jeudi 20 août 2009

NIGER-En réaction à l’arrestation du président du Fusad, Amnesty international exige la libération de Amadou Arou

Sandra KOESSLER-http://www.lequotidien.sn-19-08-09

NIGER-En réaction à l’arrestation du président du Fusad, Amnesty international exige la libération de Amadou Arou
mercredi 19 août 2009
La publication d’un communiqué du Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fusad) appelant à la mobilisation générale contre le régime du Président Mamadou Tandja est actuellement à l’origine d’­une polémique au Niger. Suite à la publication de ce communiqué le 9 août 2009, Amadou Arou, président du Fu­sad et porte-parole du Front de défense de la démocratie (Fdd), a été arrêté le lendemain. Amnesty international demande maintenant la libération inconditionnelle et immédiate de Amadou Arou, car il est, se­lon cette organisation, « détenu uni­quement pour avoir exprimé ses opinions politiques » et n’a ni appelé à la violence ni préconisé son usage.

M. Arou a été relaxé, le lendemain, par le Tribunal correctionnel de Nia­mey des délits de « propagande ré­gionaliste » et « provocation à la désobéissance des forces armées et de sécurité », mais il a été immédiatement enlevé par des forces de sécurité sur le lieu même de sa détention. Retenu en dehors de tout cadre légal durant quelques heures, il a de nouveau été placé en garde à vue. Il est actuellement détenu à la prison de haute sécurité de Koutoukalé, à 45 km environ de Niamey.

Officiellement, il est poursuivi pour « administration d’une association non autorisée », infraction passible d’un mois à un an d’emprisonnement et de 10 000 à 200 000 francs Cfa d’amende. Cette affaire fait partie de la crise politique que le Niger traverse de­puis plusieurs mois. Au cœur de cet­te crise, il y a la réforme de la Cons­titution par référendum proposée par le Président Tandja. Cette réforme visait, entre autres, la suppression de la limitation de la Présidence à deux mandats consécutifs.

L’Assemblée nationale s’est opposée à ce projet du Président, qui l’a dis­soute en mai et juin 2009 et la Cour constitutionnelle, elle, avait ju­gé le projet illégal. Plusieurs manifestations de membres de la société ci­vile et de partis politiques ont été in­terdites ou réprimées par les autorités. Malgré les contestations de l’­U­nion européenne, critiquant les « vio­lations graves des valeurs dé­mo­cra­tiques essentielles et des principes de l’État de droit » et menaçant de sus­pendre l’aide à la coopération et par les Etats-Unis, cette réforme a été adoptée le 4 août par référendum par (officiellement) 92,5% des voix. Selon la nouvelle Constitution, « le président de la République est le détenteur exclusif du pouvoir exécutif ». C’est justement contre cette réforme adoptée que Amadou Arou avait appelé à la mobilisation générale.

Sandra KOESSLER

Appel aux investisseurs sur les droits des autochtones


http://www.novethic.fr-19-08-09

Appel aux investisseurs sur les droits des autochtones
mercredi 19
août 2009

Les droits des peuples autochtones doivent être respectés par les entreprises. C’est un enjeu important sur lequel une étude publiée par Eiris, agence de notation extra-financière anglaise, en partenariat avec une organisation australienne et l’ONG Survival, vient d’attirer l’attention des investisseurs.

Quand les investisseurs adeptes de l’ISR se soucient du respect des droits humains par les entreprises dont ils sont actionnaires, ils n’incluent pas forcément les droits de peuples autochtones. Pour les sensibiliser à cet enjeu, l’agence de notation extra financière Eiris a publié, en juin 2009, une étude intitulée « Droits des Indigènes, risques et opportunités pour les investisseurs. » Ce travail, réalisé en partenariat avec le centre australien pour la recherche éthique et l’ONG Survival International, est destiné à encourager les actionnaires que sont les investisseurs à faire la promotion des droits des peuples indigènes auprès des entreprises. Ces peuples autochtones se caractérisent par une présence historique sur les terres qu’ils occupent et un attachement spécifique à la terre de leurs ancêtres. Selon les Nations Unies, on évalue cette population à 370 millions de personnes, réparties dans 70 pays. Elles sont particulièrement frappées par la pauvreté puisqu’elles représentent 15 % des populations pauvres et 5 % seulement de la population globale. Il existe une convention internationale qui les protègent depuis 1989 mais qui n’est actuellement ratifiée que par une vingtaine de pays dont deux Européens (l’Espagne et les Pays Bas).

La question du respect du droit des peuples indigènes est particulièrement sensible pour les secteurs miniers, pétroliers agricoles, forestiers et producteurs de papiers. Dans son étude, Eiris dénombre 250 multinationales potentiellement concernées par un risque de violation des droits des peuples autochtones et estime que 17 % d’entre elles ont un risque très élevé. Or rares sont ces entreprises qui donnent des informations sur leur attitude envers les populations locales, seules 19 % d’entre elles font état d’une politique spécifique.

« Les investisseurs doivent utiliser leur pouvoir, qui est considérable, pour persuader les entreprises de respecter et protéger les droits des peuples indigènes » expliquent Stephen Corry, directeur de Survival International. Il ajoute « Sinon, ils s’exposent à être accusés de complicité de violation de respect des droits humains. Les entreprises qui n’obtiennent pas le consentement libre, préalable et éclairé des peuples autochtones, pour les projets programmés sur leurs territoires, violent délibérément les lois internationales. »

Risques identifiés pour les investisseurs

Le travail de sensibilisation des investisseurs sur le respect des droits des indigènes en est à ses débuts et varie considérablement d’une zone géographique à l’autre. Au Canada et en Australie, certains s’y intéressent mais ils sont encore peu nombreux. Bob Walker, en charge du développement durable pour les fonds éthiques canadiens explique, par exemple, que : « cet enjeu a deux versants, identifiés par les investisseurs. Côté risque l’opposition des peuples autochtones peut mettre en péril les projets des entreprises. Côté opportunités, mieux vaut investir dans des compagnies soucieuses du respect de l’environnement et du développement économique des communautés installées dans les régions où elles opèrent. ». Les risques peuvent être de nature juridique. Les communautés locales intentent parfois des procès qui peuvent coûter cher aux entreprises (voir article lié sur Shell au Nigéria). Une autre catégorie de risques concerne la menace sur la production dans une région où l’activité de l’entreprise est contestée par les peuples locaux, ce qu’on appelle « licence to operate ». Enfin, il n’est jamais bon pour une entreprise de faire l’objet d’une campagne internationale d’ONG qui entache sa réputation.

C’est pour cela, qu’un petit groupe d’investisseurs souhaitant dialoguer avec les entreprises des secteurs extractifs sur le respect des droits des peuples autochtones, est en cours de constitution sous l’égide des Principes d’Investissement Responsable (PRI) des Nations-Unies. Il devrait rassembler des investisseurs américains, norvégiens, italiens et canadiens dont le régime de retraite québécois, Batirente.

Anne-Catherine Husson-Traore

En dépit des conditions naturelles extrêmes, les relations transsahariennes ont toujours existé


http://www.lanouvellerepublique.com-17-08-09

En dépit des conditions naturelles extrêmes, les relations transsahariennes ont toujours existé
mercredi 19 août 2009
Ce, grand désert du nord de l’Afrique s’étire de l’océan Atlantique à l’ouest à la mer Rouge à l’est. D’une largeur de 1 500 km et d’une longueur de 5 200 km d’est en ouest, il couvre près de 9 millions de km2, dont 200 000 km2 sont occupés par des oasis plus ou moins fertiles.

Limites géographiques

Les limites du Sahara sont définies à l’ouest par l’océan Atlantique, au nord par les monts de l’Atlas et la Méditerranée, à l’est par la mer Rouge et l’Égypte, et au sud par le Sahel et la vallée du Niger. Le Sahara occupe une grande partie du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye, de l’Égypte, de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Tchad et du Soudan. Cependant, ses limites méridionales n’apparaissent pas de façon nette et claire. Cette immense contrée désertique était jadis une zone fertile ; on y cultivait du millet depuis plus de huit mille ans. Le climat devenant de plus en plus sec, et la zone commençant à se désertifier, les cultivateurs abandonnèrent peu à peu leurs terres pour s’en aller ailleurs. Si le Sahara fut par le passé une région relativement humide, comme en témoignent les peintures du Tassili des Ajjer, il constitue, aujourd’hui, l’un des déserts chauds les plus absolus du globe. Cette région a longtemps servi de voie commerciale aux caravanes circulant entre l’Afrique du Nord et l’Afrique noire et ne représenta jamais un obstacle entre les territoires qui le délimitent, bien au contraire.

Le relief saharien

Le Sahara se subdivise en plusieurs ensembles. L’ouest est une région de plaines couvertes de pierres et de déserts de sable dont l’altitude varie. Mis à part dans les régions côtières, les précipitations sont très rares et l’écoulement des eaux de surface inexistant. Cependant, il existe de nombreuses rivières souterraines, qui proviennent notamment des monts de l’Atlas. De temps en temps, les eaux de ces rivières remontent à la surface et, dans ces oasis irriguées naturellement, les plantes poussent aisément. Le sol de cette région du Sahara est fertile et produit d’excellentes récoltes, là où l’irrigation est possible. Le plateau central du Sahara s’étend sur approximativement 1 600 km suivant une direction nord-ouest sud-est. Le Tanezrouft, dans le sud de l’Algérie, est particulièrement aride. Le plateau lui-même a une altitude qui varie de 600 m à 750 m. Le Hoggar, un massif volcanique, en Algérie, et le Tibesti, aux confins de la Libye, du Niger et du Tchad, ont des sommets qui s’élèvent à plus de 3 000 m (l’Emi Koussi : 3 415 m, plus haut sommet du Sahara, dans le Tibesti, et le Tahat : 2 918 m, dans le Hoggar). Bien que les précipitations soient faibles, l n’en demeure pas moins que cette vaste surface reçoit des pluies, quoique rares, sous forme d’orages qui causent, le plus souvent, de potentielles crues et inondations. Parmi cette région, le désert Libyque est la région la plus aride du Sahara. Il n’y a presque pas d’humidité et il n’existe que peu d’oasis. Cette région est quasiment dépourvue de toute vie animale et végétale. Le sol se caractérise par ses zones de sable et par ses hautes dunes qui dépassent 100 m de hauteur. Plus à l’est, se situent la vallée du Nil constituée par les crues régulières du grand fleuve africain, puis la région montagneuse du désert de Nubie. L’irrigation transforme le désert en une terre fertile et cultivable sur une grande partie de ce pays, car, comme l’écrivait le géographe et historien grec, Hérodote (484-425 av. J.-C.), « l’Egypte est un don du Nil ».

Un climat rigoureux

Le climat du Sahara, chaud, ensoleillé et aride, est caractéristique de celui d’un désert chaud, situé de part et d’autre du tropique du Cancer. Il résulte de la subsidence de l’air sous l’effet des anticyclones permanents qui se produisent entre 25° et 35° de latitude nord. L’insolation est de plus de trois mille heures par an (une véritable source d’énergie renouvelable). Les températures diurnes sont très élevées, pouvant dépasser 50 °C, et l’amplitude thermique entre le jour et la nuit est souvent supérieure à 35 ou 40 °C. L’amplitude annuelle peut atteindre 50 °C ; en hiver, il peut geler quelques jours la température pouvant tomber de plusieurs degrés au-dessous O. Les précipitations sont très rares et irrégulières ; la plupart des régions reçoivent en moyenne moins de 130 mm de pluie par an, et certaines, comme le Tanezrouft ou le désert Libyque, restent plusieurs années sans pluie. Les pluies peuvent survenir sous la forme d’averses très brutales, et l’eau ruisselle dans les oueds. En Égypte, la haute vallée du Nil ne reçoit que quelques jours de pluie par an. Les précipitations augmentent dans les massifs montagneux du Hoggar et du Tibesti, et en marge du désert, surtout sous la forme d’averses estivales. Des vents brûlants, comme le sirocco, ou plus frais, comme l’harmattan, modèlent et modifient constamment le relief saharien.

L’aréisme (absence d’écoulement fluvial) est général. Le Nil, qui provient de la zone tropicale des Grands Lacs africains, est l’unique — et notable — exception d’un cours d’eau réussissant à traverser ce désert sur des milliers de kilomètres, bien qu’il s’appauvrisse par évaporation lors de sa traversée du Soudan et de l’Égypte.

La végétation et la faune locale

Le Sahara est quasiment dépourvu de végétation sauf en quelques lieux. Des arbustes isolés, faits de tamaris ou d’acacias jalonnent les lits des oueds. Les rares averses peuvent entraîner la pousse d’une maigre prairie temporaire, « l’acheb », recherchée par les nomades et constituant l’alimentation de leurs troupeaux. La faune, elle, se compose de petits mammifères adaptés à la vie dans le désert, comme le fennec et la gerboise. Le principal animal du Sahara reste le dromadaire utilisé comme moyen de transport par les populations du Sahara et introduit, paraît-il, au premier siècle de l’ère chrétienne.

Le peuplement du Sahara Jusque vers 12 000 av. J.-C., les chasseurs-cueilleurs circulaient du Hoggar au littoral méditerranéen ; le Sahara septentrional était, alors, un monde ouvert. Puis, la désertification compartimenta cette grande région, donnant naissance au Grand erg occidental et au Grand erg oriental. De la période s’étalant de 12 000 à 8 000 av. J.-C., le Sahara méridional redevint une zone humide et même lacustre. Le lac Tchad s’étendait considérablement et, vers 7 000 av. J.-C., il était peut-être aussi vaste que l’actuelle mer Caspienne. Plus à l’est, le sud du Soudan était lui aussi occupé par un immense lac. Au nord, le désert du Sahara coupait l’Afrique du Nord du Sahel. A l’est, les lacs isolaient le Sahel de l’Afrique orientale et nilotique. II y avait 5 000 ans, l’actuel désert était devenu une barrière difficile à franchir quelque peu. Il coupait, en effet, le continent africain en deux parties distinctes mais cela n’empêchait nullement la continuité de mouvements des populations entre ses différentes contrées. (
A suivre) R. H.

Niger : la nouvelle Constitution promulguée

AFP, 18/08/2009 à 22:14

Niger : la nouvelle Constitution promulguée
mercredi 19 août 2009

NIAMEY - Le président nigérien Mamadou Tandja a promulgué mardi la nouvelle Constitution qui prolonge son mandat de trois ans et renforce ses pouvoirs, entraînant de manière automatique la démission de son gouvernement, a annoncé la radio d’Etat.

"Le président de la République, chef de l’Etat, a signé un décret portant promulgation de la Constitution adoptée par référendum le 4 août 2009" qui avait été critiqué par l’opposition et par la communauté internationale, selon un communiqué officiel lu à la radio d’Etat.

"Le Premier ministre Seïni Oumarou a présenté la démission de son gouvernement conformément à la formalité exigée par la promulgation d’une nouvelle Constitution", poursuit le communiqué.

"Les secrétaires généraux des ministères sont chargés d’expédier les affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement", d’après l’annonce officielle qui ne précise pas le délai pour la formation d’un nouveau gouvernement.

M. Oumarou était Premier ministre depuis le 3 juin 2007. Il a démissionné à l’issue d’un Conseil des ministres.

Le référendum controversé du 4 août a permis l’adoption d’une nouvelle Constitution permettant au président de se maintenir encore trois ans au pouvoir, puis de se représenter autant de fois qu’il le souhaite.

La Constitution en vigueur depuis août 1999 prévoyait qu’il se retire en décembre, à l’issue de son deuxième quinquennat successif.

Le communiqué lu à la radio d’Etat annonce également que le président a "signé une décision mettant fin à la mise en oeuvre de l’article 53 de la Constitution du 9 août 1999".

C’est par cet article qu’il s’est arrogé les pouvoirs exceptionnels pour gouverner seul par décrets et ordonnaces après la dissolution du Parlement fin mai. C’est également par cet article qu’il a prononcé en juin la dissolution de la Cour constititionnelle et qu’il a convoqué par décret le référendum.

L’ambition de Mamadou Tandja de rester au pouvoir a plongé le pays dans une crise.

L’opposition a dénoncé un "coup d’Etat" et avait appelé les Nigériens à boycotter le référendum dont le résultat, annoncé le 7 août par la Commission électorale (Céni), avait été validé et proclamé par la Cour constitutionnelle le 14.

La nouvelle loi fondamentale instaure un régime présidentiel fort et dispose que "le président de la République est le détenteur exclusif du pouvoir exécutif".

Selon la Céni, la nouvelle Constitution a été adoptée avec 92,50% des suffrages et le taux de participation a atteint 68,26%.

D’après les partis d’opposition et les centrales syndicales réunies au sein de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR), le taux de participation au référendum a été inférieur à 5%.

L’opposition nigérienne a rejeté samedi la validation des résultats par la Cour constitutionnelle et affiché sa fermeté à combattre "la dictature" du président Tandja au Niger.

En convoquant ce référendum, Mamadou Tandja s’est attiré des critiques de toutes parts.

La France, ancienne puissance coloniale du Niger, a dénoncé les "atteintes répétées à la démocratie" et Bruxelles a menacé d’interrompre les aides financières.

Les harraga brisent la logique du « huis clos »

Ali Bensaâd-http://www.lematindz.net/-17-08-09
Les harraga brisent la logique du « huis clos »
mercredi 19 août 2009
L’intervention musclée des gardes-côtes contre les harraga a fait un mort à Annaba. Il semblerait, selon le témoignage d’un des rescapés, que la vedette de la marine a fait chavirer volontairement l’embarcation des harraga. Ce drame ne renseigne-t-il pas sur la vraie nature de « la lutte contre l’émigration clandestine » ?La violence des moyens déployés pour réprimer les harraga s’explique par le fait qu’il ne s’agit pas tant pour les gouvernants d’un problème de gestion des frontières, mais plutôt de gestion d’une contestation sociale, interne aux frontières de l’Algérie. Une contestation qui les décrédibilise fortement aux yeux de la société mais surtout aux yeux de l’extérieur dont la caution est perçue comme plus vitale que celle des citoyens du pays. La violence qui s’exerce contre les harraga procède d’une logique de répression sociale comme celle qui s’exerce quotidiennement contre les émeutes urbaines récurrentes ou les contestations syndicales. Une logique de rapports coercitifs avec la société. Cependant, avec les harraga, nous sommes face à deux particularités : leur contestation est beaucoup plus déstabilisante pour un pouvoir qui semble maître du jeu politique et pas du tout inquiété par les jacqueries urbaines qui sont spontanées, atomisées, sans chance de se transformer en contestation nationale et qui sont même des sortes de « soupapes » de sécurité au trop-plein de malvie et à l’absence d’exutoire politique. Or, les harraga, par le côté à la fois spectaculaire et déterminé de leur geste, en « violant » les frontières nationales pour quitter et dénoncer un « enfermement national », se projettent sur la scène nationale et interpellent tout le pays. Parce qu’ils sont jeunes et n’ont pas peur de la mort, ils s’adressent à cette part d’émotion et de lucidité qui se terre en chacun malgré les abdications du quotidien et rappellent à tout le pays sa désespérance et le culpabilisent sur la passivité imposée. Ils cristallisent le même malaise vécu par toute la population et le fantasme de le transcender. Leur drame, leur mort ont réveillé l’émotion et les consciences dans tout le pays. Quel peuple peut continuer à fermer les yeux devant ses jeunes contraints à la mort et courageux devant la mort ? Mais, surtout, ce qui inquiète les gouvernants, c’est que les harraga brisent la logique du « huis clos » qui a été imposée au pays. Pour avoir réussi à casser les oppositions et à dévitaliser la société civile en alternant répression et débauchages permis par la rente pétrolière, le pouvoir s’est installé dans un face-à-face, sans intermédiaire et sans compromis, avec la société. En brisant des frontières devenues prison, les harraga brisent ce huis clos et portent le mal-vivre algérien sur la scène internationale. Finie la logique du « linge sale lavé en famille » qui sert à protéger seulement les « parrains ». Ils « font honte » à un système qui se vit comme exemplaire et veut le faire croire pour s’assurer les seules légitimités qui lui importent, celles de l’extérieur.

Le recours systématique à la force, la mise en place d’un arsenal juridique dissuasif (peine d’emprisonnement) pour décourager les candidats à l’émigration ne sont-ils pas le signe que les pouvoirs publics sont débordés par le phénomène (géré avec la seule méthode policière) pour lequel ils sont résolument incapables d’apporter des réponses globales ?
La capacité déstabilisatrice de ce phénomène explique le recours à un arsenal répressif de plus en plus agressif. Parce qu’en fin de compte ce que font ces harraga, même mal, c’est le procès du système qui n’a jamais montré de dispositions à se remettre en cause. Par ailleurs, malgré la dureté de la répression, les reflux ponctuels et locaux, les changements continuels d’itinéraires, tout indique que ce mouvement migratoire s’installe dans la durée et dans une croissance continue. C’est ce que ne veulent pas réaliser les gouvernants (peut-être même sincèrement comme peut l’être un schizophrène) qui continuent à penser en venir à bout par la force comme pour le reste. Ils ne peuvent réaliser ni leur échec ni le divorce des jeunes avec leur modèle. Qui aurait pensé que des jeunes Algériens préféreraient se faire prisonniers en Israël plutôt que de vivre dans leur pays ? On ne les retiendra pas par des discours faussement nationalistes, d’un nationalisme réduit à la possibilité pour une caste d’importer des Mercedes moins chères que leurs autres concurrents nantis. Tout a été dit, et cela saute aux yeux, sur le creusement criant des inégalités, le développement effréné de la corruption qui classe l’Algérie parmi les pays les plus atteints et de plus en plus mal classée et surtout, et plus que tout, le recul des libertés et la déliquescence de l’Etat. Que peut espérer un jeune qui sait qu’il ne peut rien changer pacifiquement et qui a largement constaté que même le vote est une farce pour perpétuer héréditairement une « Djoumloukia » : il vote avec ses pieds, il part ! Toutes les statistiques et les reportages le disent, ce n’est pas tant les moins armés qui partent mais surtout ceux dont les bagages intellectuels et la conscience leur rendent insupportable la lucidité de vivre leur propre asphyxie. Les harraga sont pour le système ses fantômes qui viennent lui dire inlassablement et de façon irrépressible son échec qu’il refuse de voir. Et comme tout fantôme, et comme tout refoulé, ils ne peuvent être chassés même par la bazooka, ils hanteront le pays jusqu’à ce qu’il se dise la vérité de son échec.

De nombreux spécialistes de la question de l’émigration, dont vous M. Bensaâd, a dénoncé à maintes reprises l’attitude d’auxiliaire de la répression que campent les Etats du Maghreb pour le compte de l’UE. Des gros moyens humains, logistiques et financiers sont consacrés par ces Etats. Officiellement, l’Algérie n’est signataire d’aucun accord de réadmission avec les pays de l’Union européenne. Concrètement, comment l’Etat algérien organise-t-il sa mission de police ?
Bien sûr, il faut pointer du doigt la responsabilité de l’Europe qui, par sa fuite en avant dans une fermeture toujours plus grande des frontières, a suscité et dopé les migrations irrégulières et assigné les dirigeants du Sud au rôle d’auxiliaires de la répression. Ceci dit, il ne faut pas tout faire porter à l’Europe. Si l’Europe fait la guerre aux migrants, les régimes au Sud, comme l’Algérie, font une guerre sociale à leur population et l’interdit de mobilité est une variante de cette guerre, l’ajout et l’officialisation d’une tâche subsidiaire au cahier des charges de geôliers de leur population. Ce qui se passe avec les harraga est à mettre en parallèle avec le phénomène des boat people vietnamiens et cubains et des transfuges européens de l’Est qui a été également le signe avant-coureur de l’échec d’un système. Ce phénomène, dont la force déstabilisatrice a été primordiale dans la réorientation du devenir politique de ces pays et du monde, avait été fortement encouragé par les pays occidentaux. Si, aujourd’hui, ces pays s’associent plutôt avec des pays comme l’Algérie pour contrer ces mouvements, c’est parce qu’il y a convergence d’intérêts. Sur ce terrain, l’Algérie nous offre l’exemple parfait du grand exercice d’équilibrisme honteux entre le discours nationaliste ombrageux officiel à usage interne et les pratiques répressives qui convergent avec les desiderata européens. Rappelons, pour en donner une idée, la dénonciation par M. Belkhadem de l’idée même de camp de rétention de migrants non seulement en Algérie mais même dans les autres pays du Maghreb et finalement leur récente édification et leur apologie par le ministre de l’Intérieur ; la dénonciation d’un côté de Frontex et de l’autre la participation aux patrouilles navales avec la marine française ou italienne et la discrète collaboration avec le Centre national d’intelligence (CNI), le principal service de renseignement espagnol qui n’a été connu que parce que le ministre de la Défense espagnole a dû le déclarer devant son Parlement, sans compter les jumelages avec la police française, etc. Les exemples sont légion, sans compter le développement de « moyens nationaux » répressifs très performants, sur une posture formelle de défiance à l’égard de l’Europe, vite démentie dans la pratique. Une posture à usage de consommation interne et d’alimentation des querelles régionales avec le Maroc notamment, alors que l’Algérie n’a pas moins fait que ses pays voisins. Peut-être est-il utile de rappeler, en ce mois d’août, avant même de parler de désir d’Europe, le rush vers les pays voisins pendant les vacances pour respirer un air moins plombé par le rigorisme qui fait que même le Maroc et la Tunisie sont vécus comme deux exutoires plus vivables que l’Algérie engoncée dans la promotion officielle du rigorisme castrateur dans une surenchère où rivalisent les responsables anciennement coqueluches des journaux people et même une ministre « caution moderniste » aux yeux de l’Occident.

Ali Bensaâd. Maître de conférences, université de Provence, spécialiste des questions de migration

Propos recueillis par Mohand Aziri (EW)

samedi 15 août 2009

Niger: la Cour constitutionnelle valide le référendum du 4 août

AFP
15-08-09
Niger: la Cour constitutionnelle valide le référendum du 4 août
NIAMEY — La Cour constitutionnelle du Niger a validé vendredi le résultat du référendum très controversé qui a permis l'adoption d'une nouvelle Constitution accordant une rallonge de trois ans au président Mamadou Tandja, a annoncé la radio d'Etat.

"Le projet de Constitution a reccueilli 92,50% de voix favorables, soit plus de la majorité absolue des suffrages exprimés valables. Il doit par conséquent être déclaré adopté", selon un arrêt de la Cour lu sur Voix du Sahel.

La Cour a "validé et proclamé définitifs" les résultats du référendum du 4 août annoncés le 7 par la Commission électorale (Céni) et que l'opposition conteste vivement.

Selon la Céni, la nouvelle Constitution a été adoptée avec 92,50% des suffrages et le taux de participation a atteint 68,26%.

La Cour "ordonne" la publication de son arrêt au journal officiel "selon la procédure d'urgence".

L'opposition, qui dénonce un "coup d'Etat" du président, avait appelé à boycotter la consultation qui avait aussi suscité l'inquiétude et les critiques de la communauté internationale.

Selon la Constitution en vigueur depuis 1999, le président doit se retirer le 22 décembre, à l'issue de son deuxième quinquennat consécutif.

Pour arriver à ses fins, M. Tandja a dissous le parlement le 26 mai, puis fin juin la Cour constitutionnelle qui jugeait ce référendum illégal. Depuis, il gouverne seul par décrets et ordonnances.

Selon les partis d'opposition et les centrales syndicales réunies au sein de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR), le taux de participation au référendum a été inférieur à 5%.

La nouvelle Constitution instaure un régime présidentiel fort. Elle stipule que "le président de la République est le détenteur exclusif du pouvoir exécutif".

Elle entrera en vigueur dès sa promulgation par M. Tandja, qui doit intervenir dans les huit jours suivant la validation du résultat par la Cour constitutionnelle.

La France, ancienne puissance coloniale du Niger, a dénoncé les "atteintes répétées à la démocratie" et Bruxelles a menacé d'interrompre les aides financières.

Copyright © 2009 AFP

Afrique : l’ONU aide les combattants étrangers à rentrer chez eux


Afrique : l’ONU aide les combattants étrangers à rentrer chez eux
Le rapatriement des ex-combattants : une condition essentielle à la paix
La fin des guerres civiles en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale apporte une paix longuement attendue à des régions dévastées par des années de conflits sanglants. Mais la paix trouve également des milliers de combattants étrangers coupés de leur pays d’origine. L’article ci-dessous examine les efforts des pays africains et de la communauté internationale pour désarmer ces armées mercenaires et assurer le retour de leurs membres à la vie civile dans leur propre pays.

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Vendredi 14 août 2009, par notre partenaire Afrique Renouveau

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Fin janvier, c’est par petits groupes que les rebelles rwandais ont commencé à sortir des forêts de la province congolaise du Nord-Kivu. Deux semaines plus tard, ils étaient plusieurs centaines. En juin, plus de 8 000 personnes, dont un millier d’ex-combattants, avaient été rapatriées au Rwanda voisin par l’ONU. Antoine Uwumukiza a expliqué à un journaliste du Washington Post pourquoi il avait décidé de prendre le chemin du retour. “On a entendu dire qu’il y avait un bon gouvernement là-bas, alors nous avons voulu voir sur place si c’était de la propagande.” Constatant que la politique de réconciliation nationale du gouvernement était réelle, il a décidé de rester.

Cette situation n’est pas inédite en Afrique. Les activités militaires transfrontalières des combattants comme Antoine Uwumukiza “posent une grave menace à la sécurité dans toutes les régions où ils sont présents en grand nombre”, affirme l’étude sur les combattants en sol étranger menée par le Bureau du Conseiller spécial de l’ONU pour l’Afrique.

A la différence des combattants qui sont ressortissants d’un pays sortant d’un conflit, la plupart des combattants étrangers n’ont pas la possibilité de regagner tout simplement leurs foyers après avoir rendu les armes. Les programmes de rapatriement organisés ne sont pas nombreux et la peur, la méfiance, et les mauvaises relations entre gouvernements font que ces combattants sont souvent livrés à eux-mêmes après la fin des combats, ce qui constitue un risque permanent pour la sécurité.

Enchevêtrements complexes

Les insurgés africains opèrent depuis longtemps par-delà de frontières nationales mal gardées. Certains ont été appréciés pour leur action, notamment au début de la lutte de libération anti-coloniale ou contre le régime de l’apartheid en Afrique du Sud.

Mais les groupes d’insurgés dotés d’une vision politique claire, composés d’hommes disciplinés et bénéficiant d’un soutien populaire sont absents des nombreuses guerres civiles qui ont suivi. Prenant souvent pour cible les populations civiles, forces gouvernementales et rebelles ont également cherché à obtenir l’appui, y compris militaire, de l’étranger. L’intervention de combattants des pays voisins a contribué à compliquer la situation et à aggraver les violences.

L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions où des groupes armés ont mené à maintes reprises des opérations militaires transfrontalières. En 1989, des forces rebelles ont envahi le Libéria depuis la Guinée et la Côte d’Ivoire voisines. C’est à partir du Libéria que Charles Taylor a ensuite apporté son soutien aux attaques lancées par le RUF (Revolutionary United Front) contre le Gouvernement de la Sierra Leone avec l’aide de combattants du Libéria, du Burkina Faso et d’autres pays. Par la suite, deux nouveaux groupes rebelles hostiles à Taylor ont lancé une deuxième guerre civile au Libéria, opérant à partir de la Guinée et de la Côte d’Ivoire et conduisant finalement au départ de Charles Taylor en 2003.

Après la conclusion des accords de paix en Sierra Leone et au Libéria, les programmes de DDR mis en place par l’ONU ont permis la démobilisation de dizaines de milliers de combattants. Le rapatriement des combattants étrangers n’a toutefois pas été systématiquement organisé. Ce problème a été aggravé par les carences des programmes de réintégration des ex-combattants dans la vie civile. De nombreux jeunes sans travail, sans éducation et sans formation ont fini par se sentir frustré et exclus, juste bons à manier des armes. De ce fait, quand la guerre a éclaté en 2002 en Côte d’Ivoire et que les deux parties ont cherché à engager des renforts, des milliers de volontaires n’ont pas hésité à franchir la frontière.

Des motivations économiques

Dans son rapport de 2005 sur les “guerriers régionaux”de l’Afrique de l’Ouest, l’organisation américaine Human Rights Watch a interrogé une soixantaine de combattants appartenant à 15 factions armées. La plupart avait combattu dans au moins deux conflits régionaux et leur motivation principale semble être économique, la majorité des recrues de ces guerres successives étant sans travail et vivant dans des conditions économiques difficiles. Les recruteurs et les chefs de groupes armés leur assuraient qu’ils pourraient piller et certains changeaient même de camp en fonction de ces perspectives de butin.

Les experts estiment que pour minimiser les risques de formation d’une “diaspora d’insurgés”, les organisations régionales devraient dissuader les gouvernements de recruter ou soutenir les combattants étrangers et les forces de maintien de la paix devraient mieux coordonner leurs propres activités.

Les experts affirment qu’il est tout aussi important d’assurer une meilleure réinsertion des anciens combattants dans leur milieu d’origine, un travail, des relations sociales et d’autres perspectives d’un avenir assuré les feront hésiter à s’engager de nouveau dans des guerres à l’étranger .

Le retour des rebelles rwandais

Benoît Barabwiriza, membre du groupe rebelle Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR), est rentré au Rwanda pour une courte visite avec plusieurs autres anciens combattants accompagnés pour certains de leurs femmes et enfants. C’est la première fois depuis des années qu’il retourne dans son pays. “On est venus pour juger sur place de l’état du pays, confie-t-il à un journaliste, après quoi on retournera auprès de nos camarades au Congo pour leur dire ce qu’on a vu. Ce n’est qu’après qu’on décidera si on rentre pour de bon.”

Les autorités s’efforcent depuis des années de faire savoir à ces exilés qu’ils seraient les bienvenus s’ils rentraient dans leur pays. Ces actions de sensibilisation s’inscrivent dans le cadre d’un processus plus large de réconciliation nationale visant à rétablir la cohésion sociale mise à mal par le génocide de 1994.

Au cours des dernières années, quelque 20 000 anciens rebelles ont été démobilisés, bénéficiant d’une aide à la réintégration accordée sous forme de versements en espèces, de bourses scolaires, de formation professionnelle, d’accès au crédit et d’autres aides à la création de petites entreprises et au lancement de projets générateurs de revenus.

Le Président de la Commission de démobilisation et de réintégration du Rwanda, Jean Sayinzoga, a accueilli Benoît Barabwiriza et ses compagnons, soulignant qu’ils étaient libres de se rendre partout au Rwanda. “N’hésitez pas, vous êtes chez vous”, leur a-t-il lancé.

Par Ernest Harsch, Afrique Renouveau, Organisation des Nations Unies

Réunion au sommet contre Al Qaïda au sahel


Réunion au sommet contre Al Qaïda au sahel

Depuis le 12 août, à Tamanrasset, en plein désert algérien à 2 000 kilomètres d'Alger, les chefs d'état-majors de l'Algérie, de la Mauritanie, du Niger et du Mali, sont réunis pour la première fois pour lancer "une offensive sérieuse et commune" afin de lutter contre les factions d'Al Qaïda, solidement établie dans la région.

Les quatre pays y sont confrontés et les derniers attentats en Mauritanie et enlèvements au Niger et Mali attibués à l'AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique) ont accéléré les choses. Al Hayat croit savoir qu'à l'issue de cette réunion, 25 000 soldats vont être déployés dans ces étendues désertiques sahélo-sahariennes avec l'appui de l'aviation algérienne et le soutien des tribus touarègues du Nord Mali et Niger. El Watan annonce pour sa part qu'un sommet sur la sécurité réunissant les chefs d'état des 4 pays concernés sera organisé dans la foulée. Il souligne l'absence remarquée de la Libye dans cette initiative commune.

Situation au Niger : la RADDHO préoccupée par ’’le silence des chefs d’Etat’’


ESF/BK APS.sn 14-08-09
Situation au Niger : la RADDHO préoccupée par ’’le silence des chefs d’Etat’’
samedi 15 août 2009
Dakar, 14 août (APS) - La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) a fait part, dans un communiqué, de sa ‘’vive préoccupation’’ relative au ‘’silence’’ entretenu par les chefs d’Etat africains concernant la ‘’dégradation’’ de la situation politique et institutionnelle au Niger.

‘’La RADDHO exprime sa vive préoccupation face au silence des chefs d’Etat africains sur la dégradation de la situation politique et institutionnelle’’, rapporte le texte dont copie est parvenue vendredi à l’APS.

‘’A l’exception du président nigérian (Umaru Yar’Adua), aucun président n’a froncé le moindre sourcil par rapport à la menace que Mamadou Tandja fait peser sur la sécurité et la stabilité du Niger et de l’espace CEDEAO’’, regrette la RADDHO.

‘’Ni Jean Ping de l’Union africaine, dénonce l’ONG, ni le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, ni Mohamed Ibn Chambas de la CEDEAO n’ont condamné le coup d’Etat constitutionnel du président Mamadou Tandja.’’

La RADDHO dénonce aussi ‘’les actes inhumains et dégradants’’ infligés récemment par ‘’les éléments de garde républicaine’’ à Marou Amadou, président du Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (FUSAD) et membre de l’opposition nigérienne. Elle ‘’exige la libération immédiate et sans condition’’ de M. Amadou qui ’’a subi des sévices corporels’’.

Sur cette base, la RADDHO ‘’recommande la tenue immédiate d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO sur le Niger’’.

Mamadou Tandja a organisé, début août, un référendum dont la majorité des voix sont favorables à sa candidature à la prochaine présidentielle, ainsi que le prolongement de trois ans de son mandat en cours, qui devait expirer en décembre prochain.

Ce référendum survient après la dissolution, par M. Tandja, de l’Assemblée nationale, en mai dernier, et de la Cour institutionnelle en juin, après que cette institution a jugé le référendum illégal.

ESF/BK

Niger : La mauvaise santé du bétail menace la nutrition humaine


pt/np/il IRINnews 14-08-09
Niger : La mauvaise santé du bétail menace la nutrition humaine
vendredi 14 août 2009

KINJANDI, 14 août 2009 (IRIN) - Dans certaines zones de la région de Diffa, dans l’extrême est du Niger, de nombreux animaux meurent de malnutrition, ce qui a des conséquences directes sur la sécurité alimentaire et la nutrition des populations humaines, d’après des responsables locaux du ministère de l’Elevage.

Kosso Matta Kellou, directeur régional de l’Elevage, a dit à IRIN que 90 pour cent des habitants de Diffa ont besoin des animaux pour survivre, et que l’on n’a pas assez pris conscience que la mauvaise santé animale pouvait être une cause de la malnutrition humaine. « On assiste à un cercle vicieux, la situation est très précaire. »

D’après les résultats préliminaires d’une étude sur la malnutrition en 2009 chez les enfants de moins de cinq ans, menée en ce moment par le gouvernement, Diffa présente le plus haut taux de malnutrition aiguë du pays : 17,4 pour cent, soit cinq points de plus que l’année dernière. Ce taux reste néanmoins inférieur à celui de 2007, qui était de 19,4 pour cent.

M. Matta Kellou a indiqué que les responsables du ministère de l’Elevage avaient l’intention d’étudier les registres locaux comptabilisant les morts d’animaux. Certains éleveurs rapportent avoir perdu jusqu’à 25 pour cent de leur bétail.

« La plupart de ces morts sont liées à la malnutrition », a affirmé M. Matta Kellou. En janvier 2008, le gouvernement a mené sa première campagne de vaccination animale de masse, qui a fait baisser la mortalité animale due à la maladie, a-t-il dit à IRIN.

Mais la distribution gratuite de vaccins ne sauve pas les animaux de la malnutrition, a ajouté M. Matta Kellou.

Il a indiqué que l’élevage représentait plus de la moitié de l’économie de Diffa, et que la santé humaine était donc directement liée à la santé animale. « Cette année, les bêtes meurent plus de malnutrition que de maladie. La réduction des terres d’élevage et la malnutrition animale constituent toujours de réels problèmes. »

En 2008, le Niger a subi une pénurie de plus de cinq millions de tonnes de fourrage naturel, et Diffa a été l’une des régions les plus touchées, d’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

En matière d’élevage et d’agriculture, les perspectives sont « inquiétantes » car jusqu’à présent, les pluies de 2009 ont été insuffisantes et tardives, a indiqué à IRIN Nourou Tall, coordinateur adjoint au sein de l’unité de coordination des urgences de la FAO.

Un récent bulletin interministériel sur l’agriculture et l’élevage a observé que les pluies de juillet avaient amélioré l’état des pâturages, et que les animaux étaient globalement en bonne santé.

Pourtant, des bergers de la région de Diffa ont dit à IRIN qu’ils étaient obligés de vendre leurs animaux sous-alimentés et malades avant qu’ils ne meurent. « J’ai cette vache depuis cinq ans », a dit Malam Sinear, en montrant une vache étendue sur le sol dans son village de Kinjandi, à 80 kilomètres à l’est de la ville de Diffa.

« Elle pèse la moitié de son poids normal. Si nous la tuons maintenant, je pourrai la vendre pour 34 dollars. Mais je pourrais gagner dix fois plus si elle était en bonne santé. » Il a demandé à IRIN s’il devait mettre la vache debout pour la photo, parce qu’elle ne pouvait plus se lever toute seule.

M. Sinear a dit que les deux tonnes de blé qu’il avait reçu de la FAO au début de l’année étaient épuisées depuis longtemps. En 2009, la FAO a donné 636 tonnes de fourrage aux éleveurs de Diffa.

L’éleveur a montré un gros trou dans le mur sur le côté de sa maison, en racontant qu’il avait commencé à faire manger à ses animaux des morceaux de sa maison, construite en paille. M. Sinear a dit à IRIN qu’il avait perdu six de ses 43 animaux en 2009, et que trois de plus étaient aujourd’hui malades.

Iliassou Idi, le boucher local, a raconté à IRIN que de plus en plus d’éleveurs essaient de lui vendre leurs animaux qui dépérissent. « Je les achète et je vends la viande à 50 cents pour quatre morceaux. »

Au marché à bétail qui se tient toutes les semaines à Djario, 24 kilomètres plus loin, Mamadou Difjao, éleveur, a dit à IRIN que la piroplasmose avait tué cinq de ses 20 bêtes en 2009 - 40 pour cent - contre trois morts sur 25 animaux en 2008, soit 12 pour cent. La piroplasmose est due à un parasite transmis par une morsure de tique ; les animaux contaminés perdent l’appétit et dépérissent.

M. Difjao a dit qu’il vaccinait lui-même ses bêtes plutôt que d’appeler le responsable local du bétail, parce que cela lui évitait de payer les frais d’essence que l’agent facture lorsqu’il vient administrer le vaccin.

El Sidi Heikey, l’agent local, a expliqué à IRIN que son budget ne couvrait pas les frais d’essence pour les visites à domicile.

M. Matta Kellou, directeur régional de l’Elevage, a déclaré qu’il est difficile, sans diagnostic officiel, de déterminer si les animaux sont morts de maladie ou de faim.

pt/np/il

Mali : soutien aux populations déplacées dans le nord du Mali



CICR Communiqué de presse 09/163 14-08-09
Mali : soutien aux populations déplacées dans le nord du Mali
samedi 15 août 2009
Bamako (CICR) – Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lancé, avec le soutien de la Croix-Rouge malienne, une large opération d’assistance en faveur de 460 familles déplacées, soit quelque 2300 personnes, dans les localités de Tin Zaouatène et Boghassa, cercle d’Abeïbara, (région de Kidal), dans le nord du Mali.

Cette opération, commencé à Tin Zaouatène le 11 août se prolongera jusqu’au 15 août et bénéficiera à 400 familles déplacées depuis juillet 2007 suite à des combats dans la région. Ces familles recevront près de 110 tonnes d’assistance alimentaire (riz, semoule, huile, sucre, thé et sel) devant couvrir leurs besoins pour une période de trois mois. Le CICR et la Croix-Rouge malienne avaient déjà procédé à une distribution de secours alimentaires et de biens de première nécessité en mars 2008.

Dans une deuxième phase, 60 familles originaires du village de Boghassa, déplacées en janvier 2009 suite à des combats dans la région, recevront des kits d’ustensiles ménagers avec des couvertures, des bâches, des ustensiles de cuisine, des jerricanes pliables, des moustiquaires, des théières, des seaux, des nattes et du savon.

La Croix-Rouge malienne, à travers son bureau de Kidal, appuie cette opération en mettant à disposition des volontaires sur chaque site concerné. Les autorités locales ont participé étroitement au processus de sélection des bénéficiaires.

Expliquant le sens de cette opération, Sylvain Corderoy, chef du bureau CICR à Gao a déclaré que « l’assistance apportée à ces populations devrait contribuer à atténuer la précarité de leur condition due à leur déplacement ».

Le CICR, présent au Mali via ses bureaux de Bamako et de Gao, travaille en étroite collaboration avec la Croix-Rouge malienne, son partenaire opérationnel privilégié.

Organisation impartiale, neutre et indépendante, le CICR a la mission exclusivement humanitaire d’apporter protection et assistance aux victimes de conflits armés et d’autres situations de violence. Il s’efforce également de prévenir la souffrance par la promotion et le renforcement du droit et des principes humanitaires universels.

14-08-2009 Communiqué de presse 09/163

vendredi 14 août 2009

NIGER • La France ménage ses intérêts


NIGER •
La France ménage ses intérêts
Courier INTERNATIONAL
14.08.2009

D'un côté, une crise politique consécutive à un coup d'Etat constitutionnel ; de l'autre, du pétrole prêt à jaillir et des mines d'uranium. Et au milieu, la France et Areva, qui détiennent une part non négligeable du métal tant convoité avec la mine d'Imouraren. Face à de dilemme, "La France se fera-t-elle l'avocate du Niger ?" s'interroge L'Observateur Paalga. Le quotidien burkinabé rappelle que l'Union européenne (UE) a indiqué son intention de revoir sa coopération si le président Tandja obtenait la possibilité de se représenter. La France se désolidarisera-t-elle de l'UE ? "Etant donné que le coup d'Etat est consommé et que ni le boycott des prochaines législatives ni les actions multiformes de l'opposition n'y changeront rien, n'est-ce pas l'heure de trouver un terrain d'entente pour ne pas plonger le pays dans une crise sans fin ? D'ailleurs, c'est vraisemblablement ce que fait la France, en invitant l'opposition à reprendre langue avec le pouvoir pour recoller les morceaux", commente le journal. Pour l'instant, la France "semble ménager la chèvre et le chou, comme le ferait n'importe quel pays ayant dans la balance tant d'intérêts en jeu".

jeudi 13 août 2009

Mali et Niger : Cette gangrène appelée rébellion touarègue11 août 2009, 23:14



La scène se déroule en mai 2007. Assis à l’ombre d’un arbre, Moussa Ghali, 30 ans, éleveur dans la vie civile le jour et rebelle la nuit, nettoie rageusement son arme tout en ruminant : « J’ai des frères en prison à Niamey, d’autres sont morts gratuitement, tués par des militaires alors qu’ils n’ont rien fait. Rien du tout si ce n’est demander plus de justice pour le peuple touareg du Niger. Réclamer seulement une meilleure redistribution des richesses nationale et être tué pour cela, ça ne se passera pas comme ça ! »

La détermination de ce rebelle montre, si besoin en est, qu’au-delà de toute considération, la rébellion touareg reste une gangrène à l’échelle sous-régionale et en particulier pour le Niger et le Mali.

En effet, le nord du Mali et celui du Niger restent douloureusement secoués par ce qu’il est convenu désormais d’appeler « conflit touareg », conflit qui a commencé en mai 1990 au Niger entre de jeunes Touaregs armés, les Ishomars, et les forces armées nigériennes (FAN), et qui s’est étendu au Mali à partir de juin de la même année par suite de l’arrestation des jeunes touaregs qui avaient participé à une attaque au Niger, laquelle avait fait des victimes.

Visiblement, la naissance de ces rébellions presque au même moment ne semble aucunement être le fait d’un simple hasard vu que les régions du nord du Mali et du Niger présentent bien de similitudes. Hormis le fait d’être sur le plan historique d’anciennes colonies françaises, ayant à peu près la même superficie, ces deux pays sont traversés tous par le fleuve Niger. Toujours sur le plan naturel, le massif Adrar au Mali (qui reste une sorte de no man’s land) a son prolongement, l’Air, sur le territoire nigérien, tous deux habités par les mêmes peuples, qui s’estiment délaissés du pouvoir central.

On se souvient encore qu’à la veille des indépendances de ces deux Etats, les Touaregs étaient partagés entre la volonté de se constituer en un Etat indépendant et celle de faire partie des pays que la division des frontières coloniales rendait voisins. Et si, du côté nigérien, le pouvoir en place a presque toujours fait usage de la force pour anéantir toute volonté de revendication, le Mali, quant à lui, est allé dans le sens de l’apaisement, par exemple, par la prise de décisions concrètes en ce qui concerne le financement pour le retour à l’emploi des jeunes ressortissants du Nord.

C’est connu que l’oisiveté peut pousser bien de jeunes Touaregs à s’engager dans la lutte armée. C’est d’ailleurs, entre autres, en raison de cette volonté d’apaisement de Bamako que la région de Kidal, dans le septentrion malien, a toujours eu un statut spécial en matière de projets de développement. C’est ainsi qu’avec le soutien des partenaires au développement, plusieurs milliards de nos francs y sont investis dans le social pour développer les infrastructures de cette région.

S’agissant du Niger, on se souvient encore qu’après quelque temps d’accalmie, en mars 2007, une nouvelle rébellion embrasait la partie septentrionale du pays. Et la gestion de ce conflit par le Président Mamadou Tandja ainsi que les violences aveugles qui en ont découlé ont favorisé le développement, l’intensification et la radicalisation de la lutte armée, devenue aux yeux des populations touarègues une alternative légitime. Avec le soutien de médiateurs multilatéraux et bilatéraux, certains Touaregs nigériens regroupés au sein du Front patriotique nigérien (FPN) ont accepté d’aller à la table des pourparlers.

C’est ainsi qu’en février 2009, le FPN entamait avec l’Etat du Niger des rounds de pourparlers pour un retour définitif à la paix avec l’appui de la grande Jamahiriya libyenne, désignée par le gouvernement du Niger comme unique médiateur dans le règlement de ce conflit.

A l’issue de discussions organisées en avril 2009 à Syrte, un engagement solennel en faveur de la paix avait été pris par toutes les parties présentes devant le Guide de la révolution, président en exercice de l’Union africaine et haut médiateur de l’espace SEN-SAD.

Mais le retour définitif à la paix était conditionnée à la libération par les autorités du Niger de toutes les personnes détenues du fait de ce conflit et à l’octroi d’une prime aux combattants démobilisés, que le Guide s’était engagé à verser pour contribuer à leur réinsertion économique. C’est pour tout cela que la date du 30 juin 2009 avait été choisie d’un commun accord pour la cérémonie officielle de remise des armes.

Plus d’un mois après la démobilisation, les engagements pris par le Guide libyen sont restés lettre morte. Occupé qu’il était à tripatouiller la Constitution pour réussir son référendum du mardi 04 août dernier, le président Mamadou Tandja ne se souciait guère de pousser son frère et ami Moamar Kadhafi à bien vouloir délier les cordons de la bourse et avait, par conséquent, relégué aux calendes grecques les engagements qu’il avait pris devant témoins.

Pis est, l’élargissement des rebelles emprisonnés semble se faire au compte-goutte. Cela, on l’imagine aisément, a eu pour conséquence immédiate de donner des raisons supplémentaires aux va-t-en guerre pour ressortir leurs armes et également de mettre dans leurs petits souliers tous les pacifistes touaregs qui s’étaient voués corps et âme à un véritable retour de la paix dans cette partie du monde. Véritablement, le laxisme observé du côté de la partie nigérienne dans le traitement de ce dossier a fini de jeter le doute sur sa volonté de faire de ce pays un havre de paix et de quiétude sociale.

Ce qui n’a rien d’étonnant quand on connaît la position du président Tandja vis-à-vis de ces rebelles touaregs, qu’il qualifiait naguère de bandits armés qu’il fallait réduire par les armes.

Mais que l’on soit au Niger ou au Mali, l’équation touarègue semble appeler une solution globale au niveau de la sous-région ; même s’il faut reconnaître que Bamako a déjà fait une bonne partie du chemin …vers la paix.

Boureima Diallo
L’Observateur-Burkina

saharamedia

Communauté économique des Etats de l’Afrique del’ouest : position commune à la Cedeao contre Tandja

Africatime / J-C H (Br.Ouémé-Plateau) Le Matinal 11/08/2009
Communauté économique des Etats de l’Afrique del’ouest : position commune à la Cedeao contre Tandja
jeudi 13 août 2009


Les Etats de la Cedeao pourraient adopter dans les jours à venir une position commune contre le régime nigérien au pouvoir à Niamey. Dans l’interview qu’il a accordée aux confrères de Radio France internationale, le président de la Commission de la Cedeao vient d’inviter tous les ministres des Affaires étrangères des Etats membres à une rencontre pour se pencher sur la situation nigérienne.

A la Cedeao, on semble très conscient des implications politiques du référendum réussi au pays de Mamadou Tandja pour la sous région ouest africaine. Le No 1 nigérian, président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, Sir Umaru Yar’Adua a été le premier à exprimer ses regrets face à la volonté de son homologue Mamadou Tandja de s’éterniser au pouvoir. Et après lui, son président de la Commission de la Cedeao Ibn Chambas est vite monté au créneau. Non pas pour indiquer aux Etats membres de sa structure la conduite à tenir.

Mais pour que ces Etats se penchent sur le cas nigérien, en étudiant les vrais contours pour identifier les dispositions à prendre afin de sauver l’Afrique occidentale des conséquences qui pourraient découler de ce référendum controversé qui permet au président Tandja de prolonger de trois ans son mandat qui devrait prendre fin en décembre prochain. Ainsi, il peut plus tard se présenter aux élections présidentielles autant de fois qu’il le souhaitera plus tard.

La prompte réaction des responsables de la communauté a tout son sens étant entendu que le Burkina Faso voisin vient d’être contaminé et son président, le Capitaine Blaise Compaoré qui a déjà tripatouillé sa loi fondamentale un certain nombre de fois, ne veut plus désormais de l’article 37 de sa propre constitution. Une fois ce verrou levé, le président Blaise Compaoré au pouvoir depuis 1987 après l’assassinat de Thomas Sankara, mettra fin à l’alternance. C’est l’article 37 de la loi fondamentale burkinabé qui fixe le nombre de mandat à la tête du pays à deux non renouvelables. En dehors des institutions internationales, on apprend que plusieurs acteurs politiques de la sous-région et des organisations de jeunes et de femmes sont également contre la volonté de certains chefs d’Etat de s’éterniser au pouvoir.

Parce que tout le monde est conscient du danger que le cas nigérien constitue pour toute la région. Déjà au Tchad, la situation politique n’augure rien de sécurisant. Idem en Mauritanie où il faut bien craindre d’autres ratés après les dernières élections controversées. Toute chose dont on doit prendre garde quand on sait le flou qui entoure la situation politique en Côte-d’Ivoire et en Guinée Bissau. Surtout qu’en Guinée Conakry, la cacophonie des ambitions et les soutiens aveugles de certaines personnalités politiques du pays à la junte militaire au pouvoir constituent aujourd’hui le vrai goulot d’étranglement qui n’arrange rien pour l’instauration d’une démocratie pluraliste. Les limites en la matière On ne doit pas s’attendre à grand-chose en ce qui concerne l’issue de la rencontre des ministres des affaires étrangères des Etats membres de la Cedeao dans cette violation des principes sacro saints de la démocratie. Parce que les Etats n’ont pas le droit d’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre.

Même si on note certaines compétences en la matière au niveau de la Cedeao , il sera bien difficile d’imposer un mode de conduite au président Mamadou Tandja par les temps qui courent. Surtout que plusieurs autres chefs d’Etat nourrissent les mêmes ambitions que lui. Ce sont les ministres de ces présidents qui se chargeront de se pencher sur le cas nigérien. Alors même que le président burkinabé qui pèse assez lourd dans la balance, devra envoyer aussi son ministre des affaires étrangères à la rencontre discuter de la situation.

Autant de situations qui font dire que le pari est perdu à l’avance. La Cedeao aura plutôt besoin de recourir à d’autres moyens pour réussir à protéger les constitutions contre les mauvaises volontés des chefs d’Etats. C’est en initiant plutôt des moyens stratégiques pour couper l’aide publique au développement à tous ces Etats anti démocratiquse qu’on pourrait sauver les meubles. Le Royaume de Belgique a déjà donné l’alerte et a besoin d’être encouragé par les autres partenaires au développement.

C’est comme cela qu’on pourra obliger le président Mamadou Tandja 71 ans et les autres aspirants au tripatouillage des lois fondamentales aux respects des normes démocratiques. Pour ne pas avoir sous les bras le moment venu, des réfugiés. Parce qu’il semble que les opposants n’entendent pas baisser les bras et veulent passer par tous les moyens pour affronter les dossiers comme celui de Tandja.

J-C H (Br.Ouémé-Plateau)

Niger : « Rien n’empêche le président Tandja de se proclamer empereur ou roi »

AllAfrica / Roger Niouga Sawadogo Fasozine (Ouagadougou) 12-08-09

Niger : « Rien n’empêche le président Tandja de se proclamer empereur ou roi »
jeudi 13 août 2009

interview

Responsable et militant actif de la société civile, juriste et politologue, Siaka Coulibaly est de ceux qui prennent le pouls de l’Afrique par leurs fréquents déplacements à l’intérieur du continent. Fasozine.com l’a rencontré pour échanger avec lui sur l’état de la démocratie en Afrique.
Résurgence de coups d’Etats et de transitions violentes en Afrique. L’instabilité politique revient avec force en Afrique.

On peut convenir avec vous qu’effectivement, il y a un retour de l’instabilité politique en Afrique. A la faveur des transitions politiques, on assiste à des coups d’Etats, à des situations de violence et aussi à des arrangements anticonstitutionnels au sommet de l’Etat. La Guinée, la Guinée-Bissau, le Niger, avec le référendum imposé et non réclamé par le peuple, le Gabon avec un après-Bongo difficile. Les acteurs politiques ont de plus en plus recours à des pratiques qu’on pensait révolues depuis l’avènement de la démocratie en Afrique. A tel point que je me demande si la démocratie est une valeur pour l’Afrique. Cette question nécessite une réflexion plus approfondie.

En effet, sur le continent, il y a des paramètres historiques, socioculturelles qui posent problème à la démocratisation. A mon sens, la conception du pouvoir en Afrique traditionnelle est incompatible, à bien des égards, avec l’idée de partage du pouvoir et d’alternance que nous prônons de nos jours. Il y a une forte présomption de la société traditionnelle africaine à des modes de transmission du pouvoir qui ne se font pas du vivant du tenant du pouvoir. Dans certaines sociétés, on n’a jamais vu de passage de témoin d’une personne vivante à une autre. Ces habitudes socioculturelles et historiques ne vont pas avec la pratique moderne de la démocratie. Rien ne nous garantit aussi que nous ne traînons pas les tares d’une telle société. A mon sens, ce sont des réflexions que nous devons mener pour mieux appréhender la démocratie en Afrique.

Au Niger voisin, le président Mamadou Tandja a organisé au forceps, le 4 août dernier, son référendum, qui lui garantit un nombre illimité de mandats à la tête de l’Etat. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?

La Constitution du 4 août 2009 est une innovation en Afrique. En lisant ce document, je l’ai trouvé truffé de pas mal d’articles qui consacrent un pouvoir personnel et autocratique. Tel que rédigé, rien n’empêche le président Tandja de se proclamer empereur ou roi ! C’est la première fois qu’on voit une concentration de pouvoirs politiques, administratifs et même judiciaires entre les mains d’un seul individu. Certains articles de la Constitution font du président Tandja, l’exécuteur de décision de justice. En d’autres termes, tant que le président Tandja n’avalise pas certaines décisions de justice, elles sont non applicables. Il est aussi proclamé chef de l’administration, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des chefs d’Etat de la sous région.

Par ailleurs, sur les 160 articles, un seul est consacré au Premier ministre. Ce dernier est réduit à la fonction marginale de « coordonnateur de l’action gouvernementale ». Le reste des articles est consacré aux pouvoirs du chef de l’Etat. A partir de cette Cconstitution, on assiste également à la montée d’une catégorie sociale comme la chefferie coutumière. Cette couche est regroupée à travers un Conseil national de la chefferie coutumière, avec une incidence financière de cinq milliards de francs CFA. Ce qui est une première dans notre sous région. En définitive, le Niger, qui avait la plus belle Constitution de la sous-région en 1999, se retrouve aujourd’hui avec la pire des Constitutions que l’Afrique ait produit.

A la faveur de ce référendum, le président Tandja bénéficie d’un bonus de trois années de renouvellement de son bail à la tête de l’Etat, sans élection. A l’issue de cette période, il se présentera à nouveau et demeurera au pouvoir de façon indéterminée. Tous ces éléments nous font percevoir qu’il y a une dégradation dans le processus de démocratisation. L’inquiétude des populations, et de la société civile en particulier, c’est d’éviter que ce hold-up juridico-politique inspire les chefs d’Etats des pays de la sous-région.


Au Gabon, la querelle de succession fait rage !

Le président Bongo est décédé brutalement et il s’est ouvert une lutte de clans, aussi bien à l’intérieur de sa famille naturelle que de sa famille politique. Avec l’élection annoncée pour le 30 août 2009, on présage que la stabilité, qui avait caractérisé le règne d’Omar Bongo Ondimba, risque d’être mise à rude épreuve. Ce pays risque fort d’être une fois de plus inscrit dans la longue liste des pays à turbulences.

Ce qui est déplorable, c’est le fait que dans cette région, il y a des foyers de tension encore fumant. Nous avons la République Démocratique du Congo, le Congo, le Rwanda... qui ne sont pas des pays stables. Il faut craindre que cette sous-région devienne un vaste foyer incandescent. Tout ceci confirme le fait qu’en Afrique, nous assistons à une résurgence de la violence politique, ce qui met à rude épreuve la démocratie et la stabilité dans les Etats. Gageons que les acteurs en présence prône la paix et le dialogue, pour l’intérêt supérieur du peuple gabonais.

Roger Niouga Sawadogo

Fasozine (Ouagadougou)


1 Message
Niger - Le cas tandja
13 août 13:03, par nicolas

Le colonel Tandja, n’est pas le premier chef d’Etat d’Afrique à ne plus vouloir quitter le pouvoir à la fin de son mandat présidentiel, ni le premier militaire, fut-il à la retraite de l’armée, à faire un coup d’Etat. Bien au contraire.

Au Niger, en particulier, l’armée est la spécialiste des coups tordus. Depuis le renversement du président Diori Hamani le 15/04/1974 au coup d’Etat de Tandja en passant par l’assassinat du colonel-président Ibrahim Barré Maïnassara le 9/04/1999.

Les militaires au pouvoir, en général et au Niger dans ce cas précis, n’ont jamais prouvé qu’ils étaient plus probes que les civils pour diriger un pays. Si Seyni Kountché ne s’est pas enrichi durant sa présidence, tel ne fut pas le cas pour de très nombreux militaires. Ce fut un marché de dupes pour les Nigériens.

Le président Tandja à la fin de cette année aurait pu, au terme de ces mandats, quitter le pouvoir la tête haute avec le sentiment d’avoir rempli sa mission et la reconnaissance de ces compatriotes (voir Tandja, le bâtisseur !)au lieu de s’accrocher à son poste d’une manière despotique.

Il est temps d’instaurer un nouveau système politique en commençant par abandonner la Constitution française comme modèle pour l’Afrique. Cette constitution ne fonctionne pas et ne tient pas compte des réalités historiques, sociales et culturelles de ce continent. N’en déplaise à Monsieur Sarkozy,le président français.

Dans cette attente, seule l’union peut empêcher le félon Tandja de s’approprier le pouvoir à vie. Et il devra être juger pour acte de trahison.

Malheureusement, l’image que l’opposition politique donne d’elle-même est absolument scandaleuse. Pour les uns et les autres, leur ego est certainement aussi gros que celui de Tandja. Les uns et les autres ne se sont jamais remis en question et n’ont pas tirés les leçons du passé.

A quand une relève politique digne des Nigériens ?

Le colonel Abdoulaye Maïga à propos de la mutation du Mouvement armé d’autodéfense Gandakoy en Association de développement : "Nous voulons aider ATT

Chahana Takiou 22 Septembre, 13/08/2009

Le colonel Abdoulaye Maïga à propos de la mutation du Mouvement armé d’autodéfense Gandakoy en Association de développement : "Nous voulons aider ATT à consolider la paix"
jeudi 13 août 2009


Créée en avril 2009, sur une base légale, à travers le récépissé N°255 G-DB délivré par le Gouvernorat du District de Bamako, "l’Association Gandakoy des patriotes, amis et sympathisants du Mali pour la paix et l’insertion sociale", en abrégé APASMA-GK, s’est substituée au mouvement armé d’autodéfense Gandakoy. Elle vient de se doter d’un bureau de 17 membres, dirigé par le Lieutenant-Colonel Abdoulaye Maïga, ancien leader de la branche armée de Gandakoy. Il dit avoir opéré ce changement pour "aider ATT à consolider la paix " dans le Septentrion malien.

Ouverte à tous les Maliens et Maliennes, APASMA-GK a pour devise "Unité dans la diversité". Son siège est à Bamako. L’association de développement que préside le colonel Maïga vient d’adresser une lettre d’information à toutes les institutions de la République, ainsi qu’à tous les partis politiques, pour leur signifier la mutation du Mouvement armé d’autodéfense Gandakoy en Association de développement. En effet, l’organisation a déjà ses démembrements dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal. La carte de membre est en vente à 500 FCFA à Bamako et dans les régions du Nord.

Dans la déclaration de création d’association, les fondateurs, membres et sympathisants du mouvement, soulignent qu’ils ont décidé de créer APASMA-GK, une association à but non lucratif, apolitique et non confessionnelle, conformément aux dispositions en vigueur au Mali. Ceci dans la droite ligne de la révolution du 26 mars 1991 et l’ouverture démocratique qui s’en est suivie ; au Pacte national et aux accords d’Alger relatifs à la rébellion dans le Nord du pays ; à la nécessité de poursuivre et d’intensifier les efforts pour une paix juste et durable et à éradiquer les souvenirs douloureux de conflits sanglants dont notre peuple se serait bien passé. APASMA-GK s’est assigné entre autres comme objectifs, de contribuer à l’intégration sociale, économique et politique des différentes communautés maliennes et africaines vivant au Mali ; d’instaurer un climat d’entente et de convivialité entre les communautés ; de participer à la consolidation de la paix, de la sécurité, de l’unité et de l’intégrité nationales et, enfin, de combattre l’ethnocentrisme, le régionalisme et le communautarisme sur l’ensemble du territoire national.

L’association que dirige le colonel Abdoulaye Maïga souhaite que chaque Malien se sente chez lui partout au Mali et jouisse pleinement de sa citoyenneté, en tous lieux et en toutes circonstances.

"Notre mouvement est désormais une association de développement, une organisation qui milite en faveur de la paix, de l’entraide et de la solidarité entre tous les fils du pays. Nous sommes aidés dans cette initiative par plusieurs cadres, du Nord et du Sud. Le temps de la rébellion, de la division, du communautarisme est pour nous révolu. La seule chose qui vaille aujourd’hui, c’est bien la paix, c’est également le développement. C’est pourquoi nous voulons aider les plus hautes autorités du pays, notamment le président de la République Amadou Toumani Touré qui continue d’œuvrer inlassablement pour la cohésion nationale, le respect de l’intégrité de notre territoire et, surtout, le développement du Mali" a déclaré le Colonel Abdoulaye Maïga, avant de préciser : "ce que nous observons de positif, c’est vraiment du progrès dans le sens de la paix et de l’unité nationale. En effet, il n’y a plus d’attaques, le processus de paix est en marche, les différents acteurs sont en train de jouer leur partition et le développement s’annonce. Nous adhérons pleinement à ce processus et notre association y apportera sa contribution".

Rappelons que le Colonel Abdoulaye Maïga était un Capitaine de la Garde nationale lorsqu’il désertait en 1994 des rangs de l’armée malienne, pour diriger la branche armée du Mouvement d’autodéfense "Gandakoy". Avec le retour de la paix, il réintègre l’armée et est muté en Chine (2000-2002) en qualité d’Adjoint à l’Attaché militaire de l’Ambassade du Mali. A son retour au bercail, il sera affecté à l’armée de l’Air où il sert toujours.

A 56 ans révolus, le Colonel Maïga, originaire de Bourem, commune de Téméra, village de Fia, est un grand sportif et un lecteur assidu. Epris de paix et de justice sociale, le leader de Gandakoy est marié et père de sept enfants.

Par Chahana TAKIOU

Niger : l’opposition « réhabilite » le Parlement dissous

La Tribune 13-08-09
Niger : l’opposition « réhabilite » le Parlement dissous
jeudi 13 août 2009


L’opposition nigérienne a annoncé hier qu’elle allait « réhabiliter » le Parlement dissous par le président Mamadou Tandja et qu’elle ne prendrait pas part aux élections législatives, prévues d’ici octobre par la nouvelle Constitution. La Coordination des forces démocratiques pour la République (CFDR) « déclare la réhabilitation à compter du 24 août 2009 de l’Assemblée nationale dissoute du fait du refus de Mamadou Tandja d’organiser des législatives anticipées », a annoncé ce mouvement composé de partis d’opposition, de syndicats et d’ONG. La CFDR regroupe trois fronts opposés au référendum du 4 août par lequel une nouvelle Constitution a été adoptée permettant au chef de l’Etat de rester au pouvoir encore trois ans au lieu de se retirer en décembre au terme de deux quinquennats, comme initialement prévu. « La CFDR ne prendra part à aucune élection organisée en dehors de la Constitution du 9 août 1999 », la loi fondamentale en vigueur jusqu’à présent, ajoute la coalition qui « exige » aussi « la restauration » de la Cour constitutionnelle. La nouvelle Constitution a été adoptée avec 92,50% des voix, selon la CENI, mais d’après la CFDR « plus de 95% » des Nigériens ont refusé de voter.

mardi 11 août 2009

Niger : "enlèvement" d'un activiste remis en liberté mardi (Fusad)

Niger : "enlèvement" d'un activiste remis en liberté mardi (Fusad)
11.08.09 | 17h29
Le Monde.fr

L'activiste nigérien Marou Amadou, qui avait été remis en liberté par une décision de justice mardi, a été enlevé à sa sortie de prison, a indiqué à l'AFP un membre de son mouvement, le Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (FUSAD).

"Marou Amadou vient d'être enlevé par des éléments de la garde républicaine à bord de deux véhicules 4x4 à la prison civile de Niamey où il était en train de remplir les formalités pour sa sortie de prison", a indiqué Ali Idrissa, membre du FUSAD que dirige M. Amadou.



Peu avant, un juge de Niamey avait remis en liberté M. Amadou, interpellé lundi après avoir appelé à la mobilisation face à la rallonge très controversée du mandat du président Mamadou Tandja.

Une nouvelle Constitution a été adoptée le 4 août par voie de référendum, permettant au chef de l'Etat de rester au pouvoir jusqu'en 2012 au lieu de se retirer en décembre comme initialement prévu. Le résultat de la consultation, annoncé par la Commission électorale, doit encore être validé par la Cour constitutionnelle.

Niger / Union européenne:Menace de sanctions de la Commission européenne

Niger / Union européenne
Menace de sanctions de la Commission européenne
par RFI

Article publié le 11/08/2009 Dernière mise à jour le 11/08/2009 à 15:45 TU
La Commission européenne a menacé, lundi 10 août, d’interrompre la coopération de l’Union européenne (UE) avec le Niger, à la suite du référendum constitutionnel du 4 août dernier. Malgré les critiques de la communauté internationale, le président Mamadou Tandja avait décidé d’organiser ce référendum. Selon les résultats officiels, la nouvelle Constitution - qui permet au président de rester au pouvoir après la fin de son mandat en cours - a été approuvée par 92,5% des électeurs, avec une participation de 68%. Ces chiffres ont été largement contestés par l’opposition nigérienne, ainsi que par la presse internationale. La Commission européenne peut décider de suspendre la coopération avec un pays signataire de l’Accord de Cotonou en cas de non-respect des critères démocratiques.

Après la présidence suédoise de l'UE, après Paris, c'était autour de la Commission européenne de faire à nouveau pression sur le Niger. Dans un communiqué, le commissaire au développement Karel De Gucht a dit « regretter » la tenue du référendum constitutionnel au Niger et a rappellé que si rien n'est fait pour revenir à l'ordre constitutionnel, l'aide entre Niamey et l'UE pourrait être interrompue, rapidement, en vertu de l'article 96 des accords de Cotonou. Il a ainsi déclaré qu’« un rapide retour de la part du président Tandja aux normes constitutionnelles » pourrait permettre de ne pas ouvrir de nouvelles négociations entre l’UE et le Niger « et par là même de ne pas mettre en danger notre coopération ».

Le 11 juillet, en guise de protestation contre les dérives du pouvoir à Niamey, le versement d'une aide au budget de l'Etat du Niger avait déjà été bloqué par Louis Michel, le prédécesseur de Karel De Gucht. Aujourd'hui la menace d'interruption de l'aide est plus que jamais d'actualité, même si la porte reste toujours ouverte au dialogue.

Dans un entretien à RFI, John Clancy, porte-parole de la Commission européenne, a souligné qu’il n’utiliserait « jamais le mot menace », mais que « la tenue de ce référendum met clairement en danger notre coopération et ce processus peut éventuellement amener à une situation où il y a une suspension de notre aide au développement ». John Clancy considère que, pour éviter cette suspension, « il n’y a rien de plus simple pour le président Tandja : reprendre un chemin vers les normes constitutionnelles et remettre le processus politique sur un chemin démocratique, ouvert, transparent et, surtout, dans le cadre de la Constitution du pays ».


John Clancy, porte-parole de la Commission européenne
11/08/2009 par Marie-Pierre Olphand

Pour sa part la France a invité, lundi 10 août, le président Tandja « à renouer le dialogue avec l’ensemble des forces politiques et à prendre tous les engagements nécessaires pour que le Niger retrouve rapidement un cadre constitutionnel et démocratique ». Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, la France serait ainsi « très attentive à l’organisation prochaine d’élections législatives qui doivent être transparentes, justes et démocratiques ».