mercredi 24 mars 2010

La société des mines d’Azelik : Etat des lieux


Bulletin d’information du ROTAB PCQVP Niger N° 19 - Mars 2010 -24-03-10
La société des mines d’Azelik : Etat des lieux
mercredi 24 mars 2010

Mode de vie et réalités à la mine d’Azelik
Le gisement d’Azelik est le 1er gisement uranifère découvert au Niger. Mais son exploitation et sa gestion se font de manière très anarchique et archaïque, une gestion empirique à la chinoise. La gestion des ressources humaines était enterrée depuis l’arrivée de l’homme chinois sur le périmètre d’Azelik. Aucun respect de la convention collective interprofessionnelle, de la convention internationale et/ou nationale sur la santé et la sécurité des travailleurs ; même le respect de culte est bafoué. Tout d’abord sur le plan salarial, les cadres chinois sont classés M10 équivalent à peu prés un salaire de base brut 700.000 FCFA et des indemnités, primes et avantages liés au travail qui s’élèvent aussi à des centaines de mille, alors que les cadres Nigériens exerçant la même fonction, soit disant, sont classés M1. Cela correspond à peu prés un salaire de base y compris certaines indemnités pour un net à payer de moins de 170.000FCFA. Même un cuisinier ou bien un jardinier chinois touche plus qu’un cadre Nigérien (car possédant environ 600.000FCFA). Dans l’esprit des lois de la République du Niger par le biais de son code du travail, il est clairement énoncé au chapitre III. Salaire, à la section I-Détermination du salaire à son article 148 : ¨Dans les conditions prévues au présent chapitre, tout employeur est tenu d’assurer, pour un même travail ou un travail de valeur égale, l’égalité de rémunération entre les salariés, quels que soient, leur origine, sexe, leur âge, et leur statut¨ Pour ainsi dire, ici à Azelik, c’est la honte, la disgrâce, le déshonneur et l’humiliation pour les cadres Nigériens.

Bien qu’on détienne deux postes de responsabilité, (DGA/A et DRH) dans le partage des hautes fonctions à la direction générale, cela n’a servi en rien ! Peine perdue !!! C’est comme si les deux frères Nigériens perchés à la direction générale sont de connivence avec les chinois pour vilipender les biens du pays. Les cadres Nigériens, excepté les deux qui sont accrochés au mur chinois, sont logés à deux par chambrette de 5m sur 2.5m, avec un lit ordinaire en fer plus un matelas une place d’épaisseur de 5cm plus une couverture. Alors que les cadres chinois sont d’abord tous seuls dans leurs chambres climatisées, carrelées, connectées à l’internet, garnies de fournitures de chambre. Il ya deux cités au coeur de la mine : la Cité chinoise, ensuite à des km celle des noirs.

La Cité chinoise est à peu prés à 5km de l’usine de traitement, alors que la cité des noirs est située à moins de 3km de l’usine et est construite entre cette dernière et la cité chinoise. C’est dire donc que tout l’air chargé en poussière siliceuse et radioactive finit sa course au fond des chambrettes des noirs. Aucune considération de la rose des vents, c’est - àdire, aucune considération de la figure représentant les quatre points cardinaux et marquée des 32 directions du vent. Tous les noirs -cadres comme ouvriers- se soulagent à l’air libre au gré de la nature ! Oh Dieu, quel pêché les Nigériens ont-ils fait pour subir une telle humiliation, un tel châtiment ? Cela fait presque trois mois que les cadres nigériens sont sur le site de la SOMINA, mais rien d’accueillant ne leur a été réservé.

Pour se laver, il faut prendre un sceau d’eau auprès d’une citerne qui stationne de 13h moins à 15h moins, sinon il faut aller à des centaines de mètres pour prendre son sceau d’eau ! Et pire, les Nigériens se lavent dans des douches externes quasi ouverte de haut comme de bas, car eux les chinois se fichent de la morale, aucun respect de l’intimité et de la pudeur. Partout ce sont des attitudes obscènes des Chinois ! Sur le plan alimentaire, les attentes sont décevantes voire alarmantes. Les Nigériens mangent énormément très mal au prix de 25.000 FCFA chaque fin du mois. Quel cynisme anime ces individus là ? Quelle société minière ? Sur une moyenne de 10 assiettes, 8 sont laissées intactes, faute de saveur et du goût. L’eau de consommation pour les Nigériens est très dure ; avec une potabilité douteuse.

Aucun chinois ne prend cette eau.
Ils consomment tous de l’eau minérale (transportée de Niamey ou d’Agadez), et préféreraient prendre de l’eau distillée (déconseillée pour la consommation) que l’eau que les Nigériens consomment car on leur a interdit sa consommation par l’operateur minier (chinois) pour des raisons qu’on ignore. Et ce qui est marrant, quelque soit le Chinois, insignifiant soit il, les siens le défendent et disent qu’il est expert (on doute même de leur casier judiciaire), alors que les Nigériens jonchés à la direction générale de la SOMINA nous traitent de diable et de satan, de nuls et d’ignorants ; alors que les cadres Nigériens travaillant sur le site d’Azelik ont reçu leur formation professionnelle en Chine, sanctionnée à la fin par un résultat honorable parrainée par la Secrétaire générale du Partie communiste.

Congratulés par la communauté scientifique de l’University of South of China (l’Université hôte des cadres nigériens lors de leur formation en Chine), ovationnés par le corps professoral de ladite université, les cadres nigériens ont été portés à l’ordre du mérite intellectuel et professionnel. Mais tout ce mérite n’a servi à rien sous un toit corrompu ! Notre mérite nous attire l’estime des honnêtes hommes et notre étoile celle du public ; jusqu’à M. Djatti Oumarou, l’incontestable (car neveu du Président TANJA) oser ainsi dire : Qu’est ce que les lois nigériennes nous ont apporté, il y a 50 ans ? Il est temps qu’on change de mentalité. Ces propos font suite à un différend entre les cadres Nigériens et les Chinois. Le lundi 11 Janvier 2010, les cadres Nigériens Hydrométallurgistes étaient acheminés sur le site d’AZELIK.

Heureux de regagner leur poste de travail, ces derniers furent conduit sur le chantier pour faire exercice de leur fonction ; mais a leur grande surprise, le travail qu’ils pensaient faire fit détourner de son sens. Pensant être à l’usine de traitement d’uranium, les Chinois leur font tendre des digues et des pelles pour déterrer des tuyaux. Aussitôt les cadres nigériens répliquèrent et dirent non ! Qu’ils ne sont pas engagés à la SOMINA en tant que ouvriers mais en tant que cadres. Et les Chinois ont fait appel au Directeur général adjoint M. Oumarou Djatti, et M. Amadou Sani, Directeur de ressources humaines, pour qu’ils puissent manoeuvrer leur compatriotes à plus de dévotion et de soumissions à l’homme chinois.

Les Nigériens n’ont pas entendu avec la bonne oreille le discours fallacieux des deux Nigériens perchés au sommet de la SOMINA, et ont fait quatre jours de cessation de travaux forcés. Et c’est suite à ça que M. Oumarou Djatti vociférait ces paroles ci-dessus. Suite à ce grief, les Chinois ont demandé une lettre d’explication, visant une seule personne et qui de surcroit est délégué des cadres hydrométallurgistes.


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La lettre est libellée comme suit : ‘

AZELIK, LE 02 FÉVRIER 2010

A MONSIEUR LE DIRECTEUR DE L’USINE HYDROMÉTALLURGIE OBJET : FAITS ET EXPLICATIONS..


Suite à la lettre qui m’a été adressée le 18 janvier 2010 et m’est parvenue que le 02 février 2010 à 08H 30 minutes faisant l’objet de mon inculpation sur le refus d’obéir aux ordres de la hiérarchie et entraînant ainsi mes camarades à un mouvement suscitant la suspension du programme de formation et d’encadrement pendant plus de 48h ?Je m’inscris en faux par rapport à cette allégation en tant que personne prise individuellement comme fait cas la lettre, et m’assume en tant que délégué des hydrométallurgistes à cela par rapport aux faits qui l’ont engendré comme suit : Effectivement, le lundi 11 janvier 2010 était le premier jour de notre arrivée à l’usine pilote où à la veille on n’était ni informé sur le programme, ni sur un éventuel genre de travail sur le lieu...

De bonne heure, habillés en tenues de travail, très content et pressés d’aller sur le lieu, nous nous plaçâmes sur le point d’arrêt des voitures pour nous acheminer. Ainsi, à notre arrivée, nous restâmes dans le laboratoire attendant le restant des camarades et l’interprète. Dès qu’on est tous arrivé, nous nous empressâmes avec une grande joie de nous diriger vers le concasseur et y apercevions le mode de lixiviation en tas de l’autre côté et retournions encore vers l’interprète. Soudain, il est appelé par un expert qui supervisait des manoeuvres à un travail de creusage. L’expert fit partir ses manoeuvres et dit à l’interprète de nous faire venir. Avec gaieté, nous nous dirigeâmes vers l’interprète et celui-ci nous attribua cette tâche de creusage en ces termes ? Voilà !

Vous allez creuser ici pendant deux (2) mois sur ce terrain sur 50 cm de large et 60 cm de profondeur jusqu’à la nouvelle usine pour servir de canalisation du jus imprégné. C’est ainsi que nous allons vous occuper comme il n’y pas d’autres travaux !? Quelle déception dans notre rang pour cette tâche inopinée ! Des techniciens transformés en manoeuvres pendant deux mois imagine- t-on ? Que de la consternation et la désolation ! Ensuite, chacun des camarades a exprimé son incompétence et incapacité physique pour ce boulot qui va durer deux mois. Alors, en tant que leur délégué, j’ai pris la parole pour dire à l’interprète que ? nous ne sommes pas disposés pour cette tâche ?, loin de dire que nous ne travaillons pas. Immédiatement, il rougit et nous vociféra ces paroles ?

Vous êtes égoïstes ! Vous ne voulez pas travailler, c’est pourquoi votre pays n’est pas développé ! Vous vous surestimez ! On est resté longtemps en train de vous payer le salaire sans que vous ne travailliez. Je suis votre chef, il faut m’obéir dans le cas contraire allez-y là bas !? Frustrés par ces propos, nous nous dirigeâmes tous vers le laboratoire et directement l’interprète fait appel au directeur de l’usine sur l’appareil de l’expert ; et celui-ci sans tarder se présenta devant nous. Sans demander notre version sur l’incident de notre abstention pour ce travail ; où la logique voudrait avant de trancher entre deux protagonistes il faudrait d’abord les écouter, notre directeur n’a pas emprunté cette voie. Il se jeta sur nous avec des cris sur un grand ton qui alerta tous les autres travailleurs qui sortirent nous regarder pendant qu’il tenait ces paroles : ?

Qu’est-ce que vous connaissez !, vous n’êtes bons que pour ce travail de creusage, sinon allez manipuler les machines les voici !? Il tire plaisir à nous traduire les propos du directeur à maintes reprises notre cher interprète. Quelle humiliation subissons nous aujourd’hui nous interrogeons nous ? Enfin, notre directeur nous autorisa de rentrer à la maison et nous annonça la tenue d’une réunion ce soir à 15h00. A 15h 00, nous étions tous présents à ladite réunion avec le Directeur Général Adjoint de la Production (DGA/P), le directeur de l’usine, l’interprète et les représentants de la Direction des Ressources Humaines (DRH). La réunion fut ouverte avec l’intervention du DGA/P en nous disant : ?vous avez la parole ?. Ainsi, dans son intervention, le délégué d’abord a décrit les faits comme ci-dessus énumérés.

Après les autres camarades ont intervenu pour mettre l’accent sur notre bon caractère et exemplarité à mener des travaux de nettoyage et de dockers pour ne citer que cela dés notre arrivée. A son tour, le DGA/P dans une longue intervention, nous a prodigué de sages conseils, des exemples de la vie des agents dans des entreprises différentes tout en reconnaissant à son passage que la tâche qui nous est imposée ne relève pas de notre formation, ni de nos attentes. Néanmoins, il affirma que Après cela, des coupures sur salaires des cadres nigériens ont été faites pour refus aux travaux forcés (creusage à la main, lavage des salles et chambres des Chinois, transport des matériels pour ne citer que cela). Voila comment les Nigériens vivent ici à la SOMINA S.A Et en violation des lois et règlement du pays qui prévoient 70 % des Nigériens contre 30 % d’étrangers, ici à la SOMINA c’est d’une manière flagrante le contraire.

Sur un poste par ceci est pour nous tester et nous mettre plus en confiance. Cette intervention amena l’accalmie et la sérénité dans la salle. Ainsi, il quitta sous nos acclamations et remerciements. Apres son départ, le directeur de l’usine dirigea la réunion. Dans son intervention, il ne répétait et n’interprétait que les mêmes propos du DGA/P et conclut son discours en ces termes : ?Est-ce que vous allez travailler demain ?? Et nous répondîmes : ?Oui mais un travail relevant de notre compétence ?, par conséquent pas cette tâche de creusage. Ainsi, il mit fin à la réunion en ces termes : ?Les formations sont aussi suspendues jusqu’à l’arrivée de votre DRH et votre Directeur Général Adjoint de l’Administration (DGA/A) Djatti. ? En conséquence, je prends à témoin tous les 14 t e c h n i c i e n s hydrométallurgistes par rapport à ces faits. En outre, nous suggérons à notre direction, pour une éventuelle convocation ou interpellation d’un travailleur, d’attendre la pause pour la faire pour permettre la continuité du travail avec plus d’ardeur. Veuillez agréer, Monsieur Le Directeur, l’expression de ma très haute considération.

Ampliations : DGA/A…...1 DGA/P…...1 DRH……...1 Le délégué des techniciens d’hydrométallurgie : M. Kassoum Yahaya Mle 120211

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