MNJ-CSRD même combat?Il est étonnant de voire en une semaine le revirement complet du peuple nigérien à l'encontre du régime dictatoriale de Tanja Mamadou.
L'on se souvient que beaucoup parmi ceux qui manifestent dans les rues leur joie après le coup d'état du 18 février, qui a emporté ce régime autocratique, étaient les mêmes qui encensaient à longueur de journées et de soirées le monarque du "tazartché" et ses Cha-dadi...
Pourtant, dès 2006, les ex-combattants touaregs ont tiré la sonnette d'alarme mais personne ne les a écoutés, même pas Mahamadou Issoufou qui hibernait à volonté à l'époque, croyant le vieux marchand d'illusions qu'est devenu l'ex-colonel.
Il était tellement occupé à glisser des peaux de bananes sous l’ex-premier ministre, pensant que c'était sa seule barrière à franchir pour arriver à la présidence.
Nafarko, lui, gérait "sa boutique" et s'accommodait bien de "sa marge" de manœuvre tant que "le vieux" le laissait tranquille.
Hama Amadou lui même, s'il n'a pas osé contré le monarque, a été le seul à pouvoir s'exprimer au lendemain des attaques du MNJ pour trouver une solution politique au conflit, alors que le "haut commissaire à la restauration de la paix", les organisations de défense des Droits de l'homme et autres partis politiques adoptaient un profil plus que bas...
Les journalistes n'ont pas manqué à l'appel du Tazartché et de la haine, seul quelques uns dont Moussa Kaka, Tchemogo, Ibrahim Manzo, Alio Hamad Assaleh ont osé faire leur travail d'information à l'égard du peuple nigérien exclus.
Le MNJ a mis en exergue, dès décembre 2007, l'injustice rampante du régime de Tanja ; personne n'a voulu bouger même pas les FAN, instrumentalisés à outrance par le vieux pour qu'ils cèdent du terrain et aillent combattre un mouvement qui a toujours déclaré sa disponibilité à négocier politiquement...
Ceux qui applaudissaient à l'état de non-droit décrété durant 3 ans à Agadez et qui a servi de prétexte pour massacrer des nigériens innocents allaient l'apprendre à leurs dépens : qu'un pays, une nation, c'est un tout lié par un destin commun...
Cet aveuglement et cette surdité des membres du gouvernement, de l'assemblée nationale, des associations de défense des Droits de l'homme au Niger, de la société civile, des syndicats, de la diaspora nigérienne, des journalistes, des militaires et des corps paramilitaires, des intellectuels et des chancelleries présentes au Niger sont des signes patents et avérés d'un manque de maturité politique mais aussi d'une complicité avec un régime dictatoriale qui n'a trouvé en face de lui aucune institution, ni opposition crédible.
L'injustice étant un feu qui brûle tout ce qui se trouve à côté, ne tarda pas à les rattraper tous et toutes les uns après les autres. Ce fut la débandade, le "sauve qui peut" ! L'emprisonnement, les tortures, les dénis absolus des droits... Le sanguinaire a eu au moins le privilège de rappeler aux nigériens de tous bords, de toutes régions de A(Gadez)à Z(inder) que lorsqu'ils applaudissent et consentent aux meurtres collectifs d'une partie des nigériens ...RIEN N'EST PLUS SACRE !! Et que les institutions, ce n'est pas les édifices ni les décors républicains, mais AVANT TOUT : DES HOMMES ET DES ACTES !!
Le CSRD est venu trois ans plus tard confirmer ce que les Leaders de la résistance du MNJ clamaient haut et fort, alors que l’ensemble de la classe politique nigérienne s’assoupissait dans les méandres de la routine et des faux-fuyants.
L’injustice, la vente des permis miniers, les trafics en tous genres, la corruption, le clientélisme, l’affairisme, le non-respect des engagements souscrits, le manque de libertés, la décentralisation en danger : voila en bref les maux que la résistance dénonçait.
Alambo et ses compagnons disent la même chose que Salou et les siens.
Tous sont nigériens et ont eu le mérite de rappeler aux nigériens et à leur classe politique combien ils sont AMNESIQUES !
Omar MOHAMED
FOPES/Bruxelles
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