Roumanatou A.Baraou-http://lesahel.org/index.php-20-05-10
Petit commerce à Niamey : l’apport des vendeuses dites de 16 heures
vendredi 21 mai 2010
Dans les différents quartiers, tout comme aux alentours des marchés de la ville de Niamey, des femmes et des jeunes filles s’adonnent chaque jour à des petites activités génératrices de revenus précisément à partir de 16 heures. Dans la plupart des cas, il s’agit de la vente de beignets, de couscous agrémenté de kopto communément appelé ‘’Dambou’ et bien d’autres fritures d’igname, de patates douce, de pomme de terre etc.
Le moins qu’on puisse dire est que la clientèle ne manque pas. Hommes, femmes et enfants, chacun a appris à grignoter à partir de 16 h. Même si pendant cette période, certaines femmes voient leurs activités au ralentie par le simple fait que des ingrédients qui rentrent dans la préparation de ces aliments se font rares et se vendent très chers sur le marché. C’est le cas du ‘’Dambou’’. Ramatou, une vendeuse de ‘’Dambou’’ qui exerce au quartier Nouveau marché, a tout simplement décidé de changer de commerce.
En lieu et place du ‘’Dambou’’, elle vend aujourd’hui des beignets à base de farine de blé et de farine de niébé. Comme elle nous l’a confié, ce changement s’explique par la cherté des feuilles du moringa oléifera (ou ‘’windiboundou’’ en Zarma et ‘’el makka’’ en Haoussa) qu’elle utilise dans la préparation du ‘’Dambou’’.
« Nous ne sommes pas encore à la période du kopto. C’est pendant la saison des pluies qu’on trouve ces feuilles en abondance sur le marché et on peut acheter le sac de moringa à 2000 F seulement. En cette période chaude et sèche de l’année, le sac de kopto se vent jusqu’à 7000F FCA », précise t-elle. Cette situation couplée au problème de la cherté des céréales, comme le maïs, principal ingrédient de préparation du ‘’Dambou’’, estime Ramatou, ne permettent pas de continuer à vendre cette recette culinaire pourtant bien prisé par les gourmets. Cependant, pour la plupart des clients, la vente de ces aliments à une heure particulière, c’est-à-dire 16h, est une bonne chose. Boubacar, un jeune rencontré chez une vendeuse de fritures affirme que, sans les fritures de 16 heures, il ne sait quoi manger les après midi.
« Ils sont pour moi une façon de compenser l’énergie perdue après soit un dur travail, soit après une sieste et c’est en ce moment là que l’estomac à besoin de bien fonctionner ». En effet, ces activités génératrices de revenus permettent à ces courageuses femmes de subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille.
« Je suis vendeuse d’igname depuis plus de dix ans et Dieu merci je n’ai jamais tendu la main à quelqu'un pour me donner quoi que ce soit. Avec le peu que je gagne, j’arrive à satisfaire mes besoins et ceux de ma famille. Par la grâce de Dieu, j’ai une clientèle fidèle qui est très satisfaite de ma préparation. En dehors de l’igname, je fais frire également des bananes, de la pomme de terre, et même des boulettes de viande de bœuf », se réjouit une vendeuse qui a préféré garder l’anonymat. A côté de ces vendeuses, on retrouve également d’autres femmes qui elles vendent de l’eau glacée, des jus de bissap, de tamarin, de mangue, de citron, de gingembre, etc.
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