jeudi 5 mai 2011

Instrumentaliser l’idée de Démocratie pour empêcher le débat sur la question Touarègue

source:kidal info

Aucune phraséologie sur la Démocratie ne peut tromper sur la nature réelle du système politique malien, Car avant de se poser la question de la Démocratie, il faut d’abord résoudre celle du projet national et de la volonté des différentes communautés maliennes à construire, dans leur diversité, un État dans lequel elles pourront toutes se reconnaître. Aujourd’hui, on en est très loin. Tant que les élites ne sont pas sorties de l’hypocrisie actuelle, rien de durable ne pourra être construit. Trop de Maliens, y compris parmi la classe politique, n’acceptent pas les Touaregs comme des concitoyens ordinaires. Et ce sentiment est entretenu par la politique de l’État qui voit cette communauté uniquement comme une menace perpétuelle. Comme si certains Maliens ont du mal à croire en l’unité de leur pays et en leur capacité à le construire ensemble. Comment expliquer autrement l’alignement systématique de toute la classe politique malienne sur les méthodes du gouvernement même quand celui-ci monte les communautés les unes contres les autres et envoie son armée et ses milices massacrer des populations civiles. Ni les patriotes, ni les démocrates maliens n’arrivent à dépasser leur propre ethnocentrisme et à considérer les Touaregs comme ils auraient voulu que leurs propres communautés soient considérées.

L’État malien a montré son incapacité à imaginer des solutions politiques sérieuses pour régler définitivement le conflit qui l’oppose à la communauté touarègue. Mais a-t–il seulement la volonté de le faire ? Ceux qui estiment que les rébellions n’ont aucune raison d’être n’ont, à ma connaissance, rien proposé pour régler les problèmes qui sont posés. Attiser la haine entre les communautés et utiliser les moyens de l’État contre ses propres citoyens, à cause de leur appartenance ethnique, constituent des forfaits qui vont à l’encontre des intérêts d’un Mali unique et démocratique.

Le Pacte national et les accords d’Alger auraient pu servir de base à une large réconciliation entre l’État malien et sa communauté touarègue. Mais ces différents accords n’ont, à l’évidence, jamais été pris au sérieux par les autorités maliennes. Pour elles, le seul objectif a toujours été de désarmer les combattants touaregs. Or dans ce genre de conflit le désarmement, s’il devait se faire, n’intervient que quand les raisons du conflit ont disparu ou que la confiance est suffisamment revenue pour garantir l’application de ce qui a fait l’objet d’accords.

Que les dirigeants maliens ne s’y trompent pas. La lutte du peuple Touareg pour ses droits et ses intérêts ne dépend pas d’une personne ou d’un groupe d’individus. Le désarmement d’un groupe ou son « intégration » n’empêcheront jamais la poursuite de cette lutte tant que les injustices actuelles perdurent. S’il y a une chose qui fait l’unanimité, c’est bien la conscience qu’ont tous les Touaregs de cette injustice et de leur détermination à la combattre par les moyens qui s’imposent à eux.
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04-05-2011, 14h32

Le contexte géopolitique a évolué et la Condition des Touarègues doit évoluée

contexte géopolitique actuel dans la région sahélo-saharienne fait que les choses sont susceptibles d’évoluer plus rapidement qu’on ne pourrait l’imaginer. Ce qui paraissait impensable hier deviendra possible demain. Les enjeux en présence font que rien n’est immuable, et que seuls les intérêts de ceux qui décident commandent l’évolution des choses. Les petites manipulations d’ATT et sa gestion ethnique d’une question qui intéresse de plus en plus de monde risquent finalement de se retourner contre lui et de profiter à ceux qu’il traite aujourd’hui comme des ennemis. Les acteurs intéressés par cette région du monde commencent à reconnaître le rôle déterminant des Touaregs pour en assurer la sécurité et la stabilité.

Les rivalités et les rancœurs sont compréhensibles, les divisions sont injustifiables au regard de la situation actuelle et des enjeux auxquels fait face le peuple touareg
Les responsables touaregs qui sont tentés par les démons de la division font preuve de naïveté et manquent manifestement de discernement sur la réalité de leur pays et des affaires du monde. Autrement, ils auraient compris qu’ils renforcent les ennemis de leur peuple. C’est-à-dire ceux qui ne veulent pas des Touaregs comme citoyens et qui continuent à perpétuer la domination de certaines communautés sur d’autres.

Les officiers et responsables politiques touaregs qui sont encore dominés par des sentiments compréhensibles liés aux vicissitudes du passé doivent se ressaisir et garder leur lucidité sur la marche politique de l’Histoire. Nous avons vu par le passé que, quand l’État s’en prend aux Touaregs, il ne fait jamais la différence entre les tribus. Les auxiliaires du système ont souvent connu le même sort que ceux qui sont taxés d’ennemis par les tenants du pouvoir. L’Histoire récente est riche d’enseignements en la matière.

Dans l’Histoire des peuples, ceux qui jouent contre leurs « groupes naturels » finissent toujours par être marginalisés, voire éliminés, y compris par ceux qui les ont utilisés. Le manipulateur a rarement de la considération pour celui qui se prête à ce jeu !!! Aucun fondement juridique ou politique ne justifie que des Touaregs acceptent de combattre leurs frères pour préserver un système qui les a toujours marginalisés et massacrés sans discernement !!!
En envoyant des Touaregs combattre d’autres Touaregs, le Mali reconnaît son incapacité à sécuriser et administrer l’Azawad. Il appartiendra demain aux Touaregs qui se combattent aujourd’hui d’élaborer ensemble la stratégie de survie qui leur permettra d’être identifiés comme des acteurs crédibles et capables d’assumer de manière libre leurs responsabilités historiques envers leur peuple.

Pour rappel : l’État malien a massacré au cours des années 90 plus de 10 000 Touaregs et Maures sur le million que compte le pays. C’est comme s’il massacrait 100 000 Maliens toutes ethnies confondues. Ou que l’État français massacrait 600 000 de ses citoyens !!!!!
Tiré d'un article de Atiyoub de Temous

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