L'indicateur Renouveau, 03/03/2010
Pour la libération des otages italiens : Berlusconi sollicite ATT
L’ultimatum lancé par la branche d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) aux gouvernements italien et mauritanien pour la libération de ses membres détenus à Nouakchott en échange de l’élargissement des otages Sergio Cicala et Philomène Kabora, s’est expiré avant-hier lundi 1er mars. Face à l’intransigeance du gouvernement mauritanien à ne pas négocier avec les terroristes, la vie de ces otages italiens passe encore par la miséricorde du président malien, Amadou Toumani Touré, dont les négociateurs seraient en bonne voie pour épargner de ces deux otages le sort criminel qui a été réservé à l’Anglais, Edwin Dyer.
L’italien Sergio Cicala, avait été enlevé le 18 décembre 2009 avec son épouse Philomène Kaboré, d’origine Burkinabé à la frontière mauritanienne, au moment où les deux se rendaient au pays des hommes intègres. Pour la relaxe de ces deux otages, Al Qaïda au Maghreb Islamique avait accordé 25 jours, à compter du 4 février dernier, à l’Italie pour faire libérer ses membres détenus en Mauritanie. L’ultimatum s’est expiré avant-hier 1er mars sans que les deux otages n’aient recouvré leur liberté. Cela est dû au fait que le gouvernement mauritanien écarte toute possibilité de se plier aux exigences de cette organisation terroriste pour libérer ses membres.
Après avoir rappelé son ambassadeur au Mali pour consultation suite à la relaxe des 4 terroristes d’AQMI en contrepartie de la libération du Français Pierre Camatte, Nouakchott n’entend pas prêter une oreille attentive à cette organisation criminelle, quand bien même elle ait fait lancer un message par les deux otages, appelant leur pays, l’Italie, à se plier aux exigences d’AQMI pour que leurs vies soient sauvées. Nouakchott se barricade derrière l’argument du respect des résolutions pertinentes et contraignantes du conseil de sécurité des Nations unies et les engagements bilatéraux, régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme.
Par cette fermeté, l'ex-général putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz, qui cherche désespérément à réaffirmer son autorité sur son vaste territoire, veut redorer son blason auprès des puissances occidentales comme la Grande-Bretagne, les Etats-Unis d’Amérique, qui ont eu à critiquer (en sourdine) le fait que sous la pression de Sarkozy, le Mali ait cédé au chantage d’Al Qaïda en libérant les 4 terroristes emprisonnés depuis avril 2009.
Du coup, la vie du couple italien est mise en grand danger. C’est vrai que lesdits otages sont toujours en vie jusque-là, mais, si rien n’est fait, ils peuvent connaître le même sort que l’Anglais Edwin Dyer, exécuté par la même organisation en 2009 suite au refus de son pays à libérer les membres d’Al Qaïda détenus dans ses geôles.
Selon nos sources, le gouvernement italien, qui se retrouve dans le même embarras que la France (libérer coûte que coûte son citoyen en combattant même le péché de céder au chantage des terroristes) a décidé de solliciter le président malien Amadou Toumani Touré, afin de parvenir à contourner l’exigence d’Al Qaïda, qui est la libération de ses détenus en Mauritanie. Au lieu que cela soit un échange de prisonniers, le pays de Silvio Berlusconi entend négocier autrement avec les terroristes. Ce qui n’exclura pas le versement d’une rançon.
En tout cas, les émissaires d’ATT seraient déjà à pied d’œuvre auprès de l’organisation terroriste qui se trouve avec les otages dans le grand désert de notre pays.
ATT l’a dit lors du récent sommet des chefs d’Etats de l’UEMOA : « Je suis confiant quant à la libération de l’ensemble des otages européens détenus par Al Qaïda au Mali ». Cette petite phrase avait fait un baume au cœur de l’Italie et de l’Espagne, lesquelles ont toujours leurs ressortissants dans les liens d’AQMI. Si la France, depuis le jeudi 25 février, se réjouit de la libération de ce que beaucoup qualifient de péché, de son citoyen Pierre Camatte, Italiens et Espagnols doivent encore patienter et compter surtout maintenant sur les qualités de facilitateur du président malien dans la libération d’otages. ATT conscient de cette lourde responsabilité aurait commis des émissaires attitrés pour la cause. On attend que l’ex-rebelle, Iyad Agaly, qui a toujours été sollicité pour ces genres de transactions, fasse parler son talent d’excellent négociateur avec les terroristes.
Abdoulaye Diakité
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