lundi 8 mars 2010

Lomé Faure Gnassingbé réélu, Fabre appelle à manifester

© Jean-Claude Abalo pour J.A.


06/03/2010 22:20:24 | La rédaction web de Jeune Afrique | Par : Jean-Claude Abalo, à Lomé Faure Gnassingbé réélu, Fabre appelle à manifester
Le président sortant Faure Gnassingbé est reconduit

Selon les résultats annoncés par la Ceni pour la présidentielle du 4 mars, le président sortant Faure Gnassingbé est reconduit. Mais le candidat de l'UFC, Jean-Pierre Fabre, arrivé deuxième, conteste cette victoire et appelle à multiplier les manifestations.


Mise à jour le 8 mars 2010 à 08h03

Le président sortant Faure Essozimna Gnassingbé, candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT), a remporté la présidentielle du 4 mars au Togo, selon les résultats rendus publics samedi soir vers 22 heures par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Il a obtenu 1 243 044 voix sur 2 040 546 suffrages exprimés, soit 60,92 % des voix. Son principal challenger, Jean-Pierre Fabre de l’Union des forces de changement (UFC), soutenu par le Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac) est crédité de 692 584 voix, soit 33,94 % des suffrages exprimés. Le taux de participation est faible, ce qui n'est pas une surprise. Il s'élève à 64,68 % pour 2 119 829 votants. Les bulletins nuls comptabilisés jusqu'à présent sont au nombre de 119 283. Le scrutin a été qualifié de "libre" par la mission de la Cédéao (Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest), qui a toutefois relevé des "insuffisances" concernant la fiabilité et l'authentification des bulletins de vote.

"Je ne reconnais pas la prétendue victoire de Faure"

Jean-Pierre Fabre a fait savoir qu'il ne reconnaissait pas "la prétendue victoire de Faure Gnassingbé". Le candidat de l'UFC affirme avoir remporté l'élection avec 55 à 60% des voix. Dès samedi soir, il a pris la tête d'une manifestation dans le centre-ville. Celle-ci a été dispersée à coup de gaz lacrymogènes près de la Place de l’indépendance. Le candidat de l'UFC a été blessé au dos tandis que Kofi Yamgnane, qui était avec lui, a été blessé au tibia. Ils ont dû trouver refuge au siège de l’UFC.

Dimanche, un scénario similaire s'est déroulé dans le quartier de Bè. Devant le siège de l'UFC, où quelques centaines de jeunes étaient réunis, Jean-Pierre Fabre a de nouveau mis en garde. "Nous allons multiplier les manifestations. Nous n'allons pas nous laisser faire", a-t-il affirmé. "Je conteste absolument les chiffres publiés car la procédure utilisée par la Céni est illégale" a-t-il ajouté.

Dans l'après-midi, une manifestation de quelques centaines de personnes a été organisée dans le quartier. Des escouades de gendarmes casqués et armés de matraques l'ont très imédiatement dispersée, en utilisant des grenades lacrymogènes. "Vous êtes témoins de la brutalité et de la sauvagerie dont les Togolais sont victimes sous le régime RPT (parti au pouvoir) depuis des décennies", a lancé Jean-Pierre Fabre, qui faisait partie du cortège, à des journalistes.

Par ailleurs, quelques membres du Mouvement citoyen pour l’alternance (MCA) ont été appréhendés et plusieurs autres auraient pris le maquis, selon des sources familiales. Deux collaborateurs du candidat Agbéyomé Kodjo, de l'Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (Obuts), ont été arrêtés dans la matinée de samedi par la gendarmerie. Selon une source proche de la Force de sécurité Élection présidentielle (Fosep), ils étaient en possession de « tracts invitant la population à l’insurrection ». Dans le document incriminé, Kodjo dénoncerait une stratégie de fraude qu’aurait mise en place la Ceni pour avantager « un parti », en l’occurrence le RPT.

Faure Gnassingbé ne s'est pas encore exprimé publiquement, mais le RPT s'est félicité de son élection, assurant qu'il était porté par une "dynamique populaire".

L'UFC a annoncé que l'opposition manifesterait "tous les jours" par la voix de son vice-président, Patrick Lawson. Dans un communiqué, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a exhorté les Togolais à faire preuve de calme et de retenue (avec la rédaction web de Jeune Afrique).

Promotion de la femme au Mali : L'arbre ne doit pas cacher la forêt



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Les femmes, miroir de l'homme...

Promotion de la femme au Mali : L'arbre ne doit pas cacher la forêt
Par David DEMBELE - 08/03/2010

Une journée de réflexion s’est tenue à Bamako autour de la problématique de la femme malienne de l’indépendance à nos jours. La journée de réflexion s'est tenue sous la présidence de Mme Adame Ba Konaré, ex première dame du Mali, et Présidente fondatrice du musée de la femme "Muso Kunda". De nombreuses figures emblématiques de la lutte pour l’émancipation féminine y ont pris part, ainsi que de distinguées personnalités.

Cette activité qui s’est tenue à deux jours avant les festivités du 8 mars (Journée internationale de la femme) était plus que jamais opportune pour lancer une grande réflexion sur les différents progrès réalisés par les femmes à partir de l’indépendance du Mali.
Il n’en fallait pas plus pour jauger les avancés, ainsi que les difficultés de la femme malienne. Trois grands thèmes ont meublé cette journée de réflexion sur la problématique de la femme malienne, de l’indépendance à nos jours. A savoir : "Le bilan de la lutte pour l’émancipation des femmes, forces et faiblesses, la voix des jeunes femmes, Femmes et valeurs culturelles ».

Code de la famille et réforme de l'enseignement Dans son allocution, Mme Bintou Sanakoua, ancienne député, a fait le long récit du cheminement de la femme malienne, de l’indépendance à nos jours. Ainsi, dira-t-elle, depuis 1960, la situation de la femme malienne n’a pas cessé d’évoluer. Et ce, dans tous les domaines de la vie socio-économique. Toutefois, indique t-elle, lors de la première République, deux grands évènements auront servi de déclic pour la femme malienne : il s’agit de la réforme de l’enseignement et l’adoption du Code de la famille de 1962, qui auront rehaussé de manière significative la situation de la femme.

Atteignant de nos jours 50,5 % de la population, le combat des femmes ne saurait être terminé. Et pour cause, dira la conférencière, les femmes sont à présent, très peu représentées au niveau des instances de décision. « Il n’y a pas de masse critique des femmes dans les instances de décision ». Abondant dans le même sens que Mme Dembélé Aissatou Djiré, (qui dénonce que la femme malienne souffre toujours d’une discrimination sociotraditionnelle), Mme Afssatou Thierro, ancienne ministre, déplore qu’après 50 ans d’indépendance, la femme malienne souffre encore de discrimination du point de vue des textes et règlements du pays. " En effet, dit-elle, la législation malienne souffre de plusieurs insuffisances qui relèguent la femme en second plan. Même si, le code de la famille et de la tutelle de 1962, a constitué à l’époque un bon spectaculaire pour ses soldats du développement". Toutefois, souligne Mme Thierro, les coutumes et usages maliens ne sont pas pour la plupart, bénéfiques aux femmes. Par ailleurs, déplore t-elle, le Mali a ratifié une panoplie de conventions internationales dont l’application reste très problématique sur le plan national.




La voix des jeunes femmes
La voix des jeunes femmes est celle qui prône le changement. Proclamant toute leur volonté de poursuivre le combat entamé par leurs aînées, les jeunes femmes jurent ne pas perdre de vue les vertus des aînées. Dans un discours jalonné de passion, l’ex première dame du Mali établira la véritable vocation sociale de la femme. Dans un contexte de cinquantenaire de l’indépendance, ou les nations africaines se tracent les voies d’un développement endogène, le débat sur la femme est pertinent, trouve Mme Adam Ba Konaré.
Se référant sans cesse aux valeurs traditionnelles maliennes, l’oratrice a dépeint les caractéristiques de la femme, et l’important rôle de développement auquel elle est appelée. Sous les ovations d’un charmant public, elle n’a pas lésiné sur les mots, pour flageller les femmes enclines à perdre de vue les valeurs sociétales. Toutefois, reste t-elle persuadée, les femmes peuvent réenchanter le monde.

Nouvelles de Hama et Ousmane DODO

07 mars 2010
Nouvelles de Hama et Ousmane DODO


Bonjour chers amis d’ASSAKA



Après 3 ans sans nouvelles, nous vous écrivons aujourd’hui pour vous donner de nos informations et renouer les contacts avec vous et tous les amis.

En effet, notre silence était dû aux situations difficiles que nous avons vécu dans l’Aïr au cours de ces 3 années de conflit armé.

Grâce à la médiation de la Libye, un accord est intervenu entre le Gouvernement Nigérien et les Rebelles Touareg.

La paix s’installe progressivement dans le Nord, mais les séquelles du conflit sont encore très sensibles et visibles sur la vie quotidienne des populations meurtries de l’Aïr.


Les activités économiques qui étaient déjà précaires ont été mises à rude épreuve :

- Le tourisme qui rapportait des revenus substantiels à un grand nombre des habitants de l’Aïr ne pouvait pas être pratiqué durant la période du conflit. Par conséquent, l’artisanat qui est lié au tourisme n’est plus rentable également.

- Une grande partie du cheptel a été décimé au cours du conflit, laissant des familles entières sans moyens de subsistance et dans le dénuement total.

- La population sédentaire de certaine oasis qui pratiquait le maraîchage était obligée de fuir de ses habitats et d’aller en exode vers les centres urbains.

Bref, les 3 années de conflit armé ont anéanti le tissu économique du Nord – Niger.

Pire, comme un malheur ne vient jamais seul, juste vers la fin du conflit armé, des inondations impitoyables sont venues aggraver la situation qui était déjà très précaire. Elles ont emporté du cheptel, des terres irrigables et beaucoup de matériels de production.

Parallèlement, la population manque de services sociaux de base.


C’est pourquoi, nous (Hama et Ousmane Dodo) avons pris l’initiative d’ouvrir un cabinet de soins médicaux à Agadez. Ce cabinet aura une équipe permanente basée à Agadez et une équipe mobile qui effectuera des missions de soins dans l’Aïr.

Nous disposons d’un local et d’une ambulance « tout terrain ».


Nous sollicitons un appui en matériel médical et en produits pharmaceutiques.

Pour toutes fins utiles, vous trouverez ci-joint nos besoins immédiats.


Nous vous remercions d’avance.

Recevez toute notre affection et nos amitiés fraternelles, à bientôt.

Hama et Ousmane DODO


Une liste de leurs besoins est sur le site Case "Partenaires" Pharmacie

Posté par ASSAKA à 10:58
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Les rations du PAM


07 mars 2010
Les rations du PAM
Thermophyles
Une amie vient de rentrer du Niger où elle a passé quinze jours à Agadez pour s’occuper des missions que conduit son association auprès d’une communauté touarègue. Au passage, elle m’a confirmé que règne le calme dans le pays et dans sa capitale Niamey. Satisfaites, mais pas naïves, les populations attendent du nouveau “gouvernement” la réalisation de ses promesses.

Mais là n’est pas le propos du jour. Les enfants scolarisés dans les écoles de brousse d’Ibizguan et Amdigra, que parraine cette association, et dans d’autres écoles encore, bénéficient de rations alimentaires distribuées par le PAM (Programme Alimentaire Mondial). Il s’agit de bols quotidiens de céréales (maïs et soja enrichi de micronutriments). Or, depuis quelques temps déjà, cette ration a été divisée par deux.

Intrigué par cette situation qui pèse lourdement sur les forces et la santé des enfants concernés, je me suis rendu sur le site du PAM. Ma surprise a été grande de découvrir que la plus récente des annonces de presse de cet organisme est celle-ci: “Le PAM contraint de réduire les rations de 460 000 enfants en Côte d’Ivoire “. Cette note date du 5 mars 2010, elle est donc de toute première actualité. En avez-vous entendu parler ?

“En raison d’un déficit budgétaire, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a annoncé aujourd’hui la réduction de moitié de la taille des repas scolaires pour environ 460 000 enfants. Le PAM a besoin de 6 millions de dollars pour rétablir les rations complètes et continuer à nourrir les enfants sous-alimentés. En février, le PAM a réduit la taille des rations de 50% pour les écoliers du primaire. Si le PAM ne parvient pas à réunir les financements nécessaires, l’agence avertit que les rations devront être réduites davantage ou mêmes arrêtées au mois d’avril“.

Il ne se passe pas de semaine sans que des millions d’euros soient débloqués, rien qu’en France, pour aider les producteurs de lait, l’industrie automobile (prime à la casse) ou les banques ! C’est la même chose en Europe pour sauver de la débacle l’Islande, la Grêce ou l’Espagne. C’est la même chose dans chaque pays développé. Et l’on ne trouve pas 6 millions de dollars pour que le PAM puisse nourrir les enfants affamés du monde, ceux de Côte d’Ivoire et ceux du Niger ??

Ici , un point de vue sur la crise humanitaire au Niger. C’est là qu’est empruntée cette photo.

NIGER: Les efforts des populations du sud pour se nourrir atteignent leurs limites

NIGER: Les efforts des populations du sud pour se nourrir atteignent leurs limites
par JA08, le 6 Mars 2010 à 14:41

TANOUT, 4 mars 2010 (IRIN) - Il manque du monde sur la photo de famille à Garin Dagabi : sur les quelque 42 familles que compte habituellement ce petit village situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Tanout, dans le sud du Niger, 20 chefs de ménages ainsi que 13 familles entières sont partis il y a plusieurs semaines, faute d'avoir pu récolter suite au déficit pluviométrique enregistré lors de la campagne agricole 2009.




[Reportage dans le cadre d'une série d'articles IRIN sur la situation alimentaire et nutritionnelle au Niger]



Au cours du dernier hivernage, qui dure en principe de juin à septembre, ce village situé en zone agro-pastorale n’a reçu en tout et pour tout que deux pluies. « A la première pluie, on a semé du mil, ça a commencé à pousser alors on a fait le cerclage [arrachage des mauvaises herbes], mais ensuite, tout a séché, on n’a rien pu récolter », a expliqué à IRIN Boukary Issouf, le chef du village, entouré des villageois encore présents – en majorité des personnes âgées, des femmes et des enfants.




A quelques kilomètres de là, le village de Gouragass n’a pu récolter qu’environ 10 pour cent de sa production habituelle de mil, sorgho et niébé. « En année normale, on arrive à couvrir neuf à 10 mois de nos besoins [alimentaires], mais cette année a été tellement mauvaise qu’on n’avait même pas un mois de réserves après la récolte [en octobre] », a dit à IRIN Alhadji Idi, le chef du village, qui a vu lui aussi son village se vider.

« Certains habitants ont quitté le village sans destination précise, d’autres – les hommes seuls principalement – sont partis vers le Nigeria [au sud] ou la Libye [au nord] », a ajouté M. Idi.




Le déficit et la mauvaise répartition des pluies enregistrés dans plusieurs poches de cette zone semi-aride en 2009 ont en outre considérablement réduit l’accès, déjà difficile, des populations à l’eau : les habitants de Garin Dagabi vont maintenant l’acheter à Tanout où le bidon de 20 litres est vendu 25 francs CFA [0,05 dollar]. Ceux de Gouragass doivent puiser péniblement une eau trouble à plus de 80 mètres de profondeur dans un puits traditionnel à quelques centaines de mètres du village – mais qui ne suffit pas à couvrir les besoins, a dit M. Idi. « C’est le rationnement, chacun rempli son canari [récipient] à tour de rôle ».




Pour se procurer de quoi manger, les villageois qui possédaient du bétail ont commencé à le vendre – une décision qui en dit long sur leurs difficultés alimentaires, a dit Boubakar Batoure, chef de sous-bureau du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Zinder. « Dans cette région, même quand les gens n’ont rien à manger, ils ne vendent pas leurs animaux. S’ils le font, c’est en dernier recours », a-t-il dit, approuvé par les villageois.




La mauvaise saison des pluies ayant également engendré un déficit fourrager dans la zone et le recours à la vente de bétail pour acheter des denrées alimentaires s’étant répandu parmi les ménages en difficulté, le prix du bétail a chuté. « Avant, on vendait une brebis au moins 20 000 francs CFA [42 dollars], maintenant ça ne dépasse pas 10 000 », a dit M. Idi.




« Quelqu’un qui a 20 têtes maintenant, il ne va plus lui en rester que cinq d’ici les pluies », a ajouté un jeune éleveur rencontré au point d’eau du village de Makanga, à quelques kilomètres de là, avec ses chameaux, ânes et chèvres. « De toute façon, 20 têtes ça ne suffit pas à assurer les besoins [alimentaires] de la famille jusqu’aux prochaines récoltes ».




Ceux qui n’ont pas de cheptel ramassent les maigres résidus de récolte et de la paille, utilisés comme fourrage, ainsi que du bois, pour aller le vendre en ville. « Comme beaucoup d’arbres ont été coupés, les gens vont même déterrer des racines de gros arbres à deux ou trois mètres », a dit à IRIN Souleymane Roufaï Kane, de la Direction départementale du développement agricole (DDDA) de Tanout.





Mais les prix des denrées alimentaires disponibles sur les marchés de la zone n’ont cessé d’augmenter. Le mil, l’aliment de base, se vendait 30 pour cent plus cher en décembre 2009, par rapport à la moyenne de décembre au cours des trois années précédentes, selon l’ONG internationale AQUADEV, qui intervient dans la région de Zinder.




« On trouve maintenant du mil à près de 600 francs CFA [1,25 dollar] la tia [mesure d’environ 2,5 kg] alors qu’en année normale c’est presque cadeau parce c’est notre département qui ravitaille habituellement [d’autres régions] », a dit à IRIN Yacouba Adjaharou, directeur de la DDDA de Tanout.




Les villageois ont donc diminué la quantité disponible lors des repas, a dit M. Idi, le chef de Gouragass. « Là où avant on mangeait deux tias pour un repas, maintenant on n’en mange plus qu’une ».




Autre signe marquant, les populations ont déjà recours à la cueillette du ‘jiga’ (maerua crassifolia), des feuilles sauvages qu’elles doivent se partager avec les chameaux et les criquets arboricoles qui transitent par la région en cette saison sèche.




« Le jiga est un aliment de pénurie », a dit M. Adjaharou. « Les populations en mangent habituellement en petites quantités, mais lorsque la consommation devient importante, c’est signe de difficultés [d’autant plus que] la cueillette a commencé très tôt [dans la saison] ».




A Garin Dagabi, M. Issouf a noté que certains enfants commençaient déjà à montrer des signes de faiblesse. « Ce petit-là a le ventre ballonné, il est faible sur ses jambes », a-t-il dit en désignant un enfant de trois ans.




Les 140 tonnes de mil distribuées en octobre via la Cellule crises alimentaires à neuf villages de la zone qui n’avaient rien récolté sont bien loin. L’argent envoyé par les migrants ne suffisant pas non plus à couvrir les besoins, les chefs des deux villages ont lancé un appel.




« On a besoin d’aide sous toutes ses formes », a résumé M. Issouf, précisant que les besoins prioritaires étaient des vivres et de l’eau, et que les villageois préféraient une aide contre travail plutôt que gratuite.




Selon M. Idi de Gouragass, « le village n’avait pas connu une situation aussi difficile depuis [1984, l’une des plus graves crises alimentaires au Niger]. Même [2005] n’était pas aussi dur. Et ça vient à peine de démarrer. Je ne sais pas comment on va faire ».



Des banques céréalières non réapprovisionnées
Contrairement à Gouragass, le village de Garin Dagabi dispose d’une banque céréalière, mise en place il y a trois ans avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Mais cette banque, qui disposait au départ d’un stock de 10 tonnes de céréales, n’en contient plus aujourd’hui qu’environ trois tonnes, les cultivateurs ayant été dans l’incapacité de rembourser leurs emprunts.



« On a un peu d’argent dans la caisse pour acheter d’autres sacs [de mil], mais au prix actuel on ne peut pas se le permettre et il faut aller loin pour en trouver », a dit M. Issouf, le chef du village. « [Le stock disponible actuellement] ne peut couvrir les besoins du village que pendant un mois de travaux champêtres ».



« Les populations connaissent la période de soudure et elles savent qu’il faut des forces pour travailler dans les champs, c’est pour ça qu’elles préfèrent attendre et ne pas utiliser [le stock] avant l’hivernage », a expliqué M. Kane de la DDDA.



Pour M. Issouf, le chef de Garin Dagabi, « si l’Etat fait maintenant une vente [de denrées alimentaires] à prix modérés, on pourra reconstituer les stocks de la Banque céréalière ».
ail/ci
IRIN

Du matériel pour détecter les communications entre les terroristes activant au Sahel


Du matériel pour détecter les communications entre les terroristes activant au Sahel
par JA08, le 6 Mars 2010 à 22:29

L'armée algérienne s'est dotée d'un nouveau matériel sophistiqué destiné à détecter les appels téléphoniques et les contacts entre les groupes terroristes activant dans les pays sub-sahariens ou pays du Sahel, a-t-on appris hier de sources crédibles.


Les responsables des VIe et IIe Régions militaires ont déjà commencé à installer ce matériel au niveau des hauteurs de Aïn Salah et de Tinider à Tamanrasset et de quelques région mitoyennes, tels que le Mali, le Niger et la Mauritanie.
Selon nos sources, les services concernés ont pu détecter des communications entre des personnes qui utilisaient un dialecte non connu et l'on croit savoir que c'est un dialecte somalien.

Nos sources indiquent également que des terroristes du mouvement terroriste de Somalie ont tenté d'avoir des contacts avec les éléments de la branche terroriste d'Al Qaïda au Maghreb.

Nous apprenons aussi que des négociations sont dans un état avancé entre l'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique pour la fourniture d'autres moyens sophistiqués destinés à la lutte contre le terrorisme.

On prévoit la finalisation d'un contrat militaire pour l'acquisition des hélicoptères Hapahé (Apache) utilisés par les américains dans la lutte contre les terroristes d'Al Qaïda, notamment en Irak, en Afghanistan et au Pakistan. On prévoit aussi l'acquisition d'avions «md» transporteurs de troupes militaires.

Mhamed M.
Le tempsdz

Crise du Nord : Mahamadou Diagouraga, président du comité de suivi : ‘’ Les Algériens n’ont pas quitté l’Accord d’Alger ‘’


Le Républicain, 08/03/2010
Crise du Nord : Mahamadou Diagouraga, président du comité de suivi : ‘’ Les Algériens n’ont pas quitté l’Accord d’Alger ‘’
lundi 8 mars 2010

Le Mali a décoré les Algériens, membres du comité de suivi de l’Accord d’Alger, en fin de mission dans notre pays. La cérémonie, présidée par le général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, s’est déroulée, vendredi dernier, dans la salle de conférence du département. Après la rencontre, nous avons tendu notre micro à Mahamadou Diagouraga, président du comité de suivi de l’Accord d’Alger

Le Républicain Quel était l’objet de la cérémonie ?
Mahamadou Diagouraga : C’était une cérémonie organisée par le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales qui pilote l’Accord d’Alger. Cérémonie au cours de laquelle les membres de la mission algérienne qui étaient avec nous ont été décorés par le président de la République pour tous les efforts qu’ils ont déployés dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord depuis l’installation du Comité de suivi le 11 août 2006. Donc, ça fait plus de trois ans sept mois que la mission algérienne est avec nous. C’est à cette occasion qu’on a fait cette cérémonie. Et en même temps, pour informer les uns et les autres du sens du départ d’une partie de la mission algérienne. En fait, il ne s’agit pas d’un départ définitif des Algériens de l’Accord. Les Algériens n’ont pas quitté l’Accord d’Alger. Les trois parties ont tenu une réunion ici le 19 juillet 2009 pour évaluer l’accord. On avait estimé que le comité n’avait plus sa raison d’être à Kidal et dans la composition d’alors. Parce que, avant, on avait les parties : gouvernement, facilitation et alliance. Dans la partie alliance, il y avait beaucoup d’officiers. Maintenant qu’on a fait la paix et exécuté l’accord sur les points qu’on pouvait exécuter, à partir de Kidal, ces officiers doivent retourner dans leurs corps. Donc, on avait convenu de poser trois actes essentiels. De transférer le comité à Bamako, en l’allégeant. Au lieu de trois membres pour le comité, par partie et trois représentants pour le groupe technique de sécurité, trois représentants pour le groupe technique chargé du suivi des questions de développement, on mettra en place une structure légère. Donc, le 19 juillet, on a demandé au gouvernement de lancer le programme de réinsertion, de remettre en place les unités spéciales, parce qu’elles avaient été un peu disloquées, après les incidents qu’on a connus, suite à la mort du commandant Barka et ensuite d’assurer la deuxième phase du recrutement qui était prévu pour 2008 et qui avait été retardé. Le 25 juillet, les forces armées et de sécurité ont pris l’acte de reconstitution des unités spéciales. Le 27 juillet, le ministre, l’ambassadeur et nous même, nous sommes rendus à Kidal pour lancer officiellement le programme de réinsertion par la remise du chèque géant, pour la contribution du Mali. On vient aussi de parachever le recrutement de 220 éléments. On a terminé avec les points essentiels. Ce qu’il y a à faire maintenant, c’est que le directeur général de l’Adn, chargé des frais de réinsertion, continue à œuvrer, parce que c’est un programme qui est là pour cinq ans, pour la première phase. Pour la reconstitution des unités spéciales, c’est déjà fait, le commandant a été désigné, c’est le lieutenant colonel Ba Moussa. Du côté du gouvernement aussi, ils sont en train de travailler avec les Forces armées et de sécurité. Maintenant, les camps qui sont prévus pour les recevoir sont en réfection et en construction, les grandes actions sont en train d’être menées. Concernant le recrutement, ils sont déjà partis pour la formation dans les différents centres, Markala, Banancoro et Sénou. Quand l’alliance a écrit, le 21 janvier, pour dire que maintenant, on est beaucoup plus utile à Bamako, le ministre a demandé de fermer le comité tel qu’il existe à Kidal pour la fin du mois de février et de venir ouvrir la structure légère de suivi ici et on va commencer dès la semaine prochaine. L’équipe algérienne qui est là va rentrer et ils vont désigner leur représentant. Ils ont même dit aujourd’hui, au ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna Koné, qu’en attendant que leur représentant soit désigné, ils ont décidé de maintenir leur commandant, c’est-à-dire le chef de la mission de Kidal qui va travailler avec nous. Est-ce que c’est lui qu’ils vont confirmer, est-ce qu’ils vont désigner quelqu’un d’autre pour continuer le travail avec nous ? Peut-être qu’on le saura plus tard, mais ça veut dire que c’est le même groupe : l’alliance, qui est représentée par le porte-parole, le gouvernement, qui va désigner quelqu’un, est- ce que ce sera moi ou quelqu’un d’autre, je ne le sais pas encore. Et puis, il y a le facilitateur, le commandant qui va rester avec nous. On aura un secrétariat avec peut-être quelques cadres pour voir comment suivre les volets de façon efficace.

Le rappel de l’ambassadeur algérien n’a-t-il pas perturbé le comité ?Ça, c’est un dossier politique qui ne relève pas de nous. Le comité est une structure technique. On a une décision politique à faire appliquer : c’est l’Accord d’Alger. Nous avons été désignés comme techniciens. Je vous assure que ça n’a eu aucune incidence sur notre travail, de tous temps d’ailleurs. Même quand on a entendu parler de problèmes avec le gouvernement... Nous, nous sommes une équipe technique qui a toujours travaillé pour la mise en œuvre de l’accord.

Baba Dembélé

Quel avenir pour notre Afrique mère ?


africatime / Cheikh Tijani Gueye CRIDEM 05/03/2010
Quel avenir pour notre Afrique mère ?
dimanche 7 mars 2010

Berceau de l’humanité, comme l’atteste la paléontologie, l’Afrique est aussi l’un des foyers de civilisation, dont le rayonnement et l’influence universelle étaient perceptibles à travers les vestiges vivaces de l’histoire humaine.

En effet l’Afrique fut connue par sa savane verdoyante où passait des milliers de troupeaux (de vaches, de chèvres, de moutons gras), les longues pirogues par centaines tirant carpes et Cyprinidés en abondance ; les greniers remplies de mil de toute sorte de variétés. Tout cela est devenu un souvenir d’un passé jugé maintenant « glorieux ».

Aujourd’hui quand on parle de l’Afrique, on pense au premier plan à la guerre, aux pandémies, aux génocides, aux conflits interethniques et religieux ou de crime contre l’humanité… des coups d’Etats etc.

L’Afrique reste le continent où l’ignorance est le plus développé (plus 66% du total mondial), où la pauvreté et la famine anéantit des milliers de personnes, où les maladies de toute sorte ravagent par des centaines et des milliers de jeunes et enfants, où la sécheresse gagne de plus en plus de terrain détruisant les forces-vives.

Point d’eaux, les puits ont taris, hommes et jeunes valides ont pris le chemin des grands centres urbains de l’étranger pour ne laisser que femmes, enfants et vieillards à la campagne. Nos économies sont soumises aux contraintes des ajustements successifs et à une conjoncture internationale défavorable, au point que nous sommes devenues dans une très large mesure des sociétés qui exportent ce qu’elles produisent et importent ce qu’elles consomment.

Cette situation est autant plus grave que les exportations sont constituées en grande partie de denrées agricoles et de matières premières et les importations de produits industriels. Ainsi nos économiques restent obéissantes à des termes de l’échange c’est-à-dire à la loi de l’échange inégal .

Certains experts ont fait remarquer que ce n’est qu’après l’indépendance que les problèmes de chômage ont pris une réelle ampleur en soulignant que nos gouvernements n’étaient pas tenus de conserver ce système qui à sa manière contribue à produire des chômeurs. Nos Etats ont été installés de l’extérieur, ce qui explique qu’ils ne soient pas toujours fonctionnels par rapport aux structures sociales préexistantes.

De la sorte, nos sociétés ont été désarticulées et pour ainsi dire vidées de leur substance. Après plusieurs siècles d’esclavage, de pillage de ses ressources naturelles et humaines, notre Afrique souffre encore de nos jours d’un impérialisme insolant de ses anciens colonisateurs. L’occident a toujours une main mise sur le continent africain. Elle influe sur nos politiques, sur nos économies, pire elle bouscule même nos mœurs.

Voila ce qui en résulte : nos gouvernants sont corrompus, manipulés, constitués de tortionnaires et de dictateurs. On assiste aujourd’hui à des coups d’Etats injustifiés à l’image de la Mauritanie, de la Guinée, des parlements dissouts, des constitutions modifiées pour briguer de nouveaux mandats présidentiels. Une telle réalité n’est pas l’apanage d’un seul pays comme le Niger, d’autres l’ont bien tenté et même réussi avant Mamadou Tandja.

Tout ce chaos reste en grande partie sous l’impulsion de nos « impérialistes », il n’y a pas un seul coup d’Etat fait en Afrique sans que ces occidentaux n’en soient au courant au moins une semaine en avance en l’occurrence la France surtout dans les pays dits francophones.

Combien de coups d’Etat ont été enregistré quelques jours après une visite d’un « missionnaire » ou d’un haut responsable de l’armée étrangère. Une coïncidence ? Non je ne pense pas vraiment. Ils instiguent des coups de force pour des intérêts soit économiques soit géostratégiques. En parallèle de tout ce désordre qu’ils foutent chez nous, ils font semblant de contribuer à un prétendu « développement durable en Afrique ».

Or ce concept au bout de leurs lèvres n’en est qu’un alibi, un mot d’ordre de plus. Aujourd’hui l’échec de la banque mondiale et le FMI en est une belle illustration, les peuples africains continuent dans leur grande majorité à s’accroupir dans un paupérisme sans précédent. Cet échec se traduit par l’immigration massive des jeunes à la quête des conditions de vie meilleure. Toutefois la réponse de l’occident fut sanglante.

Lorsqu’elle avait besoin d’une main-d’œuvre forte avant l’ère des nouvelles technologies, elle avait exploitée nos hommes les plus virils, aujourd’hui n’ayant plus besoin d’une main-d’œuvre forte (remplacée par la machine) elle prône pour une immigration choisie. Assujettie de cette situation macabre l’Afrique se lamente de la fuite de ses cerveaux, souffrant aujourd’hui d’une « véritable hémorragie cérébrale collective », puisque la diaspora africaine reste piégée dans le logiciel d’un tel système.

Vu sous cet angle l’histoire de l’Afrique apparait comme absurde et aléatoire. Elle n’est qu’une triste répétition de guerres qu’on croyait être les dernières, d’horreurs vécues en attendant les prochaines, des désordres incessants et permanents. Les haches de guerres ne sont pas jusqu’ici enterrées à l’instar de la Côte-D’ivoire qui risque de renouer avec les vieux démons. Rien ne semble allez en Afrique, on dirait que les africains ne veulent pas allez de l’avant, qu’ils ne vivent pas mais qu’ils survivent, qu’ils ne réfléchissent pas mais qu’ils dorment.

La vie en Afrique tient en si peu de choses, il suffit d’un rien ou d’un non rien pour que les choses basculent. Parce que l’histoire de l’Afrique reste pour l’essentiel à une humeur, un rimeur, une fureur ou une tumeur.

Derrière ce tableau cynique et assez désolant de notre Afrique, on assiste à la disparition de toutes ses productions splendides au point que le président français Mr Sarkozy, a eu l’audace de nier l’histoire de l’Afrique, il fallait réunir tous les historiens compétents pour répondre aux simples mots de Sarkozy alors que matériellement il n’y a plus justement de réponse possible. L’inconstance des chaos est la seule chose constante en Afrique.

Mon Dieu, l’histoire de l’Afrique se réduirait –elle seulement à ces spectacles pathétiques et désespérants ou y a-t-il quelque chose qui charrie en dessous, un espoir pour les jeunes et futures générations ? Il est clair qu’un flot d’ancres coulera pour répondre à cette épineuse question vue ce chaos apparent.

Cheikh Tijani Gueye ,Etudiant-chercheur à la Sorbonne, paris5 chgeye@yahoo.fr

Otages européens dans le désert malien : Après la France, Al Qaïda fait chanter l’Espagne et l’Italie

Abdoulaye Diakité L’indicateur Renouveau, 08/03/2010
Otages européens dans le désert malien : Après la France, Al Qaïda fait chanter l’Espagne et l’Italie
lundi 8 mars 2010

Après avoir réussi à libérer ses semblables détenus au Mali en contrepartie de l’élargissement de l’otage français Pierre Camatte, Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), cherche maintenant à ériger cette stratégie en loi. Après le Mali, c’est autour de la Mauritanie de se faire presser par le chantage d’AQMI dans la libération des otages espagnols et italiens. Comme pour dire que désormais chaque fois que l’organisation criminelle aura ses membres emprisonnés quelque part, elle cherchera toujours à kidnapper des européens afin d’imposer la loi du chantage pour obtenir leur libération.

C’est le lundi 1er mars que l’ultimatum lancé par Al Qaïda au Maghreb Islamique, appelant la Mauritanie à libérer ses membres en contrepartie de l’élargissement du couple italien, s’est expiré. L’ultimatum a pris fin sans que le souhait d’Al Qaïda ne soit réalisé. Les membres d’Al Qaïda emprisonnés en Mauritanie n’ont pas été relâchés (ce pays ayant refusé de négocier avec les terroristes) et l’organisation criminelle n’a pas aussi exécuté le couple italien (Sergio Cicala et son épouse Philomène Kaboré, d’origine Burkinabè) fait otage depuis le 18 décembre 2009 à la frontière mauritanienne, au moment où il se rendait au pays des hommes intègres.

Pendant qu’on était préoccupé par leur sort du côté de l’Italie (qui a préféré négocier autrement avec les terroristes à travers le président ATT), c’est vers l’Espagne qu’Al Qaïda s’est aussi tourné avec les mêmes exigences (c’est-à-dire la libération de ses membres en Mauritanie) en contrepartie de la libération des trois espagnols. Le Premier Ministre espagnol, José Louis Rodriguèze Zapatéro s’est dit surpris par cette nouvelle exigence, le vendredi 5 mars 2010. Lui que la presse espagnole a déclaré en train de négocier une rançon avec les terroristes. En effet, la presse espagnole avait affirmé il y a quelques semaines qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) réclamait une rançon en vue libérer les trois humanitaires enlevés en territoire mauritanien le 29 novembre. Le 21 février, le quotidien espagnol El Mundo avait même affirmé que Madrid était en train de payer 5 millions de dollars à Al-Qaïda pour la libération des trois otages.

Mais il faut dire que depuis le début de ce mois, en plus de la rançon, Al Qaïda exige la libération de ses ressortissants en Mauritanie. Donc pour la libération des otages espagnols et italiens, Al Qaïda exige que ses membres soient libérés en Mauritanie.

Les négociateurs que le président malien, Amadou Toumani Touré (saisi entre-temps par italiens et espagnols), a mis sur ce dossier d’otages européens, sont à présent bloqués par cette nouvelle condition d’Al Qaïda. « Les responsables d’Al-Qaïda exigent désormais la libération de plusieurs islamistes, notamment détenus en Mauritanie", nous a déclaré une source proche des négociations. "Je reviens de là-bas (de chez les ravisseurs ndlr), ils ont vraiment insisté pour la libération de leurs combattants", a déclaré ce négociateur à notre source.

Selon toujours les mêmes sources, le 1er mars, un autre négociateur n’était guère optimiste. "Le dossier des otages espagnols est au point mort. Les otages se portent bien. Mais depuis quelques jours, ça ne bouge plus", a-t-il indiqué. "C’est comme quand tu construis une maison. Quand il manque du matériel, la construction n’avance plus. Les otages espagnols peuvent être libérés demain ou dans dix, vingt jours", ajoutera-t-il encore

Le hic, c’est qu’il n’est pas évident que l’Italie et l’Espagne puissent réaliser avec la Mauritanie (la faire libérer les membres d’Al Qaïda) ce que la France a pu faire avec le Mali, car, le jeudi 4 mars, le Premier Ministre mauritanien, Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf, a affirmé que son gouvernement refusait de négocier avec "les groupes terroristes" ou de faire un échange de prisonniers contre des otages en leur possession. "Il n’y aura pas de négociations avec ces groupes terroristes et il n’y aura pas d’échange de qui que ce soit, contre qui que ce soit, avec les preneurs d’otages", a-t-il affirmé au cours d’une conférence de presse.

"Autrement, on n’en finira jamais", a expliqué le Premier ministre mauritanien, affirmant cependant que son pays entendait "faire tout ce qui est en son possible pour que les otages pris sur notre territoire puisse retrouver leur liberté et regagner les leurs".

Les trois otages espagnols sont détenus par l’un des chefs d’Aqmi au sud du Maghreb, Moctar Ben Moctar. Le couple d’Italiens est quant à lui retenu par Abou Yaya Hamane, un lieutenant de Abou Zeïd, qui détenait l’otage français Pierre Camatte, libéré le 23 février. Cette libération avait suivi la mise en liberté par le Mali de quatre islamistes réclamés par Al-Qaïda. Le 2 mars, l’Algérie a souhaité que la décision malienne de libérer des islamistes en échange d’otages ne se répète pas. D’ailleurs cette libération a entraîné une crise diplomatique entre le Mali et ses deux voisins. Alger et Nouakchott ayant rappelé leurs ambassadeurs à Bamako, qu’ils accusent d’être le maillon faible de la lutte contre Al-Qaïda dans le Sahel.

Il faut rappeler que les trois volontaires espagnols (Albert Vilalta, Roque Pascual et Alicia Gamez) de l’ONG Barcelona Accio Solidaria avaient été enlevés le 29 novembre 2009, sur la route côtière très fréquentée Nouadhibou-Nouakchott, à 170 km au nord de la capitale mauritanienne, alors qu’ils circulaient à bord du dernier véhicule d’un convoi acheminant de l’aide vers l’Afrique de l’Ouest. Pour leur libération, Al Qaïda exige désormais du gouvernement espagnol non seulement le payement de 7 millions de dollars, mais aussi la libération de ses membres détenus en Mauritanie, c’est-à-dire comme le redoutable réseau a su le faire avec la France en faisant libérer ses membres par Bamako. Quant au couple italien (Sergio Cicala et son épouse Philomène Kaboré) pour sa libération AQMI avait accordé 25 jours à partir du 4 février dernier, à l’Italie pour libérer aussi ces mêmes membres détenus en Mauritanie. Comme pour dire combien de foi Al Qaïda tient à la libération de ces prisonniers en question et que désormais la méthode sera érigée en loi. Désormais chaque fois qu’Al Qaïda aura ses membres emprisonnés dans un pays, il cherchera toujours à kidnapper les ressortissants des grandes puissances pour les faire chanter.

Abdoulaye Diakité

Transition vers la 7ème République : repenser les politiques de développement

Niger Diaspora / Ibrahim Yero Canard D. 1-03-10
Transition vers la 7ème République : repenser les politiques de développement
lundi 8 mars 2010


Malgré la décennie de stabilité dont a bénéficié l’ancien Président de la République, Tandja Mamadou, il laisse au CSRD (la junte au pouvoir) un Niger semblable à celui que Wanké lui avait livré le 22 décembre 1999. Pourtant, rien n’explique ce retour en arrière d’un pays de 1 267 000 km², près de 15 millions d’habitants et disposant d’un important potentiel minier et pétrolier. Bien parti dans un redressement économique avec plusieurs réformes courageuses et productives à son compte, Tandja Mamadou va décider de tout miser dans un dangereux « quitte ou double ». Il réussira à plonger le pays dans une crise politique inutile et suicidaire que l’intervention des forces de défense et de sécurité viendra stopper nette le 18 février dernier, au grand soulagement de tous. Cependant, la situation est suffisamment délétère pour que les nouveaux patrons de l’Etat ne puissent pas énumérer dans leurs priorités l’éducation, la santé et une cherté de la vie qui menace la survie des ménages modestes. Analyse…

En raison du court temps dont il dispose, mais aussi de la situation politique explosive et de l’omniprésence de la mal gouvernance dont il a hérité, le CSRD a classé ses priorités comme suit : l’assainissement politique et économique du pays, la réconciliation des citoyens et la restauration de la démocratie. Et bien entendu la famine qui se fait évidente. On est alors tenté de se demander si l’éducation, la santé et la cherté de la vie ne sont pas des priorités dignes du nom ? Bien sûr mais il faut comprendre la démarche du CSRD comme une sorte de trait d’union qui permettra aux futures autorités démocratiquement élues de s’atteler tout de suite au seul travail qui vaille, celui de répondre aux aspirations des Nigériens notamment la résolution de leurs problèmes quotidiens. Ce qui n’est pas envisageable lorsque les priorités actuelles du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie ne sont pas réalisées. Cependant, le gouvernement de la transition, ne saurait se soustraire d’apporter ne serait-ce que d’un début de solution aux problèmes des citoyens. Des problèmes, les Nigériens en ont véritablement. Voyons un petit aperçu rien que dans 3 domaines de la vie nationale.

L’éducation
C’est la décennie 90 qui a vu la terrible dégringolade de l’éducation au Niger. Les grèves et les marches, aussi bien des élèves que des enseignants, ont eu pour conséquences plusieurs années blanches, le découragement des élèves, aggravés par la démotivation de leurs enseignants du fait des innombrables arriérés de salaire. Tous les ingrédients sont alors réunis pour l’effondrement du système éducatif. La crise économique ne favorisera pas non plus les choses et va même pousser les dirigeants de l’époque à la courte réflexion de céder aux exigences des institutions financières internationales qui demandaient un désengagement progressif de l’Etat dans le financement de l’éducation. On verra alors le volontariat, suivi de la contractualisation, le tout couronné par une baisse drastique des fonds alloués à ce secteur vital dans le budget de l’Etat. Suite logique de cette politique : les enseignants vont manquer en quantité et en qualité, la distribution gratuite de manuels et fournitures scolaires ne sera plus qu’un lointain souvenir et du coup le niveau des élèves et étudiants va engager une chute libre. Le renouement avec l’accalmie dans le secteur au cours de la 5ème République ne sera pas mis à profit par le défunt Régime de Tandja pour réformer de façon adéquate. Au contraire, Tandja et ses différents gouvernements vont se lancer dans une course effrénée aux chiffres qui sont brandis chaque année comme le trophée de la bonne marche de l’éducation. Or, tout le monde sait que le système ne faisait que choir davantage. Le nouveau gouvernement doit donc mettre à profit le Conseil consultatif pour aussi procéder à un véritable diagnostic du système éducatif afin de jeter les jalons d’un bon départ pour la 7ème République. De tous points de vue, un peuple ignorant ne peut développer son pays.

La santé
C’est connu de tous. Des efforts ont été faits par Tandja et ses gouvernements successifs mais là aussi on retrouve la malheureuse course aux chiffres qui s’est résultée par des cases de santé pléthoriques parce que inopérantes pour la plupart. Encore que lesdits efforts sont teintés du sceau de la propagande. On a vu des inscriptions du genre : « Don du Président de la République, SEM Tandja Mamadou » sur des maternités construites avec l’argent du contribuable Ceci explique que d’une main généreuse on construit d’innombrables cases de santé, de l’autre main, plus vorace elle, on érige les centres hospitaliers en EPA (établissement public à caractère administratif). Ce qui veut dire que ces centres doivent se prendre en charge (salaire des agents, fonctionnement etc.) Alors, ils deviennent quelque peu privés puisqu’ils font payer leurs prestations au public avec des calculs de profit, bien entendu. Du coup, on demande à des populations qui vivent avec moins d’un dollar US par jour de poser d’abord une certaine somme sur la table avant d’être consultées par le médecins et acheter elles-mêmes les produits nécessaires à leur traitement. Voilà qui ne semble pas juste encore moins rationnel du fait que si les retombées des ressources minières ne peuvent pas être distribuées à tout le monde, on pourrait quand même faire en sorte que la santé des Nigériens soit prise en charge par l’Etat, après tout, une population malade ne peut être productive et par conséquent ne peut développer un pays.

Dame cherté de la vie
Il faut tout de suite dire qu’au Niger, les principaux amis des politiciens tous bords confondus sont les opérateurs économiques. Pour cause, ces opérateurs pré- financent les campagnes électorales des différents candidats dans l’espoir que ces derniers leur retournent l’ascenseur en cas de victoire à travers l’octroi partisan de marchés publics et autres surfacturations et dans certains cas des mandats électifs à l’Assemblée nationale ou dans les conseils régionaux. C’est vraisemblablement pourquoi, les politiciens Nigériens se montrent réticents quand il s’agit d’exiger un niveau d’étude à la députation. Aussi, lorsqu’ils sont au pouvoir, nos politiciens sont incapables de défendre les intérêts des populations en exigeant des prix acceptables de leurs « amis ». Tant pis pour les citoyens qui se retrouvent livrés à des commerçants véreux qui fixent les prix que bon leur semble sur les produits même dits de première nécessité. Les opérateurs économiques aident les hommes politiques à arriver au pouvoir, en retour ceux-ci livrent les citoyens - qui ont pourtant voté pour eux - à la vindicte de leurs bailleurs de fonds. Tel est le triste cycle de la vie chère imposée aux Nigériens non pas du fait de l’enclavement de leur pays mais par des ententes impitoyables. Cela doit changer, et peut-être que le moment opportun est là pour que ça change. Des citoyens affamés ne peuvent développer leur Nation. Voilà donc succinctement 3 freins au développement du Niger. Et qui que l’on soit ou de quel que bord politique que l’on soit, on ne peut prétendre aimer le Niger et vouloir son progrès politique, économique et social sans s’attaquer de façon implacable à ces 3 maux qui minent la société nigérienne.

Ibrahim YERO

6 mars 2010 publié le 1er mars 2010 Source : Canard D.

dimanche 7 mars 2010

Crimes politiques et économiques Le dilemme du CSRD


Crimes politiques et économiques Le dilemme du CSRD
Écrit par Le Canard Libéré N° 205 du 05 mars 2010
Samedi, 06 Mars 2010 20:27



La requête devient de plus en plus insistante. Une large frange de l’opinion tient à ce que les auteurs, coauteurs et complices de la remise en cause de l’ordre constitutionnel rendent gorge pour leur forfait. Elle veut voir les Tazartchistes et les refondateurs traduits devant les tribunaux pour crime politique. Si la junte Salou et ses compagnons d’arme donnent une suite à cette requête, il va falloir faire des places dans les prisons du pays qui sont déjà bondés. Car de nombreux politiciens seront pris dans la nasse, pour avoir joué un rôle actif dans l’avènement de la défunte 6e République. Cette tâche aura certes le mérite d’assainir la classe politique mais elle sera aussi inévitablement perçue comme un règlement de comptes politiques, une chasse aux sorcières. cette requête, le ver resterait toujours dans le fruit. Et tôt ou tard, quand la démocratie sera remise sur les rails, il reprendra sa sale besogne. Celle consistant à créer les conditions pour bloquer de nouveau le système. C’est un dilemme face auquel le CSRD se trouve aujourd’hui confronté. Face à ce dilemme, le décryptage des actes posés jusqu’ici par la junte permet de croire qu’il n’y aura pas de poursuite judiciaire par rapport aux crimes politiques. Le Colonel Pelé a lâché les tous premiers jours du putsch que Tandja ne sera pas jugé. Même si par la suite, les putschistes évitent soigneusement de se prononcer sur la question, on s’imagine aisément qu’il leur sera très délicat de traduire Baba Tandja pour haute trahison.

Et pour cause, des chefs militaires qui ont été des collaborateurs directs du président déchu à un moment ou un autre siègent au sein du CSRD et du gouvernement. Ceux-ci peuvent constituer un obstacle à l’aboutissement d’une telle entreprise. Or si Tandja qui est le pilier du Tazartché et de la refondation n’est pas jugé, il serait difficile d’inquiéter les membres de son gouvernement qui sont toujours détenus. Il serait davantage encore difficile de s’en prendre aux autres acteurs politiques et sociaux qui avaient fait la promotion du Tazartché. Les partisans des sanctions risquent donc d’être déçus et se demanderont alors, pourquoi un coup d’Etat ?

toumast-Amachal

L’Algérie inquiète du trafic de cocaïne et des activités des terroristes : Le pouvoir malien transforme le nord de son pays en poudrière


El Watan : 6 mars 2010
L’Algérie inquiète du trafic de cocaïne et des activités des terroristes : Le pouvoir malien transforme le nord de son pays en poudrière


Jamais le nord du Mali n’a connu une situation aussi explosive que celle subie actuellement par sa population. A la pauvreté et la sécheresse est venu se greffer le fléau de l’insécurité, imposé par les activités d’une alliance diabolique entre les terroristes et les barons de la cocaïne. Encouragés par la passivité et en même temps la complicité de Bamako, ces trafics constituent une lourde menace pour toute la région.

En fermant les yeux sur les graves événements qui se déroulent sur son territoire du nord, Bamako joue avec le feu et compromet la sécurité de toute une population déjà lourdement affectée par la pauvreté et la sécheresse. Par sa politique très controversée et le non-respect de ses engagements vis-à-vis de ses voisins immédiats, mais également des représentants de la communauté touareg, le régime malien a fini par s’isoler. Et ce n’est certainement pas les propos rassurants de son ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane, tenus le 3 mars, devant les diplomates accrédités au Mali, qui peuvent affirmer le contraire. En effet, ce dernier s’est senti obligé de redorer le blason de son pays après l’élargissement des quatre terroristes en contrepartie de la libération d’un otage français, comme l’exigeait Al Qaîda.

Au cours d’une rencontre avec les diplomates des pays étrangers accrédités au Mali, il a tenu à expliquer le geste de son président en précisant que les quatre criminels recherchés par la Mauritanie et l’Algérie, « les sieurs Mohamed Ben Ali et Tayed Naïl de nationalité algérienne, Béïd Ould Nafaâ de nationalité mauritanienne et Houdo Karifo de nationalité burkinabé (…) ont été condamnés à 9 mois de prison ferme pour détention illégale d’armes et de munitions. Cette peine étant couverte par le temps de détention des prévenus, ceux-ci ont été libérés ». Le ministre a ajouté qu’« à la suite d’intenses efforts, le gouvernement du Mali, sollicité par la France et appuyé par d’autres pays et des bonnes volontés nationales, a obtenu, le 22 février dernier, la libération de Pierre Camatte, qui était détenu depuis le 26 novembre 2009 par Aqmi ».

Il a tenu à préciser que son gouvernement « demeure respectueux de ses lois et règlements comme de ses engagements bilatéraux, régionaux et internationaux, notamment la Convention générale de coopération en matière de justice entre le Mali et la Mauritanie, et la Convention relative à la coopération judiciaire entre le Mali et l’Algérie, signée en 1983 ». Pour le ministre, la libération des terroristes « demeure une décision rendue par une justice indépendante et dans le respect de principe de la séparation des pouvoirs qui est une règle cardinale de l’Etat de droit auquel est fermement attaché le gouvernement du Mali ». Déclaration qui ne reflète pas du tout les conditions dans lesquelles a eu lieu ce simulacre de procès, tenu, rappelons-le en moins d’une demi-heure, au lever du jour et presque à huis clos.

Le chef de la diplomatie malienne a annoncé une « nouvelle stratégie de lutte » élaborée par son gouvernement et qui devait être examinée hier par le Haut-Conseil de la défense.
Il a cependant précisé que « seule une approche globale et concertée des Etats de la région sahélo-saharienne permettra d’endiguer et de lutter efficacement contre ces formes nouvelles de menaces que constituent le trafic de drogues, d’armes, d’êtres humains et le terrorisme, notamment les prises d’otages ».
Comme pour lancer la balle à ses voisins, il rappelle que la mise en place par son pays « a offert aux pays voisins sur le territoire desquels des actes criminels seraient commis par lesdits réseaux d’exercer un droit de poursuite sur son sol ». Des propos qui tranchent totalement avec la réalité d’un terrain contrôlé non seulement par les groupes terroristes mais également par les barons de la cocaïne.

En effet, la région est aujourd’hui, pour bon nombre de spécialistes, une plaque tournante du trafic de cocaïne, provenant en quantité industrielle du Venezuela et de la Colombie, par… avions, que les locaux appellent Aircocaïne. En cette fin de semaine, un notable arabe, qui a pignon sur rue, a été assassiné à Anefis, dans le cercle de Kidal, et de nombreuses sources locales n’écartent pas la piste du règlement de comptes entre sa tribu et celle des Kountas, dont le patriarche a été enlevé, il y a quelques semaines, puis relâché après de longues tractations.

Règlement de comptes pour le contrôle de la cocaïne

Cet enlèvement est intervenu après un violent affrontement, entre deux groupes des mêmes tribus à cause du refus du paiement d’un droit de passage imposé par les Kountas à la tribu arabe pour l’acheminement de la drogue. En représailles à la confiscation de la cocaïne (10 tonnes), le notable des kountas a mis à prix la tête de Baba Ould Sidi Al Moktar, avant qu’il ne soit enlevé de chez lui et libéré quelques jours plus tard, à la suite d’un deal. Lequel ? On n’en sait rien. Ce qui est certain, c’est que Albosta, de son vrai nom Baba Hamdi, tué devant chez lui par une rafale de kalachnikov, tirée d’un 4x4, n’est pas un simple personnage. C’était une personnalité influente à Anéfis.

Ce qui pourrait être considéré par beaucoup comme les premiers ingrédients d’une forme de vendetta intercommunautaire, sur fond de trafic de drogue, d’autant qu’il intervient à quelques mois de l’atterrissage du Boeing colombien bourré de cocaïne, à Tarkint, dans le cercle de Bourem, et qui a été brûlé par son équipage. Ce vol ne semble être ni le premier ni le dernier. L’on se rappelle que deux autres cargaisons ont été déchargées de la même manière et probablement sur la même piste.

Ce qui porte à croire que l’affaire n’est pas celle de quelques trafiquants, mais plutôt d’une organisation d’Etat.
A ce titre, il est important de préciser que la CIA, après avoir arrêté de gros bonnets de la drogue, dont un Malien au Burkina, avait remis, il y a quelque temps, une liste de 57 personnalités maliennes à Bamako suspectées d’être dans le commerce de la blanche. Parmi celles-ci des DEPUTES, des HOMMES D’AFFAIRES et même DES PROCHES DE LA PRESIDENCE et des NOTABLES. Mais le gouvernement est resté muet sur cette affaire, tout comme il est resté inerte en ce qui concerne les mouvements des terroristes sur son territoire.

Ce sera d’ailleurs grâce à cette guerre de dénonciation que l’armée mauritanienne a arrêté un groupe de trafiquant, 40 km à l’intérieur du Mali, suivi d’un autre appartenant à une bande rivale intercepté par l’armé algérienne au Sud algérien. La connexion entre ces trafiquants et les terroristes n’est plus à démontrer. Les salafistes sont des prestataires de services auprès des narcotrafiquants. Ils assurent la sécurité des convois de drogue et pour cela, ils ont besoin de beaucoup d’armements légers. Les kidnappings d’occidentaux sont depuis que le gouvernement allemand a accepté de payer une rançon pour libérer ses ressortissants pris en otages l’une de leurs principales sources de financement.

Le Mali est le pays qui offre le plus de quiétude pour les terroristes et permet d’extorquer le maximum d’argent sans prendre le risque de se faire prendre.
Pierre Camatte a été kidnappé au Mali, des Saoudiens tués au Niger, à quelques dizaines de kilomètres de la frontières avec le Mali, sur ordre d’un Malien, officiellement mort en 2001, le couple d’italiens et les trois espagnols enlevés en Mauritanie puis revendus au GSPC au Mali.
Si des trois côtés de la frontière malienne (Algérie, Niger, Mauritanie) tout est fait pour éviter de tels actes, du côté de Bamako tous les efforts sont concentrés autour de la nécessité pour négocier avec les terroristes.
D’ailleurs, l’un des auteurs présumés de l’enlèvement des otages espagnols, un certain Omar Ould Sid Ahmed Hamma, dit « Omar le Sahraoui », n’a pas été arrêté par les services maliens, alors qu’il se trouvait chez lui à Tombouctou. En fait, c’est un groupe armé, peut-être des milices, qui l’a enlevé puis « vendu » au voisin de l’ouest, qui avait lancé un mandat d’arrêt contre lui.

Opération de kidnapping de touristes déjouée à Tamanrasset

Du côté algérien, les services de sécurité ont déjoué une vraie hécatombe. Des informations « vendues » par des Maliens ont fait état de la préparation d’une grande opération d’enlèvement de touristes qui étaient à Tamanrasset, pour le Festival international de Tin Hinan. C’était la panique. Les investigations ont permis d’arrêter 27 personnes, dont des notables maliens et des Algériens, qui étaient sur le point de passer à l’action et la récupération d’une importante somme d’argent et de la cocaïne.

De toute l’organisation, seuls deux éléments ont réussi à prendre la fuite. Dans les deux affaires, le Mali est resté imperturbable. Son seul souci c’est de réussir le dialogue avec les terroristes, qui détiennent les otages. Un dialogue qu’il refuse pourtant à ses propres citoyens du Nord, qui sont pris en otages par les terroristes et les narcotrafiquants.
D’ailleurs, le congrès prévu par l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC), qui était en rébellion, avant la fin du mois en cours, risque d’être retardé vu la grave situation qui prévaut sur le terrain.
Le rappel, par Alger, de l’ambassadeur d’Algérie à Bamako et le gel des relations diplomatiques entre les deux pays risquent d’avoir des conséquences négatives.

En dépit des informations reprises par la presse malienne, sur le retrait de l’Algérie de l’Accord d’Alger, signé en 2006, officiellement aucune décision de ce genre n’a été annoncée. Néanmoins, le mandat de deux de ses trois représentants, membres du comité de suivi de l’accord, a pris fin cette semaine, et leur absence de la cérémonie organisée en leur honneur le 2 mars par le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné, a donné cours aux supputations.
Tout comme d’ailleurs les mauvaises lectures des dernières déclarations du directeur général des relations multilatérales Benchaâ Dani aux affaires étrangères.

Ce dernier avait déclaré à la Radio nationale que l’Algérie souhaitait que « l’initiative » malienne ne soit pas répétée, soulignant que « toute libération d’un terroriste peut porter un danger supplémentaire à des victimes innocentes ». Le message était en fait destiné à la Mauritanie et non au Mali, qui venait de libérer des terroristes. Une libération (tout comme le paiement des rançons) qui a ouvert la porte de l’enfer, puisque quelques heures après que l’otage français ait rejoint les siens, les terroristes qui détiennent les trois otages espagnols ont réclamé, en plus de la rançon, la libération de quatre de leurs acolytes en détention en Mauritanie. Mais ce pays a, dès le début de ces enlèvements, exprimé et réaffirmé son refus catégorique de négocier avec Al Qaîda ou de céder à ses chantages.
Une position claire, qui a poussé hier les négociateurs attitrés de Bamako, qui font les va-et-vient entre les refuges du GSPC et le palais présidentiel de Koulouba, de faire pression en insistant sur « l’intransigeance » des terroristes.

Même scénario utilisé par ces négociateurs, pour pousser la Grande-Bretagne à la faire revenir sur sa position de principe de ne pas verser de rançons. Un jeu malsain qui prouve qu’à Bamako, entre les paroles et les actes, il y a tout un monde et les trafics en tous genres ont de beaux jours devant eux. La grande victime, de ce jeu d’intérêts purement pécuniaire, est la population du Nord, prise entre l’étau de la pauvreté et l’insécurité imposée par les trafiquants en tous genres et les terroristes.

Par Salima Tlemçani

Gestion du pouvoir La mise à “mort” des généraux


Gestion du pouvoir La mise à “mort” des généraux
Écrit par Tradam (Le Canard Libéré N° 205 du 05 mars 2010)
Samedi, 06 Mars 2010 20:50


Après une semaine de longues tractations, le 1er gouvernement de la Transition du CSRD est enfin connu. Au-delà des technocrates qui la composent, la plupart des observateurs notent la présence massive des militaires dans l’équipe Danda. Des officiers supérieurs et des officiers généraux qui dament le pion aux civils. Mais à quelle fin ?

C’est finalement le lundi 1er Mars que le 1er gouvernement de la Transition a été rendu public. Une équipe de 21 membres dont cinq (5) femmes et cinq (5) militaires parmi lesquels trois (3) officiers généraux : Mamadou Ousseini, Maï Manga Oumara et Abdou kaza. Chacun de ces officiers généraux était au coeur du système Tandja. Ousseini : Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre, considéré comme l’alter ego du Colonel Moussa Gros, il jouissait d’un grand respect au sein de l’armée jusqu’au jour, où à la tête d’un détachement militaire, il est parti réduire une mutinerie à Diffa. Depuis lors, même s’il a évolué en grade, le Général Mamadou Ousseini traine comme un boulet ce passif. Venu à l’Etat major de l’armée de terre à la faveur des reformes au seins des FAN, le Général Mamadou Ousseini avait pour mission non seulement d’assurer l’intégrité de notre territoire, mais aussi et surtout de sécuriser le régime Tandja. Savait–il en ce matin de 18 février en quittant le bureau de l’ancien Président Mamadou Tandja, que c’était son dernier rendez–vous avec le maître des lieux ? Devenu Ministre de la Défense Nationale, avec une armée de généraux, pulvérisée par des Capitaines et Commandants. Cet homme dont on dit militaire, pourra-t–il devenir l’homme-militaire doté d’un sens politique ?

Le Général Maï Manga Oumara : il est assurément l’officier général le plus politique de notre armée. Certains l’appel le renard, d’autres le sphinx, mais tous s’accordent à dire qu’il est victime de son intelligence et de ses capacités d’analyse. C’est certainement pour cette raison que tous les Chefs d’Etat qui se sont succédés à la tête du Niger depuis la Conférence Nationale, ont évité soigneusement de le porter à la tête d’une unité combattante. Ministre, Préfet, puis Chef d’Etat major particulier jusqu’au 18 février, le Général Maï Manga Oumara souffrait dans sa chair, la situation politique du Niger depuis la mésaventure référendaire. Ayant une grande capacité d’adaptation, il est parmi les trois (3) généraux, celui qui peut survivre après le CSRD.

Le Général Abdou kaza : Ancien aide de Camp du Président Tandja, puis Conseiller en sécurité nationale avant d’être Inspecteur général des armées, le Général kaza tombait visiblement en disgrâce. La rumeur publique l’avait même donné victoire d’une fusillade orchestrée par le pouvoir. L’histoire retiendra tout de même qu’il a manifesté sa vive inquiétude suite au référendum et l’après référendum. Tous ces trois (3) généraux sont très proches de Tandja, mieux, leur promotion à ce grade de Général tant convoité a été l’oeuvre de Tandja. En les propulsant aux premières loges de son gouvernement leur “jeune” le Commandant Salou, montre à l’opinion qu’il a le soutien des proches de Tandja, mais aussi et surtout que les “anciens” aussi le soutiennent.

Dans un sens celle–ci est vraie. Mais quel deal y a t – il eu pour que tous les trois (3) Généraux se trouvent au gouvernement ? Si pour Mamadou Ousseini l’implication est toute simple (il ne peut rien refuser à son frère le Colonel Moussa Gros, Chef d’Etat major particulier) pour les autres cela relève du mystère. Vont-ils tenir jusqu’à la fin de la transition ? Vont-ils être désapprouvés en cours de route ? Dans l’un comme dans l’autre cas, le Commandant Salou a bel et bien programmé la mort politique et militaire de ces Généraux. Comme un torero espagnol, il va d’abord les user et fatiguer avant l’estocade.

EX COMMANDANT KINDO ZADA: Le retour d’un « baroudeur »


EX COMMANDANT KINDO ZADA: Le retour d’un « baroudeur »
Écrit par Moussa AKSAR (l’Evènement N°338 du 02 mars 2010)
Samedi, 06 Mars 2010 17:29

Selon nos sources, l’ex-commandant Kindo Zada vient de regagner Niamey après des années passées à l’extérieur. Il vous souviendra que Kindo Zada avait quitté l’armée suite aux péripéties de l’enlèvement du Colonel Djibrilla Hima alias « Pélé ». Il a alors été aperçu au Tchad puis au côté du patron de l’ex Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), Agali Alambo. C’est suite à une brouille entre les deux hommes que l’ex commandant a quitté le MNJ pour rejoindre les rangs des forces régulières tchadiennes où, à la tête d’une unité, il aurait aidé le président Deby à repousser la grande offensive des Forces Unies pour le Changement (FUC) aux portes du palais présidentiel. Il est resté au Tchad jusqu’à ce retour au bercail. Il retrouvera l’officier Abdoulaye Mounkaïla qui, selon nos sources, serait libre. Il avait été emprisonné suite à l’affaire de la cache d’armes au quartier Aéroport de Niamey. En outre, on apprend dans la foulée l’arrivée imminente de Limam Chafi à Niamey. L’homme est connu pour ses intrigues dans les hautes sphères militaires en A f r i - que de l’Ouest. Un tempérament qu’il tient de son père impliqué dans le coup d’Etat manqué contre Seyni Kountché à la fin des années 1970. La présence de ces deux hommes à Niamey crée un cocktail au moment où la junte qui a perpétré le coup d’Etat du 18 février cherche ses marques.

Exploitation du gisement d’Imouraren : La volte-face d’Areva...


TamTamInfo / Moussa Aksar (l’Evènement N°338 du 02 mars 2010)
Exploitation du gisement d’Imouraren : La volte-face d’Areva...
dimanche 7 mars 2010

S’achemine-t-on vers une remise en cause des accords entre le Niger et le groupe nucléaire français Areva ? Le gouvernement français affirmait fièrement, il y a quelques jours, que la situation politique au Niger n’aurait pas d’influence sur le groupe nucléaire. Dans l’euphorie qui avait suivi la signature de cette convention, en janvier 2008, le groupe dirigé par Anne Lauvergeon avait annoncé le début de la production pour 2012, conformément aux attentes du président Tandja qui voulait que celle-ci débute pendant le bonus qu’il s’est octroyé à la tête de l’Etat.

Pourtant, Areva vient d’annoncer que la production d’uranium sur le gisement nigérien d’Imouraren ne débuterait que d’ici au moins trois ans, soit un à deux ans plus tard que prévu initialement. Entre autres raisons invoquées par le groupe, la crise financière. Le groupe nucléaire a peut-être profité des événements au Niger pour jeter l’éponge. Selon une information diffusée par ‘‘Le blogfinance’’, Moussa Souley, cadre d’Areva à Niamey, a indiqué, vendredi dernier à Reuters, que le groupe nucléaire ne sera pas en mesure de démarrer la production en 2012, comme prévu. Les premières tonnes d’uranium ne devraient voir le jour qu’en 2013-2014. Le groupe Areva dirigé par Anne Lauvergeon continue de tabler sur une production de 5.000 tonnes par an pour ce site. Quelle est la stratégie du groupe français en prenant cette décision ? Areva invoque des questions liées à la crise financière. Selon le porte-parole du groupe, « avec la crise financière, les marchés ont évolué et nous avons dû réévaluer le coût global du projet ».

Selon Moussa Souley, le montant de l’investissement n’aurait pas subi de modification. Quant aux assurances et garanties dues à ces partenaires financiers, ces dernières ont pu subir quelques réévaluations compte tenu de la situation politique actuelle du pays, suite au coup d’Etat militaire du 18 février dernier. Mais d’autres calculs pourraient expliquer la décision du groupe Areva. En effet, les avis s’accordent à dire que l’accord signé entre le Niger et le groupe était assez avantageux en ce sens que le Niger pouvait vendre sa part d’uranium au pays de son choix alors que par le passé, c’est Areva qui le faisait.

Une clause qui n’avait pas été du goût du groupe français dans un contexte de montée aux enchères, concernant l’uranium qui est utilisé pour la construction de centrales nucléaires et des bombes atomi- ques. Areva veut-elle renégocier des nouveaux accords ? Le report annoncé est-il lié à une volonté du groupe français à raffermir ses positions ? Il faut rappeler que le Niger est un partenaire important pour Areva, près de 40% de l’uranium acheté par le groupe provenait du pays en début 2008. Après des relations tendues qui ont conduit à l’expulsion, à l’été 2007, du représentant d’Areva au Niger, ce groupe D.R. Le Syndicat Unique de la Santé et de l’Action Sociale (SUSAS) a récemment examiné les résultats de la sélection des contractuels sans passer par concours aux emplois de fonctionnaires de l’Etat au titre de l’année 2009.

Dans leurs conclusions détaillées dans une lettre du 24 février 2010 envoyée au secrétaire général du ministère de la fonction publique et du travail, le Bureau Exécutif National (BEN) du SUSAS a dénoncé plusieurs irrégularités durant la phase de sélection. Ainsi, le SUSAS s’est demandé si les services du ministère de la fonction publique ont respecté les critères objectifs définis non seulement par le décret N° 2009-072/ PRN/MFPT/T du 26 février 2009, fixant les conditions et les modalités de recrutement sans passer par concours aux emplois de fonctionnaire des agents contractuels de la fonction publique, puis l’arrêté N 0335/PRN/MFPT/T du 17 mars 2009, fixant les modalités de recrutement sans passer par concours aux emplois de fonctionnaire des agents contractuels de la fonction publique.

S’agissant des irrégularités, le document du SUSAS précise qu’au niveau du corps des Infirmiers Certifiés (IC), « la sélection a été faite sur le critère du plus âgé à partir de 1966 sans tenir compte de l’ancienneté dans le contrat ». A titre d’exemple, 7 contractuels nés entre 1973 et 1978 sont sélectionnés alors que ceux de 1972 ne le sont pas malgré qu’ils aient pris service avant eux. Concernant la section des Infirmiers Diplômés d’Etat (IDE), le SUSAS a observé que le « critère de sélection des contractuels est l’ancienneté d’âge sans tenir compte de la durée de leur contrat ». Les constats sont presque les mêmes au niveau du corps des SFDE.

Ils se résument au non respect du critère d’ancienneté d’âge car les plus jeunes sont recrutées à la place des plus âgées, et le non respect de la chronologie à la date de prise de service (2005 qui est considérée comme la référence du début du contrat dans le secteur de la santé). C’est pour toutes ces irrégularités citées plus haut (les critères d’ancienneté et la durée de contrat) que le BEN SUSAS exige l’annulation de cette sélection et la reprise d’une nouvelle sélection dans le strict respect du critère d’ancienneté dans le contrat de l’Etat au prorata de nombre de places prévues par corps et ce, sur la base du fichier de gestion des contractuels de l’Etat, disponible au niveau du ministère de la santé publique. En conclusion, le SUSAS s’est dit prêt au dialogue pour la résolution définitive de ce problème.

Pour rappel, dans cette opération de sélection, le comité a considéré les contractuels exerçant depuis 2002, 2003 et 2004 comme des simples stagiaires sous prétexte que le contrat dans le secteur de la santé n’a été réglementé qu’à partir de 2005. Le comité a refusé de prendre cela en compte, malgré les explications des agents du ministère de la santé publique, présents dans la commission de sélection. RECRUTEMENT DES CONTRACTUELS SANS CONCOURS AUX EMPLOIS DE L’ETAT Le SUSAS dénonce des irrégularités

Écrit par Moussa AKSAR (l’Evènement N°338 du 02 mars 2010)

Marche des femmes à Bruxelles


Marche des femmes à Bruxelles
AFP
06/03/2010 |

Plusieurs milliers de défenseurs des droits des femmes, 2.500, selon la police, et 4.000, selon les organisateurs, ont manifesté aujourd'hui dans les rues de Bruxelles.

Cette "marche mondiale des femmes" était organisée deux jours avant les 100 ans de la Journée mondiale des Femmes le lundi 8 mars, pour revendiquer notamment l'autonomie économique et financière des femmes ou dénoncer la violence à leur égard.

La marche s'est achevée au Palais de justice, où une liste de revendications a été remise à plusieurs personnalités politiques, dont la ministre belge de l'Emploi, Joëlle Milquet.

samedi 6 mars 2010

Mohamed Ben Omar : une telle envie de parler


NDLR:c'est pathétique et immoral ben,toi le Guru de la com!!

Mohamed Ben Omar : une telle envie de parler
Écrit par Jean-Baptiste Placca (samedi 06 mars 2010)
Samedi, 06 Mars 2010 15:07



Mamadou était ivre de colère, annonçant à Juan Gomez que Omar, son premier interlocuteur, n’est autre que Ben Omar, l’ancien ministre de la Communication de Mamadou Tandja. Il a suffi à ce politicien de se délester d’une particule, pour se fondre dans l’anonymat des auditeurs ordinaires. Juste un demi-mensonge et, comme dit l’homme qui l’a débusqué, il peut à nouveau se positionner.

Nous avions compris que «Appels sur l’actualité» est une émission interactive, réservée aux « sans-voix ». Ben Omar, avec le passé qui est le sien, pouvait prétendre parler officiellement sur RFI. Les journalistes se seraient fait un plaisir de l’amener à justifier, une dernière fois, la violation de la Constitution par Tandja.

Mamadou, dans sa colère, a rappelé que Ben Omar conseillait déjà Baré Maïnassara, dans les choix qui ont fini par coûter la vie à ce dernier. Baré assassiné, il s’est mis au service de Tandja, qui aurait pu finir de la même façon.
Tandja renversé, et sans même observer un petit délai de décence, il se sert de RFI pour diffuser son CV anonyme. Des fois qu’un membre de la junte serait à l’écoute...

Au football, après avoir aidé Baré et Tandja à couler, Ben Omar aurait mérité un carton rouge. Ou même une suspension à vie, puisqu’il y a eu mort d’homme. En politique, hélas, il peut se retrouver à nouveau aux affaires, et aider un troisième président à violer la Constitution, toujours pour causer les mêmes torts à sa patrie.

« Le problème du Niger, dit Ben Omar, est un problème d’interprétation des textes. Et tous les coups d’Etat que nous avons connus de 1996 jusqu’à aujourd’hui, se fondent sur cette interprétation des textes, qui est malheureusement confuse, faite au rabais, ou prête à confusion, selon les écoles, ou selon que l’on est dans l’opposition ou dans la majorité ».

« Tout le monde sait le mal que les Ben Omar ont fait à ce pays », a soupiré Mamadou, le cinquième auditeur. Juan Gomez promet de clarifier cette affaire et confirme, en fin d’émission, que Omar est bel et bien Ben Omar. Mamadou, lui, pense que le plus urgent est de verrouiller les institutions futures, afin d’éviter que les Ben Omar, demain, ne trouvent de nouvelles brèches dans lesquelles s’engouffrer.

Un confrère désabusé, cherchant à qualifier l’attitude de Ben Omar, a fini par lâcher le mot : «déchéance». C’est bien triste, mais ce ne doit pas être si loin de la réalité.

Etran Finatawa Los Angeles Part II

Kidal walls.avi



peterhth
February 28, 2010
Pics made in Kidal, Mali; Music by Tamikrest "Adagh"