TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
vendredi 26 mars 2010
Processus de paix: Guéguerre entre les ex-fronts armés
Processus de paix: Guéguerre entre les ex-fronts armés
Écrit par .I. Djibrilla (L’ACTUALITE DU 23 MARS 2010)
Vendredi, 26 Mars 2010 12:25
La semaine dernière, dans l’intervalle de 48 heures, deux cadres d’actions des ex-fronts qui ont animé la rébellion armée dans la région d’Agadez ont vu le jour à Niamey. Le premier cadre rendu public a la dénomination de CERA, qui signifie ‘’Comité des ex-combattants de la résistance armée’’. Il compte plusieurs fronts dont le Mouvement nigérien pour la justice (MNJ) et est dirigé par un bureau exécutif. Cette structure qui entend apparemment fonctionner comme une organisation associative s’est donnée comme principale mission d’oeuvrer pour l’instauration et la consolidation d’une paix durable au Niger. Toutefois, ses animateurs n’ont pas dit comment concrètement ils comptent s’y prendre pour remplir leur mission. Deux jours plus tard, soit le diman- che 21 mars, un autre cadre similaire verra le jour, à l’hôtel Ténéré de Niamey, sous la dénomination de ACER : ‘’Alliance pour la consolidation de la paix’’. Regroupant trois ex-mouvements, l’ACER a été créée par entre autres chefs de fronts Rhissa Ag Boula, Aoutchiki Mohamed Kriska, Seydou Maïga Kaocen… et poursuit aussi comme objectif la consolidation du processus de paix et le suivi des engagements qui seront portés par les prochains accords. La bonne disposition des nouvelles autorités à donner un contenu concret au processus de paix est, à l’évidence, à l’origine de la création de ces deux structures. Mais pourquoi alors ne pas créer un seul cadre fédérateur de tous les ex-fronts pour éviter une perte de temps lors les négociations et une dispersion des énergies ? De nombreux observateurs ont certainement formulé cette interrogation quand on sait que les fronts se sont multipliés suite à des dissensions internes ? Lors de sa conférence de presse, l’ACER a ouvertement accusé certains dirigeants de mouvements de détournement des pécules de leurs combattants restés sur le terrain.
Est-ce l’explication à cette division au moment où les autorités sont véritablement disposées à engager des négociations franches avec eux en vue de trouver une solution durable à l’instabilité qui affecte la région d’Agadez ? Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un problème de leadership dans cette affaire. Chacun veut être à la tête et c’est cela qui explique en partie la multiplication rapide des fronts. La position de chef confère des avantages et des privilèges. Comme rencontrer, par exemple, le guide de la révolution libyenne, Mouammar khadafi et rentrer dans ses bonnes grâces. Dans leur déclaration respective, chaque structure a tenu à féliciter le guide libyen pour son investissement personnel dans le cadre de la résolution du conflit. Il n’est nul besoin d’un dessin pour comprendre la nature de cet investissement.
Comme on le sait, la Libye a de tout temps été une base arrière pour les dissidences armées qui apparaissent dans la région d’Agadez. Certains soupçonnent même son guide d’alimenter financièrement ces mouvements. C’est pourquoi quand il s’implique activement pour faire régner la paix, les armes cessent de tonner dans les montagnes. Ceci étant dit, l’opinion a pris acte de la volonté des ex-fronts armés des deux camps d’oeuvrer pour la consolidation d’une paix définitive et durable. Cet engagement a, du reste, été pris en 2000, à l’occasion d’une cérémonie grandiose organisée à Agadez : la cérémonie ‘’Flamme de la paix’’ au cours de laquelle des armes ont été brûlés et les ex-fronts de l’époque avaient proclamé leur autodissolution. Tout le monde croyait que c’était sincère.
Mais contre toute attente, un nouveau conflit armé a resurgi en février 2007, animé par le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ). Certains responsables de la première rébellion font partie de ce nouveau mouvement. Ce qui laisse dubitatif de nombreux Nigériens quand à la sincérité des engagements pris par les deux cadres que les ex-fronts viennent de créer, en prélude aux prochaines négociations
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