2010

Si les tractations en cours aboutissent, le président Nigérien Mamadou Tandja, renversé le 18 février dernier par un coup d’Etat, pourrait s’exiler au Sénégal, où il retrouvera un autre président africain déchu, Hissène Habré. De sources dignes de foi, le gouvernement sénégalais, le Conseil suprême pour la restauration de la Démocratie (nom de la junte au pouvoir au Niger) et le président déchu lui-même seraient favorables à une telle initiative.

La question a été évoquée à l’occasion d’une visite que la délégation de la junte nigérienne a rendue il y a quelques semaines au président sénégalais. Le Sénégal serait le pays le mieux indiqué pour accueillir le président Mamadou Tandja du fait du nombre d’officiers à la tête de la junte ont fait leurs études au prytanée militaire de Saint-Louis. Egalement, les enfants du désormais ex-président de la République Nigérienne, ont fait leur cycle secondaire à Dakar. Un dernier élément militerait en faveur de Dakar. Le Sénégal a déjà accueilli un président déchu, l’ex-chef de l’Eta Tchadien, Hissène Habré en l’occurrence, qui est en sécurité malgré la procédure déclenchée pour le juger.

Nigeria/La douleur à Dogo Nahawa après le déchaînement de violence



Des hommes transportent le corps d'une victime, à Dogo Nahawa, le 8 mars 2010.
Reuters / Akintunde Akinleye
Par RFI


Nigeria - Article publié le : mardi 09 mars 2010 - Dernière modification le : mardi 09 mars 2010

La douleur à Dogo Nahawa après le déchaînement de violence



Les survivants enterraient leurs morts lundi 8 mars dans trois villages du centre du Nigeria aux environs de la ville de Jos, dans l'Etat du Plateau. Il y a parmi les victimes beaucoup de femmes enceintes, d'enfants et de personnes âgées tués à coups de hache ou de poignards. Les assaillants, des éleveurs fulani, une ethnie musulmane, s'en sont pris essentiellement aux habitants chrétiens des trois localités attaquées. Le bilan varie selon les sources. La police parle de 55 morts alors que le gouvernement local avance un bilan de plus de 500 tués. Reportage à Dogo Nahawa, l'un des trois villages martyrs.

« On se dirige vers la tombe pour enterrer nos frères et sœurs ». Le pas lourd, et le souffle coupé par les larmes, Louisa va enterrer ses proches : une tante et six enfants de ses sœurs, tous résidents de Dogo Nahawa. « Quand ça a commencé, il était trois heures du matin. Tout le village dormait, et on n’avait aucun endroit où fuir, aucun endroit où aller », raconte-t-elle en pleurant.

Autour d’une grande fosse creusée à la sortie du village, plus de 500 personnes sont réunies et regardent consternées, amères et parfois rageuses les corps meurtris par la nuit d’affrontements de dimanche.

« C’est une jeune fille comme vous pouvez le voir. Ce sont de jeunes enfants de deux mois, un an, deux ans », décrit un témoin. « Il ya aussi des vieux, et notre jeunesse a été gâchée. Tout a été gâché. On ne pourra jamais oublier ça de notre vie. C’est terrible. Des enfants, de très jeunes enfants tailladés à la hache... ô mon Dieu ».

A l’issue d’un office chrétien, 61 corps ont été enterrés dans la fosse commune de Dogo Nahawa, dont 31 corps d’enfants.



L'imam Ashafa et le pasteur Wuye, lauréats du prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits 09/03/2010



L'imam Ashafa : ' c'est vraiment inter-ethnique. Il se trouve qu'une ethnie est majoritairement musulmane et une ethnie majoritairement chrétienne '.

lundi 8 mars 2010

France et Etats-Unis se disputent l’hégémonie sur le Sahel


La Tribune (Alger) 07-03-2010
France et Etats-Unis se disputent l’hégémonie sur le Sahel
Paris, le challenge à n’importe quel prix !
Par Ghada Hamrouche

La France comme les Etats-Unis ont depuis longtemps pris conscience de la nécessité de marquer, chacun selon ses intérêts, ses priorités et sa doctrine, leur présence au Sahel. Une région stratégique qui peut être la meilleure plateforme pour l’exercice de leurs influences sur la région et le reste du continent africain. Les Américains estiment que la région est infestée de terroristes et de toutes sortes de réseaux spécialisés dans les crimes organisés, voire les nouveaux chemins de la drogue dure. Un constat qui les pousse à réclamer une surveillance plus rigoureuse de tous les mouvements dans la région.
Cela étant dit, nul n’est dupe des autres motivations américaines. Washington a toujours inclus dans ses approches stratégiques un paramètre non moins important : le pétrole. Le rapport de l’ex-vice-président américain Dick Cheney, paru en 2002, éclaire plus d’une chandelle sur ce sujet. Ce dernier qualifie l’Afrique comme une des ressources énergétiques stratégiques nécessaires pour les Etats-Unis à l’avenir. D’où leur volonté d’installer, à tout prix, des bases dans cette région. Les Américains, qui continuent à nourrir les espoirs de voir un jour les pays de la région accepter l’installation de leur Africom, observent de près les manœuvres françaises au Sahel.
La France, ancienne force coloniale, sait plus que tout le monde que sa présence sur les lieux est le seul moyen de lui assurer, entre autres, l’accès aux richesses naturelles et particulièrement aux ressources énergétiques.
Nul doute que la politique française a un contenu ancien mais avec une approche nouvelle qui repose sur un certain nombre de pays, notamment le Mali, le Niger et le Tchad. Le changement se situe, selon les spécialistes, surtout au niveau du ton employé et des moyens adoptés. Tout le monde s’accorde à dire que dans le fond, la relation de Paris avec ses anciennes colonies n’a changé ni dans son essence ni dans ses objectifs.
La France souhaite toujours avoir la mainmise et la priorité sur les richesses de ses anciens administrés.
La prolifération des associations françaises dans la région offre le bon couvert à bon nombre d’agents de la DGSE et permet à l’ancien colonisateur d’avoir les informations qui renforcent sa présence et ses ingérences dans la région. Le dernier exemple en date, et non des moindres, est celui des pressions exercées par Paris sur Bamako pour l’élargissement de quatre terroristes en contrepartie de la libération d’un agent des services de renseignements français. Une politique dangereuse d’autant qu’elle prouve, une fois de plus, que la politique sécuritaire française est tributaire de ses propres intérêts.
Paris a démontré qu’il ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs. Avec une facilité déconcertante, l’Élysée a piétiné tous les principes pour parvenir à ses fins. Par cette démarche, foncièrement en opposition avec les principes internationaux de lutte contre le terrorisme, en applaudissant les négociations avec les terroristes, la France casse la dynamique internationale de la lutte contre ce fléau et ouvre la voie à d’autres dérapages.
Les autres pays dont les ressortissants restent otages des groupes criminels dans la région savent désormais que cette voie était «empruntable».
Londres, l’autre allié inconditionnel des Américains, n’a pas hésité à désavouer ce procédé condamnable. En visite à Alger, le porte-parole régional du Foreign Office, Martin Day, a indiqué au sujet du paiement des rançons que «le gouvernement britannique refuse toute forme de concession», car, a-t-il tenu à expliquer, «nous considérons que le paiement de rançons mènera à d’autres enlèvements et prises d’otages à l’avenir».
La France, qui continue à slalomer sur les concepts, n’hésite pas à affirmer par le biais du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, l’engagement de la France et sa mobilisation totale dans la lutte contre la menace terroriste.
Difficile de croire en la sincérité française, quand celle-ci vient de violer ouvertement et effrontément la résolution 1904.

Cinq soldats tués au Niger


Le JDD.fr
International | Afrique | 08/03/2010 - 21:00

Cinq soldats tués au Niger
Cinq soldats nigériens ont été tués par des inconnus près de la frontière malienne, a-t-on appris lundi de source proche des services de sécurité du Niger. "Nos soldats ont été pris dans une embuscade au lever du soleil. Ils ont été attaqués par des tirs de roquettes et de mitrailleuse", a-t-on expliqué de même source. Et de préciser qu'"au moins cinq de nos soldats ont été tués et plusieurs ont été blessés". Les affrontements entre soldats et bandes armées sont fréquents le long de la frontière avec le Mali. L'attaque, près de Oualam, à 180 km au nord de Niamey, est survenue dans une région où opèrent Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ainsi que des groupes de rebelles touaregs.

Des soldats tués au Niger


Des soldats tués au Niger
AFP
08/03/2010
| Mise à jour : 21:11 Réagir Plusieurs soldats nigériens ont été tués dans une attaque surprise contre un poste militaire dans l'ouest du Niger, près de la frontière avec le Mali, a-t-on appris aujourd'hui de sources sécuritaires anonymes.

"L'attaque s'est déroulée à Tiloa, dans la région de Tillaberi, au nord de Niamey. Il y a plusieurs morts du côté de l'armée", a déclaré cette source à l'AFP, sans plus de précisions.

"C'est un poste militaire nigérien près de la frontière malienne qui a été attaqué. C'était une attaque surprise, les assaillants se sont aussitôt repliés", a indiqué une autre source sécuritaire, toujours sous couvert de l'anonymat.

At least five Niger soldiers killed in desert raid


Reuters - 08/03/10
At least five Niger soldiers killed in desert raid
Monday 8 March 2010


At least five soldiers were killed in an attack by unidentified gunmen close to Niger’s border with Mali, a security source in Niger said on Monday.

The raid close to Oualam, around 125 km (78 miles) north of Niger’s capital Niamey, took place in an area where al Qeada’s North African wing, known as Al Qaeda in the Islamic Mahgreb (AQIM) operates, as do groups of Tuareg rebels.

"Our soliders were ambushed at sunrise. They were attacked by rockets and machine gun fire," the source said, speaking on condition of anonymity. "At least five of our soliders were killed, and several were injured," he said.

Clashes between soldiers and armed gangs are frequent along the uranium-exporting country’s border with Mali.

A military coup in Niger last month, combined with rising tensions between governments in the largely desert region of northwest Africa, is undermining counter-terror efforts, security experts say .

ICRA et Akassa avec les Wodaabe du Niger


Niger : Jean Pierre Valentin sur France Inter depuis un campement Peul
Jean-Pierre Valentin, vice-président d'ICRA, qui est actuellement au Niger dans un campement Peul, interviendra ce lundi soir 8 mars sur France Inter dans l'émission “Allo la Planète” de 23 heures 15 à minuit.
[08 Mars 2010]
ICRA et Akassa avec les Wodaabe du Niger



Depuis 2005, à la suite de séjours fréquents de Jean-Pierre Valentin, Icra et Akassa ONG soutiennent un modeste programme d’appui auprès de familles peules wodaabe dans le centre du Niger

Notre intervention a permis au groupe familial de notre correspondant - Kabo Ana Sefou - d’acheter quelques bêtes pour pérenniser le troupeau, en assurer le croît, et améliorer l’autonomie du clan resserré autour d’un ainé. Les déficits pluviométriques récurrents de ces dernières années, le manque de pâtures, la mobilité entravée, les problèmes politiques, ont grandement défavorisé les pasteurs peuls pourtant toujours remarquablement adaptés au territoire subsaharien. Notre soutien a pour objectif d’aider à passer un cap difficile pour éviter une trop grande paupérisation et la sédentarisation forcée aux marges des villes. Chez nos amis, nous en sommes encore bien loin et la chance de réussir est grande. L’entité familiale est solide, le lignage du clan kabawa auquel elle appartient est ancré dans son terroir et économiquement dynamique malgré les difficultés actuelles.

Avec notre appui, les éleveurs ont au départ acheté quelques jeunes zébus pour compléter leur cheptel bovin, puis un taureau reproducteur de belle race bororodji, récemment - après mon dernier séjour - une vache et son veau. Aussi, à la suite d’une épidémie qui décimait les ânes, notre intervention a non seulement dépanné le groupe de Kabo Ana mais par extension tout le voisinage ; j’ai été agréablement surpris de constater que notre aide avait essaimé et que plusieurs familles proches en avaient profité. L’appui a donc été équitablement réparti par notre ami et ses parents, une belle preuve de sérieux confirmée par les nombreux entretiens menés avec les ardo, les responsables lignagers.

Le nécessaire forage d’un puitsCes derniers, rencontrés à plusieurs reprises, m’ont fait part du souhait de leur communauté de creuser un puits afin de ne plus être systématiquement tributaire une partie de l’année des points d’eau loués relativement chers par leurs propriétaires, bien souvent Touaregs. Pour une durée variable, le droit d’exhaure équivaut à quelques têtes, parfois une ou plusieurs vaches pour une longue période, ou à une somme d’argent.
L’eau est ici à des profondeurs importantes, de 40 à 60 mètres. Les forages sont percés par des puisatiers expérimentés, en général des gens du sud, qui travaillent quatre à cinq mois pour atteindre la nappe. Les ouvriers sont à la charge des éleveurs ; le coût total d’un puits est d’environ 2 millions de francs CFA soit 3 000 €.

Décider de forer un puits n’est pas une mince affaire mais il semble que le lignage de Kabo Ana ait cette envie et ce besoin au vu des difficultés croissantes pour accéder à l’eau en saison froide et surtout en période d’extrême chaleur (avril - juin), quand les puits tarissent et que leur utilisation est réservée en priorité à leurs propriétaires. La possession d’un point d’eau est habituelle de nos jours, même si elle est moins répandue chez les Wodaabe - toujours très mobiles - que chez leurs voisins touaregs ou évidemment sédentaires.
Je crois que nous pouvons avoir confiance en nos partenaires et aux capacités de discernements et de décisions des ardo du clan ; comme me l’a signalé l’un d’eux - ardo Soury - cette demande de soutien financier est causée par leur dénuement actuel. Les Wodaabe acceptent évidemment de participer, et de compléter si nécessaire et si possible pour eux le budget, en fonction de la somme que notre structure pourrait récolter. Ce serait une belle aventure de poursuivre notre collaboration et d’aider ces modestes lignages à creuser leur puits. Ces forages n’entravent en rien le nomadisme de ces pasteurs ; ils viennent après l’impérieuse nécessité des pâturages mais ils restent indispensables à certaines époques de l’année. Le choix de l’endroit serait discuté avec les groupes pastoraux de la zone afin de ne pas bouleverser les équilibres des parcours. Aussi - avec Kabo Ana et l’accord des ardo - nous souhaitons faire intervenir des cadres de l’AREN (Association pour la redynamisation de l’élevage pastoral au Niger) afin de ne surtout pas implanter le point d’eau dans un secteur inapproprié.

L’idéal serait de réunir une belle somme pour cet automne 2010 afin de la leur remettre lors du prochain rassemblement lignager du worso (les Wodaabe sont très dispersés et les regroupements sont organisés annuellement entre septembre et octobre) ; si le défit n’était pas relevé dans les temps, nous pourrions nous donner un an supplémentaire et reporter notre participation en 2011. Si le temps presse, les Peuls sont habitués à gérer la patience et ils attendront sereinement et confiants notre appui…

J’espère que nous réussirons ; l’objectif de notre association Akassa est d’agir avec les peuples oubliés, ce challenge pour améliorer l’accès à l’eau d’un groupe nomade est à notre portée ! Par avance un grand merci aux donateurs de tous horizons.
Jean-Pierre Valentin

Appel à soutien3 donateurs financent par virement mensuel régulier depuis quelques mois ce programme de soutien aux Wodaabe notamment pour le renforcement de leur cheptel.
Le forage d’un puits nécessite un apport plus important encore. Nous comptons sur votre soutien pour aider nos amis peuls. Vous pouvez vous aussi devenir parrain de ce programme.

Pour plus d'informations La présentation complète de notre programme de soutien aux Wodaabe
Le site de l'émission Allo la planète

Hommage aux Femmes d'Agadez