jeudi 18 mars 2010

Niger: valse des multinationales


Niger: valse des multinationales
18-03-2010
Par Ismael Aidara


Les patrons des firmes Areva, China National Petroleum Corporation et Zain Niger vont passer à la table des discussions.

La junte militaire nigérienne, au pouvoir depuis le 18 février dernier, est sur le point d'examiner les prochains jours les contrats et avenants miniers, pétroliers et de télécommunications attribués à des concessionnaires privés par l'ancien régime Tandja. Selon des sources bien informées proches de la junte, les patrons des firmes Areva, de China National Petroleum Corporation et de Zain Niger vont passer à la table des discussions. Sur demande des autorités du Conseil supérieur pour la restauration de la démocratie. Face à la forte pression de la société civile nigérienne, soutenue par des mouvements associatifs et Ong du pays, la junte, qui jouit encore de la légitimité populaire, compte franchir le Rubicond. C'est le premier ministre, Mahamadou Dandah, qui doit mettre en musique la nouvelle feuille de route de l'exécutif par l'intermédiaire du tout nouveau ministre des Mines et de l'Energie, Abba Mahamadou. Ce dernier, qui est juriste de formation, est l'une des éminences grises de l'appareil gouvernemental, réputé, dit-on, intransigeant et homme de mesure. A Niamey, on estime que les autorités ont les moyens de leurs ambitions. Et que l'audition de ces firmes ne sera pas seulement un coup de bluff de trop ?



Annoncée dans la capitale nigérienne début mars, la patronne du groupe nucléaire français, Anne Lauvergeon a décidé de surseoir à son voyage à Niamey. Selon nos informations, l'Elysée l’aurait dissuadée au dernier moment, pour y voir clair. En attendant d'opérer un recadrage diplomatique nouvelle version entre Paris-Niamey. La firme chinoise, China National Petroleum Corporation, concessionnaire de permis sous le régime précédent sur le bloc d'Agadem, à l'Est du Niger est aussi dans le collimateur. Le consortium chinois s'était engagé à investir plus de 5 millions de dollars dans les activités pétrolières au Niger et à construire une raffinerie moderne sur un pipe-line au nord du pays. Sans allié à Niamey aujourd'hui, la CNPC qui manoeuvre en coulisse entend rester dans le jeu. Le secteur des télécommunications n'est pas épargné. On apprend dans la même veine, que l'opérateur privé de téléphonie mobile Celtel, devenu Zain-Niger, que l'ex régime avait sanctionné pour manquements au cahier de charge et réduit la licence de 5 ans sur un bail conventionnel de 15 ans, sera de la partie.

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