jeudi 11 mars 2010

Instabilité, géopolitique au Sahel, Une zone soumise à toutes les influences


Algérie360.com / Sadek Belhocine Midi Libre 09-03-10
Instabilité, géopolitique au Sahel, Une zone soumise à toutes les influences
mercredi 10 mars 2010

Instabilité, géopolitique au Sahel, Une zone soumise à toutes les influencesLa situation au Sahel, cette vaste zone aride et désertique, qui s’étire de la Mauritanie jusqu’aux confins de la mer Rouge, soit quelque 5 millions de km2, suscite bien des inquiétudes des pays de la région et celle des grandes puissances, notamment les USA et la France.

Pour ce qui est des pays qui partagent cette zone, il est question de souveraineté et de sécurité nationale. Il est autrement des grandes puissances qui lorgnent sur les richesses que renferme cette terre qui s’est muée en zone de non-droit, depuis déjà des décennies.

Des trafics intenses en tout genre, alimentés par l’immigration clandestine, la drogue, les cigarettes, sans omettre les produits industriels de diverses natures et des véhicules volés ou encore et surtout des armes de tous calibres.

Ce qui, sans nul doute, a favorisé l’implantation de l’organisation Al-Qaïda de Ben Laden qui en a fait une zone de repli et de retrait, une zone très difficile à surveiller, et ce qui explique aussi les lancements des opérations de prise d’otages étrangers, aussi bien au Mali qu’au Niger.

Toutes les conditions sont réunies pour que l’organisation El Qaïda engrange des dividendes sonnants et trébuchants, la récupération de certains membres dangereux de ses éléments et le renforcement de ses rangs par des nomades de la région frappée par une insécurité alimentaire chronique et sans perspective d’un développement durable.

Cette situation instable et incertaine est devenue préoccupante pour les pays de la région, hormis l’Algérie.

Ces pays parmi les plus pauvre du monde, n’ont pas les moyens, actuellement, pour mener une action militaire efficace contre l’organisation terroriste, Al Qaida dans le Maghreb Islamique. Ce qui laisse libre champ aux velléités d’intervention de deux grandes nations que sont la France et les USA, qui, selon certains spécialistes en relations internationales, existe entre les deux grandes puissance une stratégie globale touchant la région du Sahel.

D’autres récusent cette thèse. Selon eux, il y a une concurrence et une course entre les deux pays sur la région du Sahel.

Toujours est-il que ces deux pays sont intéressés au plus haut point quand au devenir de cette région. Les Américains dans le but de défendre les réserves pétrolières et les autres richesses pour sécuriser son avenir et la France pour défendre son hégémonie française sur les pays de la région, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice.

Les intérêts des uns et des autres se télescopent-ils ? Rien n’est moins sûr si l’on prend en compte le souci de ces deux grandes puissances de coopérer pour préserver justement leurs intérêts dans la région sujette à une instabilité chronique alimentée par le souci de se placer ou de se positionner dans la région.

On assiste, ces derniers temps, à un intérêt tout particulier des grandes puissances à la situation au Sahel.

Doit-on s’inquiéter d’une éventuelle ingérence qui pourrait transformer la sous région en poudrière ? Il faut le croire et croire le ministre algérien délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, qui a rappelé, récemment depuis Londres où il était en visite, que «  la sécurité dans le Sahel relève de la compétence des Etats de la région  ».

Un message qui a tout l’air d’un rappel à l’ordre à certaines puissances qui seraient tentées de lancer l’aventure de l’interventionnisme en se chargeant de «  contrôler ces régions qui ne sont parfois même pas contrôlées par leurs propres gouvernements », selon certains milieux qui privilègient cette thèse. Il reste à savoir qui doit se charger de cette mission.

Les pays de la région  ? Les grandes puissances  ? Trouver la solution sera peut-être la clé ou l’aggravation des problèmes de la région. Mais il est une chose dont sont certains les spécialistes en relations internationales. La paix et sécurité dans cette région ne sont pas proches, tout au moins sur le court et moyen termes.

Par : Sadek Belhocine

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