mardi 9 mars 2010

Nigeria/La douleur à Dogo Nahawa après le déchaînement de violence



Des hommes transportent le corps d'une victime, à Dogo Nahawa, le 8 mars 2010.
Reuters / Akintunde Akinleye
Par RFI


Nigeria - Article publié le : mardi 09 mars 2010 - Dernière modification le : mardi 09 mars 2010

La douleur à Dogo Nahawa après le déchaînement de violence



Les survivants enterraient leurs morts lundi 8 mars dans trois villages du centre du Nigeria aux environs de la ville de Jos, dans l'Etat du Plateau. Il y a parmi les victimes beaucoup de femmes enceintes, d'enfants et de personnes âgées tués à coups de hache ou de poignards. Les assaillants, des éleveurs fulani, une ethnie musulmane, s'en sont pris essentiellement aux habitants chrétiens des trois localités attaquées. Le bilan varie selon les sources. La police parle de 55 morts alors que le gouvernement local avance un bilan de plus de 500 tués. Reportage à Dogo Nahawa, l'un des trois villages martyrs.

« On se dirige vers la tombe pour enterrer nos frères et sœurs ». Le pas lourd, et le souffle coupé par les larmes, Louisa va enterrer ses proches : une tante et six enfants de ses sœurs, tous résidents de Dogo Nahawa. « Quand ça a commencé, il était trois heures du matin. Tout le village dormait, et on n’avait aucun endroit où fuir, aucun endroit où aller », raconte-t-elle en pleurant.

Autour d’une grande fosse creusée à la sortie du village, plus de 500 personnes sont réunies et regardent consternées, amères et parfois rageuses les corps meurtris par la nuit d’affrontements de dimanche.

« C’est une jeune fille comme vous pouvez le voir. Ce sont de jeunes enfants de deux mois, un an, deux ans », décrit un témoin. « Il ya aussi des vieux, et notre jeunesse a été gâchée. Tout a été gâché. On ne pourra jamais oublier ça de notre vie. C’est terrible. Des enfants, de très jeunes enfants tailladés à la hache... ô mon Dieu ».

A l’issue d’un office chrétien, 61 corps ont été enterrés dans la fosse commune de Dogo Nahawa, dont 31 corps d’enfants.



L'imam Ashafa et le pasteur Wuye, lauréats du prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits 09/03/2010



L'imam Ashafa : ' c'est vraiment inter-ethnique. Il se trouve qu'une ethnie est majoritairement musulmane et une ethnie majoritairement chrétienne '.

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