lundi 22 mars 2010

DÉCLARATION de la CFDR DU 18 MARS 2010


DÉCLARATION de la CFDR DU 18 MARS 2010
Écrit par Coordination des Forces pour la Démocratie et la République
Dimanche, 21 Mars 2010 14:55

Le jeudi 18 février 2010, les Forces de Défense et de Sécurité ont pris le pouvoir, mettant ainsi fin au coup d’état constitutionnel issu du référendum du 04 août 2009.

La CFDR avait accueilli avec soulagement la fin de la Sixième République et avait pris bonne note de la déclaration du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie exprimant sa volonté de faire renouer le Niger avec la démocratie et la bonne gouvernance. C’est pourquoi la CFDR avait exhorté ses militants à organiser des marches de soutien en faveur de la Restauration de la Démocratie sur l’ensemble du territoire national.
La CFDR apprécie positivement la mise en place du gouvernement dont la composition est un gage de neutralité, tout à fait indispensable en cette phase de Transition, ainsi que les intentions claires et rassurantes exprimées à l’occasion du message à la Nation du Président du CSRD en date du 28 février 2010.
La CFDR accueille favorablement les deux ordonnances prises par le Chef de l’État, le vendredi 12 mars 2010, rendant inéligibles les membres du CSRD et du gouvernement aux prochaines élections, pour l’une, et assignant un strict devoir de neutralité politique à certaines catégories sociales pour l’autre.
La CFDR salue également l’approche, toute de rigueur et de conscience, dans la prise en charge de la situation de détresse alimentaire qui sévit dans le pays. C’est assurément la voie la plus efficace pour soulager au plus vite les nombreuses populations en proie à la famine et à la malnutrition.
Après un mois à la tête de l’État, le CSRD a posé des actes qui ont eu pour effet de ramener la quiétude à l’intérieur du pays, en mettant fin à la grave tension politique qui prévalait auparavant et de redonner de la crédibilité à notre pays à l’extérieur.
Il s’agit là d’acquis précieux pour cette Transition et pour notre pays qu’il nous faut préserver et capitaliser.

La prochaine grande échéance, dans cette perspective, est la mise en place du Conseil Consultatif National. Le CSRD se doit de veiller à sa composition de façon à en faire une instance sérieuse et crédible, à même de l’épauler efficacement dans le sens de la réalisation des grandes espoirs portés par les évènements du 18 février 2010.
Le CSRD doit accorder une attention particulière à la représentativité des membres de cet important organe qui, en plus de déterminer la durée de la Transition, aura pour mission de rédiger tous les textes juridiques qui serviront de fondement à la République et à ses institutions démocratiques.
La durée de la Transition constitue aujourd’hui la grande préoccupation des forces démocratiques qui se sont battues pour un retour à une vie constitutionnelle normale.
La durée de la Transition est également une préoccupation de la communauté internationale qui, après avoir condamné les autorités de la Sixième République, attend l’annonce d’une durée raisonnable de la Transition pour renouer pleinement ses relations avec notre pays.

Pour donner les derniers gages qu’attend la communauté internationale en vue de lever les différentes mesures de sanctions politiques, diplomatiques et financières imposées à notre pays, du fait des errements du régime défunt, la CFDR proposera au Conseil Consultatif une durée de neuf (09) mois de Transition. En cela, elle reconduit sa proposition déjà faite pendant le dialogue politique inter nigérien mené dans le cadre de la médiation de la CDEAO.
En plus de la restauration de la démocratie, le CSRD a assigné à la transition deux autres missions : l’assainissement et la réconciliation nationale.
Pour la CFDR, l’assainissement doit consister à demander des comptes à tous ceux qui ont pu se rendre coupables d’infractions de nature politique ou économique.
S’agissant des infractions politiques, des poursuites judiciaires doivent être entreprises à l’encontre de ceux qui ont violé ou contribué à violer la Constitution du 09 aout 1999. Un accent particulier doit être mis sur la poursuite de tous ceux qui ont jeté le discrédit sur la Cour Constitutionnelle et sur son Arrêt du 12 juin 2009.

A ce sujet, il y a lieu de rappeler l’analyse juste et pertinente du Président du CSRD dans son message à la nation du 28 février dernier dans lequel il a rappelé les principaux errements du régime défunt – je cite - « le refus des anciennes autorités de se soumettre aux arrêts de la Cour constitutionnelle, refus qui constitue en droit nigérien un crime de haute trahison ; la dissolution sans précédent dans l'histoire de la Cour constitutionnelle dont les membres sont pourtant inamovibles ; le démantèlement des autres institutions de la République ; le refus de tous les compromis politiques que nos voisins et partenaires, soucieux de la stabilité de notre pays, ont proposés ; les tentatives d'utilisation politique de l'appareil judiciaire et les violations des droits humains notamment par l'emprisonnement et le harcèlement; l'informalisation de l'État et les menaces sur la paix sociale ; la détérioration de nos relations avec nos partenaires ». fin de citation.
Aujourd’hui, les fossoyeurs de la démocratie nigérienne sont bien connus. De façon récurrente, ils se sont retrouvés dans toutes les entreprises de démolition de la démocratie de 1996 à 2009. En cela ils sont multirécidivistes et c’est eux qui doivent rendre compte de leurs délits et crimes politiques devant les juridictions compétentes.

Certains de ces personnages qui se posent en donneurs de leçon auraient pu être crédibles s’ils n’avaient fait du nomadisme politique une profession. Après avoir préconisé et adhéré à ce qui avait été appelé en 1996 le « renouveau démocratique » puis en 2009 la « refondation de la République », ils ont conduit à une triste fin leurs victimes qu’ils ont courtisées et encensées. Les voici à présent qui reprennent du service en proposant à qui veut les entendre l’élimination de la classe politique dans son ensemble.
S’agissant des infractions à caractère économique, des inspections d’Etat et des audits doivent être instamment diligentés partout où il en est besoin.
Pour la CFDR, cet assainissement doit se faire dans le respect des règles de l’Etat de droit et de la personne humaine. Il est entendu qu’il s’agit là de chantiers que la transition doit entamer sans prétendre les achever totalement, du fait de leur caractère judiciaire.


En ce qui concerne la réconciliation nationale, un grand pas a été d’ores et déjà franchi, avec les évènements du 18 février 2010 qui ont mis fin à la crise politique qui sévissait dans notre pays depuis que Monsieur Mamadou Tandja avait décidé de rester au pouvoir par la force. En tout état de cause, la CFDR est prête à soutenir le CSRD dans toutes les mesures qu’il proposera à cet effet dans l’avenir, pour autant qu’elles ne soient pas en contradiction avec les exigences de vérité et de justice.
La CFDR, tout en réitérant son soutien au CSRD et à son Président le Chef d’Escadron Djibo Salou, les encourage à persévérer dans le sens de leur devoir d’officiers et de se garder de prêter quelque oreille attentive que ce soit aux courtisans, toujours les mêmes, prêts à dévoyer notre pays pour leurs intérêts mesquins.

Vive la CFDR ;
Vive la démocratie ;
Vive le Niger.

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