mercredi 12 février 2014

A la une: combats et enlèvements au Nord Mali

A la Une : combats et enlèvements au Nord Mali
L’enlèvement de cinq Maliens hier, entre Kidal et Gao, membres d’ONG, notamment du Comité international de la Croix Rouge, cet enlèvement a été revendiqué par le Mujao cette nuit. Le groupe djihadiste refait donc parler de lui. C’est également lui qui serait le responsable du massacre d’une trentaine de Touaregs en fin de semaine dernière à Tamkoutat, dans la région de Gao. C’est du moins ce qu’assure la presse de Bamako. D’après Le Républicain, notamment, ce sont des Peuls, enrôlés au sein du Mujao, qui ont commis ce massacre. « D’où cette question, affirme le journal : l’enrôlement des Peuls dans le Mujao participe t-il plus d’une volonté d’auto-justice que d’endoctrinement salafiste ? » Le Républicain rappelle en effet que les conflits sont récurrents entre Peuls et Touaregs dans la région, surtout à propos du bétail.
En tout cas, la colère gronde au sein de la communauté touareg… « Nos parents ont été tués froidement, au moins 30 sont morts », s’indigne Assarid Ag Imbarcaouane, ancien député de cette même région de Gao, interrogé par Le Nouvel Horizon. « Des Peuls armés, dont certains circulaient à moto, ont tué au moins 30 civils touareg pour se venger de l’enlèvement d’un des leurs », affirme de son côté Oumar Maïga, un élu de la région de Gao, toujours cité par le même journal.
De leur côté, « les forces de sécurité maliennes ont mis le grappin sur plusieurs suspects », poursuit Le Nouvel Horizon. Mais « ces arrestations n’ont pas empêché les touaregs d’organiser une expédition punitive contre les Peuls. Ainsi, des combattants touaregs, soutenus par des civils, et qui étaient partis en contre-attaque dès jeudi soir dernier, ont déclenché des combats contre des Peuls, le lendemain, non loin de la frontière nigérienne. Ces combats auraient fait au moins trois morts. (…) Un cycle de vendetta est à craindre dans cette poudrière des régions du nord, conclut Le Nouvel Horizon. Il est donc urgent que la justice et l’autorité de l’État se mettent rapidement en branle pour conjurer tous les démons. »
Versions divergentes
Le site d’information Malijet pour sa part cite un cadre de l’administration à Ansongo, au sud de Gao, non loin de la frontière nigérienne : il décrit une « situation explosive. « Ce n’est ni du terrorisme, ni du banditisme, affirme-t-il. C’est bel et bien un règlement de compte entre Peuls et Touaregs et si on n’y prend pas garde, les deux communautés vont s’exterminer d’ici la fin de la semaine ». Qu’est-ce qui est à l’origine du conflit ? Pour notre interlocuteur, poursuit Malijetles Peuls se plaignent du vol de leur bétail de la part de ces Touaregs. »
Autre version, pour L’Indépendant : « les Peuls armés qui ont tué jeudi dernier une trentaine de Touaregs l’ont fait en représailles à l’enlèvement par ces derniers d’un de leurs proches. (…) Après la mort de ces civils issus de la communauté Imghad, une communauté dont sont issus le Général Gamou et plusieurs autres officiers Touaregs restés fidèles à l’Etat malien, l’armée malienne a procédé à l’arrestation de plusieurs suspects, poursuit L’Indépendant, dont certains sont supposés proches du MUJAO. (…) Les affrontements violents entre Touaregs et Peuls de cette partie de la région de Gao durent depuis plusieurs années, relève encore le journal malien, mais c’est la première fois qu’ils prennent une telle ampleur dramatique. »
Difficile donc de démêler le vrai du faux dans cette histoire. Le Mujao est-il vraiment à l’origine du massacre de Tamkoutat jeudi dernier ? Il ne l’a, en tout cas, pas revendiqué, contrairement à l’enlèvement des humanitaires maliens.

Aucun commentaire: