samedi 20 mars 2010

Revue de presse Afrique /A la une : la lutte contre le terrorisme


Revue de presse Afrique
mercredi 17 mars 2010
A la une : la lutte contre le terrorisme
Par Frédéric Couteau
RFI


La lutte contre le terrorisme au centre de la conférence des chefs de la diplomatie des pays du Sahel hier mardi à Alger. « Alger reprend l’initiative régionale », s’exclame Liberté qui met en avant le discours du ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Celui-ci a notamment insisté sur la nécessité d’instaurer « une coopération frontalière efficace et multiforme.»
« Pour un front transnational contre le terrorisme », reprend en chœur La Tribune, toujours en Algérie. « Medelci appelle à une lutte sans concession », constate El Watan.

Les chefs d’Etat appelés à prendre leurs responsabilités…Oui, mais voilà, s’interroge Le Quotidien de Bamako, « les ministres sont-ils les mieux indiqués pour prendre des décisions ? » Non, répond le journal malien. «Les seules personnes habilitées à prendre des grandes décisions, celles qui peuvent faire évoluer la situation sont précisément les chefs d’Etat. Parce qu’il s’agit de décisions souveraines, (…) qui demandent un engagement total. Il s’agit de mener une guerre concertée et solidaire contre le réseau terroriste le plus puissant de la terre. II s’agit aussi de lutter contre les réseaux de narcotrafic les mieux organisés de la planète. Et tout cela ne peut se faire sans les moyens adéquats. »
Même analyse pour L’Observateur au Burkina : « plus que jamais, une coopération suivie et rigoureuse est d’une nécessité impérieuse pour résoudre le problème du terrorisme dans la région. (…) Dans son dernier communiqué, l’Internationale terroriste, Al Qaida, a confirmé son intention de faire de la région sahélienne son terrain de chasse privilégié. Il faut donc, poursuit le quotidien burkinabé, que les dirigeants s’asseyent… sur leur ego pour trouver une solution commune. Et il demeure plus que nécessaire que les grandes puissances s’impliquent dans cette affaire, affirme L’Observateur. Après tout, ce sont leurs ressortissants (Union européenne comme Etats-Unis d’Amérique) qui sont visés par les terroristes ! En conséquence, elles se doivent d’apporter des moyens financiers, techniques et logistiques conséquents aux pays sahéliens afin de les aider à mettre un terme à la terreur au Sahel.»

Madagascar : le sur-placeLe Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, le CPS, va se prononcer ce mercredi à propos de Madagascar. « Sursis ou carton rouge ? », s’interroge L’Express à Antananarivo. « L'objectif du rendez-vous, précise le quotidien malgache, est de convaincre les dirigeants du régime actuel de faire machine arrière et d’accepter de partager les pouvoirs avec les trois autres mouvances dans la gestion de la transition. Mais sauf coup de théâtre, le CPS divulguera la liste des individus et organes touchés par les sanctions. » A savoir, précise L’Express, « interdiction de voyager, gels des avoirs financiers et isolement diplomatique. » Et du côté du régime en place, remarque le quotidien malgache, on se dit prêt « à faire face à ces sanctions et à leurs conséquences sur la population.»

Que va faire Goodluck ?L’attentat du MEND au Nigeria, attentat à la voiture piégée qui a fait deux morts lundi à Warri. Pour Le Pays au Burkina, c’est « la rançon des promesses non tenues ». Le journal rappelle en effet qu’un « certain nombre d’engagements avaient été pris avec le président Yar’Adua avant qu’il ne soit contraint de se mettre en retrait du pouvoir pour raisons de santé. Par exemple, l’amnistie accordée aux combattants qui accepteraient de déposer les armes ou encore l’obtention du reversement de 10% des revenus pétroliers à la région du Delta du Niger en compensation de l’exploitation de l’or noir de son sous-sol. » Or, le processus a été gelé, constate Le Pays. De plus, souligne-t-il, la rébellion du MEND connaît des divisions en son sein, de même que le pouvoir fédéral.
Et le quotidien burkinabé de s’interroger : le chef de l’Etat par intérim, « Goodluck Jonathan prendra-t-il à bras-le-corps le dossier du MEND pour éviter des scènes d’horreur identiques à celles qui se produisent régulièrement en Afghanistan ou au Pakistan ? Le mouvement rebelle acceptera-t-il de discuter avec lui ou continuera-t-il de réclamer le grabataire Yar’Adua qui, à ses yeux, est le seul à avoir du crédit ? Mais qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre de ces interlocuteurs, note Le Pays, l’essentiel est que l’Etat fédéral prenne ses responsabilités face à ce problème que l’on a d’abord voulu régler par les armes et maintenant par des promesses qui malheureusement ne sont jamais tenues. »

Obligation de résultat !Le Niger, avec cet appel en direction des militaires au pouvoir… Appel lancé par l’hebdomadaire Le Canard Déchaîné. « Pour la junte (…), la victoire n’est pas dans la prise du pouvoir ni dans sa gestion, elle réside dans la production de résultats palpables ! », s’exclame le journal. Pour Le Canard Déchaîné, les militaires, en formant la nouvelle équipe au pouvoir, n’ont pas échappé au « système PAC », PAC pour parents, amis et connaissances… Un mal quasi-inévitable, relève le journal, mais surtout qu’il ne devienne pas « un système de gestion de l’Etat ».
L’hebdomadaire note avec satisfaction l’inéligibilité des dirigeants actuels aux prochaines élections. Mais maintenant, prévient-il, attention, « obligation de résultats ! », avec un « assainissement » nécessaire dans de nombreux dossiers, dont celui, très délicat, des mines.

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