mercredi 10 février 2010

Mauritanie : Une forte perception de corruption



NOUVELLES D'AFRIQUE: Mauritanie : Une forte perception de corruption
Posté le 09 February 2010 à 00:00:00 CET par webmaster1
Mauritanie : Une forte perception de corruption


La Mauritanie figure au 157ème rang mondial au titre de l'année 2009 dans l’indice de perception de la corruption que vient de publier « Transparency International ». L’indice de perception de la corruption se base sur 13 sources et note les pays sur une échelle de 0 (pays à très haut niveau de corruption) à 10 (Très faible degré de corruption). La Banque mondiale et la Banque africaine de développement sont parmi les sources de cette enquête qui évalue le niveau de corruption affectant l’administration publique d’un pays donné.
Au Maghreb, la Mauritanie, classée dernière, est devancée par la Tunisie (66ème), la Lybie (114ème), le Maroc (126ème) et l’Algérie (131ème).
Les 5 pays perçus comme étant les moins corrompus du monde sont la Nouvelle Zélande (avec une note de 9,4/10), le Danemark (9,3), Singapore (9,2), la Suède (9,2) et la Suisse (9).

Redéploiement sécuritaire dans le Sud de l'Algérie


04/01/2010 11:38:35 | Jeune Afrique
Redéploiement sécuritaire dans le Sud de l'Algérie

Les récentes prises d’otages au Mali et en Mauritanie, la multiplication des saisies de drogue (près de 30 tonnes au cours des dix premiers mois de l’année) et l’arrivée massive de migrants clandestins subsahariens en route pour l’Europe ont contraint l’état-major de l’armée algérienne à renforcer son dispositif sécuritaire dans le Sud. À partir du 1er janvier, plus de trois mille hommes supplémentaires seront affectés au Groupement des gardes-frontières (GGF), sur les frontières avec le Niger (700 km), le Mali (1 200 km) et la Mauritanie (500 km). Ils seront appuyés par des drones et des hélicoptères de combat. Les contrebandiers et les passeurs de clandestins – sans parler des salafistes – sont en effet le plus souvent équipés d’armes de guerre.

Nouvelles tensions entre Alger et Paris


10/02/2010 08:41:36 | AFP
Nouvelles tensions entre Alger et Paris
Le gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika a mal supporté de figurer parmi les "pays à risque"
© AFP

Le Front de libération nationale (FLN) a annoncé une proposition de loi pour "criminaliser" le colonialisme. Elle prévoit de créer des "tribunaux spéciaux" pour "juger les responsables de crimes coloniaux". Cet épisode intervient après le gel de la création d'une commission parlementaire entre les deux pays et l'inscription de l'Algérie sur la liste française des "pays à risque pour les transports aérien", mal vécue par le gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika
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Gel d'un projet parlementaire franco-algérien, volonté de députés algériens de "criminaliser" le colonialisme français... : les relations entre Paris et Alger connaissent un nouvel accès de fièvre inédit depuis cinq ans, qui a encore enflammé le Palais-Bourbon mardi.

Ce nouvel épisode de tension, symptôme de relations toujours passionnelles depuis près de 50 ans, a commencé jeudi quand Alger a annoncé le gel d'une réunion portant sur la création d'une grande commission parlementaire entre les deux pays.

"Criminaliser" le colonialisme français

Motif : le gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika a très mal supporté que la France inscrive l'Algérie sur "une liste de pays à risque pour les transports aériens".

"Comment l'Algérie peut-elle être parmi les pays qui luttent contre le phénomène du terrorisme et dans le même temps figurer sur la liste des pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures de contrôle spécifiques ?", a protesté le président de l'Assemblée algérienne, Abdelaziz Ziari.

Fierté algérienne blessée, souvenir de la décennie noire des années 90, le tout sur fond de relation d'amour/haine entre deux pays qui se sont séparés dans le sang après 132 ans : la tension est encore montée d'un cran avec le dépôt au Parlement algérien d'une proposition de loi pour "criminaliser" le colonialisme français, deux ans avant le 50e anniversaire de l'indépendance algérienne en 1962.

"Nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux", a souligné un député FLN, Moussa Abdi, précisant que la proposition de loi avait été signée par 125 députés de différents partis.

Eric Besson et Thierry Mariani protestent

Amère ironie, cette proposition de loi est l'exacte opposée de la loi française du 23 février 2005 vantant "le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord". Une disposition abrogée un an plus tard, condamnée par le président Bouteflika et qualifiée de "loi de la honte" par des parlementaires FLN.

Cinq ans après, l'histoire se répète, à rôles inversés. C'est au tour des Français de "regretter" la proposition de loi algérienne, dixit Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale.

Dans la foulée, le député UMP Thierry Mariani a demandé le report de la ratification d'une convention franco-algérienne, finalement adoptée dans un climat tendu mardi matin.

Qualifié d'"ultra" par ses adversaires, M. Mariani est tête de liste UMP pour les prochaines élections de mars en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, région d'arrivée en 1962 pour de nombreux rapatriés et harkis.

L'éventuelle mise en place "des tribunaux d'exception n'est pas acceptable", a aussi déclaré le patron des députés Nouveau centre, François Sauvadet, demandant "une clarification de la part du gouvernement algérien sur cette initiative".

Lors d'un voyage en Algérie le 3 décembre 2007, le président Sarkozy avait dénoncé le système colonial "profondément injuste", tout en refusant la repentance.

Autre signe de la persistance des séquelles de la guerre d'Algérie : trois Français, fils de harkis, campent depuis le 5 mai à proximité de l'Assemblée, pour demander au chef de l'Etat de reconnaître la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre de leurs pères en 1962.

Kouchner veut une alliance des Européens et des Américains face à la Chine en Afrique


09/02/2010 08:33:24 | AFP

Kouchner veut une alliance des Européens et des Américains face à la Chine en Afrique
Le chef de la diplomatie française à Bruxelles, le 12 janvier 2010
© AFP
Le ministre français des Affaires étrangères veut une "politique commune" des anciennes puissances coloniales associées aux États-Unis pour résister à la concurrence économique chinoise en Afrique.
Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a préconisé lundi que les anciennes puissances coloniales européennes et les Etats-Unis définissent une "politique commune" en Afrique pour être "performants" économiquement face à la montée en puissance de la Chine.

"En Afrique, il nous faut une politique commune, certainement des Anglais et des Français. Et pourquoi pas y ajouter les Portugais et les Belges, les anciennes puissances coloniales, mais aussi les Américains", a-t-il suggéré devant l'Association de la presse diplomatique.

M. Kouchner était interrogé sur les moyens de résister à la concurrence économique chinoise sur l'ensemble des marchés mondiaux, particulièrement en Afrique.

"Ca va aller mal pour nous"
Armé de vastes réserves de change, Pékin déverse aujourd'hui en Afrique 15 fois plus d'investissements qu'en 2003 afin d'étancher sa soif de matières premières et offrir des débouchés à ses entreprises. Les grands travaux d'infrastructure financés par Pékin facilitent l'activité économique dans de nombreux pays.

Face à cette évolution, "il faut, a-t-il observé, que nous soyons performants et pas du tout confrontationnels. Ce n'est pas une bataille avec les Chinois pour qu'ils ne nous volent pas l'Afrique, mais c'est une démarche positive que nous ne pouvons faire qu'à plusieurs", a souligné le ministre.

Les Chinois "ont des atouts, ils gagnent tous les marchés, ils sont moins chers, ils contruisent à l'heure, etc", a remarqué M. Kouchner.

Il a relevé qu'à l'échelle mondiale, "nos rapports avec la Chine sont à la fois difficiles et indispensables". (. . . ) "Si nous ne nous attachons pas à des liens (. . . ) économiquement étroits avec la Chine, ça va aller mal pour nous", a-t-il prédit.

Nord-Mali : Un choc de trop


Adam Thiam- Le Républicain
Nord-Mali : Un choc de trop
mercredi 10 février 2010

Les trois régions nord sont frappées par une sécheresse cette fois-ci sévère, selon des témoignages d’experts. Surtout que dans certaines localités comme Menaka, il s’agit de la deuxième sécheresse consécutive.

Naturellement, une telle situation affectera plus les pâturages que les greniers, donc plus le bétail que les humains dans un premier temps. Dans un premier temps seulement, car la sécurité alimentaire de l’éleveur n’est pas dans la banque de céréales d’à côté mais dans la survie de son bétail. Or l’expérience de l’aide humanitaire l’a démontré, nous allons moins vers l’approvisionnement en aliment du bétail que vers une distribution de céréales aux zones touchées. Pour que le Nord ne sorte pas plus précarisé de cette crise de pâturage-ci, il faudra plusieurs actions.

D’abord prendre la mesure réelle de la crise afin que son ampleur soit connue et les réponses identifiées. Pour cela, il faut la plus grande visibilité politique du gouvernement sur le terrain. Car il semble, d’après les récits qui nous parviennent, que le prix des animaux se déprécie d’une manière inquiétante sur certains marchés du Nord. Après cette étape, ce sera les fortes mortalités animales comme il y en eut l’an dernier, dans la même région avec un accent plus marqué dans le cercle de Rharous. Puis, il faudra envisager l’inévitable, c’est-à-dire des mesures de déstockage qui font mal à un propriétaire de bétail mais qui sont un précieux garde-fou contre la dévalorisation du cheptel.

L’aliment du bétail doit également être rendu accessible sur place pour limiter les transhumances massives vers des cercles relativement épargnés au Sud (Douentza, Koro, etc) mais qui seront également fragilisés par une compétition inhabituelle. Les interventions seront t-elles aussi opportunes que pertinentes ? Fera t-on plus qu’égrener les statistiques de distribution alimentaires qui sont d’ailleurs le plus souvent sujettes à caution ? Il faut le souhaiter car si le Nord sait résister aux chocs, il en a trop pris ces dernières années. Et celui-ci pourrait être le choc de trop. Mais Khadafi qui y est annoncé nous aura lu avant. Et il sait avoir des arguments convaincants…

Adam Thiam

Le terroriste, l’otage et l’intermédiaire


Mustapha Hammouche-Liberte Algérie-10-02-10
Le terroriste, l’otage et l’intermédiaire
mercredi 10 février 2010

Cinq millions d’euros sont en route vers le nord du Mali. L’argent servira à payer la libération de trois humanitaires espagnols capturés, le 20 novembre dernier, et retenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique. L’accord et l’escorte de la rançon sont assurés par la fondation Kadhafi que dirige le fils et successeur pressenti du “Guide”.

L’héritier du trône de Tripoli s’est spécialisé dans l’entremise entre les terroristes islamistes et leurs victimes. C’est en 2000 que Kadhafi invente l’ONG de son fils pour se “convertir” après la découverte du pot aux roses libyen dans les attentats de Lockerbie et du DC-10. Et c’est la Libye qui paiera à Abou Sayyaf la rançon de un million par otage pour que soient libérés les ressortissants français, sud-africains, allemands et finlandais, détenus dans l’île de Jolo.

Beaucoup de pays occidentaux ont montré leur disponibilité à s’acquitter de rançons quand la vie de leurs ressortissants est en jeu. La France, la Suisse, l’Allemagne et sûrement l’Italie ont déjà eu à mener ce genre de tractations. Les opinions publiques nationales sont très sensibles aux efforts de libération de leurs concitoyens retenus par des groupes armées ou même par des États. L’image de Sarkozy, promettant qu’il “ira chercher” les activistes de “l’Arche de Zoé” poursuivis par la justice tchadienne, illustre la fonction d’un État prêt, en toute circonstance, à voler au secours de ses protégés aux prises avec des forces étrangères.

Aujourd’hui, les États-Unis restent peut-être la seule puissance à avoir adopté une position de principe sur la question du paiement de rançons et ont, ainsi, sacrifié leurs ressortissants enlevés pour ne pas encourager la pédagogie du chantage. Plus que tout autre acte terroriste, la prise d’otage est le révélateur de cette impossibilité d’une stratégie de lutte antiterroriste. Par électoralisme et par crainte des mouvements d’opinion, les pouvoirs confrontés à la prise d’otage cèdent le plus souvent à la tentation du marchandage, quitte à nier en même temps la capitulation. Bien sûr qu’il est quelque peu malvenu de se faire regardant sur la manière de sauver d’innocentes victimes. Mais le terrorisme ne serait pas le terrorisme si ses victimes n’étaient pas innocentes. Les pays affligés par un terrorisme local, comme l’Algérie, subissent aussi les effets de la pratique du rançonnement de citoyens par les groupes islamistes. Moins médiatique, parce qu’elle ne concerne pas des captifs étrangers, elle n’en constitue pas moins une source de financement considérable du terrorisme. Il serait utile d’intégrer dans la problématique cette forme de financement du terrorisme d’une éventuelle stratégie internationale contre les prises d’otages. Enfin, comme on le voit dans le cas des otages espagnols d’Al-Qaïda, il faudrait noter que dans une prise d’otage avec rançon, il faut toujours un ravisseur, un prisonnier et l’incontournable rôle d’“intermédiaire”, dont la Libye a fait une compétence “diplomatique”. Cette fonction n’a pas à être innocentée, puisqu’elle participe au processus terroriste global. Si l’on continue à tirer la couverture à soi, à chaque fois que la résistance au terrorisme appelle un sacrifice individuel, la lutte contre le terrorisme international restera au stade où elle est : un slogan de diplomates.

M. H. musthammouche@yahoo.fr

Gueguerre Algérie-Mali : Les terroristes rient sous cape


"Le Pays"-10-02-10
Gueguerre Algérie-Mali : Les terroristes rient sous cape
mercredi 10 février 2010

Les légendaires relations de bon voisinage entretenues depuis belle lurette par deux pays frontaliers, l’Algérie et le Mali, sont depuis quelques jours soumises à bien rude épreuve. La raison en est la très difficile équation des otages européens détenus par la section maghrébine de la tristement célèbre nébuleuse Al-Qaïda.

Les terroristes islamistes ont récemment fixé un nouvel ultimatum de quelques semaines pour la libération des six Européens. En outre, ils menacent d’attenter à la vie de deux otages français et italien si d’aventure ils n’obtenaient pas l’élargissement de ceux de leurs membres retenus prisonniers au Mali. Se voulant plus précis, ils fixent une date butoir à la France et au Mali : le 20 février 2010. Quant au gouvernement italien, il bénéficie d’une plus grande largesse : l’ultimatum qui le concerne court jusqu’au 1er mars. La question est difficile. Il y a tout d’abord que l’Algérie ne veut à aucun prix de la remise en liberté de ces tueurs du désert. Elle en a déjà tellement souffert de par le passé que la simple perspective de les savoir hors des geôles maliennes la fait frissonner. A défaut de pouvoir influencer le Mali dans ses prises de décisions, elle choisit de lui mettre la pression.

Il y a ensuite que les autorités maliennes se trouvent, pour cette question des otages européens, dans un bien cruel dilemme. Refuser la remise en liberté des prisonniers en question les expose, elles, à porter la grande responsabilité des Occidentaux otages d’Al-Qaïda. C’est loin d’être son intérêt. Mais d’autre part, les faire sortir des geôles provoquera immédiatement le courroux de son voisin algérien. Déjà que Alger a régulièrement reproché à Bamako son manque de fermeté à l’endroit des terroristes islamistes. Le gouvernement malien tente de ménager la chèvre des capitales occidentales et le chou de son voisin sahélien. Mais l’opération est des plus délicates et plus personne ne sait vraiment à quel saint se vouer.

C’est cette incompréhension réciproque qui a provoqué une hausse de tension et de ton entre les deux voisins qui se sont affrontés par la voix des ondes ces derniers jours et par le truchement de leurs presses respectives. Heureusement, il semble qu’il se trouve désormais comme une certaine accalmie. Elle peut aider les uns et les autres à retrouver leurs esprits dans le but d’envisager de façon plus sereine quelles solutions idoines. Car, de toute évidence, les deux pays font face à un seul et même fléau. La sagesse commande que, plutôt que de s’entredéchirer inutilement, ils consentent à unir leurs différents efforts pour traquer efficacement un ennemi commun.

Car, en l’état actuel des choses, c’est bien la nébuleuse terroriste qui rit sous cape et se frotte les mains, se délectant d’avoir fort intelligemment réussi à diviser deux pays dont elle est cependant la cible principale. Alger et Bamako doivent accepter l’évidence, qu’ils ont besoin l’un de l’autre pour mener une lutte victorieuse contre AQMI (Al-Qaïda pour le Maghreb islamique). Car il est clair pour tout le monde que si ces terroristes viennent du territoire algérien, leur nouvelle prédilection pour la bande sahélo-saharienne s’explique par la lutte sans merci que leur livre depuis des années le gouvernement algérien d’une part, et d’autre part, parce qu’ils y trouvent une grande liberté d’action et n’y rencontrent pratiquement pas de résistance.

Il faut le reconnaître, le Mali ne dispose sans doute pas des ressources nécessaires pour quadriller toute la partie sahélienne et désertique de son territoire où règnent depuis peu, en maîtres, ces terroristes des sables. Une sérieuse conjugaison des efforts des deux pays devrait produire du bon et viser à l’éradication des islamistes de ces grandes contrées désertiques qu’ils arpentent à la recherche de proies sur lesquelles fondre.

Mais à vrai dire, abandonner pareille lutte aux deux voisins concernés serait une bien grande erreur. Les nations européennes devraient se sentir elles aussi concernées. Les otages européens en ce moment retenus par AQMI sont français, italiens et espagnols. Ces européens ont le devoir de participer à une œuvre commune. Car, après tout, ce sont bien leurs ressortissants qui risquent de payer de leur vie le courroux des islamistes d’Al-Qaïda, si d’aventure les choses devaient mal finir.

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a mené une mission bien discrète, il y a quelques jours à Bamako. Rien n’en a filtré, mais on se doute bien que la question des otages était au menu des entretiens. Il faut le comprendre. En pareilles circonstances, discrétion et prudence sont de mise et produisent davantage que de très tapageuses déclarations. On a de sérieuses raisons de croire que quelque chose est en train d’être fait dans l’ombre. Et ce, d’autant qu’il se susurre que le chef d’Etat burkinabè aurait été sollicité pour entreprendre une nouvelle médiation. L’option, si elle est avérée, n’est pas farfelue. Blaise Compaoré entretient d’excellentes relations avec l’Algérie. Du côté de l’Elysée, tout le monde ou presque est convaincu qu’en Afrique occidentale, il est désormais un homme qui, de plus en plus, a voix au chapitre. Et avec le Mali, les relations sont plus que chaleureuses.

De plus, le maître de Kosyam s’est bâti une solide réputation de médiateur hors pair. Si on fait appel à ses services, il se pourrait que d’une pierre, il fasse deux coups : obtenir la libération de ces malheureux otages européens d’une part, et de l’autre, restaurer les bonnes relations entre l’Algérie et le Mali que les épisodes de ces derniers jours auront jetées dans de sérieuses zones de turbulence. Pour le moment, rien ne filtre du gouvernement du pays des hommes intègres, à ce propos. Mais pour une fois, on se met à souhaiter qu’il n’y ait pas de fumée sans feu. Si la résolution de l’équation AQMI qui sévit dans la bande sahélo-saharienne passe par la capitale burkinabè, c’est tant mieux. Car, au pays des hommes intègres, on n’oublie pas que l’épouse de l’otage italien est burkinabè. Alors, on touche du bois et on croise les doigts.

"Le Pays"

Insécurité dans la bande sahélo-saharienne : Quand la presse algérienne s’en prend à ATT


Ahmed Tounkara- Nouvelle Libération
mercredi 10 février 2010


Aussi étrange que ça puisse paraître, à Alger, on ne se prive pas de se montrer critique à l’égard du président de la République, Amadou Toumani Touré.

Par presse interposée, Alger ne se contente plus d’émettre ses réserves sur la volonté et la capacité de notre gouvernement à gérer le dossier des otages dans la bande sahélo-saharienne, mais s’en prend ouvertement à ATT. Là-bas, on dénie toute volonté à nos autorités à sévir dans la perspective de mettre fin au terrorisme grandissant dans cette bande. Comme le rapportent nos confrères de RFI. « De façon récurrente, quelques titres de la presse privée sont extrêmement critiques à l’égard du gouvernement malien et notamment du président Amadou Toumani Touré. Ils lui reprochent d’avoir laissé, ces dernières années, le nord du Mali aux mains des terroristes et des trafiquants. On lui reproche également l’absence de volonté politique. On lui reproche aussi de ne pas s’appuyer sur les tribus touarègues du Nord Mali pour mettre un terme à cette insécurité qui menace la stabilité de toute la région… »

Accusations impertinentes

Le citoyen malien n’en croirait pas à ses oreilles d’autant plus que le chef d’Etat malien travaille au quotidien à résorber cette épineuse question. Il faut voir derrière ces accusations des mains invisibles en haut lieu algérien. Ceci pourrait expliquer cela. Sinon la volonté de nos plus hautes autorités ne s’est jamais démentie sur ce sujet. Les accusations portées peuvent être démontées pièce par pièce. Absence de volonté politique. Mais qui donc appelle depuis un moment à une synergie des forces pour bannir le banditisme et le terrorisme qui sévissent dans la bande sahélo-saharienne ? Le président malien. Qui a convié ses pairs à une conférence internationale consacrée à ce sujet.

Car Amadou Toumani Touré a toujours soutenu que les menaces dans la bande sahélo-saharienne sont transfrontalières, et que pour arriver à bout de ces menaces, une lutte collégiale s’imposait. Et il y a à peine une semaine, le président sénégalais Abdoulaye Wade lors d’un entretien à l’AFP et RFI en marge du 14e sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, déclarait "Les pays comme le Sénégal ou le Mali ne peuvent rien faire tout seuls. Il s’agit d’un problème international. Il faut que les puissances occidentales interviennent aussi". Ne donne-t-il pas raison à ATT ? Peut-on alors parler d’absence de volonté politique ?

Peut-être que les vérités assenées par ATT lors de la fête anniversaire de l’Armée malienne ont sûrement choqué certains. Par ailleurs, nos autorités travaillent à un partenariat Etat/société civile pour arriver à bout des prises d’otages pour une paix et une sécurité durables dans le Nord de notre pays. L’un des résultats tangibles dans ce domaine est la libération du chef des Kounta, récemment enlevé par des narcotrafiquants. S’y ajoute la libération d’otages européens (qui ont été kidnappés ailleurs) par l’implication de nos autorités, avec l’appui des tribus touarègues.

À postériori, l’argumentaire de la non implication des tribus touarègues du Nord Mali pour mettre un terme à cette insécurité qui menace la stabilité de toute la région, ne tient pas la route. Comme l’a dit ATT, il faut que chacune des parties prenantes assume ses responsabilités. « Le Mali prendra ses responsabilités », avait déclaré ATT le 20 janvier dernier. Ceci ne semble pas avoir été compris du côté de…ou alors l’on fait semblant.

Ahmed Tounkara

mardi 9 février 2010

Face à l’instabilité chronique et aux conflits endémiques, l’Union africaine politique, des ambitions et des contraintes


Louisa Aït Hamadouche
http://www.latribune-online.com
mardi 9 février 2010

Le 14e Sommet de l’Union africaine s’est clos à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, le 2 février dernier. Comme toujours, il a été question des sujets qui préoccupent les Africains, gouvernants et gouvernés, tels que le développement et les conflits. Les débats se sont toutefois concentrés sur l’opportunité des TIC en Afrique : défis et perspectives pour le développement. Autre singularité du sommet, la fin du mandat du président en exercice de l’Union, le Guide libyen Mouammar Kadhafi.Egalement à l’ordre du jour, l’épineuse question budgétaire de l’Union et la transformation de la Commission de l’UA en « autorité », dont le principe avait été adopté lors du dernier sommet des chefs d’Etat à Syrte, en juillet 2009, mais dont les contours restent flous.Les sujets politiques sont et demeurent d’une importance capitale, d’autant qu’une dizaine d’élections présidentielles auront lieu au cours de cette même année.

L’Afrique politique
Faisant le bilan de ces six derniers mois, le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping, estime que les améliorations concernent la préparation des élections générales au Burundi, l’accalmie en Centrafrique (même si l’opération de démobilisation, de désarmement et de réinsertion n’a pas encore débuté), le rétablissement de la légalité en Guinée-Bissau, la stabilité aux Comores (en soulignant la nécessité d’organiser des élections) et les progrès réalisés en République démocratique du Congo dans le cadre des Accords de Goma de mars 2009. En revanche, les points de tension aiguë concernent plusieurs coups d’Etat en six mois, les situations critiques au Niger, ainsi qu’en Guinée et à Madagascar, deux pays suspendus de l’organisation. Les deux chefs d’Etat ne siègeront donc pas aux côtés de leurs homologues, mais des délégations sont néanmoins attendues à Addis-Abeba. A cela s’ajoute la précarité de la présence de l’UA en Somalie et au Soudan.Face à cette multitude de tensions politiques internes, l’Union africaine a décidé d’une nouvelle approche basée sur le principe de la tolérance zéro des coups d’Etat et d’imposer des sanctions aux pays instigateurs ou sympathisants des changements anticonstitutionnels dans les pays membres. Cette tolérance zéro devra s’appliquer aussi à tout type de « violations des normes démocratiques dont la persistance ou le recours pourraient déboucher sur des changements inconstitutionnels ». Après trois jours de travaux, l’UA annonce s’être dotée d’instruments juridiques nécessaires pour lutter contre les changements anticonstitutionnels de régimes politiques. Ces mesures comprendront des sanctions économiques punitives, l’exclusion, en plus d’un appel à la non-accréditation des autorités de fait dans les organes internationaux non-africains, dont les Nations unies. Pour que ces mesures soient effectives, tous les Etats doivent ratifier la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance qui renforce les dispositions sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement. L’UA invite aussi ses membres à respecter le principe de la légalité et à s’en tenir à leurs propres Constitutions nationales, « spécialement quant à l’introduction de réformes constitutionnelles »… qui peuvent créer des « situations tendues qui, à leur tour, peuvent déboucher sur des crises politiques ». L’allusion est claire. Elle fait référence aux nombreux amendements constitutionnels visant à maintenir un président en place après qu’il a épuisé le nombre légal de mandats.La coopération institutionnelle au sein de l’Union est importante mais ne peut pas suffire et encore moins pallier les déficits de coopération entre les Etats. Les spécialistes jugent l’échange d’informations entre les services de renseignement très insuffisant, même si des efforts méritent d’être signalés. Ainsi en Afrique de l’Ouest la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a-t-elle mis en place des mécanismes de prévention et de régulation des conflits. La force d’interposition Ecomog, l’Accord de non-agression et d’assistance en cas d’agression extérieure contre l’un des pays membres, le Conseil des sages et d’autres structures, constituent des initiatives intéressantes. D’autres organisations comme la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) ont inclus dans leur programme d’action, la lutte contre la criminalité. L’Union du Maghreb arabe devrait, en théorie, constituer un outil de lutte contre le terrorisme dans la sous-région, s’il fonctionnait correctement. Ou si elle fonctionnait tout court. La faiblesse des initiatives régionales et sub-régionales laisse poindre de façon encore plus voyante la présence de puissances extra-régionales, notamment des Etats-Unis et de l’Union européenne. En lançant en 1997 le programme « Renforcement des capacités pour le maintien de la paix en Afrique » (Recamp), la France avait pour objectif de former, d’entraîner et de soutenir les pays africains pour être en mesure de faire face au fléau de l’insécurité. De leur côté, les Etats- Unis ont lancé en 2003 l’initiative « Pan-Sahel » qui a permis d’équiper les armées du Mali, de la Mauritanie, du Tchad et du Niger dans leur lutte contre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), une branche d’El Qaïda.Mais toutes les critiques relevant de la oopération sécuritaire ne pourront jamais remplacer le fond du problème qui est avant tout de l’ordre de la gouvernance politique. Legré Koukougnon, administrateur civil, secrétaire général de la préfecture d’Abidjan dira à ce sujet : « La prescription de règles ou de normes et leur stricte application dans la gestion des affaires publiques ou privées par les structures qui en ont la charge » est indissociable de la sécurité du pays. Cette gouvernance implique la transparence, la rigueur, la responsabilité, la communication et la participation de tous au processus décisionnel et au suivi de l’exécution des tâches dans l’intérêt majeur de la population.

L’Afrique des crises
Les mesures décidées par l’UA suffiront-elles à endiguer, à défaut de résoudre, l’instabilité chronique du continent ? Rappelons que sur les crises politiques se greffent des crises alimentaires, sanitaires et écologiques comme les sécheresses, auxquelles il faut ajouter la piraterie sur les côtes maritimes (50% des actes de piraterie recensés à travers le monde se déroulent en Afrique et singulièrement sur les côtes somaliennes et nigérianes), la criminalité ransfrontalière et les groupes armés qui y sévissent, notamment dans la bande sahélo-saharienne. Toutes ces crises naissent, s’aggravent et dégénèrent dans un contexte politique marqué par la mauvaise répartition des ressources du pays, les disparités régionales criantes qui accentuent les clivages et les frustrations ethniques ainsi que le mauvais règlement de litiges d’ordre foncier, territorial ou religieux. Les conflits territoriaux touchent 1 pays sur 3 en Afrique, affirme Abdoulaye Diallo du Sénégal, et sont causés par le morcellement des pays africains à l’époque coloniale. La menace terroriste pourrait être accentuée par la pauvreté endémique. Dans ce contexte, les ressources minières et énergétiques sont de plus en plus un facteur aggravant. Selon le Camerounais Aboya Endong, la découverte de l’or noir sur les côtes du golfe de Guinée en a fait une véritable zone géostratégique qui suscite toutes les convoitises, aussi bien celles de certaines puissances émergentes que celles des pirates. L’expert a également fait remarquer que c’est dans cette même sous-région que les chefs d’Etat battent tous les records de longévité au pouvoir.Ce pays est à trois mois des élections générales et à un an d’un référendum sur une éventuelle indépendance du Sud. D’ailleurs, une réunion uniquement consacrée au Soudan s’est tenue en marge du sommet, à l’initiative de Ban Ki-moon et Jean Ping, avec le résident soudanais Omar El Béchir, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, et les présidents d’Afrique du Sud, du Nigeria, du Tchad et de l’Algérie. Une mobilisation intervenant tard, selon certains membres de la délégation soudanaise qui estiment qu’elle aurait dû arriver beaucoup plus tôt. Pour Akwei Bona Malwal, il est trop tard. « Nous avons demandé depuis longtemps à la communauté internationale de se mobiliser, mais maintenant les gens se sont fait leur opinion au Sud-Soudan. Ils sont en faveur de l’indépendance... La communauté internationale peut toujours s’impliquer pour aider les deux parties à faire face à l’après-référendum de manière pacifique ».La Libye a estimé pour sa part dimanche que le Sud avait le droit de se dissocier du Nord par référendum, mais [qu’]il y avait des dangers pour le Sud. « Le risque de guerre est plutôt entre les gens du Sud qu’entre le Nord et le Sud. Ils ont des différends sur la terre, les points d’eau, et cela entraîne déjà des combats. S’ils venaient à l’indépendance, ce serait un micro-Etat qui susciterait la convoitise de ses voisins. » Pour rappel, le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien, ont mis fin en janvier 2005 à 21 ans de guerre civile. L’accord de paix global (CPA) a permis la création d’un gouvernement semi-autonome au Sud-Soudan et prévoit la tenue en avril des premières élections, présidentielle, législatives et régionales multipartites depuis 1986 au Soudan et un référendum en janvier 2011 sur l’indépendance du Sud.

L’Afrique de l’économie
Ce n’est pas une surprise, le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) a été définitivement intégré dans les structures de l’Union africaine, conformément aux recommandations faites lors du sommet d’Alger en 2007. Une agence d’exécution du programme du Nepad sera créée avec un siège en Afrique du Sud.Difficile de parler de développement sans aborder les prévisions en ce sens. Le président de la Banque africaine de développement (BAD), le Rwandais Donald Kaberuka, s’est déclaré optimiste sur la reprise de la croissance économique en Afrique. Ainsi table-t-il sur une croissance entre 4,5 et 5% en 2010 pour le continent et environ 6% en 2011, grâce notamment à la reprise des exportations et au maintien des prix des produits agricoles comme le café ou le cacao. S’agissant des risques de surendettement de l’Afrique, il relève que, dans le passé, l’Afrique s’est endettée pour l’amélioration du bien social public, donc des projets sans capacité rapide de remboursement. En revanche, la Chine investit dans les infrastructures qui créent des dynamiques commerciales et de développement, ce qui minimise le risque d’endettement sur le long terme. A cela s’ajoutent les investissements du Brésil, de l’Inde et des pays du Golfe.Comme cité plus haut, les nouvelles technologies ont fait partie de l’ordre du jour de ce sommet. L’ordinateur représente désormais un enjeu stratégique pour les entreprises et un outil de développement pour les États. Les banques et les opérateurs télécoms africains sont de grands onsommateurs d’informatique. Le e-banking, le m-banking et l’Internet mobile connaissent une croissance exponentielle. Les programmes de gouvernance électronique (e-gouvernance), adoptés par la majorité des pays africains, et le développement de l’éducation ont aussi augmenté les besoins en termes informatiques.Or, avec un ratio moyen de neuf ordinateurs pour 1 000 habitants, l’Afrique aiguise les appétits des majors mondiales de l’informatique. « Le marché africain de l’informatique devient très dynamique grâce à une croissance économique rapide tirée par les réformes économiques et l’augmentation des investissements directs étrangers. » Ce n’est pas un homme politique qui le dit, mais un rapport sur les perspectives des TIC en Afrique à l’horizon 2013, publié récemment par le cabinet d’études International Data Corporation (IDC). A titre d’illustration, IBM a lancé une offensive afin de concurrencer Microsoft en Afrique, proposant des prix deux fois moins élevés. HP a investi le marché africain depuis longtemps, ce qui lui vaut aujourd’hui un positionnement de leader incontesté sur ce marché, souligne Fouad Jellal, directeur pour l’Afrique francophone de Hewlett-Packard (HP). Le leader mondial de l’industrie du matériel informatique (19,3% du marché mondial et 59 millions de PC vendus), vient de lancer un projet baptisé HP-African Opportunity. Le but ? Accroître sa présence sur le marché informatique africain pour peser 4,5 milliards de dollars en 2010. En plus des antennes au Maroc et en Egypte et des 14 000 partenaires distributeurs, HP a ouvert, fin 2009 à Tunis, un centre d’assistance pour ses clients en Afrique et au Moyen-Orient. A l’horizon 2011, le groupe envisage d’ouvrir des représentations en Côte d’Ivoire et en Libye. A l’instar d’Oracle, Dell et HP, IBM vient également d’étoffer son réseau de distribution sur le continent en confiant une part de sa distribution à CFAO Technologies, aujourd’hui active dans 22 pays africains. D’autre part, les sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) les plus en vue dans le monde se livrent à une course serrée pour l’enracinement sur le continent. Des fleurons comme Accenture, Unilog ou Capgemini ont créé ces dernières années des filiales africaines pour être plus proches de leurs clients. Finalement, ce regain d’activités confirme que les investissements ne sont pas toujours conditionnés par une stabilité politique bien ancrée, tandis que les investisseurs savent s’adapter aux gouvernants peu légitimes, aux législations changeantes, pour peu que les contrats puissent être signés.

L. A. H

Le Nord-Niger reprend son souffle avec le festival de l’Aïr dimanche à Tchirozérine


APA-Niamey (Niger) -09-02-10
Le Nord-Niger -Tchirozerine

APA-Niamey (Niger) La cité minière de Tchirozérine, située à 1100 km au nord de Niamey, accueille du 14 au 16 février la septième édition du Festival Agharous de l’Aïr, qui consacre le retour de la paix dans cette partie du Niger, secouée par trois ans de rébellion touarègue, a appris APA mardi de bonne source.

La tenue de ce festival, au cœur du Ténéré, le désert du Niger, consacre aussi la reprise des vols charters de Point Afrique à destination de la région d’Agadez, la capitale touristique du pays, a-t-on appris auprès des organisateurs.

Cet événement culturel, qui regroupe plusieurs pasteurs nomades, est peu ordinaire tant par son histoire, que ses multiples et bienfaisantes retombées, selon Sani Morou Fatouma, la ministre nigérienne du Tourisme.

Isolé pendant trois années pour cause de rébellion, l’Aïr tente de reprendre son souffle avec ce festival, qui donne du lustre au secteur de l’artisanat, dont la commercialisation des produits contribue très largement à lutter contre la pauvreté dans cette région.

« Nous devons nous convaincre que cette relance est un véritable acte de foi qui permettra également de sauvegarder et de rendre plus tangible le formidable potentiel de notre patrimoine touristique » a dit la ministre du Tourisme.

Un plaidoyer « rigoureux » en faveur du Niger, un pays réconcilié, sera fait à l’occasion de ce rassemblement, souligne-t-on.

Le président de Point Afrique, Freund Maurice, grand hôte de ce festival, a annoncé récemment que sa compagnie va reprendre sa desserte d’Agadez, suite à l’annonce faite par les autorités nigériennes de la relance du tourisme dans le Nord du Niger ainsi que le soutien à la diversification des produits dans la zone Ouest.

Agadez (1000 km au nord) abrite le désert du Ténéré, les oasis et plusieurs gravures rupestres, la réserve de l’Aïr et du Ténéré ainsi que les cimetières des dinosaures.

En 2006, à la veille de l’éclatement de la rébellion touarègue au Nord, le Niger a accueilli plus 63.000 visiteurs étrangers pendant que les activités touristiques généraient un chiffre d’affaires de plus de 32 milliards FCFA équivalant à 1,7% du PIB, et des emplois permanents estimés à plus de 8700, selon des chiffres officiels.

DS/od/APA 09-02-2010

L’Espagne paye une rançon de cinq millions de dollars pour la libération de ses otages

http://www.mauritanie-web.com/
lundi 8 février 2010
08/02/2010 à 14:48:49

Les cinq millions de dollars exigés par la branche maghrébine d’Al-Qaïda, pour libérer les otages espagnols, ont pris la route pour le Mali, selon le journal espagnol El Mundo.

La Fondation Kadhafi, dirigée par le fils du dictateur Libyen, Saif El Islam, aurait joué le rôle d’intermédiaire pour le paiement de la rançon. L’argent devrait être dans les mains des terroristes au cours de la semaine.

Trois humanitaires espagnols, aujourd’hui retenus dans le désert du nord du Mali, avaient été enlevés, en Mauritanie, le 20 novembre dernier sur l’axe routier Nouadhibou-Nouakchott. Leur rapt a été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).

L’Elysée s’inquiète pour les positions d’Areva au Niger


Hubert Levet, Challenges, mardi 9 février 2010.
L’Elysée s’inquiète pour les positions d’Areva au Niger
mardi 9 février 2010

Nicolas Sarkozy veut dissuader ce pays riche en uranium, où le groupe français investit 1,2 milliard d’euros dans un nouveau gisement, de se rapprocher des Chinois et des Iraniens.

L’ELYSEE s’inquiète de la pérennité du "partenariat durable" entre Areva et le Niger, un pays riche en uranium où le groupe français investit 1,2 milliard d’euros dans un nouveau gisement.

Nicolas Sarkozy ne devrait pas se rendre à Niamey lors de son voyage en Afrique fin février qui l’amènera au Gabon et au Rwanda.

Mais il y dépêchera le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner ou le ministre de l’Industrie Christian Estrosi afin de dissuader le président Mamadou Tandja de se rapprocher des Chinois et des Iraniens.

Hubert Levet

lundi 8 février 2010

demande de naturalisation de cinquante mille familles Touarègues en danger.


Monsieur le Secrétaire général de l’O N U
Monsieur le Président des Etats Unis d’Amérique
Monsieur le Président de l’Union Européenne
Monsieur le Président de la République française
Monsieur le Président de l’Australie





Objet : demande de naturalisation de cinquante mille familles Touarègues en danger.
Messieurs,
Nous avons l’honneur, par la présente, de solliciter de Vos hautes bienveillances l’octroi de la naturalisation de cinquante mille familles touarègues vivant au Sahara.
Le peuple touareg compte un million et demi de personnes nomadisant au Sahara, entre le Mali, l’Algérie, le Niger, la Libye, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie. Depuis les colonisations européennes, le peuple touareg s’est retrouvé morcelé dans ces sept pays et a vu les conditions de sa survie sur ses propres terres remises en question.
Aux problèmes politiques, sont venus se greffer d’autres problèmes plus dévastateurs, notamment l’expropriation complète des terres de nos ancêtres par les multinationales française et chinoise (Areva et China Nucléaire International Uranium Corporation )au Niger et au Mali, ainsi que plusieurs autres qui effectuent des recherches en Pétrole et autres minerais. La pollution et la dégradation de l’environnement déjà fragile font des espaces réservés aux nomades d’immenses réserves qui s’apparentent à des camps de concentration, où les gens sont parqués sans aucune dignité, sans aucun avenir et sans aucune prise en charge. Il n’y a pas d’hôpitaux, ni d’écoles, de routes, ni d’infrastructures viables à ce jour.
Pas d’avenir pour nos enfants voués à une mort lente et silencieuse dans l’indifférence totale de la sous région sub-saharienne .
Les répressions depuis un siècle ont éparpillé les familles brisant un tissu social et sociétal vieux de plus de quinze siècles.
Aujourd’hui, les trafics en tous genres se multiplient : de clandestins, d’êtres humains, de drogues, de carburants, de cigarettes et d’armes menés par des gangs sans scrupule, exposant notre peuple à toutes sortes des dangers et des maladies.
La présence des terroristes sur nos terres nous expose plus que jamais et rend les populations sahariennes incapables d’effectuer les longues transhumances traditionnelles pour la survie de ce qui nous reste de troupeaux. La présence d’AQMI nous met aussi dans l’incapacité d’organiser nos fêtes soufies, nos festivals culturels et nos échanges caravaniers sur les terres de nos ancêtres.
Au Sahara, l’environnement a toujours été très hostile, mais nous avons appris à l’apprivoiser au fil des siècles. Ces dernières années, il s’est considérablement dégradé : sécheresses cycliques (tous les quatre à cinq ans) décimant régulièrement nos troupeaux qui ne se reconstituent plus du tout. Nos jardins sont asséchés, l’eau se fait de plus en plus rare. L’ensablement, la désertification, les vents, les tempêtes et l’émergence des nouvelles maladies liées aux radiations de l’uranuim exploité par Areva déciment nos parents, nos enfants et nos bêtes ainsi que nos cultures.
Toutes ces menaces nous poussent à vous lancer ce cri de détresse. Nous attendons de vous, Chefs d’Etats et d’Organisation internationale que vous nous accueillez sur votre sol pour nous aider à retrouver notre dignité, envoyer nos enfants à l’école, afin qu’ils aient un avenir et ce, avant qu’il ne soit trop tard.
Ces cinquante mille familles qui en appellent à votre hospitalité habitent au Nord du Mali et au Nord du Niger ; elles sont pauvres parmi les pays plus pauvres du globe.
Ces familles, une fois intégrées dans une nation, si elles ont un travail décent et qu’elles envoient leurs enfants à l’école, pourront à leur tour venir en aide à leurs parents restés au Sahara.


En vous remerciant par avance de l’attention que vous porterez à cette demande, nous vous prions d’agréer, Messieurs, nos respectueuses salutations


Le collectif des associations Touarègues du Nord-Mali et du Nord-Niger .
Ampliations:
Nations Unies
Maison Blanche U S A
Présidence Europe
Présidence France
Présidence Australie
Présidence Niger
Présidence Mali
Présidence O U A
Présidence C E D E A O
Présidence SEN-SAD
S/G C M A
Associations et ONG Touarègues
Sites Touaregs

Forum des tribus du Sahara : Kadhafi attendu à Gao ce samedi


Freddy Matar SYLLA -22 Septembre, 08/02/2010
Forum des tribus du Sahara : Kadhafi attendu à Gao ce samedi
lundi 8 février 2010

Durant deux jours, du 13 au 14 février, se tiendra dans notre pays, plus précisément à Gao, le Forum des tribus du Sahara. Cet événement, d’une importance majeure dans le contexte actuel, sera parrainé par ATT et placé sous les auspices du frère guide Mouammar Kadhafi, Président de la grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. Le but de ces rencontres est d’œuvrer au renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité dans la zone sahélo-saharienne.

Le nombre des participants à ce forum, estimé à 500, laisse présager des motivations, qui peuvent aussi renseigner sur les intentions, de son initiateur, Mouammar Kadhafi, Président en exercice sortant de l’Union Africaine, animé par le souci d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité pérennes dans toute la zone sahélo-saharienne.

Des délégations venues du Niger, de la Libye, de l’Algérie, du Burkina Faso et des chefs de tribus touaregs seront présents aux côtés de leurs homologues maliens, à l’occasion de cet événement, pour le bien-être de toutes les âmes traversant et vivant dans cette bande.

S’y ajoute que le Forum des tribus du Sahara verra pointer sur sa liste d’invités, assez exhaustive en hôtes de marque, des ambassadeurs et autres chefs de missions diplomatiques accrédités dans notre pays, des chefs de tribus songhoï, arabes, peuls, dogons et bambaras, de toutes les régions du Mali, sans oublier aussi des politiques et élus du Nord, des hommes de droit, de culture, des journalistes, des officiers de l’armée, des professeurs d’universités et des dirigeants des projets et programmes menés au Nord-Mali, entre autres.

Au cours de ces deux jours de travaux, qui porteront l’étendard aux trois couleurs de la sécurité, de la paix et de la stabilité, ATT et Kadhafi seront face à dix chefs de tribus du Sahara, représentant les dix Etats membres de la Ligue populaire sociale des tribus du Sahara. Ils voisineront avec certains membres de la Délégation spéciale du gouvernement nigérien, des responsables des anciens mouvements et fronts armés ayant répondu favorablement à l’appel du Guide libyen en déposant les armes, dans la perspective et la nécessité de faire la paix.

Le programme établi pour ces rencontres entre les différents acteurs mus par le vœu ardent d’un Sahara où il fait bon vivre, sera riche de différentes allocutions : celles des deux plus importants invités du forum, ATT et Kadhafi, et celles du Coordinateur de la Ligue populaire sociale pour les tribus du Sahara, du Maire et du Gouverneur de Gao.

Après les différentes interventions, les participants vont se répartir en groupes pour les travaux en commissions, à partir de communications liminaires qui doivent leur permettre de dégager les différentes pistes à explorer. Les communications traiteront de cohésion sociale et fraternité entre les tribus du désert, exposé, cas des conflits sociaux importants et recherches de solutions (présenté par Ambery Ag Rhissa) ; paix, sécurité et rôle des chefs traditionnels dans la préservation et le développement humain, à travers les plans, projets et programmes de développement du Nord (par Daouda Maïga, Directeur du PIDRK).

Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre de la Défense et Hassimi O. Maïga, Professeur à l’Université d’Atlanta (USA), ne seront pas en reste pour présenter respectivement les thèmes relatifs à la criminalité et aux défis de la stabilité dans l’espace sahélo-saharien et à l’intégration et à la cohabitation au sud du Sahara.

Le dernier jour du forum, le dimanche 14 février, sera marqué par une conférence animée par Cheick Ahmed Hamzat de Kidal, sur le sujet : Islam et intégrisme religieux. S’ensuivront la présentation de la Charte d’honneur, signée par les dirigeants et chefs de tribus du Sahara, la cérémonie de signature et d’authentification du document par les tribus subsahariennes et pour boucler la boucle, la lecture des décisions, recommandations et motions finales.

Freddy Matar SYLLA

Chine: Deuxième corde à l’arc de Tandja


Hu Jintao et President Mamadou Tandja (Xinhua Photo)


Chine: Deuxième corde à l’arc de Tandja
Écrit par Bi Poulo (Le Canard Libéré N° 203 du 08 février 2010)
Lundi, 08 Février 2010 03:46


Lors de sa rencontre avec les délégations venues aux festivités du 18 décembre 2009, comme pour rassurer les uns et les autres sur les éventuelles difficultés qui menacent la 6è République face à la cascade de condamnation et suspension des aides par certaines organisations internationales dont l'Union Européenne, Tandja Mamadou, avec un savoir propre à lui a dit que son arc à deux (2) cordes. Si l'une se casse, il y a l'autre. Autrement dit, les sanctions de la communauté internationale n'entameront à rien sa volonté d'aller de l'avant dans sa marche inexorable vers la refondation de la République. Même si lui-même ne l'a pas indiquer avec précisions, il est évident que l'un des pays qui profite grandement de la nouvelle politique du Président Tandja qui consiste à diversifier les partenaires du Niger dans le domaine minier, est sans conteste la Chine. Aujourd'hui tous les grands chantiers de développement sont l'oeuvre des chinois : Agademe, Raffinerie et adduction d’eau à Zinder, 2ème pont à Niamey. C'est certes du concret, du visible l'apport des chinois, mais le Niger peut-il sérieusement s'en passer de l'aide de toute l'Europe, des Etats-Unis pour se contenter des Infrastructures (certes utiles) de la Chine ? La Chine peut-elle, à elle seule assurer l'appui financier nécessaire pour le Niger durant trois (3) ans ? Le Président de la République Tandja va-t-il accepter que le Niger qu'il a affranchi de la tutelle française soit sous l'égide d'un autre pays fut-il la Chine ?

Crise nigérienne...Médiateur : mission terminée ?


MAWDO (Le Canard Libéré N° 203 du 08 février 2010)
lundi 8 février 2010
Qu’est ce qui a pu bien se passer pour que le Président Tandja Mamadou se décide subitement de sortir de ses gongs à l’occasion de l’escale technique du Président Sénégalais Abdoulaye Wade ? Il est certes coutumier des formules choques, mais celle du mouton égorgé, même si on est dans un pays sahélien a surpris plus d’un téléspectateur et pourtant.

L’escale technique du Président Sénégalais Abdoulaye Wade a été mise à profit par le Président Tandja Mamadou pour exprimer sans ambages devant la presse, sans position quant aux négociations en cours entre l’opposition et le pouvoir. Même si cette position était connue d’avance du fait qu’elle est véhiculée par les faucons et les thuriféraires du régime on avait toujours cru que dans la répartition des rôles, le Président de la République devait garder la main, et, au besoin lâcher du leste même si son camp en souffrirait. C’est cela le principe des négociations : Qui peu le plus, peu les moins. Mais en décrétant devant Abdoulaye Wade fraîchement venu d’Addis Abeba, où les putchistes et autres tripatauyeurs des Constitutions sont logées à la même enseigne et traite comme tel (même si au Niger on a éviter de tripatauyage) et à la veille de la reprise des négociations inter nigériennes, Tandja Mamadou a voulu être logique et constant avec lui-même. Nulle personne, nulle influence ne peu le sortir du chemin de la refondation entrepris depuis la date historique du 4 Août 2009. Le nouveau Président en exercice de l’Union Africaine le Malawite Monsieur Bingu Wa Mutharika qui dès sa prise de fonction a menacé de suspendre le Niger de l’Union Africaine, si les négociations en cours devaient échouer, n’a qua bien se tenir : Tandja et la 6ème République ne reculeront pas. Mais à regarder de près, Tandja Mamadou n’a véritablement pas des raisons de reculer et cela pour au moins trois (3) raisons :

1) Absence d’impact visible de l’isolement " diplomatique ".Pour l’instant, en dehors des USA qui n’ont qu’un chargé d’affaires toutes les missions diplomatiques accréditées à Niamey fonctionnent normalement, la présentation des voeux du nouvel an a été une illustration parfaite de cet état de fait. Les pays et les Institutions continuent d’aider le Niger dans différents domaines. La Banque Islamique de Développement (BID) vient de financer à hauteur d’un milliard cinq cent millions, la construction d’une faculté pour filles de l’université islamique du Niger cérémonie présidée par le Chef de l’Etat. La France de Sarkozy vient de recevoir en grande pompe le nouvel ambassadeur du Niger Son Excellence Monsieur Aderahamane Assane Mayaki.

2) Le paiement du salaire à terme échu.

Ce qui peut être le Talon d’archile de la 6ème République et sans conteste le paiement régulier des salaires. Or, le salaire même s’il n’est pas un facteur du développement économique est tout de même assuré aussi bien pour les fonctionnaires, les contractuels que pour les auxiliaires. D’une manière générale, les intérêts des travailleurs sont sauvegardés..

3) L’absence d’agitation politique.
Si au tout début de la crise politique l’opposition avait une capacité incroyable de mobilisation des citoyens, aujourd’hui l’élan et la ferveur des militants ne sont plus les mêmes. Pire, l’absence des principaux leaders a dérouté les militants les plus engagés. Craintive et désorganisée n’eut été la société civile et la presse privée, notre opposition aurait passé dans la trappe de l’histoire. Le pouvoir sans grands efforts, avec juste de menaces d’arrestation a pu contenir les velléités de son opposition. Comme on le voit pour l’instant, tout semble aller comme sur des roulettes pour le Président Tandja. Le temps semble être son allié. Plus on avance, plus l’opposition va se fragiliser et la communauté internationale quelque qu’en soit sa volonté de soutenir la CFDR si rien ne bouge, si tout est calme, elle ne pourra pas justifier le maintien pour une longue durée les sanctions contre les autorités de Niamey.

Festival ABALESSA TIN-HINAN des arts de l’Ahaggar-Tamanrasset,15-20 février,

O. HIND-3-2-10-http://www.lexpressiondz.com
Festival ABALESSA TIN-HINAN des arts de l’Ahaggar-Tamanrasset,15-20 février,
lundi 8 février 2010

La cérémonie d’ouverture se déroulera à la place du 1er-Novembre, au centre-ville de Tamanrasset avec la diva malienne Oumou Sangaré.

Haut lieu touristique, la ville de Tamanrasset accueille du 15 au 20 février la première édition du Festival international des arts de l’Ahaggar, qui se déroulera à Tamanrasset et à Abalessa. Les festivaliers et les gens de la ville sont conviés à assister à cinq jours de musique non-stop. Au programme : reconstitution d’un campement à Abalessa, concert avec la belle chanteuse malienne Oumou Sangaré et scène ouverte aux Ishumers, des Touareg, surnommées « les rockers oubliés du désert », à Tamanrasset. Au menu également, deux jours de conférences autour des savoirs et savoir-faire, de la littérature orale et des arts de l’Ahaggar sans compter des soirées qaâdate et hadra transes, avec des sons du Sahara, ainsi que des projections, work shop, artisanat, soirées contes et concours.

Un excellent programme, riche et diversifié, en perspective, qui ne manquera pas de ravir les festivaliers et de redonner à cette ville son aura enchanteresse et lui confirmer son statut hautement touristique en lui confiant ce cachet, pourvu qu’elle soit réellement prise en charge par les autorités au lieu de la laisser à l’abandon et l’évoquer juste à des occasions sporadiques dans l’année.

Notons que la cérémonie d’ouverture se déroulera à la place du 1er-Novembre, au centre-ville d’une capacité de 10.000 personnes ou plus. En effet, à 20h, le public est convié à un concert événement en ouverture du Festival international des arts, qui sera emmené par la grande star internationale venue tout droit du Mali : Oumou Sangaré qui est considérée comme une ambassadrice du Wassoulou, sa musique étant inspirée des musiques et danses traditionnelles de la région. Elle écrit et compose ses chansons qui s’appuient sur une forte critique sociale, concernant notamment la place de la femme et des humbles dans la société.

Se produira aussi Mesbahi, un artiste de Djanet qui nous fera voyager grâce aux sons du désert. Mesbahi fait partie de ces artistes qui dans la lignée du regretté Athmane Bali, ont réussi à introduire le luth dans la musique traditionnelle des Touareg.

Le lendemain, la place du 1er-Novembre accueillira le bluesman malien, fidèle accompagnateur du regretté Ali Farka Touré durant de nombreuses années, Samba Touré. Il est né en 1968 dans la région de Tombouctou (Mali), à 15 km de Niafunké. Son père étant décédé quelques jours avant sa naissance, c’est sa mère qui l’élève seul avec son frère Ibrahima Bouri Séré, dans un environnement familial très marqué par la musique. Sa mère fut, en effet, l’une des premières femmes à chanter avec le très jeune Ali Farka Touré, lors de la Biennale du Festival du Mali...

Samba Touré a débuté sa carrière au sein du groupe Farafina Lolo, groupe multi-ethnique à la musique très variée. Samba accompagne alors son maître spirituel Ali Farka Touré, en tournée, de la France aux USA. C’est après cette expérience que Samba Touré se lance dans une carrière solo avec son groupe « Fondo ».

Le succès ne se fit pas attendre et Samba tourne intensivement au Mali et dans la sous-région. Il enregistre son 1er album solo accompagné des meilleurs instrumentistes maliens dont Zoumana Téréta au violon traditionnel (le maître du sokou, accompagnateur des divas comme Oumou Sangaré et Djeneba Seck).

Le concert qui suivra est celui du groupe nigérien Sôgha. Le mot Sôgha signifie étymologiquement « Le beau » en langue vernaculaire zarmasonrhaï du Niger. Ici, la dénomination attribuée au groupe est due à la beauté de son art, à la preuve de son dynamisme, à son esprit de créativité et la parfaite symbiose dans laquelle travaillent les artistes. Sôgha, c’est aussi les beaux arrangements musicaux et la formidable tenue vestimentaire qui accroche le regard.

Le groupe Sôgha est constitué de neuf talentueux musiciens dont cinq instrumentistes, tous des hommes, trois chanteuses et une choriste-danseuse. La prédominance d’instruments traditionnels dans le groupe et l’alliage de timbres traditionnels et modernes, lui confère l’étiquette de groupe néotraditionnel. Les chanteuses du groupe Sôgha interprètent avec sentiment, nuance, dextérité et application, dans une prouesse vocale pleine de charme, de beauté et de sensualité.

D’autres troupes viendront égayer ce séjour, notamment Baddy Lala et les invités de Béni Abbès, du Polisario, de Tindouf, etc. Lalla est la chanteuse de tindé la plus renommée du Hoggar. Sa célébrité s’étend jusqu’aux Ajjers et à Adrar des Ifoghas. Jusqu’au milieu des années 1980, cette chanteuse et poétesse sera la figure emblèmatique de la mouvance de la tanakra, en accueillant chez elle, à Tamanrasset, les jeunes ishumar, dont les futurs Tinariwen. Elle se produira en clôture et ne manquera pas de célébrer les joies et la beauté de cette région du Sud algérien, hélas ! méconnue, et pas entretenue, alors quelle n’attend qu’une seule chose, qu’on prenne en considération ses trésors insoupçonnés et qu’on préserve son patrimoine universel qui est l’héritage de l’humanité.

O. HIND

dimanche 7 février 2010

Hommage a THOMAS SANKARA, VICTIME DE LA FRANCAFRIQUE

Discours/Speech of Patrice Lumumba, June 30, 1960 with english subtitles

NDLR/Hommage a Patrice Lumumba


Hommage au grand Matoub sur le plateau de Delarue

Al-Qaïda Maghreb entre otages et cocaïne


Le SAHEL DEVENU UNE POUDRIÈRE
Al-Qaïda Maghreb entre otages et cocaïne
Par : Mounir Boudjema
LIBERTE ,QUOTIDIEN
ALGERIE


En pleine crise d’otages, un avion-cargo panaméen avec une cargaison de cocaïne a trouvé le moyen d’atterrir au Mali. Alors que le Sahel grouille de services secrets occidentaux et se trouve sous la loupe des satellites ! Une affaire qui risque de compliquer la situation dans cette zone totalement insécurisée.

Le 25 janvier dernier, un avion-cargo avec un équipage de quatre personnes, toutes sud-américaines, atterrit tranquillement sur la piste de Mema, près de la localité de Kita, à 76 km de Tombouctou (Mali). À son bord, 250 grands fûts de cocaïne, indiquent des sources locales. Les témoignages font état de quatre rotations de 6 véhicules 4x4 qui ont déchargé la marchandise, sous forte escorte, avant de disparaître. L’avion s’envolera dans la matinée du 26 janvier sans qu’aucun officiel malien ne fouille l’avion.
Cette seconde affaire de cocaïne intervient deux mois après l’abandon d’un avion-cargo en plein désert dans la région de Kidal. Une affaire qui a considérablement affecté le régime de Bamako qui avait gardé le silence durant un mois avant de reconnaître l’existence de cet avion battant également pavillon sud-américain. Une affaire qui a surtout braqué la lumière sur les connexions existantes entre des proches du président malien, Amadou Toumani Touré (ATT), les cartels de la drogue colombiens et les terroristes de l’AQMI.

Le poids des notables barabiches
Les différents témoignages recueillis auprès de sources locales sont formels. Cette cargaison n’aurait jamais pu être déchargée s’il n’y avait pas eu de complicités à haut niveau de l’État malien. D’abord, la présence sur les lieux d’un notable local, B. O. C., de la région de Tarkinte, qui avait réceptionné cet arrivage. Ce personnage est connu dans la région comme étant un notable et ancien élu de la tribu des Barabiches, qui gravite dans l’entourage d’ATT. Il jouit d’une telle estime au sein du pouvoir malien qu’on retrouve sa trace au cœur du dispositif malien des négociateurs qui négocient actuellement avec l’AQMI pour la libération des 6 otages européens (3 Espagnols, deux Italiens et 1 Français).
Bombardé principal négociateur par la présidence malienne, ce notable est connu pour être en affaires avec le groupe de Mokhtar Belmokhtar, s’occupant notamment du blanchiment d’argent d’Al-Qaïda Maghreb dans la région de Gao par l’achat de plusieurs commerces et de deux compagnies de camions.
La complicité AQMI-tribus est telle que les témoignages sont formels sur le fait que ces véhicules assurant l’escorte de cette poudre blanche étaient remplis d’individus lourdement armés appartenant à une phalange de l’AQMI.

Abou Zeid et Belmokhtar et le contrôle de la coke

La prépondérance de cette cocaïne est telle qu’elle divise même les groupes AQMI dans le Sahel. Chacun la traitant à sa manière. Si l’“émir” Abou Zeid se contente de faire payer les trafiquants, à travers un “impôt de passage”, le groupe de Mokhtar Belmokhtar se charge de la sécurité des convois qui tracent leurs routes vers l’Égypte ou le Maroc.
Quant au notable en charge, il est souvent accompagné de plusieurs autres chefs de tribu arabes du nord du Mali, dont M. O. L. de Gao, I. A. M. S. de Bourem ou deux députés d’Abeibara à qui revient la responsabilité de la négociation sur le sort des otages européens avec les risques que tout cela suppose.
La crainte de Madrid, Paris ou Rome est de se voir embarqués dans des négociations impossibles. Au-delà du paiement de la rançon qui semble inévitable, selon les sources contactées, il y a la libération des prisonniers de l’AQMI, des proches de l’“émir” Abou Zeid détenus en Mauritanie, sur lesquels les gouvernements européens n’ont pas prise.

L’impatience des occidentaux face à ATT
Cette inquiétude semble avoir motivé le déplacement express du MAE français, Bernard Kouchner à Bamako. À Paris, on commence à montrer des signes de fébrilité à l’égard de ses négociations qui trainent en longueur, surtout dans une région sahélienne où la DGSE française semblait avoir des “entrées” plus propices qu’ailleurs. Les Espagnols ne sont pas en reste, surtout que l’affaire de leurs trois concitoyens détenus commence à avoir des répercussions internes du moment que les familles et les amis des otages, des Catalans, trouvent le temps long face aux contacts entrepris par le gouvernement Zapatero. Ce dernier ayant opté pour la stratégie de confiance à l’égard du régime malien qui a prouvé toute son inefficacité jusqu’à maintenant. Les négociations traînent car les terroristes du GSPC ne veulent pas lâcher les otages au “bon prix”. Après avoir demandé 8 millions d’euros, ils en demandent actuellement 7 millions.
Cette situation crée autour de l’attitude d’ATT de nombreuses lectures. Est-ce que les arrivages monstrueux de cocaïne au Mali depuis la Colombie, alors que les États-Unis sont en train de juger trois ressortissants maliens pour leurs liens avec les Farc colombiens, ont fait passer au second plan le sort des otages ? Est-ce que les négociateurs, dont l’implication pour certains dans le trafic de drogue est avérée, tentent, avec l’assentiment de l’AQMI, de faire monter les enchères sur les otages ? Est-ce que le pouvoir malien est réellement intéressé par nettoyer la région des terroristes salafistes, alors que ces derniers ont fait alliance avec les tribus barabiches ?
En attendant, les malheureuses tribus touareg Azawed, qui ont fait une offre concrète à Bamako pour défendre ce territoire face aux terroristes et aux trafiquants de drogue, n’ont aucune chance d’être entendues par ATT. Voilà un mouvement – l’Alliance du 23 mai – qui a su faire taire ses divergences lors de son congrès à Alger afin de lancer un signal à la communauté internationale sur le fait qu’il est le plus à même de traquer l’AQMI, mais qui ne semble pas sensibiliser outre mesure les puissances occidentales impliquées au Sahel.
En marginalisant les Touaregs depuis deux années de l’équation et en méprisant l’accord d’Alger, ATT veut garder cette “zone grise” comme étant le territoire ouvert aux seuls avions de cocaïne et aux camps d’entraînement d’Al-Qaïda. Et on arrive à se demander quelle est cette puissance qui protège actuellement le régime malien au point que personne ne lui demande des comptes sur la zone grise du Sahel.

Le Niger menacé par une crise alimentaire


RFILe Niger menacé par une crise alimentaire En raison de l’insuffisance des pluies, Quelque 2,7 millions de personnes sont menacées par une crise alimentaire au Niger. Pour éviter la catastrophe, le gouvernement envisage la distribution gratuite sous condition des vivres aux personnes les plus vulnérables. Mais des critiques se font entendre sur la gestion de ce problème par les autorités.
La sécheresse, une des causes de la pénurie alimentaire au Niger. Brian O'Neill, de l'agence européenne ECHO a tiré la sonnette d'alarme fin janvier : des millions de personnes sont menacées par la malnutrition en Afrique de l'Ouest et notamment au N Le 18 janvier 2010, le conseil des ministres a discuté des mesures à prendre pour prévenir une crise alimentaire. Depuis lors les points de presse se sont multipliés. Le porte-parole du gouvernement a ouvert le ban en annonçant le déblocage de 6 millions de francs CFA, pour l’achat de céréales. Quelques jours plus tard, c’est le ministre du Commerce qui s’exprime devant micros et caméras. « Les Nigériens, dit-il, sont assurés qu’ils ne seront pas confrontés à une pénurie alimentaire. Le stock des vivres prévues couvrira largement les besoins », explique le ministre.

Le patron du «Système d’alerte précoce gestion des catastrophes», anime à son tour un autre point de presse. Il annonce, dès février, le début d’une opération cash for work : les personnes vulnérables peuvent effectuer des travaux d’intérêt général et gagner en contrepartie de l’argent pour s’acheter des vivres. Une vente de céréales à prix réduits est prévue en mars. Et des distributions gratuites de vivres auront également lieu.

Mais la presse et les milieux associatifs accusent les autorités de cacher la souffrance des populations, par orgueil, en évitant de faire appel à l’aide internationale.



Rfi le Dimanche 7 Février 2010

Edito : sous- traitance


Liberté : 7 février 2010
Edito : sous- traitance
PAR SAÏD CHEKRI
À présent, au diable les grands principes ! Il s’agit, après tout, de sauver la vie d’otages occidentaux. À l’occasion, cela pourrait peser dans les futures joutes électorales, en France, en Espagne, en Italie et partout ailleurs dans le VieuxContinent

En visite éclair lundi dernier à Bamako, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, aurait demandé au chef de l’État malien, Amadou Toumani Touré, de “tout faire” pour obtenir la libération de Pierre Camatte, un otage français enlevé et détenu par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb. La confidence est d’un responsable malien qui n’a pas précisé si le diplomate dépêché par Paris s’est autant inquiété, ou non, quant au sort de Sergio Cicala, un autre otage de nationalité italienne, lui aussi aux mains de l’organisation terroriste.
Il faut dire que Kouchner était probablement déjà rassuré que Bamako était déjà en train de faire “ce qui doit être fait” pour sauver la vie des otages. Dans une interview publiée la veille par El Pais, Amadou Toumani Touré disait exclure toute opération militaire contre les ravisseurs, expliquant que c’était là, également, le voeu de tous les pays et notamment celui de l’Espagne dont des ressortissants sont toujours détenus par l’organisation de Ben Laden.
Il y a donc, côté européen, comme un consensus : il faut négocier avec cette organisation.
L’on est loin, bien loin, de l’époque où les Occidentaux, au nom des valeurs de la démocratie, s’interdisaient de traiter avec les organisations terroristes et enjoignaient aux autres de s’en tenir à la même philosophie. Ils blâmaient alors et diabolisaient, sans autre forme de procès, les pouvoirs jugés “mous” ou “conciliants” face aux groupes terroristes, dès lors qu’ils prenaient langue avec ces derniers.
À présent, au diable les grands principes ! Il s’agit, après tout, de sauver la vie d’otages occidentaux. À l’occasion, cela pourrait peser dans les futures joutes électorales, en France, en Espagne, en Italie et partout ailleurs dans le Vieux Continent. S’il faut payer pour cela, il va falloir le faire, quitte à casser la tirelire en ces temps de crise financière, quitte même à renflouer les caisses d’Al-Qaïda. S’il faut, en contrepartie, libérer des terroristes, y compris de spécialistes en fabrication de bombes, pourquoi pas ? Tant que c’est le Mali qui s’en charge, rien n’est scandaleux. Et à Bamako, on n’est pas plus gêné tant qu’on agit, en simple sous-traitant, avec la bénédiction consensuelle des pays européens concernés.
S. C.

Mauritanie: la FIJ dénonce une "parodie de justice" contre un journaliste



Mauritanie: la FIJ dénonce une "parodie de justice" contre un journaliste
06.02.10 | 11h46 . Monde.fr

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a exprimé sa "consternation" après la condamnation à deux ans de prison d'un journaliste mauritanien qui fait l'objet selon elle d'"une parodie de justice" et d'"un acharnement flagrant des autorités".

Dans un communiqué daté de Dakar et reçu samedi par l'AFP, "la FIJ dénonce une parodie de justice contre ce webjournaliste", Hanevy Ould Dehah, directeur du site mauritanien d'informations Taqadoumy, condamné jeudi pour incitation à la rébellion, outrage contre un homme politique et atteinte aux bonnes moeurs.
"C'est maintenant clair, notre collègue fait l'objet d'un acharnement flagrant des autorités qui veulent passer par lui pour intimider et réduire la presse indépendante au silence", a affirmé le directeur du bureau Afrique de la FIJ, Gabriel Baglo, dans ce texte.

La FIJ souligne que Taqadoumy a été "l'un des sites d'informations les plus virulents à l'égard du coup d'Etat du 6 août 2008" ayant porté au pouvoir le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a ensuite été élu à la présidence de la République, en juillet 2009.

M. Ould Dehah, arrêté et placé en détention provisoire en juin, avait été condamné en août à une première peine de six mois pour "atteinte aux bonnes moeurs" mais n'avait pas été libéré le 24 décembre après avoir purgé sa peine. Le Syndicat des journalistes mauritaniens avaient alors organisé des mouvements de protestation contre sa "détention arbitraire".

"A la surprise générale, au moment où des bonnes volontés s'activaient pour faire libérer M. Ould Dehah, le tribunal (une cour de renvoi, ndlr) vient de le condamner contre toute attente à une peine de deux ans (...). Ce qui n'est rien d'autre qu'une parodie de justice", a affirmé la FIJ.

La fédération "demande aux autorités mauritaniennes de libérer immédiatement et sans condition M. Dehah et de respecter leur promesse de faire de la liberté de la presse une des priorités du nouveau régime".

Algerie/Au pays des mille et un bakchichs


Algérie - Economie
02/02/2010 08:11:43 | Jeune Afrique | Par : Cherif Ouazani, envoyé spécial à Alger Au pays des mille et un bakchichs
L'affaire Sonatrach a donné un nouvel élan à la lutte contre la corruption
© D.R
Axe principal de la campagne présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika en 2009, la lutte contre la corruption a pris une nouvelle dimension avec l’affaire Sonatrach. Voyage au cœur d’un système de rapine institutionnalisée.


Abdelmadjid Attar, ancien PDG de Sonatrach, n’est pas un habitué des formules excessives. Et s’il a qualifié de séisme l’annonce, le 13 janvier, de la suspension et du placement sous contrôle judiciaire de Mohamed Meziane, son lointain successeur à la tête du groupe pétrolier public, c’est qu’il n’est pas loin de la réalité. Et un séisme est toujours suivi de multiples répliques. Avant d’aborder les retombées de l’affaire Sonatrach, retour sur les quinze jours d’enquête du Département du renseignement et de la sécurité (DRS, services secrets) qui ont conduit le pôle financier du Tribunal de Sidi M’hamed (Alger centre) à mettre sous contrôle judiciaire l’une des personnalités les plus influentes du pays.

Début décembre 2009. Comme chaque année, l’ONG Transparency International (TI) vient de publier son indice de perception de la corruption. La lecture du document provoque la colère du président Abdelaziz Bouteflika. Implacable, l’ONG juge que la corruption en Algérie est en constante augmentation. Pis, la mise au jour de multiples scandales financiers (Khalifa Bank, Banque commerciale et industrielle d’Algérie, Banque nationale d’Algérie…) et les procès retentissants de fonctionnaires véreux et d’élus locaux indélicats sont agités comme la preuve de l’institutionnalisation de la corruption et non comme des gages de la volonté de lutter contre les malversations et autres détournements de deniers publics.

Moralisation de la vie publique « La colère du président n’était pas feinte, assure Djamel Ould Abbas, ministre de la Solidarité et de l’Action sociale. Je me souviens de sa première déclaration à l’issue de sa longue traversée du désert [quelques mois après la disparition de Houari Boumédiène, en décembre 1978, Bouteflika avait été victime d’une cabale judiciaire et exclu du comité central du FLN, NDLR]. C’était lors d’une réunion des cadres historiques du parti unique, en 1989. Soit dix ans avant son élection à la magistrature suprême. Son intervention était axée sur le phénomène de la corruption. Son analyse était simple : aucune stratégie de développement ne saurait sortir l’Algérie du sous-développement en l’absence d’une lutte efficace contre le clientélisme, le népotisme et la corruption. » Émanant d’un membre du gouvernement, qui plus est issu de la même formation politique, le FLN, le témoignage d’Ould Abbas pourrait être sujet à caution. Ce qui n’est pas le cas des déclarations d’une personnalité que l’on pourrait difficilement soupçonner d’accointance avec le chef de l’État : Louisa Hanoune. Rivale de Bouteflika lors de la dernière élection présidentielle, en avril 2009, celle qui est devenue la première opposante a affirmé sans ambages que « l’aspect le plus intéressant des meetings électoraux de Bouteflika est son engagement à lutter contre ce phénomène ». Et puis il y a eu ce moment pathétique où le président-candidat a lancé un SOS : « Aidez-moi à lutter contre la corruption, je n’y arriverai pas tout seul ! » Si Bouteflika a consacré son premier mandat au retour de la paix civile et le deuxième à la relance de la machine économique, il a visiblement décidé de dédier son troisième mandat à la moralisation de la vie publique et à l’assainissement de la pratique économique.

Signes extérieurs de richesse
Revenons à décembre 2009. Le 13, une dizaine de jours après la publication du rapport de TI, Bouteflika adresse à son Premier ministre une directive le sommant d’identifier « les postes à responsabilités sensibles où les possibilités de corruption sont les plus élevées ». En d’autres termes, le président exige un contrôle rigoureux et une surveillance accrue des indicateurs de corruption, tels que les signes extérieurs de richesse dans l’entourage des dirigeants de groupes publics et des hauts fonctionnaires. Le recours quasi systématique aux bureaux d’études étrangers – grassement payés – est également dénoncé par Bouteflika, qui y voit la perversion de certains opérateurs nationaux tirant profit de prestations parfois fictives. Le poste à responsabilités le plus sensible en Algérie ? Nul besoin d’être grand clerc pour répondre : président-directeur général de Sonatrach.

Pilier du système, bras financier du régime, le groupe pétrolier public est « la base matérielle de la nation », selon la formule de Louisa Hanoune. Employant plus de 120 000 salariés, dont 17 000 cadres, Sonatrach assure près de 98 % des exportations algériennes, et contribue pour 60 % aux recettes du Trésor public. En tête de la liste des responsables exposés à la corruption, Mohamed Meziane fut logiquement le premier auquel s’est intéressé le DRS, chargé par le président d’enquêter et de transmettre rapidement le fruit de ses investigations.

Pondéré, compétent et discret, Mohamed Meziane répond, pour son malheur, aux critères énoncés dans la directive présidentielle : une progéniture qui ne se prive pas d’exposer au grand jour des signes extérieurs de richesse, multipliant les acquisitions immobilières douteuses, réglant en liquide de grosses factures et s’érigeant en tuteurs du groupe auprès d’interlocuteurs étrangers. Les investigations sont élargies à d’autres cadres de Sonatrach. Quatre vice-présidents, sur les cinq que compte le groupe, et deux directeurs centraux sont soupçonnés de malversations dans l’octroi de marchés passés avec des partenaires étrangers. L’ancien PDG du Crédit populaire d’Algérie (CPA, publique) ainsi que son fils font partie du lot.

Durant les dix premiers jours de l’année, tout ce beau monde est entendu dans les locaux du DRS, à Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger. L’ampleur de l’affaire, le statut particulier de Sonatrach, le souci de préserver ses cadres imposent la discrétion. Il est conseillé à Meziane de prendre un congé durant cette période pour ne pas éveiller les soupçons ni interférer sur le fonctionnement du groupe pétrolier. Le 12 janvier, les « suspects » sont présentés devant un magistrat instructeur, qui les place sous mandat de dépôt, hormis Mohamed Meziane et un des vice-présidents. Traitement de faveur ? « Détrompez-vous, assure un défenseur du PDG de Sonatrach, mon client ne bénéficie d’aucune faveur particulière. Pour preuve, le parquet a fait appel et exige son incarcération. »

L’affaire Sonatrach n’est pas le premier fait d’armes de Bouteflika dans sa lutte contre la corruption. En témoigne la longue liste d’affaires jugées ou en cours d’instruction. En outre, ses ramifications ont conduit les limiers du DRS à d’autres structures de l’énergie, notamment les agences de régulation, qui sont en première ligne en matière d’attribution de concessions et de partenariats dans le domaine des hydrocarbures.

Quelles conséquences politiques ?
Dans l’air du temps depuis la réélection du président, un large remaniement du gouvernement d’Ahmed Ouyahia est annoncé comme imminent. Bien sûr, tout le monde s’interroge sur le sort du ministre de tutelle de Sonatrach, Chakib Khelil, d’autant que celui-ci a longtemps porté la double casquette de ministre de l’Énergie et de PDG de Sonatrach. Interrogé après l’annonce de la mise sous contrôle judiciaire de Meziane, l’intéressé assure avoir appris la nouvelle par voie de presse. « Je le crois volontiers tant le secret a entouré les investigations », affirme l’un de ses collègues. Toujours est-il que durant le Conseil de gouvernement du 19 janvier, il a réellement donné l’impression d’être K.-O. debout. « Il faut dire que nous l’étions tous un peu, poursuit le même collègue, car c’est la première fois qu’une accusation d’une telle gravité atteint un niveau de représentation aussi élevé. » Autre réaction, celle de Louisa Hanoune : « Je ne pleurerai pas sur son sort, c’est tout de même quelqu’un qui a failli réussir à privatiser Sonatrach en 2002. Cela dit, je le crois volontiers quand il affirme ne pas être au parfum. »

Le mutisme de la classe politique, majorité et opposition confondues, s’explique sans doute par le fait qu’elle n’a pas vu le coup venir. Pourtant, dès le 28 octobre 2009, Bouteflika avait annoncé la couleur à l’occasion de l’inauguration de l’année judiciaire : renforcement de l’Inspection générale des finances (IGF), adaptation de la législation contre le blanchiment d’argent, traçabilité des transactions immobilières, formation spécialisée pour 470 magistrats dans les affaires financières et programmée pour l’exercice 2010, etc. D’habitude prompte à réagir, Louisa Hanoune se tait. Et explique son mutisme par la prudence. « Nous avons vécu une douloureuse expérience en 1996, quand une dizaine de cadres dirigeants de groupes industriels du secteur public avaient été injustement arrêtés, puis emprisonnés durant de longues années, avant d’être blanchis par la justice. Tout cela parce qu’ils s’opposaient à la mise en œuvre des injonctions du FMI. C’est pourquoi je refuse de hurler avec les loups. »

Jusqu’où ira Bouteflika ? « Jusqu’au bout », répond du tac au tac un proche collaborateur du chef de l’État. À ce stade de sa carrière politique, le temps n’est plus, il est vrai, aux calculs politiques et aux effets d’annonce. « Quand il affirme que la corruption constitue une menace pour la sécurité nationale, ajoute notre source, il ne s’agit pas d’un exercice de style. C’est sa profonde conviction. » L’opération mani pulite devrait donc se poursuivre. De fait, la mise sous contrôle judiciaire du patron d’un groupe tel que Sonatrach est le signe tangible de la fin de l’impunité. Et du début des crises d’insomnie pour de nombreuses personnalités…