mardi 3 mai 2011

La Turquie lâche Kadhafi



Le colonel Mouammar Kadhafi, lors d'une apparition à la télévision libyenne samedi.
Photo: AFP/Télévision libyenne
Le colonel Mouammar Kadhafi, lors d'une apparition à la télévision libyenne samedi.

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan somme le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi de quitter « immédiatement » le pouvoir afin que les souffrances du peuple libyen puissent cesser.
« Nous souhaitons que le leader libyen quitte la Libye et cède le pouvoir immédiatement, pour lui et pour l'avenir de son pays, afin de ne plus provoquer davantage d'effusion de sang, de larmes et de destruction », a dit M. Erdogan devant la presse.
Il s'agit d'une volte-face pour Ankara, qui avait jusqu'ici tenté d'agir comme médiateur entre le clan du colonel Kadhafi et le Conseil national de transition libyen (CNT), qui tient le rôle de gouvernement de transition des insurgés.
« Nos initiatives n'ont malheureusement pas été prises en compte par l'administration de Tripoli. [...] Kadhafi, au lieu d'écouter nos conseils en faveur d'un arrêt de l'effusion de sang, a choisi l'oppression, la souffrance et les attaques contre son propre peuple », a soutenu le chef du gouvernement turc.
La Libye n'appartient pas à une personne ou à une famille, elle appartient aux Libyens.
— Recep Tayyip Erdogan
La Turquie, seul pays musulman membre de l'OTAN, s'est montrée réticente face à une intervention de l'alliance militaire en Libye, mais a finalement décidé de s'y joindre en engageant des forces navales en mer Méditerranée.
La déclaration du premier ministre est faite deux jours avant que les membres du groupe de contact ne se réunissent une fois de plus pour discuter de la direction des opérations en cours en Libye. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, participera à cette rencontre, qui aura lieu à Rome, en Italie.
La Turquie a annoncé lundi la fermeture de son ambassade à Tripoli, en raison de troubles survenus dimanche. La représentation d'Ankara à Benghazi, berceau de l'opposition libyenne, reste par contre ouverte.
Des compagnies turques ont d'importants investissements en Libye. Ils y participaient encore récemment à la construction d'hôpitaux, de centres commerciaux et d'hôtels de luxe. D'autres investissements importants dans les infrastructures du pays étaient prévus.
Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Associated Press

Aucun commentaire: