lundi 22 mars 2010

Le Niger a-t-il réellement un problème de textes ?


Le Niger a-t-il réellement un problème de textes ?
Politique
Samedi 20 Mars 2010 21:33


Depuis l’avènement de la démocratie au Niger nous avons assisté à 3 coup d’Etat militaires dont les conséquences néfastes sont connues de tous : arriérés de salaires endurés par les travailleurs, services sociaux de base abandonnés etc. En plus des coups d’Etat militaires, il faut ajouter le coup d’Etat civil perpétré par le Président Tandja Mamadou.
Le point commun à tous ces coups d’Etat, militaires comme civil, c’est que c’est la constitution qui est généralement ciblée. Elle est toujours accusée d’être mauvaise ou inadaptée, soit dans le fond soit dans la forme. Certes, des textes pareils subissent souvent des modifications, ils sont taillés sur mesure ou même confus. Toutefois, c’est la garnde majorité des Nigériens qui l’ont élaboré. Ainsi, du régime présidentiel au régime semi présidentiel, le peuple n’a été qu’une sorte de balle sur un terrain de football, évoluant au gré des mouvement des joueurs.

Il est évidemment très facile de jeter l’anathème sur le texte fondamental, qui du reste ne peut jamais et nulle part être parfait dans la mesure où tout ne peut être dit et écrit dans une constitution. Obligatoirement il doit y avoir des failles qui serviront de porte d’entrer à tous ceux qui visent à le remettre en cause. Il cherchera à détruire tout ce qui ne l’arrange pas. N’a-t-on pas coûtume de dire qu’une oeuvre humaine n’est jamais parfaite ?

Ce qui est arrivé dans notre pays et ce qui s’y passe ne peut être le fait d’une constitution mal faite mais bien le fait d’hommes de mauvaise foi, d’intellectuels malhonnetes. Sinon comment comprendre que seul le Niger soit entrain de changer de constitution comme on change de chemises ? Certains fournissent l’effort de construire tandis que d’autres se plaisent à détruire. Une constitution, aussi parfaite soit-elle, peut être amenagée, mais la changer n’est pas, à notre avis la solution. La démocratie que nous apprenons, ne veut pas dire destruction de l’idée de l’autre mais arranger ou amenager, ou même additionner. Dans tous les cas de figures on doit pouvoir proposer la sienne.

Le Niger, aujourd’hui, ne souffre pas de la mauvaise qualité de sa constitution mais le Niger est malade de ses fils. Des politiciens qui, au lieu de s’aimer dans la divergence, se haissent sur la base de la diversité. Le pays dispose d’intellectuels de mauvaise foi qui, sachant bien que le blanc c’est le blanc, préfèrent dire que le blanc est noir. Rien ne leur fait peur, malgré les intimidations, les menaces et les assassinats, ils arrivent toujours à leur fin et, entre temps « le pays va mal », pour paraphraser le musicien ivoirien Tiken Jah Fakoly. Que faire d’eux ? C’est la grande question que les nigériens se posent et auxquelles le CSRD doit repondre.

Dans tous les cas et, entre autres solutions, l’alternance doit être obligatoire et introduite dans la Constitution. Ainsi, tout candidat aux élections présidentielles battu au premier ou au second tour ne doit dépasser deux mandats à la tête de son parti politique ; idem pour le président de la République. Il faut qu’il y ait changement à la base. Il faut également empêcher aux politiciens de vivre sur le dos de l’Etat sans travailler. Une fois les élections finies,chacun doit rejoindre son travail initial pour lequel il a été formé.

Autre mal qu’il faille prendre à la racine, c’est la tendance des hommes politiques à recourir à des valeurs primaires notamment la région ou l’ethnie. Chacun d’entre eux se présente comme le représentant d’une région ou d’une ethnie, comme si l’ethnie ou la région prime sur le Niger ; comme si l’ethnocentrisme et le régionalisme n’étaient pas punis par la loi. Il est temps de cesser de tenir des réunions ou des propos divisionnistes, haineux et préjudiciables pour le tissus social.

Pour que ce pays avance, il faut que les choses bougent, il faut que l’on diagnostique les problèmes humains afin de leur trouver des solutions humaines dans la mesure où il se pose, aujourd’hui, plus de problèmes liés aux hommes que de problèmes de textes comme le prétendent certains.

Adamou Soumana

20 mars 2010
publié le 16 mars 2010
Source : Le Gardien

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