jeudi 1 avril 2010

Les grands silences des constitutions nigériennes : après le Rwanda, le Niger doit opter pour le bilinguisme!

Les grands silences des constitutions nigériennes : après le Rwanda, le Niger doit opter pour le bilinguisme!

Politique
Lundi 29 Mars 2010 15:46


Il y a des moments où la sagesse nous recommande de réfléchir sur ce qui constitue un frein au développement des pays africains. 50 ans après les indépendances, le continent reste à la traîne, un pays comme le Niger n’est pas encore capable de fabriquer une aiguille, tout, presque tout est importé d’Europe.
Pourtant l’alerte a été donnée par René Dumont en 1962 dans son célèbre livre « L’Afrique noire est mal partie » : après la décolonisation ; les tentatives d’installer en Afrique des républiques populaires et socialistes gouvernées par des partis uniques, ne pouvaient que se révéler toutes désastreuses. Il a mis en garde autant l’Afrique que l’Occident que ce qui attendait l’Afrique était soit la famine soit l’état de mendiant de l’aide internationale.
Ce constat qui est d’actualité nous permet de jeter un regard fâcheux sur les différentes constitutions dans lesquelles le Niger a été confiné par les précédents régimes. Elles faisaient toutes du Français la langue officielle alors même l’OIF ; l’Organisation Internationale de la Francophonie continue de tirer sur la sonnette d’alarme, cette langue qui se place en 9ème position dans le monde est en perte de vitesse.
Il est temps pensons-nous, à la veille de la mise en place du conseil consultatif que les nigériens posent le débat et tirent les conséquences afin d’adopter une seconde langue officielle « l’anglais » en l occurrence si nous voulons atteindre le développement dans un délai raisonnable à l’image par exemple du Rwanda qui a récemment pris cette action courageuse du bilinguisme afin d’améliorer les conditions de développement du pays.
Les raisons qui militent en faveur de cette option nous paraissent limpides : la langue française se révèle être insuffisante comme véhicule de la réflexion scientifique et des actions de développement face à l’anglais qui est devenu un instrument incontournable de travail. Le Niger étant un pays sous développé, l’enseignement de cette langue dans tout le système éducatif permettra à un grand nombre de nos concitoyens (élèves, étudiants, fonctionnaires, dirigeants.) d’accéder à la connaissance scientifique et technologique qui est la plus développée en anglais. Rares sont les membres du gouvernement français qui ne parlent pas d’ailleurs anglais !
A l’image du Rwanda qui se développe à un rythme inespéré et qui a profité de ses pays voisins anglophones pour mettre en oeuvre le bilinguisme, le Niger peut facilement atteindre ses objectifs avec le Nigeria ou même le Ghana qui pourraient nous fournir des enseignants. Le pays doit aussi encourager les étudiants à poursuivre leurs études dans les pays anglophones.
Contrairement au Ghana, au Nigeria, ou l’Afrique du sud qui développent les unités de productions, les pays francophones eux, épuisent leur énergie dans les débats stériles.
La langue anglaise est caractérisée par un pragmatisme qui favorise la création des usines de fabrication ne serait ce que des objets de premières utilités. L’exportation des produits de premières nécessité à coût de plusieurs milliards de francs contribue en grande partie aussi à notre sous développement et accentue notre pauvreté.
Il est temps de corriger les insuffisances de notre constitution, il serait pertinent que cette réflexion s’impose dans le cadre de l’élaboration de la nouvelle constitution qui doit faire obligation aux prochains pouvoirs publics d’enclencher le bilinguisme et qu’un délai soit fixé au futur gouvernement pour démarrer le processus.



Chékaraou
29 mars 2010
publié le 29 mars 2010
Source : Canard D

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