lundi 8 mars 2010

Crise du Nord : Mahamadou Diagouraga, président du comité de suivi : ‘’ Les Algériens n’ont pas quitté l’Accord d’Alger ‘’


Le Républicain, 08/03/2010
Crise du Nord : Mahamadou Diagouraga, président du comité de suivi : ‘’ Les Algériens n’ont pas quitté l’Accord d’Alger ‘’
lundi 8 mars 2010

Le Mali a décoré les Algériens, membres du comité de suivi de l’Accord d’Alger, en fin de mission dans notre pays. La cérémonie, présidée par le général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, s’est déroulée, vendredi dernier, dans la salle de conférence du département. Après la rencontre, nous avons tendu notre micro à Mahamadou Diagouraga, président du comité de suivi de l’Accord d’Alger

Le Républicain Quel était l’objet de la cérémonie ?
Mahamadou Diagouraga : C’était une cérémonie organisée par le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales qui pilote l’Accord d’Alger. Cérémonie au cours de laquelle les membres de la mission algérienne qui étaient avec nous ont été décorés par le président de la République pour tous les efforts qu’ils ont déployés dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord depuis l’installation du Comité de suivi le 11 août 2006. Donc, ça fait plus de trois ans sept mois que la mission algérienne est avec nous. C’est à cette occasion qu’on a fait cette cérémonie. Et en même temps, pour informer les uns et les autres du sens du départ d’une partie de la mission algérienne. En fait, il ne s’agit pas d’un départ définitif des Algériens de l’Accord. Les Algériens n’ont pas quitté l’Accord d’Alger. Les trois parties ont tenu une réunion ici le 19 juillet 2009 pour évaluer l’accord. On avait estimé que le comité n’avait plus sa raison d’être à Kidal et dans la composition d’alors. Parce que, avant, on avait les parties : gouvernement, facilitation et alliance. Dans la partie alliance, il y avait beaucoup d’officiers. Maintenant qu’on a fait la paix et exécuté l’accord sur les points qu’on pouvait exécuter, à partir de Kidal, ces officiers doivent retourner dans leurs corps. Donc, on avait convenu de poser trois actes essentiels. De transférer le comité à Bamako, en l’allégeant. Au lieu de trois membres pour le comité, par partie et trois représentants pour le groupe technique de sécurité, trois représentants pour le groupe technique chargé du suivi des questions de développement, on mettra en place une structure légère. Donc, le 19 juillet, on a demandé au gouvernement de lancer le programme de réinsertion, de remettre en place les unités spéciales, parce qu’elles avaient été un peu disloquées, après les incidents qu’on a connus, suite à la mort du commandant Barka et ensuite d’assurer la deuxième phase du recrutement qui était prévu pour 2008 et qui avait été retardé. Le 25 juillet, les forces armées et de sécurité ont pris l’acte de reconstitution des unités spéciales. Le 27 juillet, le ministre, l’ambassadeur et nous même, nous sommes rendus à Kidal pour lancer officiellement le programme de réinsertion par la remise du chèque géant, pour la contribution du Mali. On vient aussi de parachever le recrutement de 220 éléments. On a terminé avec les points essentiels. Ce qu’il y a à faire maintenant, c’est que le directeur général de l’Adn, chargé des frais de réinsertion, continue à œuvrer, parce que c’est un programme qui est là pour cinq ans, pour la première phase. Pour la reconstitution des unités spéciales, c’est déjà fait, le commandant a été désigné, c’est le lieutenant colonel Ba Moussa. Du côté du gouvernement aussi, ils sont en train de travailler avec les Forces armées et de sécurité. Maintenant, les camps qui sont prévus pour les recevoir sont en réfection et en construction, les grandes actions sont en train d’être menées. Concernant le recrutement, ils sont déjà partis pour la formation dans les différents centres, Markala, Banancoro et Sénou. Quand l’alliance a écrit, le 21 janvier, pour dire que maintenant, on est beaucoup plus utile à Bamako, le ministre a demandé de fermer le comité tel qu’il existe à Kidal pour la fin du mois de février et de venir ouvrir la structure légère de suivi ici et on va commencer dès la semaine prochaine. L’équipe algérienne qui est là va rentrer et ils vont désigner leur représentant. Ils ont même dit aujourd’hui, au ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna Koné, qu’en attendant que leur représentant soit désigné, ils ont décidé de maintenir leur commandant, c’est-à-dire le chef de la mission de Kidal qui va travailler avec nous. Est-ce que c’est lui qu’ils vont confirmer, est-ce qu’ils vont désigner quelqu’un d’autre pour continuer le travail avec nous ? Peut-être qu’on le saura plus tard, mais ça veut dire que c’est le même groupe : l’alliance, qui est représentée par le porte-parole, le gouvernement, qui va désigner quelqu’un, est- ce que ce sera moi ou quelqu’un d’autre, je ne le sais pas encore. Et puis, il y a le facilitateur, le commandant qui va rester avec nous. On aura un secrétariat avec peut-être quelques cadres pour voir comment suivre les volets de façon efficace.

Le rappel de l’ambassadeur algérien n’a-t-il pas perturbé le comité ?Ça, c’est un dossier politique qui ne relève pas de nous. Le comité est une structure technique. On a une décision politique à faire appliquer : c’est l’Accord d’Alger. Nous avons été désignés comme techniciens. Je vous assure que ça n’a eu aucune incidence sur notre travail, de tous temps d’ailleurs. Même quand on a entendu parler de problèmes avec le gouvernement... Nous, nous sommes une équipe technique qui a toujours travaillé pour la mise en œuvre de l’accord.

Baba Dembélé

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