mercredi 14 avril 2010

Après l’installation du Conseil Consultatif National et celle prochaine de la Commission des Textes fondamentaux: Le CSRD opte pour une transition de 12 mois

Après l’installation du Conseil Consultatif National et celle prochaine de la Commission des Textes fondamentaux: Le CSRD opte pour une transition de 12 mois

Écrit par A.I. (Le Canard déchaîné N° 423 du 13 Avril 2010)
Mardi, 13 Avril 2010 01:59

Le Président du CSRD, Chef de l’Etat, le Chef d’Escadron Djibo SALOU a donc convoqué la session du Conseil Consultatif National (CCN) pour le lundi 12 Avril 2010. Quant à l’installation de la Commission des Textes Fondamentaux, elle interviendra le mardi 20 avril prochain. A partir de cette date, les membres de cette commission ont quarante cinq (45) jours pour déposer les résultats de leurs travaux. En prenant en compte certains paramètres, le CSRD opte pour douze (12) mois de transition s’obligeant à une difficile gymnastique entre les attentes du peuple, le jeu des politiciens et les clins d’oeils pleins de sens de la communauté internationale.
En perpétrant leur coup d’état le 18 février dernier, personne ne se faisait d’illusion sur les réelles intentions de la junte dirigée par le Chef d’Escadron Djibo Salou. Après les premières heures d’allégresse arrachée par le transport de la libération, la réalité du pouvoir a repris le dessus faisant réfléchir plus d’un sur la durée de la transition. Pour la junte au pouvoir, il faut jouer à la stratégie, ne rien précipiter. C’est pourquoi ils ont claironné que cette durée sera déterminée par le Conseil Consultatif National. Mais dans la foulée, ils créent d’autres organes telle que la Commission des Textes Fondamentaux (CTF) assortie d’un calendrier de travail indépendant des propositions du CCN sur l’agenda de la transition. Or, ces travaux de la CTF seront soumis à l’avis du CCN avant de remonter au gouvernement puis au Secrétariat Permanent du CSRD. A chaque étape, on grignotera un peu de temps sur la durée de la transition. En y ajoutant la campagne référendaire et le référendum qui tiendront compte de la saison agricole pour se tenir, l’on est parti pour le mois de novembre. Il faut ensuite promulguer la Loi fondamentale et les autres textes dans les meilleurs des cas en décembre 2010. Puis, il faut mettre en oeuvre le calendrier électoral qui pourrait s’étaler sur trois mois au minimum c’est-à-dire en mars 2011. Le Président élu sera investi en avril de la même année.
Si vous retenez que nous n’avons pas abordé les autres aspects de la mission du CSRD à la tête de notre pays, étant donné que l’assainissement de la situation politique et économique doit être conduit concomitamment, vous comprenez la mise du CSRD sur 12 mois de transition. Mais le contexte national et international a beaucoup évolué. Les coups d’état et les régimes militaires ne sont plus à la mode au temps des Eyadéma, Kérékou, Moussa Traoré, Kadhafi, Kountché et autres Déby, Sankara ou Blaise Compaoré. La modernité, fortement influencée par la mondialisation et l’aspiration du genre humain à la démocratie, aux droits de l’Homme et à l’égalité impose, désormais, aux putschistes des institutions et des règles de jeu desquelles nul ne peut sortir sans s’exposer à l’éventualité d’un renversement et des sanctions. Cette logique d’un pouvoir putschiste aux commandes de l’Etat pour longtemps n’est pas du goût des Nigériens et de la communauté internationale.
Les premiers sont acquis à l’idée d’une transition de neuf (9) mois et les seconds pour une transition de courte durée. Parmi ces derniers, les Etats-Unis d’Amérique et le Canada ont été on ne peut plus clairs. ‘’ Nous encourageons vivement la tenue d’élections transparentes, libres et honnêtes au cours de cette année…’’ ont-ils indiqué dans un projet de déclaration conjointe concernant la situation au Niger. Quant aux émissaires de certaines institutions venues à l’installation officielle du Conseil Consultatif National, ils ne cachent pas leur désir de voir la transition s’achever après une courte durée. M. Albert Tevoedjre l’Envoyé spécial de l’Union africaine a dit que l’Union africaine sera soulagée de constater que les actes positifs posés augurent d’une transition aussi brève que possible et M. Jean de Dieu Somda, Vice président de la Commission de la CEDEAO a souligné que la CEDEAO sera aux côtés du peuple Nigérien (…) et du gouvernement pour les accompagner et les aider à retrouver le plus rapidement possible une situation qui permette au Niger de renouer d’avec la démocratie d’il y a 10 ans qui avait fait l’admiration de tout le continent.

L’un dans l’autre, on peut dire que entre les 12 mois du CSRD, les neuf (9) mois des Nigériens et les ‘’ brève’’ et autre ‘’rapidement’’ de la communauté internationale, l’écart n’est pas grand et qu’il n’y a pas de quoi en faire une omelette. Le CCN ayant été appelé par le Président du CSRD, Chef de l’Etat à « avoir constamment à l’esprit que dans cette oeuvre, les échanges utiles sont ceux qui apaisent et qui font la promotion de la réconciliation », il faut bien être indulgent pour ne pas voir dans les Nigériens des êtres surhumains.

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