Aurore : Albosta (Baba Hamdi) assassiné à Anéfis
Aurore, 03/03/2010
Un notable arabe très célèbre par ses avoirs a trouvé la mort à Anéfis (Cercle de Kidal), sa localité de résidence, à la suite d’une expédition punitive ciblée que plusieurs sources attribuent aux Kountas. Sa liquidation dégage du coup les relents d’un règlement de compte qui risque d’attiser les tensions et clivages intercommunautaires pressentis depuis l’enlèvement du chef spirituel le plus respectable de la zone.
Plus connu sous le sobriquet d’Albosta, Baba Hamdi, un des habitants les plus en vue d’Anéfis, a été froidement descendu samedi soir en plein centre de sa localité de résidence. De sources concordantes, la victime a été surprise en conversation avec des proches par une rafale à la mitraillette dont il était la cible depuis un véhicule 4X4 de passage dans les environs.
Les assaillants n’ont pas été officiellement identifiés mais toutes les sources convergent vers un assassinat qui porte l’empreinte des Kountas, une communauté avec laquelle les Arabes ont connu des échauffourées encore fraîches dans les mémoires. En effet, l’événement est survenu dans la foulée d’une récente opération d’enlèvement du chef spirituel Baba Ould Sidi El Moctar, un épisode qui pouvait difficilement rester sans réplique, pour qui connaît la nature des rapports entre les deux communautés.
On se souvient, en effet, que le patriarche Kounta, il y a un mois environ, était la cible d’enlèvement intervenu dans le sillage d’affrontements entre bandes arabes et kountas sur fond de bataille d’influence sur les trafics illicites dans le septentrion malien. La tête du patriarche avait en son temps été mise à prix par la partie arabe pour une cargaison de drogue retenue par les Kountas faute de paiement de droits de passage par leurs propriétaires.
Finalement dénoué au bout de moult tractations et négociations, le cas Baba Ould Sidi El Moctar est visiblement demeuré en travers de la gorge à la communauté Kounta qui, à en croire plusieurs sources, tient Albosta pour responsable de l’enlèvement de leur chef spirituel pour avoir servi de guide à ses ravisseurs. L’argument, selon les mêmes sources, est d’autant moins solide qu’un ravisseur n’avait pas besoin de guide pour atteindre une cible aussi populaire comme Ould Sidi El Moctar. Tous s’accordent donc à considérer le forfait du samedi soir comme une sanglante réplique à l’enlèvement du chef spirituel, laquelle pourrait porter les germes d’un cycle interminable de vendetta intercommunautaire.
A. Keïta
TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
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