dimanche 21 décembre 2008

Journée d’étude « amazighité et histoire »


Sihem Ammour-La Tribune On Line


dimanche 21 décembre 2008

Journée d’étude « amazighité et histoire »

Les enjeux de l’onomastique et de la toponymie

Le Haut Commissariat à l’amazighité (HCA) a organisé jeudi et mercredi derniers à Zeralda deux journées d’étude sur la thématique « amazighité et histoire : onomastique et identité (Antiquité, période médiévale, XIXe siècle).

A cette occasion, des chercheurs et des universitaires algériens en histoire, en linguistique, en anthropologie, en géographie, en sociologie et en sciences juridiques ont présenté des conférences autour de la thématique de l’onomastique qui est l’étude des noms propres à travers l’étude des noms des individus (anthroponymie) et à travers l’étude des noms de lieux (toponymie). Les organisateurs ont précisé que « les questions des nominations des lieux et de leurs habitants, des tribus et de leurs territoires, des personnes et de leur généalogie sont des domaines à la fois spécifiques et complémentaires, sensibles et cruciaux, objet de légitimation historique dans le passé et au présent ». Foudil Cheriguen, professeur à l’université de Béjaïa, a ouvert le bal des conférences avec son intervention intitulée « onomastique et généalogie : deux domaines, une seule science ». Pour rappel, M. Cheriguen avait déjà effectué des travaux sur l’onomastique, où il écrivait : « Sous-jacent caractéristique aujourd’hui des motivations profondes de l’onomastique algérienne, voire maghrébine, et qui peut se résumer par la question : Qui suis-je dans le rapport de nomination/dénomination de tel ou tel territoire et/ou sous-territoire déterminé par tel ou tel autre nom ? Questionnement essentiel, au fondement de la relation anthropo-toponymique qui, en Algérie, présente un intérêt particulier et dont bon nombre d’études en font une problématique majeure. »

L’ampleur de la tâche de l’onomastique algérienne

Farid Benramdane de l’université de Mostaganem et chef de projet au CRASC a présenté la conférence intitulée « amazighité et histoire. Eléments pour une historiographie de l’onomastique algérienne ». Il a d’emblée présenté les principaux points abordés dans son intervention dont la présentation d’un essai de bilan bibliographique le plus complet possible, un regard critique sur la manière dont l’onomastique a été écrite, l’interrogation de l’histoire et, enfin, mieux comprendre la société algérienne en se penchant sur la manière dont ont été étudiés ses noms propres et les rapports que les acteurs sociaux ont eus avec eux. Il a ainsi souligné que « le savoir onomastique renvoie à des représentations collectives du passé et à des projets et attentes collectifs, privés ou institutionnels ». Enchaînant, il mettra en exergue le fait que, depuis la formation du libyque et du berbère et de leurs contacts avec le punique, le grec, le latin, l’arabe, l’espagnol, le turc, le français… et du point de vue de la linguistique historique et même pré historique, certaines dénominations soulèvent des questions très complexes et dépassent largement le territoire d’une région, d’une ou de plusieurs religions, d’une couche historique ou d’une catégorie onomastique. Concernant le domaine des publications spécialisées, il a expliqué qu’il y avait deux relevés bibliographiques. Le premier dans le domaine berbère, où l’onomastique ne représente que 5% dans la répartition thématique de la recherche linguistique au cours de la dernière décennie, citant Salem Chaker.

Le second, celui du CRASC où il est effectué un recensement systématique de toutes les données ayant trait, de près ou de loin, aux domaines algérien d’abord, maghrébin ensuite. Concernant le type de questionnement des travaux algériens sur l’onomastique, il a expliqué qu’il y avait celle influencée par les études onomastiques françaises orientées vers respectivement la microtoponymie pour des raisons d’approfondissement de l’investigation historique, et l’attachement au terroir. Et celle par les études canadiennes déterminées par des impératifs de peuplement. Concernant la caractéristique des travaux en onomastiques algérienne et maghrébine, il dira que « les documents sur l’onomastique algérienne se caractérisent par leur rareté, leur dissémination à travers des revues de disciplines différentes ». D’après M. Cheriguen, trois raisons peuvent expliquer la presque inexistence d’études systématiques en onomastique (et/ou en toponymie) maghrébine : l’influence ethnologique dans les études lexicologiques françaises du Maghreb et dont l’onomastique a été perçue comme un appendice, le statut de la langue berbère et de l’arabe algérien (ou maghrébin) exclus de l’institution algérienne et, enfin, la dernière cause qui est d’origine politico-idéologique : les études coloniales privilégiaient des

interprétations sujettes à des visions historiques plus ou moins arbitraires, justifiant la thèse « latiniste » de l’Algérie. Farid Benramdane avait rappelé qu’en 2005 il avait déjà soulevé que, par conséquent, « il ne s’agit ni plus ni moins que de dresser une historiographie de l’onomastique algérienne ; c’est dire l’ampleur de la tâche et la difficulté de l’entreprise, eu égard aux présupposés historiques, culturels et idéologiques qui tressent les démonstrations et soulèvent les argumentaires des uns et des autres, et à toutes les époques ». M. Benramdane a aussi mis en exergue les discours de légitimation idéologique, en estimant que les exemples de la sorte pullulent dans le discours de légitimation coloniale et post-coloniale, par l’usage de l’onomastique et surtout de la toponymie, allant jusqu’à rattacher des formes linguistiques relevant de la toponymie berbère à un peuplement primitif européen de l’Afrique du Nord. Et nier ainsi la dimension berbère dans le paysage national (loi de 1980 sur les lexiques des noms des villes et villages d’Algérie). Il a précisé toutefois que l’intérêt du domaine onomastique proprement dit, toponymique et ethnonymique surtout, émergent de manière singulière dès les débuts de la colonisation, et cela, pour des raisons évidentes de stratégie militaire. A notre époque, les travaux sont menés de front sur les trois couches linguistiques dominantes de l’onomastique locale : berbère, arabe, française.

L’enjeu d’un inventaire de la toponymie national

Le chercheur de l’université de Mostaganem à soulevé la nécessité d’un inventaire de la toponymie algérienne répartie à travers la territoire national à partir d’un fichier toponymique à mettre en place, en fonction des différents génériques et spécifiques qui sont variables d’une région à une autre. Ce fichier aura des entrées linguistiques, historiques, géographiques, sociologiques, ethnologiques, etc. ; il se réalisera à partir des toponymes figurant sur les cartes de l’INC et IGN/France. Benramadane a déclaré à ce propos que, pour la première fois en Algérie, on crée une base de données toponymiques contenant tous les toponymes figurant sur la cartographie algérienne dans ses différentes échelles. Il y a environ 300 000 toponymes déjà saisis. Le nombre de toponymes à saisir est estimé à plus de 600 000.

Cette base de données contribuera à l’élaboration d’une politique nationale de normalisation des noms de lieux en Algérie, à une possibilité d’analyse systématique des pratiques d’écriture (transcriptions graphiques) des noms propres algériens et à la mise en place d’un système de transcription/translittération des noms propres algériens de lieux et de personnes et à mettre sur pied une banque de données en onomastique.

D’autres conférences étaient au menu de ces journées, dont celle de Ouerdia Yermeche, qui a abordé « l’état civil et le système patronymique en Algérie : entre rupture généalogique et modernité ». Le duo Amina Maghlaoui et Mahi qui ont présenté l’intervention intitulée « 1875-885 : une période fatidique dans la formation anthroponymique en Algérie ». Il y avait aussi la communication présentée par Mansour Margouma sur la thématique du « fractionnement territorial et onomastique dans les stratégies du Sénatus-consulte (1863), celle de Djamel Nahali sur « les noms de famille d’origine toponymique dans les Aurès » et, enfin, celle du juriste Hammou Debouz qui a présenté un essai sur l’origine du toponyme Tzaïr/Dzaïr (Aldzaïr), capitale de l’Algérie.

Saïd Toudji, doctorant à Paris et chercheur associé au CRASC a, quant à lui, abordé la thématique de « l’anthroponymie libyque antique ». Il a expliqué que « le patronyme est à la fois un signe d’identification à l’espace de référence du groupe, la marque d’appartenance à une lignée et l’inscription de cette lignée dans cet espace de référence. Il est souvent le témoin du vécu de toute une collectivité, transporteur d’un profond message culturel, fossilisé dans les noms propres ». Dès lors, le patronyme sous-tend à la fois un champ parental et un champ territorial. Il a aussi présenté les deux systèmes de parenté berbère. Le premier, un système méditerranéen au Nord, caractérisé par une nomenclature égocentrique de la parenté, une filiation en ligne exclusivement masculine, avec tout le pouvoir dévolu au père. Le second, un système saharien, chez les Touareg, celui des nomenclatures non pas égocentriques mais classificatoires, d’où la filiation matrilinéaire. Un Targui matrilinéaire est ainsi « frère de droit » des parents maternels, mais frère d’éducation ou « frère de fait » des parents paternels.

Toutefois, Saïd Toudji a émis une nouvelle théorie décelée à travers la survivance dans la majorité des parlers berbères, à travers certains noms de parenté, des formules de filiation, se rapportant à la branche matrilinéaire à l’exemple de mon frère, en amazight gu’ma (ag + ma), fils de ma mère, et aussi de la présence quasi absolue de l’élément féminin (ma = ma mère) qui sous-entend un système de filiation matrilinéaire (en concurrence avec le système patrilinéaire) au Nord. Il a conclu son intervention en soulignant que « l’anthroponymie libyque a été le vecteur d’une dimension symbolique qui a grandement contribué au processus de cristallisation de l’identité berbère ».

S. A

samedi 20 décembre 2008

Communiqué 20 décembre 2008 Alliance Touareg Nord Mali pour le Changement


Photo : le Leader de L'ATNMC Ibrahim AG BAHANGA

samedi 20 décembre 2008

Depuis septembre 2008, les autorités centrales maliennes, malgré les récentes déclarations du Président, rejettent tout dialogue réel et sincère et ne font rien pour revenir à la table des négociations en présence des facilitateurs déjà engagés dans le processus, de représentants de l’Union européenne, de représentants de la classe politique malienne, comme nous le réclamons depuis des mois. Rien n’est fait pour une reprise du dialogue.

Au contraire, des milliers des soldats sont arrivés en renfort dans les régions du Nord ces derniers jours et des patrouilles ont commencé à sillonner certaines extrémités sensibles de ces régions. Toutes ces démarches provocatrices ne sont qu’une invitation à la reprise des opérations militaires.

Tôt ce matin, 20 décembre 2008, la garnison de Nampala, dans la Région de Ségou, à quelques centaines de kilomètres de Bamako, a été prise par l’une des patrouille mobiles de l’ATNMC. Les combats très violents ont duré plusieurs heures.

Nous déplorons un bilan provisoire lourd : plus de 30 morts et plusieurs blessés parmi les troupes maliennes et des matériels militaires récupérés. Du coté du Mouvement Touareg, 1 mort et quelques blessés légers.

Pour sortir de l’impasse actuelle qui dure depuis 3 ans, nous souhaitons que les autorités centrales maliennes associent rapidement les facilitateurs déjà engagés dans le processus, les partenaires de l’Union européenne, des représentants de la classe politique malienne à une vraie reprise de dialogue qui tienne compte du contexte actuel.

Hama Ag Sid’Ahmed, Porte Parole, Chargé des Relations Extérieures Alliance Touareg Nord Mali Pour le Changement ( ATNMC)

AFP 20-12-2008 / Mali : "20 militaires tués" par des rebelles touareg selon la rébellion


AFP 20-12-2008
samedi 20 décembre 2008
BAMAKO (AFP) — "Au moins 20 militaires" maliens ont été tués samedi par des rebelles touareg qui ont attaqué une garnison dans la localité de Nampala, à 500 km au nord-est de Bamako, a affirmé à l’AFP une source proche de la rébellion sans que l’armée confirme ce bilan.

Ces affrontements, dans une zone sahélienne à la frontière avec la Mauritanie, interviennent moins d’une semaine après que le président malien Amadou Toumani Touré eut invité les groupes rebelles touareg à "faire la paix".

Cette attaque a immédiatement été attribuée au groupe de rebelles touareg dirigé par Ibrahim Ag Bahanga, comme la plupart des actions qui ont mis à mal, depuis août 2007, l’accord de paix signé à Alger il y a deux ans.

Une source proche d’Ag Bahanga, interrogée par l’AFP, a ensuite confirmé : "Lors de notre attaque, nous avons pris le dessus parce que nous nous sommes préparés. Il y a eu dans les rangs de l’armée plus de 20 morts. Nous le regrettons, mais c’était eux ou nous. De notre côté, nous avons des blessés".

Une source proche du gouvernement s’est refusée à donner un bilan : "Nous ne confirmons pas", a-t-elle dit.

Mais des sources officielles locales concordantes avaient fait état, dans l’après-midi, de "morts de part et d’autre", annonçant que les rebelles s’étaient enfuis avec des otages.

"A la fin des affrontements, ce qu’on peut dire, c’est qu’il y a morts, blessés et otages", a déclaré à l’AFP une source administrative à Nampala.

"Les assaillants venus à bord d’une quinzaine de véhicules, sont repartis, sans avoir été arrêtés", a ajouté cette source.

Quelques jours auparavant, la police locale avait signalé la présence "suspecte" de plusieurs véhicules "non loin" de Nampala.

"C’est d’abord avant tout une attaque-surprise. Ils (les rebelles) avaient un avantage certain au début, avant que les soldats maliens ne ripostent", a estimé un conseiller municipal de la zone.

Identifié par les autorités comme le "cerveau" de l’opération, Ibrahim Ag Bahanga aurait reçu l’appui d’autres groupes de rebelles touareg.

Son groupe, qui détenait déjà trois militaires maliens, aurait par cette opération grossi le nombre de ses otages, moyen d’échange ou de pression sur le gouvernement.

En déplacement à Kayes, le président Amadou Toumani Touré a appelé au "calme" et à "l’unité nationale", sur les ondes de la radio publique, avant d’affirmer : "Personne ne pourra diviser le Mali".

Six jours auparavant, il avait lancé un appel à la paix aux groupes rebelles, lors d’un déplacement dans le Nord. "Je suis formé pour faire la guerre, mais je préfère la paix. J’invite mes frères qui sont dans les montagnes (rebelles) à venir faire la paix", avait-il dit.

Selon des analystes, ces hostilités sont l’initiative de "faucons" au sein des groupes rebelles qui accusent le gouvernement de "traîner" dans l’application de l’accord d’Alger de 2006. Cet accord stipule que les Touareg ne doivent plus réclamer l’autonomie de leur région tandis que Bamako doit accélérer le développement des régions du Nord.

Mais Ag Bahanga, le plus radical des chef de groupes rebelles, défiant régulièrement le gouvernement depuis près de 20 ans, demande depuis 2007 que l’armée se retire de Tinzawaten, à la frontière avec l’Algérie.

Le gouvernement a toujours répondu que ses troupes n’en partiraient pas, arguant qu’il s’agit d’un lieu de transit pour le trafic international de drogue, dans lequel il accuse Ag Bahanga d’être impliqué.

Contrairement au Niger, qui n’entend pas discuter avec ses rebelles touareg de l’Aïr, Bamako souhaite une solution négociée à la crise.

Sous l’égide de l’Algérie, les belligérants ont signé un nouvel accord en juillet 2007, mais semblent, depuis, danser un pas en avant vers la paix, deux pas en arrière, dans ces négociations auxquelles ne participent plus, depuis trois mois, le groupe d’Ag Bahanga.

AFP

Le Monde - 11h28- Nord du Mali: combats entre un groupe armé et l'armée à Nampala

Nord du Mali: combats entre un groupe armé et l'armée à Nampala
BAMAKO - Des renforts de l'armée malienne ont été envoyés samedi vers Nampala, à 500 km au nord-ouest de Bamako, où se déroulaient des combats entre des "assaillants armés" et des troupes régulières, a-t-on appris de sources administratives sur place.

"Un groupe armé non encore identifié a attaqué nos positions dans la nuit de vendredi à samedi dans la localité de Nampala. L'armée défend actuellement ses positions, et fait tout pour mettre en déroute les assaillants", a déclaré à l'AFP cette source administrative, jointe par téléphone à Nampala en milieu de matinée.

"Il y a un renfort de troupes qui arrive sur les lieux, les combats se poursuivent. Nos troupes sont décidées à mettre en déroute les assaillants armés", a affirmé cette source, s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Selon la même source, "l'objectif des assaillants semble être de prendre le contrôle de la caserne militaire" de la localité.

Selon des analystes, les assaillants pourraient être "un groupe de rebelles touareg".

"Je ne veux pas trop parler. C'est vrai qu'il y a un renfort de troupes qui arrive. Je ne peux pas parler de nombre, ni de bilan" a brièvement affirmé à l'AFP, une source militaire.

Dans la matinée, un habitant de la localité interrogé par téléphone avait brièvement indiqué: "Ca tire, j'ai peur, ma famille et moi nous sommes enfermés à la maison. On ne sait pas qui tire".

La localité sahélienne de Nampala est située tout près de la frontière avec la Mauritanie.

AFP / 20 décembre 2008 11h27)

L'ambassadrice du Niger au Canada parle d'imprudenceLes deux diplomates canadiens qui manquent à l'appel depuis dimanche au Niger


L'ambassadrice du Niger au Canada parle d'imprudence
par JA08, le 18 Décembre 2008 à 23:14
L'ambassadrice du Niger au Canada parle d'imprudenceLes deux diplomates canadiens qui manquent à l'appel depuis dimanche au Niger ont-ils manqué de prudence lors de leur mission? C'est du moins ce que croit l'ambassadrice du Niger au Canada, Nana Aïcha Foumakoye.


Interrogée hier par La Presse, cette dernière a noté que les recherches du gouvernement nigérien pour retrouver Robert Fowler et Louis Guay n'ont pour le moment pas donné de résultats. «L'important pour le moment, c'est de les retrouver. Mais il y a eu un manque de vigilance de leur part», a avancé hier la diplomate lors d'une entrevue téléphonique.

Selon Mme Foumakoye, M. Fowler, qui est envoyé spécial des Nations unies au Niger, s'est entretenu avec le ministre de la défense du Niger vendredi. Ce dernier lui a demandé de le mettre au parfum de ses déplacements. «S'il l'avait fait, un garde de sécurité les aurait probablement suivis», croit la diplomate.

Pour le moment, les autorités nigériennes ont fourni peu d'informations sur la disparition des deux Canadiens et de leur chauffeur dans la région de Karma, à tout juste une quarantaine de kilomètres de la capitale du Niger, Niamey, une zone considérée très peu dangereuse. Le seul groupe de rebelles touareg qui avait revendiqué l'enlèvement s'est depuis rétracté et aucune autre piste n'a été avancée pour le moment par le gouvernement de ce pays africain, accablé autant par la pauvreté, la sécheresse que par les conflits interethniques. M. Fowler et Guay y ont été dépêchés dans le but d'établir un meilleur contrôle de la vente d'armes illicites utilisées contre les populations civiles du nord du pays.

Des témoins, interrogés par l'Agence France-Presse, ont aperçu dimanche soir en bordure de la route la voiture dans laquelle les deux Canadiens et leur chauffeur étaient montés plus tôt en journée. Le véhicule était vide, mais ses phares étaient allumés, son clignotant en fonction et ses portières étaient grandes ouvertes.

Cannon inquiet

Hier, le ministre des Affaires étrangères du Canada, Lawrence Cannon, s'est dit inquiet du sort des deux anciens ambassadeurs canadiens en Afrique. «Mais nous faisons tout ce que nous pouvons à cette étape-ci», a dit le ministre lors d'un point de presse en marge d'une réunion diplomatique qui a eu lieu à Québec. Le ministre est en communication avec son homologue nigérien, ainsi qu'avec les familles et proches des deux disparus.

Joint à Québec hier, un ami de longue date de Louis Guay, Yves Boissinot, a avoué qu'il trouve difficilement le sommeil depuis l'annonce de la disparition du diplomate originaire de Québec. Les deux hommes ont fréquenté le même pensionnat de La Pocatière dans leur adolescence et ont réussi à garder depuis leur amitié en vie, malgré la distance. Aux Affaires étrangères depuis les années 70, M. Guay a vécu à l'étranger pendant la majeure partie de sa vie adulte. «Quand j'ai eu 50 ans, je l'ai appelé. Il a sauté dans un avion pour assister à mon anniversaire», dit le pharmacien en souhaitant le retour prompt de son ami, père de cinq enfants, et de son collègue.

Source:cyberpresse.ca

Niger: le "mystère Fowler" s'épaissit, les contradictions se multiplient




L'envoyé spécial canadien de l'ONU, Robert R. Fowler, le 15 mars 2000 à l'ONU à New York


Niger: le "mystère Fowler" s'épaissit, les contradictions se multiplient


LAGOS (AFP) — Cinq jours après leur disparition près de Niamey, les deux diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay semblent s'être littéralement volatilisés, alors que les contradictions et les zones d'ombres se multiplient.

Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger, et son assistant Louis Guay, sont portés manquants depuis dimanche soir.

Leur voiture, marquée du signe reconnaissable du Pnud (programme des Nations unies pour le développement) a été retrouvée lundi à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale, une zone pourtant généralement sûre.

Depuis, les enquêteurs n'ont aucune piste malgré les recherches. Les deux hommes et leur chauffeur nigérien ont disparu des écrans radar. Et des medias officiels: depuis quelques jours la radio et la télévision d'Etat n'évoquent pratiquement plus cette affaire pourtant embarrassante.

Depuis l'annonce de leur disparition par le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement Mohamed ben Omar, le mystère ne fait que s'épaissir. A commencer par la nature du séjour de M. Fowler: mission officielle ou visite privée?

En annonçant la disparition, M. ben Omar avait indiqué que M. Fowler n'était pas en mission officielle et était arrivé le 11 décembre après avoir sollicité une invitation des autorités pour assister aux festivités du cinquantenaire de la république du Niger à Tillabéri (ouest de Niamey).

C'est dans cette région que les deux diplomates ont disparu.

Or vendredi, l'ONU a affirmé le contraire. "M. Fowler est arrivé dans le cadre d'une mission officielle de l'ONU. (Il) est l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger et à ce titre chargé de s'occuper de tous les problèmes humanitaires et de régler le conflit avec la rébellion" touareg, a déclaré à l'AFP Modibo Traoré, le chef du bureau de Coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) au Niger.

Depuis 2007, les autorités sont confrontées à un groupe rebelle touareg dans le nord, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), en pleine zone d'extraction de l'uranium.

M. Traoré est allé jusqu'à préciser qu'au lendemain de son arrivée, M. Fowler s'était entretenu avec les ministres de l'Intérieur, Albadé Abouba, et de la Justice, Dagra Mamadou.

Officiellement, Niamey n'a jamais sollicité la médiation de l'ONU avec les rebelles, dont il qualifie les chefs de "bandits armés et de trafiquants de drogue".

C'est apparemment au retour d'une excursion dans une mine d'or exploitée à Samira par la société canadienne Samefo, que les deux hommes ont disparu. "Oui ils sont bien venus ici", a confirmé vendredi à l'AFP le responsable canadien de la mine.

Selon M. ben Omar, les diplomates n'avaient pas demandé d'autorisation pour ce déplacement et il avait dit "regretter que M. Fowler n'ait prévenu ni les autorités ni la représentation locale des Nations unies" avant de partir.

Sur ce point les deux versions concordent. "On n'était pas au courant du déplacement pour la mine d'or de Samira", a déclaré M. Traoré.

Autre zone d'ombre: le lieu de la disparition. Un responsable nigérien a d'abord indiqué que la voiture avait été retrouvée près de l'embarcadère où les diplomates avaient pris le bac pour aller sur l'autre rive du fleuve Niger où est située la mine.

Mais selon des témoins interrogés par l'AFP, le véhicule a été découvert sur une route, moteur et clignotant allumés, portières ouvertes.

La confusion a également été alimentée le 16 décembre par une revendication sur le site internet d'un groupe rebelle touareg, le Front des forces de redressement (FFR), revendication rapidement démentie par le propre chef du mouvement.

Dans cette situation, le principal quotidien d'opposition Le Républicain estimait jeudi que Robert Fowler, "promoteur de la paix et de la sécurité qui a reçu mandat d'aider les différents acteurs du conflit (...) ne peut gêner que ceux qui ne veulent pas du retour de la paix au Niger".
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Mali : Chasse des princes arabes à Menaka


Afrique en Ligne / Alexis Kalambry Les Echos du 19 décembre 2008

samedi 20 décembre 2008

MALI - Quand l’Etat viole la loi… - Dans le Nord, des autorisations de chasse sont accordées au mépris des lois en vigueur, car elles constituent des sources de fortune pour certaines autorités au détriment du Trésor Public. Pires, les règles édictées pour la sauvegarde des espèces rares sont foulées aux pieds par les autorités à commencer par le ministre de l’environnement.

La faune malienne fait la fortune de beaucoup de personnes. Et un grand trafic est organisé autour de notre faune chaque année notamment dans le Nord. D’ailleurs, bien malin qui pourrait dire quelles sont les périodes d’ouverture ou de fermeture de chasse au Mali, et combien la chasse rapporte au trésor public.

Grâce à nos zones climatiques, il existe des animaux spécifiques au désert, au Sahel, à la savane, …

Pendant longtemps, pour protéger les animaux, le gouvernement avait fermé la chasse. Mais, selon les spécialistes, « cette fermeture a été une erreur. Au lieu qu’elle permette de développer la faune, la fermeture a juste entraîné le massacre des animaux et permis le développement d’un trafic important d’armes et de munitions ». La fermeture ne s’étant pas accompagnée de la sensibilisation des populations notamment des chasseurs et de moyens de contrôle.

Malgré la fermeture de la chasse, un braconnage officiel était organisé au profit des princes arabes au nom de la coopération internationale. En effet, ils venaient, « arrosaient d’argent tout le monde et les autorités fermaient les yeux sur un massacre organisé ».

« Nous avons même vu des chasseurs avec des armes de guerre automatiques », confirme un agent des eaux et Forêts, ancien de la zone, pour qui, « il existe des restaurants en Arabie Saoudite qui commercialisent de la viande d’outarde ou de gazelle du Mali ». Pour y remédier, il a été décidé d’ouvrir la chasse en vue de la promotion de l’écotourisme pour la valorisation de la faune malienne. Cette faune malienne est très prisée par les princes arabes qui sont nombreux à venir chasser les outardes et les gazelles, et à pratiquer la chasse au faucon.

En 1995, l’Etat malien a adopté une loi pour une meilleure gestion de notre faune. Aux termes de cette loi, une période annuelle de fermeture de la chasse est fixée par arrêté du ministre de l’environnement et un étranger qui ne réside pas au Mali ne peut obtenir d’autorisation de chasse que sous le couvert d’une société nationale agréée pour accueillir des touristes.

« Cette décision a pour but de faire en sorte que les opérateurs du tourisme soient impliqués dans la valorisation de la faune et que les populations et le Trésor Public en profitent », explique un de nos interlocuteurs. « Malgré tout, les Arabes viennent et chassent au mépris des lois, sans passer par les structures agréées, en période de fermeture de la chasse et à l’aide des moyens et méthodes interdits par la loi malienne ».

En 2003, en vue de mettre fin à la chienlit, Nancoma Kéita, alors ministre de l’Environnement, a décidé de créer des « zones d’intérêt cynégétique » conformément à la loi. Ceux qui veulent chasser au Mali peuvent investir dans ces zones pour exploitation durable de la faune en contribuant au développement local.

Au lancement de la création de ces « zones d’intérêt cynégétique », seul un citoyen de Dubaï, Sheikh Ahmed Maktoum s’est montré intéressé. À cet effet le ministre de l’Environnement à créé une zone par arrêté n°04-1958/MEA-SG du 04 octobre 2004 et la Direction nationale de la conservation de la nature a passé un contrat en septembre 2004 avec ce citoyen de Dubaï qui a créé au Mali la société « Chasse Sheikh Ahmed Maktoum et fils SARL ». Il a construit sa résidence entre Koulouba et Kati pour démontrer sa foi dans les respects des lois du Mali.

Aux termes du contrat, qui est assorti d’un cahier de charge, la société « Chasse Sheikh Ahmed Maktoum et fils SARL » bénéficie d’une zone d’intérêt cynégétique située sur le territoire des communes rurales de Tidermene et de Alata, dans le cercle de Ménaka (région de Gao), « en vue d’assurer une exploitation durable de la faune dans le cadre de la concession du droit de chasse à des personnes physiques ou morales, en vertu des dispositions de la loi n°95-031 du 20 mars 1995 fixant les conditions de gestion de la faune et de son habitat ».

La société « Chasse Sheikh Ahmed Maktoum et fils SARL » a donc demandé et obtenu l’amodiation de la zone en vue de l’organisation de la chasse sportive sans but lucratif.

D’ailleurs, à ce jour, le contrat n’étant à terme, le gouvernement n’a aucune raison de se plaindre de la société « Chasse Sheikh Ahmed Maktoum et fils SARL » qui a respecté les textes du Mali et son cahier de charge à la lettre. La société a investi plus d’un milliard de FCFA, créée une société de tourisme. Il a financé l’élaboration et la validation d’un plan d’aménagement, conduit du reste par un bureau d’étude national, Agefor. Ce plan d’aménagement précise comment repeupler la zone, comment participer au développement des communes riveraines, comment l’exploiter de manière durable…

Et Le gouverneur de Gao s’en mêla

Car vint un prince saoudien, Bandar Ben Mohamed Ben Abdrahamane El Saud, connu dans la zone pour les carnages qu’il organise. Selon nos sources, il aurait mis en jeu plus de 400 millions de FCFA beaucoup d’autres promesses. En tout cas, il a réussi à faire en sorte que le gouverneur de Gao se substitue au ministre de l’Environnement, au directeur national de la conservation de la nature, et aux agents forestiers sur le terrain, pour s’impliquer directement dans le dossier. Il s’interpose à la mise en œuvre du contrat d’amodiation d’Ahmed Maktoum au profit Bandar et tous autres arabes qui seraient passés par lui.

Le gouverneur a voulu créer une zone pour Bandar englobant déjà la zone créée par arrêté du Ministre de l’Environnement et accordée à la société « Chasse Sheikh Ahmed Maktoum et fils SARL » conformément aux textes en vigueur en la matière. Cette affaire a tourné au tragique, puisque le Directeur régional de la conservation de la nature de Gao en son temps qu’il aurait impliqué dans cette manœuvre frauduleuse est trouvé mort arme au point en dehors de la ville de Gao.

Or, selon une correspondance du 5 mai 2005 signée du Directeur National de la Conservation de la Nature, il n’était pas possible de créer pour Bandar Ben Mohamed Ben Abdrahamane El Saud, une zone entre « Tamasna Sud et Azaouagh Nord » pour quatre raisons : La zone englobe déjà la partie accordée à la société « Chasse Sheikh Ahmed Maktoum et fils SARL » ;

La zone comprend une réserve de faune qui bénéficie d’un financement de la coopération française ; Le Mali a déjà signé des engagements avec des partenaires pour la création de cette entité. Et la zone dépasse de loin les superficies susceptibles d’être accordéeS en matière de concession du droit de chasse.

Malgré tout, toujours est-il que Bandar Ben Mohamed d’Arabie Saoudite bénéficie de l’appui des autorités du Mali au mépris de nos lois et qu’il vient fréquemment au Mali chasser sur la zone créée par arrêté du ministre de l’Environnement et accordée à la société « Chasse Sheikh Ahmed Maktoum et fils SARL ».

Selon beaucoup de témoins, le désordre serait dÛ en partie au nouveau ministre de l’Environnement, certes, mais aussi son conseiller occulte, un coopérant français à la retraite, qui s’est reconverti dans ce trafic juteux pour lui.

D’ailleurs, Bandar Ben Mohamed Ben Abdrahamane El Saud aurait bénéficié d’une autorisation spéciale du ministre de l’environnement et chasse actuellement dans la zone sous contrat avec la société « Chasse Sheikh Ahmed Maktoum et fils SARL » avec la bénédiction du Gouverneur de Gao, et ce depuis le 9 décembre dernier, alors que la chasse n’est même pas officiellement ouverte conformément à l’article 47 de la loi régissant la chasse au Mali.

Affaire à suivre

Alexis Kalambry

Mystérieuse visite canadienne impromptue


Radio-Canada.ca avec Globe and Mail et National Post-19-12-08

vendredi 19 décembre 2008

Les diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay, portés disparus en fin de semaine au Niger, ont visité une mine d’or appartenant à des entreprises canadiennes et au gouvernement du Niger, dans les heures qui ont précédé leur disparition, et ce, sans s’être annoncés.

La minière canadienne Semafo, basée à Montréal, a confirmé au cours des dernières heures que les deux hommes se sont présentés à la mine de Samara dimanche vers 10 h 30, heure locale. Ils ont visité les lieux et mangé avec des expatriés canadiens sur place.

Le porte-parole de la compagnie, Jean-Paul Blais, a déclaré au Globe and Mail qu’ils ont quitté les lieux sans encombre cinq heures plus tard. « C’était comme une visite protocolaire, et nous l’avons gérée comme telle », a indiqué M. Blais, selon qui la mine de Samara est située à environ deux heures et demie de route de Niamey. La mine de Samira appartient à Semafo (40 %) à la minière canadienne Etruscan (40 %) et au gouvernement du Niger (20 %).

Le véhicule des diplomates a été découvert dans la nuit de dimanche à lundi près de Karma, dans la région de Tillabéri, à environ 40 kilomètres de la capitale, Niamey. Les autorités nigériennes ont retrouvé trois téléphones, un appareil photo et un blouson à l’intérieur. On est sans nouvelles des diplomates et de leur chauffeur depuis.

Selon Semafo, MM. Fowler et Guay n’ont pas formellement annoncé leur visite. Le président-directeur général de la minière, Benoît LaSalle, a déclaré au National Post que Louis Guay l’a appelé il y a plusieurs semaines pour lui demander la permission de visiter la mine.

« Louis m’a appelé, m’a dit qu’il allait là-bas pour une mission de l’ONU et qu’il avait entendu que la mine était un succès canadien et qu’il voulait en faire rapport à son retour au Canada ». M. LaSalle dit avoir demandé à M. Guay de lui présenter une requête écrite à ce sujet.

Le président-directeur général de Semafo dit ne pas avoir entendu parler du sujet à nouveau jusqu’à ce que des diplomates canadiens appellent directement à la mine de Samara, il y a deux semaines, pour demander une autorisation de visite. Les diplomates se sont alors fait dire de donner un préavis de 24 heures.

L’avis n’a jamais été donné : « Ce fut un peu un choc et une surprise de les voir se présenter, mais si vous avez des gars du gouvernement canadien qui arrivent, vous ouvrez les portes », a-t-il déclaré au Post. Le quotidien croit que l’intérêt de M. Fowler pour la mine de Samara s’explique par le fait qu’il a travaillé pendant trois ans pour une minière vancouvéroise, et qu’il avait été intéressé à ce titre à exploiter un gisement d’or en République dominicaine.

Une mission tenue secrète

Ce nouveau rebondissement est intrigant dans la mesure où les Nations unies ont confirmé plus tôt cette semaine que MM. Fowler et Guay étaient en mission officielle au Niger.

On ne sait pas exactement quel est le lien entre cette mission et la visite à la mine d’or.

Selon l’ONU, MM. Fowler et Guay se trouvaient au Niger afin de déterminer la possibilité que des pourparlers de paix aient lieu entre le gouvernement du président Mamadou Tandja et les rebelles touaregs. Ces derniers ont repris leur lutte armée contre le gouvernement au début de 2007, dans le nord du pays, après des années d’accalmie. La disparition des diplomates est survenue à 1000 kilomètres de la zone de conflit.

Un porte-parole de l’ONU, Farhan Kaq, a déclaré jeudi que la mission des diplomates n’a pas été officiellement annoncée aux médias après qu’elle eut été décidée, en juillet, parce qu’elle était sensible et qu’elle revêtait un caractère exploratoire. M. Fowler est officiellement l’envoyé spécial de l’ONU pour les armes illicites au Niger et pour les questions relatives aux touaregs. M. Guay lui servait d’adjoint.

M. Kaq a aussi affirmé que le gouvernement du Niger avait été informé de la visite des diplomates et de leur mission. Le porte-parole de l’ONU soutient que le gouvernement du Niger avait accepté cette mission, mais a refusé de commenter lorsqu’on lui a demandé s’il avait des objections quant à certaines parties du plan de travail de M. Fowler.

Plus tôt cette semaine, le ministre nigérien de la Communication, Mohamed Ben Omar a dit regretter que M. Fowler n’ait pas prévenu les autorités, ni la représentation locale des Nations unies de son déplacement. Il a soutenu que M. Fowler était au Niger depuis jeudi dernier, après avoir sollicité une invitation pour assister aux festivités du cinquantenaire de la République du Niger qui se déroulent à Tillabéri.

Un « commissaire de guerre » du Front des forces de redressement (FFR), un groupe rebelle touareg dissident, a revendiqué l’enlèvement de M. Fowler mardi, mais l’information a aussitôt été démentie par le président du groupe. Aux yeux de l’ONU et d’Ottawa, les diplomates canadiens demeurent donc officiellement disparus et non kidnappés.

Le FFR est un groupe dissident du principal mouvement rebelle touareg, le Mouvement nigérien pour la justice. Les rebelles touaregs, qui ont repris leur lutte contre le gouvernement dans le nord du pays depuis bientôt deux ans, réclament une meilleure répartition des richesses, particulièrement en ce qui concerne l’extraction de l’uranium.

Radio-Canada.ca avec Globe and Mail et National Post

Uranium : le Niger et Areva veulent développer le site d’Imouraren


AFP 19-12-2008

Uranium : le Niger et Areva veulent développer le site d’Imouraren
samedi 20 décembre 2008



NIAMEY - La présidente du directoire du groupe français Areva, Anne Lauvergeon, a affirmé vendredi que sa compagnie et le Niger souhaitent accélérer l’exploitation du gisement d’uranium géant d’Imouraren, dans le nord du Niger.

"Nous sommes sur la même ligne et j’espère que les choses vont aller maintenant très vite", a affirmé Anne Lauvergeon à la télévision publique à l’issue d’un entretien avec le président Mamadou Tandja.

"Dans son discours à la nation (à l’occasion du 50e anniversaire de la république du Niger célébrée jeudi) le président (Tandja) a annoncé son souhait de développer le plus vite possible ce projet", a-t-elle souligné, sans plus de précisions.

Anne Lauvergeon a indiqué que les prix de l’uranium sont en "diminution" sur les marché international, mais que "les accords passés en janvier 2008 permettent de protéger" le Niger.

"Areva s’inscrit dans le partenariat à long terme avec le Niger", a-t-elle assuré.

En janvier dernier, Areva avait renouvelé son partenariat avec le Niger pour 2008 et 2009, qui prévoyait une hausse du prix d’achat de l’uranium de 50%, et des investissement plus d’1 milliard d’euros (près de 650 milliards de FCFA) dans la mine d’uranium d’Imouraren (nord).

Imouraren constituera le "plus grand projet industriel minier jamais envisagé au Niger le plaçant au deuxième rang mondial avec une production de près de 5.000 tonnes d’uranium produites annuellement", qui "permettra la création de 1.400 emplois permanents et de très nombreux emplois induits", selon Areva,.

Numéro un mondial du nucléaire civil, Areva exploite depuis 40 ans deux mines dans le nord-ouest du pays, Cominak et Somair, qui ont produit en 2006 près de 2.260 tonnes d’uranium.

Alliance Touareg Nord Mali Pour le Changement ( ATNMC)


Communiqué - 19 décembre 2008
Alliance Touareg Nord Mali Pour le Changement ( ATNMC)
Non aux arrestations arbitraires à Kidal

Nous dénonçons avec force l’arrestation arbitraire et injustifiée de Madame Assi Walet Hita, le 17 décembre par les services de sécurité de Kidal au prétexte qu’elle aurait été associée à l’enlèvement d’un véhicule de l’armée malienne par les combattants de l’A T N M C.
Le Mouvement assume l’entière responsabilité de l’enlèvement de ce véhicule militaire et proteste énergiquement contre l’arrestation de Madame Assi Walet Hita qui n’est impliquée ni de près ni de loin à cette action, qui ne concerne que le Mouvement Touareg et l’armée malienne.
Nous demandons sa libération immédiate.

Signé Hama Ag Sid’Ahmed, Porte Parole, Chargé des Relations Extérieures
Alliance Touareg Nord Mali Pour le Changement ( ATNMC)

vendredi 19 décembre 2008

Tandja et la politique du silence




Les Nigériens et les observateurs de la politique à Niamey sont restés sur leur faim. Le discours tant attendu de Tandja, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la République, est resté sans intérêt. Au lieu d’évoquer les questions brûlantes du moment, celui-ci s’est borné à louer les prouesses de son régime. Et pourtant, l’heure est grave. S’agit-il d’une fuite en avant ou d’une manœuvre intelligemment orchestrée ?

1. Des élections de 2009
Les Nigériens attendaient que le président se prononçât officiellement sur ses intentions par rapport au respect de la constitution et de ce qu’il pense du « Tazartché ». 2009 sera une année électorale mais le président a préféré garder le flou sur ses propres intentions. C’est là une stratégie militaire qui s’appelle « effet de surprise ». C’est une démarche intelligente, car pour l’instant nul ne peut attaquer Tandja sur son intention de briguer un troisième mandat. On reste dans le domaine des suppositions, ce qui barre la route à une quelconque action des politiques et du peuple visant à l’en dissuader. Le suspens restera entier jusqu’au dernier moment et Tandja passera à l’action.

2. Du conflit au Nord
Cela fait près de deux ans que Tandja ressasse sa sempiternelle formule « bandits armés », voulant nier à tout prix l’existence d’un conflit armé fondé sur des revendications politiques. Après avoir, à maintes reprises, annoncé avec éclat le ratissage de la zone sous quelques jours, il refuse de reconnaitre que son armée peu motivée est tenu en échec par le MNJ, un mouvement dont les revendications concernent la politique nationale du pays. Au prix d’un maladroit calcul politique, il s’obstine à nier l’indéniable, se bornant à interdire l’accès à la région d’Agadez à toute personne étrangère et à toute presse. Retranché dans sa bulle de président d’une république souveraine dont il est tant imbu il ne peut admettre la réalité selon laquelle la communauté internationale est bien informée de tout.

3. De l’enlèvement du diplomate
Même si la politique du silence a été payante pour Tandja durant son mandat, sa tentative de minimiser l’événement est plutôt périlleuse. D’autant que le régime nigérien est susceptible d’être tenu directement responsable de cette affaire. Convaincu qu’au nom de la souveraineté nationale, il est en droit d’enlever, supprimer ou faire disparaitre quiconque sans devoir s’en expliquer dès lors que cela se produit sur le territoire nigérien. La vérité est que Monsieur Fowler dérange car il est mandaté par Monsieur Ban Ki Moon pour déclencher un processus de paix au Niger, l’ONU ne souhaitant pas voir renaître un nouveau Darfour dans cette partie du Sahara. Monsieur Fowler dérange car il est le seul officiel étranger à avoir pu séjourner récemment à Agadez et Arlit et interroger des citoyens de cette zone. Le seul à être témoin de la réalité des populations du Nord Niger qui voient en lui la fin possible de son calvaire. Il est le seul à découvrir les atrocités commises dans ce no man’s land créé de toutes pièces par l’équipe de Tandja pour avoir sous le coude une possibilité de prolonger son règne en violation de la constitution.
Tandja et son équipe ont-ils préféré faire le ménage, convaincus qu’après quelques jours de bruit tout rentrera dans l’ordre et l’épine onusienne sera définitivement extirpée de leur pied ? Chose qui dissuadera l’institution quand à sa démarche de faire admettre au Niger la nécessité de ramener le calme et la paix. De la même façon qu’ils viennent d’éliminer physiquement Ahmed Mamadou, entrepreneur à Elmiki. Oubliant sans doute que si ce dernier n’a que sa femme et ses sept orphelins pour le pleurer, Fowler symbolise la communauté internationale.
Tandja opte pour la politique de l’autruche : « Fowler et son assistant sont venus de manière impromptue et n’ont pas informé le ministère de la défense nationale de leur déplacement ». La faute leur incombe donc quant à leur disparition. Etrange façon de se dédouaner et véritable mépris de la personne humaine. Le président de la république n’a pas à s’en préoccuper étant donné qu’il a pour priorité de tordre le cou aux Nigériens et à la constitution dont ils se sont librement dotés pour se maintenir au pouvoir.
Cela peut coûter la vie à des centaines de personnes, ruiner l’économie du pays, provoquer des exodes massifs, seul le résultat compte : le fauteuil présidentiel.
Quant à la communauté internationale, on peut dire qu’elle est mise à mal dans cette affaire : ayant fermé les yeux sur la détresse d’un peuple depuis près de deux ans au nom de la souveraineté nationale, voilà que celle-ci est frappée dans ses rangs.
Va-t-elle faire allégeance au Niger pour éviter un incident diplomatique ou va-t-elle enfin obéir au caractère sacré de la vie ? Au-delà des fonctions des deux Canadiens et de ce qu’elles symbolisaient, ce sont avant tout des êtres humains. La communauté internationale doit penser à leurs familles, à leur pays, à leurs personnes tout simplement.
4/ En conclusion
Tandja tient le bon bout au nom de la souveraineté nationale. Grâce à sa politique de « tout nier », il arrive à ses fins. La crise alimentaire de 2005 a été niée justifiant l’expulsion d’ ONG humanitaires qui laissaient derrière elles des familles victimes de la famine et la maladie. Nul n’avait le droit de commenter cette non assistance à personne en danger car le Niger est souverain. Le conflit du Nord est nié pour éviter la présence de la presse et des organisations non gouvernementales. Le massacre des populations est occulté, la disparition des diplomates onusiens est expédiée, le paysage politique est affaibli et l’opinion internationale est ignorée car le Niger est souverain.
Le pays est pris en otage en attendant qu’enfin soit mise en œuvre la fameuse résolution onusienne « The responsability to protect ».

Issouf ag Maha
Maire de Tchirozerine

(New York Times)/Au Niger, c’est la guerre pour les ressources du sous sol du désert.



/NIGER/ « Niger utile »/« Niger inutile »...
Lorsque Halil était au lycée, une vieille carte française était accrochée au mur de sa classe. Sur le croissant verdoyant le long de la frontière sud était marqué «Niger utile »
Sur la vaste bande de terre de couleur brune et grise dans le Nord, chez lui, était marqué « Niger inutile »
Ce fut une grande leçon de politique comme de géographie. La ceinture agricole dans le Sud détenait tout le pouvoir. Les bergers du Nord étaient sans importance.

Au Niger, c’est la guerre pour les ressources du sous sol du désert.
(New York Times)
de Lydia Polgreen
Dimanche, 14 décembre, 2008

*MONTAGNES DE L’AÏR, Niger:* Jusqu’à l’année dernière, la seule gâchette sur laquelle Amoumoun Halil avait appuyé était celle de son pistolet pour vacciner le bétail. Au printemps de cette année, il avait une Kalachnikov cabossée en équilibre précaire sur l’épaule. Lorsqu’il revêtait son treillis raide, on remarquait sa démarche mal assurée et le sourire sur son visage contrastant avec ses frères guérilleros aux visages durs.
Halil, vétérinaire, âgé de 40 ans, était soldat malgré lui d’une rébellion à cause d’une source de richesse dans un des pays les plus pauvres de la planète.
Dans les montagnes austère et les dunes en forme de coquille du Nord Niger, se déroule une bataille entre une bande de nomades touareg qui prétendent que la richesse du sous sol de leur pays est exploitée par un gouvernement qui leur donne peu en échange et une armée qui qualifie les combattants de trafiquants de drogue et de bandits.
C’est un nouveau front dans une guerre ancienne pour le contrôle des importantes richesses que recèle le sol de l’Afrique.
Le désert du Nord Niger recouvre un des plus importants gisements mondiaux d’uranium du monde dont la demande a augmenté car le réchauffement de la planète suscite davantage d’intérêt pour l’énergie nucléaire.
Les économies en pleine croissance comme celles de la Chine et de l’Inde cherchent partout dans le monde le minerai friable connu sous le nom de yellowcake (poudre d’uranium)
Une société minière française est en train de construire la plus grande mine d’uranium au monde et une entreprise étatique chinoise construit une autre mine à proximité.
L’uranium pourrait apporter assez d’argent au Niger pour le catapulter en dehors d’une pauvreté qui fait qu’un enfant sur 5 y meurt avant son cinquième anniversaire. Ou bien, il pourrait avoir pour conséquence une guerre calamiteuse laissant le Niger plus démuni que jamais.
Les richesses minérales sont source de conflit dans toute l’Afrique depuis des décennies/ une série de révoltes sanglantes marquées par des destructions et des pillages qui ont démoli des nations.
La misère engendrée à amené beaucoup d’Africains à la conclusion que ces richesses minérales sont une malédiction.
Ici dans le Sahara, le boom de l’uranium a ranimé d’anciennes doléances à propos de la terre et du pouvoir. Pendant des années, les Touareg ont lutté contre un gouvernement pour lequel en général ils éprouvaient du dédain. Mais cette nouvelle rébellion a abandonné les griefs de clocher d’une minorité ethnique, prétendant plutôt que le gouvernement gaspille les ressources du pays tout entier avec la corruption et le gâchis.
Armé d’un site Web efficace et de porte-parole qui s’expriment bien, en Europe et aux Etats Unis, le mouvement s’est attiré la sympathie d’occidentaux attirés par les mystérieux Touareg et leurs arguments en faveur de la justice.
Il a aussi recruté un large échantillon de combattants, pas seulement des bergers illettrés mais des étudiants, des travailleurs humanitaires et même d’anciens pacifistes comme Halil.
"Cet uranium appartient à notre peuple; il est sur notre terre” a déclaré Halil" Nous ne pouvons pas nous permettre d’être dépouillés de notre droit en vertu de notre naissance. »
Lorsque Halil était au lycée, une vieille carte française était accrochée au mur de sa classe. Sur le croissant verdoyant le long de la frontière sud était marqué « Niger utile »
Sur la vaste bande de terre de couleur brune et grise dans le Nord, chez lui, était marqué « Niger inutile »
Ce fut une grande leçon de politique comme de géographie. La ceinture agricole dans le Sud détenait tout le pouvoir. Les bergers du Nord étaient sans importance.
Cela n’avait pas toujours été le cas. Cela fait des siècles que les Touareg arpentent ces pics désolés, contrôlant les routes des caravanes qui traversaient le Sahara avec la richesse de l’Afrique, du sel aux esclaves. Avec leurs chameaux et leurs sabres, ils s’enrichissaient en prélevant leur tribut et en pillant.
Quand Halil est né, cette époque n’était qu’un souvenir lointain. Quand il était petit, il rêvait de posséder un énorme troupeau de chameaux, comme son père avant que les grandes périodes de sécheresse des années 70 ne l’éliminent.
Après avoir brillé à l’école, Halil est allé étudier au Bénin mais n’a pas réussi à obtenir du gouvernement nigérien une bourse pour une école vétérinaire à l’étranger.
“Ma famille n’avait pas de relations” dit-il. “Si vous n’avez pas de relations au gouvernement vos chances d’obtenir une bourse sont nulles. »
Au lieu de cela, il créa un syndicat de bergers pour essayer de regrouper ces gens notoirement individualistes pour défendre leurs intérêts communs.
Au cours de ses voyages, Halil se mit à observer le défilé de géologues venus de France, de la Chine, du Canada, de l’Australie s’enfonçant de plus en plus profondément dans les pâturages touareg
Partout, dit-il, jaillissaient de petites mers de drapeaux utilisés pour indiquer des zones de prospection minière potentielle.
"Je me suis demandé: Qu’est-ce que nous en retirons, nous Touareg. Nous nous appauvrissons tout simplement de plus en plus. » Dit-il.
Les efforts d’Halil s’inscrivaient dans le cadre d’une vague d’activisme civique qui s’est répandue en Afrique ces 15 dernières années avec la démocratisation croissante du continent. Beaucoup de ces gouvernements élus ont de graves lacunes mais grâce à une population urbaine plus jeune, familière avec les nouvelles technologies, leurs citoyens sont souvent mieux informés et moins disposés à tolérer la corruption qui a dilapidé une si grande partie du potentiel de l’Afrique.
En février 2007, un groupe de Touareg armés a monté une attaque audacieuse contre une base militaire dans les Montagnes de l’Aïr. Une nouvelle insurrection était née, ils s’appelaient le Mouvement des Nigériens pour la Justice et déployaient une série de revendications : qu’il soit mis un frein à la corruption et que la richesse générée par chaque région profite à sa population.
Loin d’être inutile, comme l’affirmait la carte du lycée d’Halil, le pays touareg produit de l’uranium qui représente 70 % des recettes à l’exportation du pays. Mais presque rien de ces recettes ne revenait à ceux qui avaient perdu l’accès aux pâturages et qui pâtissaient des conséquences de l’exploitation minière pour l’environnement, affirmaient les rebelles.
Pour combattre la rébellion, le gouvernement a de fait isolé le Nord, dévastant son économie. Les enquêteurs internationaux sur les droits de l’homme attestent de graves méfaits des deux côtés. Les rebelles utilisent des mines terrestres antipersonnel qui ont tué des soldats et des civils, alors que l’armée a été accusée de tueries extrajudiciaires, de détentions arbitraires et de vol de bétail. En tout, des centaines de personnes ont été tuées et des milliers ont été chassées de leur terre.
Malgré la violence, l’exploitation minière et l’exploration continuent pratiquement sans relâche mais les rebellent maintiennent que les dirigeants corrompus détournent l’essentiel de cette richesse. Le premier ministre du pays à été obligé de démissionner après avoir été accusé d’avoir détourné 237.000 $, et l’été dernier, il a été inculpé.
"Il faut se servir de cette richesse pour aider le peuple pas les hommes politiques » a déclaré Agaly Alambo, président du mouvement des rebelles « autrement c’est du pillage pur et simple »
Le gouvernement maintient que le Niger est une démocratie même si elle est imparfaite avec des moyens pacifiques pour apporter une réponse aux griefs. Ils qualifient les combattants du Nord de bandits et de trafiquants qui transportent de la drogue, des cigarettes non taxées, de l’essence et même de la marchandise humaine à travers les vastes étendues du Sahara depuis des décennies.
"Le Niger est un pays démocratique dirigée par des lois” a déclaré Ben Omar, ministre nigérien de l’information."Si quelqu’un a un grief, qu’il crée un parti politique et aille aux urnes. »
Les Touareg se battent là depuis des siècles, ce sont des guerriers qui se couvrent le visage de longues écharpes bleues qui donnent à leur peau la couleur d’une encre bleue.
Après la perte par la France de son emprise sur la plupart de ses colonies dans le Sahara en 1960, les Touareg se sont trouvés être une petite minorité divisée entre des nations nouvelles crées à l’aide de frontières arbitraires qui ne signifiaient pas grand-chose pour eux. Pire encore, les sécheresses les ont réduits à la misère.
Mais la terre desséchée sur laquelle ils vivaient avait de la valeur. Une société minière française, Areva, ramassait des centaines de tonnes d’uranium dans le Nord du Niger tous les ans. Contrairement aux agriculteurs du Sud qui possédaient leur terre, les nomades pouvaient utiliser les pâturages mais n’avaient de titre de propriété.
Les épreuves subies à cause du réchauffement climatique et de la désertification qui rogne sur les pâturages ont appauvri davantage les Touareg, obligeant beaucoup d’entre eux à abandonner l’élevage. Cependant, alors que la fertilité de la terre se dégradait, elle est devenue de plus en plus recherchée avec l’augmentation régulière du cours mondial de l’uranium. Ce paradoxe allait s’avérer explosif.
Halil n’a pas participé au dernier soulèvement touareg qui a commencé en 1990 et s’est terminé par un accord de paix en 1995. A ce moment là, il était idéaliste, espérant éviter la violence. Mais il connaissait bien l’histoire de son peuple.
« Les Touareg sont des combattants, c’est notre nature » dit-il.
En juin 2007, un véhicule de l’armée a sauté sur une mine posée par les rebelles. Selon les villageois, l’armée a ensuite massacré trois hommes âgés ; d’après l’armée, personne n’a été tué. Mais l’histoire des vieux massacrés s’est répandue comme une trainée de poudre chez les Touareg. Pour Halil, c’était le signe que la non violence était stupide.
« S’ils étaient prêts à tuer des vieillards sans défense, comment pouvions-nous seulement parler de négociations ? Se battre était le seul moyen de défendre nos communautés et notre mode de vie. » Dit-il.
Après des mois passés dans l’indécision, Halil a envoyé sa femme enceinte et sa fille de deux ans chez ses parents. Il est parti pour les montagnes de l’Air.
Arrivé là-bas, Halil a trouvé une armée grandissante. Il a appris à se servir d’une arme et à marcher en formation mais il était plus utile dans des tâches plus proches de ses vocations premières : guérisseur et organisateur.
Les soldats blessés allaient le voir sous son arbre au camp. Il soignait les infections et apprenait aux hommes à mettre des attelles sur les os cassés. Les combattants ont commencé à l’appeler le médecin. « Je sentais que j’étais utile » dit Halil.
Chaque nouvelle recrue doit prêter un serment en trois parties sur le Coran : Ne jamais trahir le mouvement ; ne jamais attaquer les civils ou prendre ce qui leur appartient ; servir tous les peuples du Niger, pas seulement une tribu ou un clan.
Mais il ya des exceptions à ce serment et voler les étrangers est non seulement toléré mais encouragé. Des hommes armés ont volé un camion Toyota blanc neuf appartenant à l’UNICEF en avril. Le même véhicule a fait son apparition dans une base des rebelles quelques jours plus tard, son emblème effacé. Les rebelles l’ont emmené au Mali pour essayer de le vendre. De tels dérapages ont mis Halil mal à l’aise. « Je ne suis pas né pour être soldat » dit-il.
Les combattants en fait passent peu de temps à combattre. La plupart du temps, ils patrouillent avec des véhicules, se réfugient à l’ombre maigre des acacias épineux et préparent le thé touareg, une décoction forte que l’on verse dans des petits verres.
Ce sont les moments où Halil a la nostalgie de chez lui. Il pense à son fils nouveau-né qu’il n’a jamais vu. Il se demande s’il a fait le bon choix en quittant sa famille et en prenant les armes.
« Parfois, j’ai des doutes » dit-il, attisant les braises d’un feu de camp.

Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Hilaire

NB : un grand merci à Jean-Pierre pour ce travail.
Pellet Jean-Marc

FFR/Niger 50 ans, après, quelles perspectives ??


18 décembre, 2008
Posté par La Voix des martyrs

18 décembre 1958, 18 décembre 2008, soit 50 ans de parcours du combattant pour une république née du désir d’indépendance de cette ancienne colonie Française. On le sait, le Niger est une jeune république, toujours en construction. Au lendemain des indépendances, de grands figures telles que Diori Hamani ont porté notre pays au devant de la scène internationale, par la force de leurs arguments, et de leurs proposition. Mais depuis la prise de pouvoir par la force le 15 avril 1974 de Seyni Kountché, le Niger n’a cessé de régresser, jusqu’au 09 février 1990, lors des événements dramatiques qui ont vu l’armée Nigérienne abattre plusieurs étudiants en « marche pour la démocratie ». La Conférence Nationale, qui a résulté de la conjonction des luttes syndicales, a été la première vraie « occasion » de construction qui a été offerte à ce jeune Pays. Mais là aussi, l’armée viendra entacher cet événement par un de ses officiers (Maliki Boureima) qui a reconnu des crimes « ethnocidaires », ce qui lui a valu l’acclamation de l’assemblée : sans le savoir, les cadres Nigériens présents, venaient d’anéantir tous les sacrifices et les efforts consentis jusque là. Ils venaient d’applaudir un assassin, quelqu’un qui a tué un civil Nigérien, simplement parce qu’il était Touareg ! La première rébellion, venait de naître, et depuis, aucun politique n’a su trouver les moyens de « réconcilier » les Nigériens. Aucun régime n’a compris les raisons des soulèvements des populations autochtones. Aucun régime n’a su appliquer et faire respecter les accords signés avec les rebelles.

Et aujourd’hui encore, cette réalité demeure.

Si une partie des Nigériens, a prit les armes après avoir essayé de se faire entendre politiquement, n’est-ce pas la preuve que la démocratie n’existe pas au Niger ?

Pourquoi, chaque fois qu’il y a un soulèvement, l’armée s’en prend aux populations civiles dont sont issus les rebelles ?

N’est-ce pas la preuve que « 50 ans après les Touaregs (et bien d’autres) cherchent toujours leur place ? ».

En décembre 2000, le Niger fait un bond en arrière, un bond de dix (10) ans, car un militaire, de surcroit auteur et acteur dans les massacres de Tchintabaraden, vient d’être élu à la tête du pays. Il parviendra en huit (08) ans, à démanteler tous les dispositifs « démocratiques » qui étaient en cours, pour instaurer un dictat. Il finira par concéder tout le nord Niger à des firmes étrangères, notamment Chinoises et Françaises, qui sont le portefeuille de son régime, sans consultation des autochtones.
Ces Pays (Chine, France, Canada…), assoiffés de mettre la main sur les ressources minières (Uranium, Or, Pétrole…), feront fi des droits de l’Homme, et soutiendront Tandja et son armée, dans sa croisade contre les populations autochtones. Pour la deuxième fois au Niger, l’armée se livre impunément à des massacres sanglants de civils.
La France, se tait et finance, la Chine appuie et livre des armes de guerre aux FAN (Forces Armées Nigériennes), les Etas-unis forment et informent.
La Chine pousse le scrupule, jusqu’à fournir au Niger, un satellite d’observation de la zone de conflit, qui par miracle sera détruit par le rayonnement solaire.

Pour la première fois, le monde découvr avec stupeur, la réalité de ces massacres à travers les images des fosses communes diffusées par les « Combattants de la Justice », et la « Voix des martyrs ».

La société civile Nigerienne, entretenue par le régime, prétend par la voix de son représentant Nouhou Arzika que « si nous voulons, nous pouvons finir avec les Touaregs en 48 heures », le Ministre de la Communication Mohamed Ben Omar, présent ce jour sur le plateau de la télévision nationale, approuve !

Les partis de l’opposition, corrompus par les promesses électorales de Tanja qui prétend leur passer le témoin, s’allient et cautionnent la politique « Tandjaouide ».

Le chef de file de l’opposition, Mahamadou Issoufou, Ingénieur réputé est « roulé dans la farine » par le colonel à la retraite.

Les militaires sont tenus au « garde à vous » à coup de milliards.

Le premier Ministre de l’époque Hama Amadou, ayant compris qu’une solution négociée était nécessaire, est mis aux arrêts après huit (08) ans de bons et loyaux services.

Celui qui a fait de Tandja un homme présidentiable, est désormais au centre pénitentiaire de Koutoukalé (Tilabery)? Reste pour Tandja, à démanteler, le pilier de la République, la Constitution.

Beaucoup de Nigériens, disent que cela est impossible, et pourtant aujourd’hui Hama Amadou est en prison, qui l'aurait cru?

Aujourd’hui 18 décembre 2008, alors même que la Nation entière attendait la promesse faite par Tandja, de quitter le pouvoir en 2009, il parle de « grands chantiers » entamés et qui sont à finir. Une façon de faire écho aux mascarades organisées dans plusieurs villes du Niger, et appelant à son maintien pour un troisième mandat.

Il affirme que « les bandits son détruits », et parle du « retour de la paix ».

Preuve que Tandja vit dans un autre temps, comme tous les hommes politiques actuels qui ont tous prouvé leur incapacité à défendre les idéaux républicains.

Depuis l’indépendance du Niger (03 août 1960), la même génération de politiciens, dirige le pays, laissant la jeunesse Nigérienne, au chômage, et en marge des décision qui engagent leur Avenir. C’est aussi pour cela, que les politiciens n’arrivent pas à solutionner les problèmes, car ils ont tous fait leur première arme politique dans un régime totalitaire qui a duré du 15 avril 1974 à la conférence nationale des années 90, où la seule solution, était la FORCE !

Un constat est là:

l’opposition est compromise, du fait de sa collaboration,
*

les hommes politiques également, car ils ont soutenu Tandja ses deux (02) dernières années,
*

la Constitution elle-même a été corrompue pour protéger des criminels (cas unique au monde !),
*

l’exploitation minière n’est pas la solution du développement véritable qui passe par le Travail, mais la solution de « l’Enrichissement illicite » des politiciens
*

Seule la Jeunesse reste à même de reprendre le flambeau.

Tandja est au crépuscule de son règne, et lorsqu’on entend un président dire dans son discours à la Nation « ….l’islam notre Religion », dans une République dont la Constitution consacre “le caractère non confessionnel de l'Etat” on comprend combien il nie les fondements constitutionnels, et combien pour lui la minorité de Nigériens (plus de 8%) qui sont Chrétiens, et animistes, ne comptent pas à ses yeux.

La sortie de crise n’est pas dans le recours à la force : coup d’état militaire.

La sortie de crise n’est pas dans l’usage de la force pour répondre au problème récurent de Rébellions.

L'une des solutions, est la convocation d’une Nouvelle conférence Nationale, mais cette fois-ci celle de la « réconciliation », car il faut l’admettre : les Nigériens ont été divisés pour que règne Tandja.

Une « Conférence nationale de Réconciliation » devrait être le cadre de reconnaissance : des atrocités qui ont jalonné cette Jeune Histoire (Tchintabaraden, Todda, Tadek, Tchin Tabezguine…), des crimes politiques, des appels à la Haine et des abus.

Si les Nigériens, ne sont pas capables de reconnaître les Injustices dont ont été victimes certaines composantes nationales, alors ce sera la preuve qu’aucune place ne leur est faite, et à coup sûr, l’instabilité continuera de secouer l’arbre « Niger » dont certains fruits sont secs, et prêts à « tomber », et Dieu Seul Sait que deviendront les grains de ces fruits (Bible : « Vous reconnaitrez le bon arbre à ses fruits »).

Pour poursuivre la « construction » du Niger, il va falloir à travers cette Conférence :

*

réhabiliter la Constitution,
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juger les criminels (car on l’a vu, le responsable du génocide Rwandais a été condamné aujourd’hui même à la « réclusion criminelle à perpetuité » un signal fort pour Tandja),
*

débarrasser l’armée des « criminels » qui la peuplent en la rendant Républicaine et à l’image du pays (toutes les ethnies doivent y tenir leur place),
*

redonner la parole aux populations en leur permettant de décider librement de leur sort, et de celui de leurs terres (exploitation minières).

Seydou-Kaocen Maiga

Porte-parole

Disparition de diplomates au Niger : la maladresse calculée de Tandja


Africatime / Cheick Beldh’or Sigue Le Pays Le Pays 19/12/2008

vendredi 19 décembre 2008

L’attitude a de quoi surprendre. Elle confine pour le moins à la maladresse présidentielle. Dans son discours à la Nation à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la République, le chef de l’Etat nigérien, Mamadou Tandja, n’a fait aucune mention de la disparition au Niger, de deux diplomates canadiens, dont on n’est jusque-là sans nouvelles.

Mépris pour Robert Fowler et Louis Guay ? Volonté de minimiser l’affaire ? S’agirait-il d’une maladresse calculée de Tandja ? Ou tient–il suffisamment bien un bout de l’affaire pour avoir de bonnes raisons de ne pas en parler ? Mais quelle que soit la réponse que l’on pourrait apporter à l’une ou à l’autre de ces questions, un appel solennel de Tandja à la libération des éventuels ravisseurs n’aurait pas été de trop. D’abord parce que l’affaire tombe très mal. Elle est intervenue en effet deux jours seulement avant le jour-anniversaire de l’indépendance, toute chose qui n’est pas sans en rajouter à la mauvaise publicité que le pays s’était récemment faite à travers notamment l’affaire Moussa Kaka.

Ensuite parce que Robert Fowler, le "monsieur Afrique" comme on le surnomme, et son compagnon d’infortune Louis Guay ne sont pas n’importe qui. Mais, au-delà de toutes considérations, on peut trouver à redire sur le comportement des deux diplomates canadiens. Pourquoi, par exemple, ont-ils quitté Niamey sans en informer les autorités nigériennes ni la représentation locale des Nations unies ? Avaient-ils quelque chose à cacher ? Il est vrai que le rapt a eu lieu dans une zone réputée être sûre. Il reste que pour un pays toujours en proie à une rébellion armée, ces diplomates auraient dû se montrer un peu plus prudents.

Surtout qu’ils étaient membres d’une mission des Nations unies visant à contrôler la circulation des armes illicites dans ce pays, ce qui n’est certainement pas du goût de tout le monde. En tout cas, l’incertitude continue de planer sur la disparition des deux missionnaires de l’ONU. Qui a bien pu les extraire de leur véhicule retrouvé les phares toujours allumés, avec trois portables à l’intérieur ? Un acte crapuleux ? Rien n’est moins sûr. Car, aucune demande de rançon n’a été formulée jusqu’à maintenant et la voiture n’a pas été emportée, encore moins cannibalisée. L’œuvre d’un groupe rebelle touareg ? Le Front des forces de redressement (FFR), mouvement dissident du MNJ, avait affirmé avoir enlevé Robert Fowler.

Mais l’information avait par la suite, été démentie par son chef. Si ce n’est ni lui, ni des bandits ordinaires, qui alors ? Des ovnis ? Une cinquième colonne opposée à l’exploitation des ressources minières par les multinationales étrangères, dont celles du Canada ?

Bref, aucune hypothèse n’est à exclure dans cette affaire. Et le silence dans lequel s’est muré le président nigérien, n’est pas fait pour dissiper les doutes et le mystère. Loin s’en faut.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

jeudi 18 décembre 2008

A Ban KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies à New York





samedi 25 octobre 2008
A Ban KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies à New York



Armée nigerienne :terrorisme d'état et méthodes AL Qaïda:Ces images des bergers Touareg égorgés puis ensevelis dans des fosses communes au Nord Niger ont etés prises par les militaires nigeriens qui s'en delectent,comme des trophés, sur leurs téléphones portables.No comment

A Ban KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies à New York


Monsieur le Secrétaire Général,

J’ai le triste honneur d’attirer à nouveau votre attention sur les exactions et les massacres perpétrés par le régime de l’ex-colonel Mamadou Tanja, Président du Niger.
Depuis, le 27 juin 2007 les ONG comme Amnesty Internationale (rapports du 21/09/07, 12/10/07, 19/12/07, 03/04/08…) et Human Right Watch (19/12/07), des partis politiques toutes tendances confondues (Parti Socialiste Française et les Verts Français) n’ont cessé d’interpeller l’opinion internationale sur les massacres des populations nomades touarègues du Nord Niger, sur les pillages et les destructions systématiques de leur cheptel, leur principal moyen de survie.
Le Président du Niger a donné les pleins droits à l’armée nigérienne notamment celui de commettre en toute impunité des exactions et de bafouer par la même la convention de Genève. Depuis plus d’un an, dans la région d’Agadez, capitale de l’Aïr (Nord du Niger), sous le fallacieux prétexte de contrer la révolution du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), les massacres de civils se succèdent. Les populations du Nord du Niger, prises en étau, sont victimes d’exactions perpétrées par les FAN (Forces Armées Nigériennes) :
- 3 vieillards dont un infirme découpés en morceaux à Tezerzeyt le 27 juin 2007
- 8 jardiniers exécutés aux environs d’Iférouane en septembre 2007
- 22 personnes exécutées à Inazawa, dont un Malien et un Algérien le 23 octobre 2007
- 4 civils exécutés d’une balle dans la tête et une dans le coeurs et enterrés dans une fosse commune aux environs de Tchirozérine le 22 novembre 2007
- 5 civils abattus aux environs d’Agadez le 23 novembre 2007
- 7 civils exécutés (5 commerçants dont 2 de nationalité libyenne, 2 chauffeurs) en présence du Commandant de zone de la région d’Agadez le 11 décembre 2007
- 17 personnes exécutés à Gougaram et Tin Teloust en décembre 2007
- 5 civils tués et 2 portés disparus, 43 maisons dont celle du maire de Dabaga détruites à l’arme lourde le 25 mars 2008
- 5 civils assassinés à Tidène (3 bergers et 2 jardiniers) le 27 mars 2008
- 14 personnes tuées à Tadak le 25 mai 2008
- 4 bergers assassinés à Tamazlagh le 29 juin 2008
- 7 morts et une dizaine de blessés graves à Tizémallet par des obus lancés par les FAN sur un campement le 26 juillet 2008
- 8 personnes enlevées et probablement égorgées au sud d’Iférouane le 23 octobre 2008
Comme le montre cette liste, on dénombre des dizaines de victimes civiles. Le général Moumouni Boureïma, chef d’état major des armées et les officiers supérieurs Djibrila Hima, Saliah, Salifou Mody, Maliki Boureïma et Namata Samna Boubé sont les principaux auteurs de ces assassinats. Ils sont par ailleurs impliqués dans l’assassinat de l’ancien président du Niger, Ibrahim Baré Mainassara le 9 avril 1999.
A cette énumération macabre viennent s’ajouter des dizaines de disparitions et des milliers de populations chassées de leurs terres pour permettre l’extraction intensive de l’Uranium par les multinationales (AREVA France et CNUC Chine). Les arrestations arbitraires, les tortures et les humiliations, souvent perpétrées sur des bases ethniques, sont le lot quotidien des populations du Nord du Niger. L’ensemble de la société civile est traumatisé par les agressions à répétitions et les méthodes inhumaines employées par l’État.
Le ministre de l’intérieur Albadé Bouba issu du parti de la mouvance présidentielle, le ministre de la communication et porte parole du gouvernement Mohamed Ben Omar, le secrétaire général de la société civile Nouhou Arzika à Niamey ont, à de multiple reprises, incité à la haine raciale et à l’épuration ethnique contre les Touaregs sur les ondes des radios et de la télévision nationale. Dans un débat radio-télévisé du 6 octobre 2007, repris par Le Républicain-Niger du 11 Octobre 2007, Nouhou Arzika soutenu par Mohamed Ben Omar a déclaré que l’on pouvait se débarrasser des Touaregs en 48 heures et qu’il ne suffisait pour cela qu’un seul mot d’ordre.
Les images ci-dessus valent mieux que tous les témoignages ; elles parlent d’elles-mêmes et racontent mieux que n’importe qui la barbarie et le terrorisme d’état perpétré à l’encontre de la population touarègue.
Que signifie le silence des chancelleries internationales siégeant à Niamey, au Niger ? Quelle explication donner au mutisme des ONG, des journalistes et de l’Union africaine et européenne ? Signifie-t-il que tout est permis à l’armée nigérienne aujourd’hui parce que le pays dispose des ressources en Uranium et en pétrole ? Un état peut-il décréter la fin d’un peuple au su et au vu de tous dans l’impunité la plus totale ? Que signifie le droit et les valeurs humaines sur notre planète aujourd’hui ?


Tout en Vous réitérant mes respectueuses salutations, j’espère et mon peuple avec moi, une réponse franche et immédiate de votre part pour que s’arrête le génocide des Touaregs au Niger

Omar M.Mokhtar

Le collectif Européen pour la paix au sahara

"Petit précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du président Sarkozy" : Grande leçon d’histoire


B. Touré L’Essor 18/12/2008

jeudi 18 décembre 2008

L’ouvrage collectif répond au chef de l’État français qui a soutenu dans la capitale sénégalaise que "l’homme africain n’est pas suffisamment rentré dans l’histoire"

Le lecteur est averti dès les premières lignes. "Cet ouvrage a été conçu pour servir de réponse à un discours politique, celui du président français Nicolas Sarkozy, tenu le 26 juillet 2007 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, à l’occasion de sa première visite officielle en Afrique du sud du Sahara", précise Mme Adam Ba Konaré qui a coordonné la réalisation du livre.

Le président français, nouvellement élu, voulait faire de ce discours l’acte fondateur de son action en Afrique. Il avait annoncé son intention d’instaurer avec le continent noir une relation dénuée de paternalisme, de condescendance. Bref la fin des réseaux qui maillaient le pré carré français en Afrique. Mais Dakar n’eut pas l’effet escompté car des passages du discours qui se voulait fondateur d’une ère nouvelle, ont provoqué un énorme tollé. Le chef de l’Etat français avait annoncé un discours de rupture mais il a plutôt prononcé celui de la cassure aux yeux de nombre d’Africains. Des phrases ont ainsi eu le don de choquer même au-delà des frontières de l’Afrique : "Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui, depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles." Dans la bouche d’un "ami de l’Afrique", ces mots ne peuvent qu’irriter la sensibilité de "l’homme africain". Notre compatriote historienne Adam Ba Konaré ne voulait pas laisser passer ce qu’elle considérait comme des contrevérités. Elle a donc battu le rappel de ses collègues historiens qui ont répondu nombreux (une vingtaine) à son invitation, pour rétablir la vérité historique. C’est leur travail collectif qui constitue l’ouvrage intitulé : « Petit précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du président Sarkozy ».

Dans la préface, Elikia M’Bokolo, le célèbre historien congolais, rappelle que le président français n’est pas le premier "ami de l’Afrique" à prononcer des "propos habilement injurieux pour le continent noir". Il rapporte à ce propos les "phrases terribles, ahurissantes" du grand poète Victor Hugo, prononcés le 18 mai 1879, à l’occasion d’une soirée de célébration de l’abolition de l’esclavage. "Quelle terre que cette Afrique ! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire... ; l’Afrique n’a d’histoire ; une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe. Au 19è siècle, le Blanc a fait du Noir un homme ; au 20è siècle, l’Europe fera de l’Afrique un monde". Le discours est encore plus décapant quand on sait que le grand écrivain passait pour être l’ami des peuples noirs et de l’humanité. L’historien congolais qui animé l’émission "Mémoire d’un continent" sur RFI, s’étonne de la résurgence de ce discours désuet, qui plonge ses racines dans les thèses racistes du philosophe allemand Hegel, au moment où il existe en France une abondante production scientifique qui donne à connaître l’Afrique. Afin d’aider à comprendre pourquoi en France l’Afrique reste "largement méconnue, voire à peu près totalement inconnue", le Français Pierre Boilley livre une "collection de stéréotypes". Dans les mentalités françaises, souligne-t-il, l’image de l’Afrique demeure celle d’un "continent peuplé de gens brûlés par le soleil, vivant dans l’état de nature, sans histoire possible, de façon intemporelle, dans une préhistoire".

SAVOIR-FAIRE AFRICAIN.

L’historien français explique que cette image de l’Afrique prend sa source aux premiers contacts de l’homme blanc avec l’Africain qui devient très vite "la figure du païen, du sauvage, c’est-à-dire l’homme naturel mû avant tout par ses instincts animaux". Le Nigérien Boureima Alpha Gado abonde dans le même sens en insistant sur l’influence de la littéraire coloniale dans l’ancrage de l’image du "Noir sauvage" dans l’imaginaire français. Il cite à ce propos un extrait du rapport d’un administrateur colonial à Niamey. "Le Djerma est d’un fatalisme poussé jusqu’à l’extrême. Il a paru avoir perdu jusqu’à l’instinct de conservation pour ne céder qu’à celui de la paresse. Le Djerma ajoute à sa paresse un degré d’imprévoyance extraordinaire", écrivait ainsi ce commandant du cercle de Niamey. L’historienne française Catherine Coquery-Vidrovitch souligne, de son côté, "la construction par l’ethnographie coloniale d’une Afrique ancienne immobile, figée dans la Tradition avec un grand T, dont les coutumes seraient restées inchangées jusqu’à l’intrusion de la "modernité" coloniale".

La traite esclavagiste ainsi que la colonisation ont ensuite été pratiqués par l’Européen en prétextant sa mission civilisatrice. Ces deux systèmes d’exploitation des ressources humaines et matérielles de notre continent n’ont fait que renforcer la thèse de la prétendue infériorité du Noir. Ce Noir si sauvage qui n’hésitait pas à échanger ses frères et soeurs contre de la pacotille apportée par les Portugais. Cette opinion popularisée par l’historiographie traditionnelle de la Traite des Noirs est battue en brèche par l’historien martiniquais Kinvi Logossah. Il relève que ce sont les Portugais qui inaugurèrent la Traite des Noirs en attaquant les gens par surprise sur les côtes africaines, pour les capturer et les ramener au Portugal. "Le premier de ces rapts fut l’œuvre des chevaliers Antao Gonçalves et Nuno Tristao et eu lieu sur la côte occidentale de l’Afrique. Le butin triomphalement reçu par Henri le Navigateur, était constitué de pasteurs nomades maures", révèle l’historien.

Les Africains enlevés et vendus par les négriers en Amérique dans le cadre de la Traite des Noirs y ont apporté leur savoir-faire. C’est la thèse qu’oppose l’historien malien Hassimi Oumarou Maïga à l’opinion largement répandue de la prétendue absence d’apport technologique de l’homme noir à la civilisation. Il aborde la contribution des Africains au développement du Nouveau Monde en citant l’auteur américain, Judith Carney, qui démontre que la riziculture dans le sud des États-Unis est entièrement le fruit de l’expertise des esclaves africains. "Tout au long de ce processus d’esclavage, les Africains ont montré comment il fallait planter et traiter les nouvelles cultures en provenance de l’Afrique, comment conduire le bétail en transhumance, comment faire le tissage et comment cultiver l’indigo", souligne la chercheuse américaine qui ajoute que "la tendance pendant la période d’esclavage fut d’enrayer cette contribution africaine que les chercheurs commencent tout juste à mettre à jour".

Au sujet de l’apport du pastoralisme ouest-africain en Amérique, un autre chercheur américain rejoint Judith Carney. John E. Phillips souligne : "La description du style de transhumance original des bergers sénégambiens révèle des ressemblances troublantes avec les pratiques actuelles des bergers de la Caroline du Sud. Plusieurs détails relatifs à la vie du cow-boy, de son travail et même les outils, techniques et pratiques culturelles peuvent être reliés à la culture peule". Hassimi Oumarou Maïga évoque aussi l’influence des techniques architecturales et culinaires apportées par les esclaves noirs Outre-Atlantique. Et l’auteur des phrases prononcées par le président Sarkozy ? Que pense la "plume" du chef de l’État français du rejet suscité par sa prose ? Henri Guaino, c’est son nom, continue de défendre son texte dont des passages passent pour être "limites racistes". L’illustration de l’obstination du conseiller spécial de Sarkozy est donnée par la philosophe et romancière Catherine Clément au détour d’une anecdote. Au cours d’une émission des "Matins de France culture" dont il était l’invité, Henri Guaino est entré dans une colère noire quand la philosophe lui a fait état de son indignation devant les propos tenus par Nicolas Sarkozy à Dakar. "J’avais en face de moi un homme sincèrement indigné, sincèrement inconscient des erreurs qu’il a pu commettre, sincèrement prisonnier de ses idées. Peut-il comprendre ? Ce n’est pas certain", écrit la romancière.

Ce livre n’est donc pas fait pour lui mais pour tous ceux qui s’intéressent assez sincèrement à l’homme africain pour s’ouvrir à ses arguments et analyser leur pertinence.

B. TOURÉ

Éditions La Découverte Prix 22 euros (14 500 Fcfa)

Paris doit renforcer la coopération avec l’Afrique, selon les députés


Philippe Bernard Le Monde 17-12-2008
jeudi 18 décembre 2008

Si elle veut redorer son blason en Afrique, la France ne peut pas se contenter d’y faire des affaires, elle doit y incarner la démocratie. La principale conclusion du rapport rédigé par dix députés français sur "La politique de la France en Afrique", rendu public mercredi 17 décembre, sonne comme une critique de l’action du gouvernement. Le secrétaire d’Etat à la coopération Alain Joyandet, nommé en mars pour remplacer l’indélicat Jean-Marie Bockel, proclame sa volonté de mettre la diplomatie africaine de la France au service des intérêts économiques du pays.

Ce débat entre approche purement économique et sensibilité aux valeurs a agité la mission d’information présidée par le député (UMP) Jean-Louis Christ. Au mois de juillet, M. Christ s’était insurgé publiquement contre la tonalité économiste du travail de la mission dont le rapporteur était alors le député et ancien ministre (UMP) Renaud Dutreil. Après cette fronde, la publication du rapport, en gestation depuis un an déjà, avait été reportée. Depuis lors, M. Dutreil est devenu président de la filiale américaine du groupe LVMH et a dû démissionner de l’Assemblée nationale.

Le travail des députés part du constat d’un "désamour" entre la France et l’Afrique. D’un côté, l’Hexagone souffre d’une "image dégradée" sur le continent noir, notamment parce que Paris a "trop longtemps soutenu (...) des régimes honnis par leurs peuples". De l’autre, l’Afrique a cessé d’intéresser les Français. D’où un "repli" général marqué par une politique de coopération "en peau de chagrin".

"Nous avons délaissé ce continent dont nous n’avons pas vu qu’il avait changé", constatent les députés. Cette désaffection apparaît paradoxale au moment où les grandes puissances, notamment la Chine, investissent et courtisent l’Afrique. La mission parlementaire suggère un "aggiornamento" de la politique française afin de "parvenir à une relation (...) apaisée et constructive" basée sur un "nouveau regard". Prudents, les députés ne s’aventurent pourtant que mollement dans un domaine réservé de fait à l’exécutif sous la Ve République. Ils réclament un changement "d’approche et de style" sans revendiquer un rôle actif, se contentant d’espérer être "informés et consultés (...) sur les fondements de l’intervention (...) de la France en Afrique". Ils semblent ainsi se satisfaire de l’appel, lancé par Nicolas Sarkozy au Cap (Afrique du Sud) en février, en faveur d’une "refondation" des relations franco-africaines. Pas un mot sur le retour en grâce à l’Elysée des intermédiaires officieux avec certains régimes africains, ni sur la politique d’immigration, source centrale de contentieux.

Pour lutter contre la dilution de l’effort français dans l’aide européenne, les députés proposent de "renforcer les moyens consacrés à la coopération bilatérale" et même de revenir "partiellement" à une "aide liée", accordée en contrepartie du recours aux entreprises françaises et aujourd’hui bannie.

Dans les pays potentiellement émergents comme le Nigeria ou l’Afrique du Sud, l’aide serait ciblée sur le développement économique. Mais dans les pays francophones moins porteurs, elle serait concentrée sur "l’éducation ou la santé". Se dispensant d’une analyse précise des actions menées par l’exécutif actuel, les députés assurent que la France, en incarnant "les principes de respect des droits et libertés individuels et de solidarité", peut, en Afrique, "faire la différence" avec les Etats-Unis ou la Chine.

Philippe Bernard

Le Niger annonce le démarrage de grands chantiers en 2009

Xinhua 17-12-2008
jeudi 18 décembre 2008

NIAMEY, 17 décembre (Xinhua) — Le président nigérien Mamadou Tandja a annoncé le démarrage de plusieurs grands chantiers en 2009 lors de son message à la nation prononcé mercredi soir à l’occasion du 50ème anniversaire de la proclamation de la république du Niger.

Ces chantiers comprennent le projet d’exploitation de l’uranium de Inouraren (région d’Agadez), l’exploitation du charbon de Salkadama, la cimenterie de Kao (région de Tahoua), l’Usine de phosphate de Aneker et le port sec de Dosso (sud-est de Niamey), ainsi que le projet de chemin de fer.

Ces projets s’ajouteront à ceux sont déjà en cours, à savoir l’exploitation du pétrole du bloc d’Agadem, la construction de la raffinerie du pétrole à Zinder, le démarrage effectif du barrage de Kandaji, et la construction en cours du deuxième pont de Niamey.

Le président Tangja a par ailleurs exprimé sa satisfaction sur la campagne agro-pastorale 2008 du Niger, qui a enregistré une production cerealiere brute de 4.625.540 tonnes, contre 3.368.716 tonnes en 2007.

Le pays a produit 307.776 tonnes d’arachide, soit plus du double de celle de l’année dernière, 150.646 tonnes de sésame, 35. 166 tonnes de souchet, ainsi que 1.246.980 tonnes de niébé, un niveau record jamais atteint.

Mali, Communales 2009 : Le taux des femmes élues sera-t-il relevé ?


Dado Camara Nouvel Horizon, 18/12/2008


jeudi 18 décembre 2008

Au Mali, les femmes constituent 51% de la population. Mais elles sont sous représentées dans les instances décisionnelles aux niveaux local et national. Et cela depuis l’indépendance. C’est pourquoi de cette date à nos jours, des femmes oeuvrent pour la promotion de la femme en général et leur participation à la vie publique en particulier. Et c’est à partir de la révolution de mars 1991, avec la multiplication des associations et ONG de défense des droits de la femme qu’on a constaté de façon timide l’accroissement de la présence des femmes aux niveaux décisionnels.

Malgré un statut juridique et des réalités institutionnelles souvent favorables, des faits ou des pratiques liés à l’ignorance, aux coutumes et à la mauvaise interprétation des textes religieux créent des freins importants à l’implication des femmes dans la gestion des affaires publiques. Autrement dit, les femmes sont sous représentées tant aux postes de décisions nominatifs qu’électifs.

DES CHIFFRES TRADUISANT LA SOUS REPRESENTATIVITE DES FEMMES

Il faut rappeler que sur 26 membres du gouvernement, seulement six sont des femmes et il n’y a pas de femme secrétaire générale de ministère. A l’Assemblée nationale, on compte 15 femmes sur 147 députés, environ 1% des conseillers communaux sont des femmes.

Aussi, il y a très peu de femmes directrices. A travers ces chiffres, on se rend compte qu’il reste beaucoup à faire pour permettre à ces associations et ONG d’atteindre leurs objectifs, à savoir la participation d’un plus grand nombre de femmes aux affaires publiques et leur promotion socio-économique.

LA DETERMINATION DES FEMMES

On ne peut pourtant pas dire qu’il manque de femmes qui ont la capacité morale, intellectuelle et physique pour diriger. C’est pourquoi de plus en plus, les regroupements organisent des activités de formation, de plaidoyer, d’information et de sensibilisation à l’endroit des femmes, surtout à l’approche des élections.

Ces efforts vont-ils payer aux élections communales à venir ? En tout cas, à quelques mois des communales de 2009, ces regroupements semblent plus que déterminés à former plusieurs femmes pour leur participation et leur élection.

Déjà, le groupe Pivot Droits et Citoyenneté des Femmes GP/CDF, une coalition de huit organisations et associations de la société civile a évalué son projet sur <> qu’il avait réalisé pour appuyer les femmes lors des élections de 2007 dans le but de mieux préparer les communales de 2009.

Maintenant, la question est de savoir si les femmes auront une place de choix au niveau des formations politiques pour être candidates afin d’espérer être élues municipales. Il faut souligner que pour avoir une place de choix sur une liste, il faut être économiquement fort. Or, la majorité des femmes sont pauvres et il n’existe pas de bailleurs pour le financement de la campagne.

Dans ces conditions, quel sera le taux des femmes élues municipales au sortir des élections de 2009 ?

Dado CAMARA