dimanche 7 mars 2010

Gestion du pouvoir La mise à “mort” des généraux


Gestion du pouvoir La mise à “mort” des généraux
Écrit par Tradam (Le Canard Libéré N° 205 du 05 mars 2010)
Samedi, 06 Mars 2010 20:50


Après une semaine de longues tractations, le 1er gouvernement de la Transition du CSRD est enfin connu. Au-delà des technocrates qui la composent, la plupart des observateurs notent la présence massive des militaires dans l’équipe Danda. Des officiers supérieurs et des officiers généraux qui dament le pion aux civils. Mais à quelle fin ?

C’est finalement le lundi 1er Mars que le 1er gouvernement de la Transition a été rendu public. Une équipe de 21 membres dont cinq (5) femmes et cinq (5) militaires parmi lesquels trois (3) officiers généraux : Mamadou Ousseini, Maï Manga Oumara et Abdou kaza. Chacun de ces officiers généraux était au coeur du système Tandja. Ousseini : Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre, considéré comme l’alter ego du Colonel Moussa Gros, il jouissait d’un grand respect au sein de l’armée jusqu’au jour, où à la tête d’un détachement militaire, il est parti réduire une mutinerie à Diffa. Depuis lors, même s’il a évolué en grade, le Général Mamadou Ousseini traine comme un boulet ce passif. Venu à l’Etat major de l’armée de terre à la faveur des reformes au seins des FAN, le Général Mamadou Ousseini avait pour mission non seulement d’assurer l’intégrité de notre territoire, mais aussi et surtout de sécuriser le régime Tandja. Savait–il en ce matin de 18 février en quittant le bureau de l’ancien Président Mamadou Tandja, que c’était son dernier rendez–vous avec le maître des lieux ? Devenu Ministre de la Défense Nationale, avec une armée de généraux, pulvérisée par des Capitaines et Commandants. Cet homme dont on dit militaire, pourra-t–il devenir l’homme-militaire doté d’un sens politique ?

Le Général Maï Manga Oumara : il est assurément l’officier général le plus politique de notre armée. Certains l’appel le renard, d’autres le sphinx, mais tous s’accordent à dire qu’il est victime de son intelligence et de ses capacités d’analyse. C’est certainement pour cette raison que tous les Chefs d’Etat qui se sont succédés à la tête du Niger depuis la Conférence Nationale, ont évité soigneusement de le porter à la tête d’une unité combattante. Ministre, Préfet, puis Chef d’Etat major particulier jusqu’au 18 février, le Général Maï Manga Oumara souffrait dans sa chair, la situation politique du Niger depuis la mésaventure référendaire. Ayant une grande capacité d’adaptation, il est parmi les trois (3) généraux, celui qui peut survivre après le CSRD.

Le Général Abdou kaza : Ancien aide de Camp du Président Tandja, puis Conseiller en sécurité nationale avant d’être Inspecteur général des armées, le Général kaza tombait visiblement en disgrâce. La rumeur publique l’avait même donné victoire d’une fusillade orchestrée par le pouvoir. L’histoire retiendra tout de même qu’il a manifesté sa vive inquiétude suite au référendum et l’après référendum. Tous ces trois (3) généraux sont très proches de Tandja, mieux, leur promotion à ce grade de Général tant convoité a été l’oeuvre de Tandja. En les propulsant aux premières loges de son gouvernement leur “jeune” le Commandant Salou, montre à l’opinion qu’il a le soutien des proches de Tandja, mais aussi et surtout que les “anciens” aussi le soutiennent.

Dans un sens celle–ci est vraie. Mais quel deal y a t – il eu pour que tous les trois (3) Généraux se trouvent au gouvernement ? Si pour Mamadou Ousseini l’implication est toute simple (il ne peut rien refuser à son frère le Colonel Moussa Gros, Chef d’Etat major particulier) pour les autres cela relève du mystère. Vont-ils tenir jusqu’à la fin de la transition ? Vont-ils être désapprouvés en cours de route ? Dans l’un comme dans l’autre cas, le Commandant Salou a bel et bien programmé la mort politique et militaire de ces Généraux. Comme un torero espagnol, il va d’abord les user et fatiguer avant l’estocade.

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